Canal épendymaire : Anatomie et troubles

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Avez-vous déjà entendu parler du canal épendymaire ? Il s’agit d’un canal au centre de la moelle épinière. Apprenez-en plus dans cet article : définition, anatomie et troubles associés.

Définition du canal épendymaire

La membrane qui tapisse l’intérieur des ventricules du cerveau (cavités localisées à l’intérieur du cerveau) ainsi que le canal épendymaire constitue ce qu’on appelle épendyme. Celui-ci a pour rôle de fabriquer le liquide céphalo-rachidien (LCR ou LCS : liquide céphalospinal) et d’échanger ce liquide entre les cellules du tissu nerveux.

Le canal de l’épendyme ou canal épendymaire est un canal situé au centre de la moelle épinière d’où son autre appellation « canal central ». Il permet l’écoulement du liquide céphalo-rachidien à partir des ventricules cérébraux et contribue ainsi à la protection de certaines structures de la moelle épinière.

Anatomie du canal central

Le canal épendymaire est le résultat de l’évolution de la cavité centrale du tube neural de l’embryogenèse, qui se retrouve refermé avec l’âge.

Dans les régions cervicale et thoracique, il se localise dans le tiers antérieur de la moelle épinière.

 

Au niveau de la colonne lombaire, il est plus centré et plus grand. Il se situe plus en arrière au niveau du cône médullaire où se remarque sa partie la plus large que l’on nomme ventricule terminal. Ce dernier est normalement absent chez les adultes.

Le canal central de la moelle épinière est entouré d’un revêtement unistratifié cubique ou cylindrique ou colonnaire simple. Cette enveloppe est constituée de cellules épendymaires ciliées. Ces dernières appartiennent à la névroglie qui est le tissu de soutien du système nerveux central.

Ce tissu est formé par trois types de cellules qui sont :

  • la macroglie (les astrocytes et les oligodendrocytes) ;
  • la microglie ;
  • les cellules épendymaires.

Rappelez-vous que le canal central et le système ventriculaire du cerveau possèdent la même muqueuse épendymaire.

Les troubles du canal épendymaire

Les troubles du canal épendymaire impliquent généralement les troubles de la moelle épinière, mais aussi les troubles relatifs à l’épendyme.

La syringomyélie

La syringomyélie est une pathologie rare qui se caractérise par la formation d’une ou de plusieurs cavités à l’intérieur de la moelle épinière. Celle-ci est un cordon situé à l’intérieur de la colonne vertébrale, faisant partie du système nerveux central.

La moelle épinière assure le prolongement du cerveau vers les différentes parties du corps. Elle conduit les messages nerveux provenant du cerveau vers les organes cibles et vice versa. La transmission des messages se fait par l’intermédiaire des nerfs moteurs (du cerveau aux différentes parties du corps) et les nerfs sensitifs (des différentes parties du corps au cerveau).

 

Les cavités qui se forment à cause de la syringomyélie s’appellent « syrinx ». Au fil du temps, elles peuvent s’étendre progressivement, endommager la moelle épinière. Cette situation peut entrainer une insensibilité à la chaleur, des douleurs chroniques, une faiblesse des membres, des troubles de la marche, des troubles sphinctériens et de la fonction sexuelle ainsi que des troubles neurovégétatifs.

Il existe deux types de syringomyélie.

  • La syringomyélie primitive : elle est idiopathique, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de cause connue.
  • La syringomyélie secondaire : elle résulte d’un endommagement de la colonne vertébrale ou d’une obstruction du flux du liquide céphalo-rachidien dans le canal épendymaire. Elle peut être liée à une malformation d’Arnold-Chiari. Il s’agit d’une malformation congénitale du cervelet qui provoque une perturbation de la circulation du liquide céphalo-rachidien. Les autres facteurs peuvent être un traumatisme, une méningite, une hémorragie ou une tumeur.

 

La syringomyélie peut être dépistée par une radiographie, une ponction lombaire, un scanner ou une IRM. Cette dernière est la plus fiable. Elle permet de mettre en évidence la cavité de la syringomyélie contenant du LCR.

Quant au traitement, cette maladie nécessite un suivi à long terme. Une intervention chirurgicale semble indispensable en cas de dégradation neurologique progressive. Le type d’intervention est déterminé en fonction du type et de la source de la maladie.

Pour en savoir plus sur la syringomyélie, consultez l’article suivant.

