Artère vertébrale : Anatomie et 5 troubles possibles

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Les cellules et les organes ont besoin d’un apport en nutriments et en oxygène pour fonctionner correctement. Cet apport nutritif se fait essentiellement par l’intermédiaire de la circulation sanguine, en particulier par les artères. Il en existe différents types. Dans cet article, parlons de l’artère vertébrale et des troubles qui y sont liés.

Définition de l’artère vertébrale

L’artère vertébrale est une artère systémique dont le rôle est d’assurer le transport du sang oxygéné vers le cerveau. Se situant entre le muscle long du cou et le muscle scalène antérieur, elle est responsable de la vascularisation du cerveau postérieur, du cervelet, du tronc cérébral et de la moelle spinale cervicale.

Anatomie de l’artère vertébrale

Le corps possède deux artères vertébrales : l’artère vertébrale gauche et l’artère vertébrale droite. Ce sont des artères de calibre moyen faisant 3 à 4 mm de diamètre. Si celle de gauche chemine dans la partie gauche du cou, celle de droite chemine dans la partie droite.

L’artère vertébrale trouve son origine sur la face supérieure du tronc de l’artère subclavière homolatérale. Elle forme la première branche collatérale de cette artère.

Son trajet consiste à monter et à passer par le cou pour rejoindre la tête. Pour ce faire, elle doit :

  • traverser le ganglion stellaire (ganglion cervico-thoracique du sympathique) ;
  • pénétrer dans le canal transversaire constitué par l’empilement des vertèbres cervicales ;
  • atteindre le niveau du sixième transversaire ;
  • monter jusqu’à l’atlas (C1) ;
  • contourner les masses latérales de l’atlas ;
  • franchir le foramen magnum (trou occipital) ;
  • rejoindre la face antérieure du bulbe rachidien.

Arrivée au niveau du tronc cérébral, elle retrouve l’artère vertébrale opposée. Les deux se réunissent pour constituer le tronc basilaire ou l’artère basilaire. Au cours de ce trajet, l’artère vertébrale se divise en différentes branches. Voici les plus importantes :

  • les rameaux dorso-spinaux qui se forment au niveau des vertèbres cervicales ;
  • les artères spinales antérieures et postérieures qui se forment dans la partie intracrânienne.

Quels sont les troubles de l’artère vertébrale ?

La dissection de l’artère vertébrale

Le terme « dissection » désigne une pathologie liée à la formation et à l’extension d’un hématome au niveau de la paroi de l’artère vertébrale. Le calibre du vaisseau peut se retrouver rétréci ou allongé. Tout dépend de la taille ainsi que de la position de l’hématome. En cas de rétrécissement de l’artère, la vascularisation des régions de l’encéphale va se réduire, voire même s’arrêter. À l’inverse, lorsqu’il est distendu, il peut compresser les structures autour de lui.

La dissection de l’artère vertébrale peut faire suite à :

  • un traumatisme mineur ;
  • une faiblesse de la paroi artérielle ;
  • une prédisposition génétique ;
  • des manipulations cervicales pendant une thérapie ostéopathique ou chiropratique ;
  • des maladies de type dysplasie fibromusculaire ou désordre du collagène.

L’hypertension et hypotension artérielle

La tension artérielle indique la pression exercée par le sang sur la paroi des artères. On la mesure avec un tensiomètre ce qui donne deux valeurs : la pression systolique et la pression diastolique. Exprimée en millimètre de Mercure (mmHg), sa valeur normale avoisine les 120/80 mmHg soit 120 mmHg pour la systolique et 80 mmHg pour la diastolique.

Si l’hypertension artérielle traduit une élévation anormale de la pression du sang dans les vaisseaux sanguins, l’hypotension artérielle renvoie à la situation contraire.

Les causes de l’hypertension artérielle sont nombreuses :

  • les maladies rénales ;
  • les chocs émotifs répétés ;
  • le tabagisme ;
  • le régime alimentaire trop salé ;
  • l’obésité

En revanche, l’hypotension artérielle peut être due à :

  • un trouble cardiaque ;
  • un traitement antihypertenseur mal dosé ;
  • une maladie infectieuse ;
  • un déficit de sang après une hémorragie (hypovolémie) ;
  • une déshydratation importante…

Thrombose artérielle

La thrombose artérielle désigne une pathologie qui résulte de la formation d’un caillot sanguin au niveau de la paroi d’une artère. Ceci peut avoir pour conséquence la diminution du calibre de l’artère ou dans les pires des cas, son occlusion.