L’hydromyélie

C’est un trouble qui se définit par une dilatation anormale du canal épendymaire. Cette extension du canal de l’épendyme occasionne l’accumulation du liquide céphalo-rachidien. Comme conséquences, la pression exercée sur les cellules de la moelle épinière se trouve augmentée, provoquant ainsi des lésions.

Du point de vue étiologique, l’hydromyélie est associée à l’hydrocéphalie ainsi que d’autres malformations congénitales telles que le syndrome de Chiari et le syndrome de Dandy-Walker.

On a souvent tendance à mélanger la syringomyélie et l’hydromyélie. C’est peut-être parce que tous deux représentent un trouble du canal épendymaire qui concerne une accumulation anormale du liquide céphalo-rachidien.

L’accumulation anormale de LCR résulte généralement d’une anomalie perturbant sa circulation ce qui l’oblige à se frayer un autre chemin. La différence est que pour la syringomyélie, cette accumulation se fait à l’extérieur du canal épendymaire, dans une cavité fermée. En revanche, pour le cas de l’hydromyélie, le LCR s’accumule à l’intérieur du canal épendymaire et se trouve en relation au quatrième ventricule du cerveau. L’hydromyélie est plutôt fréquent chez les enfants tandis que la syringomyélie se rencontre chez les adultes.

Les symptômes et les effets de l’hydromyélie sont à peu près identiques à ceux de la syringomyélie (symptômes neurologiques, cités plus haut). C’est aussi pourquoi les procédures à suivre pour leur diagnostic et leur traitement sont presque similaires (imagerie médicale puis traitement souvent chirurgical).

Les tumeurs épendymaires

Ce sont des pathologies qui résultent de la multiplication anarchique des cellules épendymaires. En d’autres termes, il s’agit de la formation d’une tumeur cancéreuse bénigne.

Leur étiologie s’explique par des facteurs à l’instar d’une mutation. L’éminence de ces tumeurs pourrait troubler la circulation du LCR, et parfois elles se développent et se propagent même dans l’épendyme. On parle alors de « épendymomes ».

Il y a 4 types d’épendymomes selon les degrés assignés par l’OMS.

  • Épendymome de grade 1 ou sous-épendymomes, caractérisée par la croissance lente de la tumeur.
  • Épendymome de grade 2 ou épendymomes myxopapillaires, tumeurs à croissance lente.
  • Celles de grade 3, concernant la majorité des tumeurs épendymaires, dont les variants sont : l’épendymome cellulaire (supprimée de la classe en 2017), l’épendymome papillaire, l’épendymome à cellules claires et l’épendymome tancytic.
  • Épendymome de grade 4 ou épendymomes anaplastiques, qui croissent plus rapidement.

Puisque les tumeurs vont toujours augmenter, elles vont finir par entraver la circulation du LCR. Les conséquences aboutiront alors à un blocage de la circulation de cette dernière ce qui entrainera une augmentation de la pression intracrânienne. En association, il y aura un développement d’hydrocéphalie (anomalie neurologique sévère se manifestant par une augmentation de volume de la partie de la tête).

Les symptômes des tumeurs épendymaires varient selon leur localisation, leur taille et la gravité de la situation. Mais généralement, elles se manifestent par :

  • des céphalées ;
  • des nausées et vomissements ;
  • une raideur au niveau de la nuque ;
  • des troubles de la vision ;
  • des problèmes de coordination ;
  • des problèmes d’équilibre ;
  • un retard de développement chez les enfants ;
  • une irritabilité remarquable et des modifications d’humeur ;
  • parfois des douleurs lombaires.

Les sujets les plus atteints de cette pathologie sont surtout les enfants, mais aussi les adultes ayant franchis ou dépasser la trentaine.

La gravité des tumeurs de l’épendyme fait que la prise en charge est cruciale. Elle débute par un diagnostic qui regroupe un examen clinique, un examen physique et neurologique, des tests d’imagerie comme l’IRM puis une biopsie ou une résection totale de la tumeur pour des analyses histologiques.

Quand le diagnostic est confirmé, le patient peut être traité par radiothérapie, chimiothérapie et chirurgie pour retirer et tuer les cellules tumorales. Si la prise en charge est mal réalisée, il peut y avoir une recrudescence des tumeurs.

Références

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/p%C3%A9diatrie/cancers-p%C3%A9diatriques/%C3%A9pendymomes

https://together.stjude.org/fr-fr/%C3%A0-propos-du-cancer-p%C3%A9diatrique/types/brain-spinal-tumors/%C3%A9pendymome.html

http://www.democritique.org/Brain/Canal_%C3%A9pendymaire.svg.xhtml

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