Cette maladie peut être associée à d’autres pathologies comme :

  • une maladie cardiaque ;
  • un diabète ;
  • le vieillissement (au-delà de 75 ans) ;
  • une sédentarité ;
  • une hypercholestérolémie…

Accidents vasculaires cérébraux

Une dissection de l’artère vertébrale peut causer des accidents vasculaires cérébraux. Bien que cela se produise rarement, il s’agit d’un cas fréquent chez les patients jeunes ou d’âge moyen. L’obstruction d’une artère peut entraîner un AVC ischémique. En revanche, la rupture de la paroi vasculaire peut engendrer un AVC hémorragique.

L’hypertension artérielle ainsi que la thrombose artérielle sont également des facteurs de risque d’un AVC.

Quels sont les symptômes des troubles de l’artère vertébrale ?

Les symptômes des troubles de l’artère vertébrale sont multiples.

  • Pour la dissection de l’artère: douleurs cervicales, engourdissement, cervicalgies postérieures, céphalées occipitales, diaphorèse (transpiration).
  • Pour l’hypertension: troubles visuels, crampes musculaires, saignements de nez, maux de tête, étourdissements, dyspnée (gêne respiratoire)…
  • Pour l’hypotension: malaise, grande fatigue, vertiges, palpitations, faiblesse, syncope (perte de connaissance)…
  • Pour la thrombose: vertiges, troubles de la vision, troubles de la parole, paralysies transitoires, perte de conscience…
  • Pour un AVC: étourdissements, troubles de la vision, perte de mémoire, difficulté à marcher, altération des sens, troubles du langage ou de la compréhension…

Comment traiter les troubles de l’artère vertébrale ?

Diagnostic des troubles de l’artère vertébrale

En cas de suspicion d’un trouble de l’artère vertébrale, il convient de consulter un médecin au plus vite. Ce dernier effectuera un examen clinique pour se renseigner sur les douleurs ressenties. Ensuite, pour préciser et confirmer son diagnostic, il procèdera à différents examens d’imagerie médicale tels qu’une radiographie, un scanner, un angioscanner, une IRM, une artériographie, un écho-doppler…

Traitement des troubles de l’artère vertébrale

Le traitement d’une dissection de l’artère vertébrale comprend des anticoagulants (inhibiteurs du facteur Xa, danaparoïde, antivitamines K…) ou des antiagrégants plaquettaires (clopidogrel, ticlodipine, aspirine + dipyridamole…). Si les anticoagulants empêchent la coagulation sanguine, les antiagrégants plaquettaires préviennent l’adhérence des plaquettes.

On peut traiter l’hypertension artérielle avec des antihypertenseurs comme les alpha 1 bloquants, les bêtabloquants, les diurétiques thiazidiques ou hyperkaliémiants, des inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II).

L’hypotension artérielle quant à elle, se corrige par différents moyens.

  • Les médicaments: fludrocortisone (augmente le flux sanguin), midodrine, pyridostigmine.
  • La pose d’un entraîneur électrosystolique (pacemaker) : si les médicaments ne font pas effet. Il augmente le rythme cardiaque de base.
  • Une intervention chirurgicale: si elle est liée à un traumatisme crânien.

La thrombose artérielle se soigne généralement par une thrombolyse. C’est un traitement qui permet de désagréger les caillots sanguins par des médicaments thrombolytiques à l’instar de l’urokinase, la streptokinase ou l’activateur tissulaire de plasminogène et ses dérivés.

Le traitement d’un AVC ischémique combine des médicaments thrombolytiques, des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires et des médicaments antispasmodiques (pour les spasmes musculaires). Au besoin, il est possible de recourir à une endartériectomie. C’est une intervention chirurgicale qui consiste à nettoyer l’intérieur d’un vaisseau sanguin partiellement ou totalement obstrué. Parfois, le médecin peut aussi prescrire une angioplastie. Cette technique vise à prévenir l’occlusion de l’artère touchée en y plaçant un ballonnet.

Quant au traitement de l’AVC hémorragique, il nécessite la prise d’antihypertenseurs et d’antiépileptiques de type benzodiazépine. Une intervention chirurgicale peut être envisageable pour enlever le sang accumulé. Et, en cas d’anévrisme, un filament de platine y est posé pour corriger la dilatation du vaisseau sanguin.

Sources

 

https://www.passeportsante.net/fr/parties-corps/Fiche.aspx?doc=artere-vertebrale

https://www.univadis.fr/viewarticle/une-dissection-de-l-artere-vertebrale-peut-survenir-des-semaines-apres-un-traumatisme-mineur-733486

https://www.info-radiologie.ch/dissection-vertebrale.php

https://www.em-consulte.com/article/292285/chirurgie-de-l-artere-vertebrale

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