Céphalée de Horton : Comment gérer les crises ? (Traitement)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Utilisé en médecine, le terme « céphalée » désigne les maux de tête. Selon leur intensité, leur manifestation ou la durée de la crise, il peut y avoir différents types de céphalées. Dans cet article, faisons le point sur une forme encore peu connue et grave de maux de tête appelée : « céphalée de Horton ». 

Céphalée de Horton : qu’est-ce que c’est ?

La céphalée de Horton est également appelée une « algie vasculaire de la face », « céphalée suicidaire » ou « cluster headache » pour les Anglo-saxons. Il s’agit de la forme la plus violente de céphalée.

Elle est différente d’une migraine même si ce sont toutes les deux des maux de tête. C’est une maladie qui se manifeste par des crises épisodiques. Elle a la particularité d’apparaitre uniquement sur un seul côté de la tête. En général, les crises se localisent autour de l’œil ou de la tempe. Il arrive aussi qu’elles atteignent l’oreille, les dents ou le cou.

A quoi est due une céphalée de Horton ?

Qui est concerné par la céphalée de Horton ?

L’algie vasculaire de la face est une maladie rare qui peut toucher une personne sur 1 000. À la différence d’une migraine qui touche plus les femmes que les hommes, cette pathologie est plus courante chez les hommes. Elle se manifeste chez trois fois plus d’hommes que de femmes. Elle apparaît souvent entre l’âge de 20 à 40 ans et concerne surtout les fumeurs.

Qu’est-ce qui est à l’origine d’une céphalée de Horton ?

La céphalée de Horton n’est pas une maladie génétique bien qu’il y ait certains cas familiaux qui peuvent faire penser le contraire. Actuellement, la cause exacte de cette pathologie demeure inconnue et des scientifiques réalisent toujours des recherches actives sur ce sujet.

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Les recherches se focalisent sur l’hypothalamus inféro-postérieur. Il s’agit de la zone du cerveau qui s’occupe de la production de différentes hormones et du contrôle du cycle éveil/sommeil. Les scientifiques pensent que la pathologie a un lien avec cette partie du cerveau à cause de ses signes qu’elle présente.

Quels sont les symptômes d’une céphalée de Horton ?

Le principal symptôme d’une algie vasculaire de la face est l’apparition brutale de la douleur. Cependant, il arrive des fois qu’elle soit déclenchée par la prise d’alcool ou certaines substances vasomotrices.

Cette douleur est aussitôt intense et ressemble à de la brûlure. Elle est toujours unilatérale et se situe aux alentours de l’orbite. La douleur irradie progressivement vers la tempe, le front jusqu’aux niveaux occipital et cervical ainsi qu’à la région maxillaire.

Ces signes peuvent être associés à d’autres signes tels que :

  • un écoulement ou une congestion nasal ;
  • un larmoiement ou un rougeur de l’œil ;
  • des œdèmes des paupières ;
  • une chute de la paupière supérieure ;
  • un rétrécissement de la pupille ;
  • de la sudation ;
  • de vives agitations ou de la nervosité ;
  • des crises nocturnes régulières ;
  • des épisodes de douleurs intensives et isolées pendant 15 à 90 minutes.

Les symptômes disparaissent et apparaissent avec les crises. D’habitude, la période de crises dure entre 30 minutes et 2 heures.

En fonction de l’aspect des crises, deux formes de céphalée de Horton peuvent être distinguées.

  • Une forme épisodique : c’est la forme la plus courante qui se produit dans environ 80 % des cas. Elle se caractérise par des crises à double périodicité (survenant tous les deux jours). Ces crises se produisent habituellement 8 fois par jour à des horaires réguliers. En moyenne, les périodes de crises durent entre 2 à 3 mois, et sont espacées d’une période de rémission qui peut aller de quelques mois à plusieurs années.
  • Une forme chronique qui se produit dans 10 à 20 % des cas. Les patients qui présentent cette forme sont continuellement victimes de crises. Même si dans certains cas, elles sont interrompues par des périodes de rémission, celles-ci durent souvent un mois au maximum.

On peut retrouver ces deux formes de céphalée de Horton chez un même patient. Si la forme épisodique peut évoluer en forme chronique, la forme chronique peut aussi régresser en forme épisodique.

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Comment traiter une céphalée de Horton ?

Qui contacter ?

Comme la céphalée de Horton reste encore une maladie peu connue, le diagnostic et la mise en place d’un traitement adéquat sont souvent retardés. Dans la majorité des cas, les patients consultent un médecin généraliste ou un neurologue après avoir subi une crise de céphalée intense. Néanmoins, à cause de la variabilité de la localisation des douleurs, il n’est pas rare de voir certaines personnes se tourner vers un dentiste, un médecin ORL, un ophtalmologiste ou un autre spécialiste.

Comment se déroule diagnostic une céphalée de Horton ?

Pour diagnostiquer une algie vasculaire de la face, il faut réaliser un diagnostic clinique. Si le praticien fait recours à des techniques d’imagerie médicale telles qu’un scanner ou une IRM, c’est uniquement dans le but d’exclure d’autres maladies.

Comment soulager les douleurs pendant les crises ?

Sans traitement, les crises peuvent durer plus longtemps et le mal de tête peut devenir insupportable. Il peut même conduire le sujet à envisager un suicide. Selon la manifestation des crises, différents traitements efficaces peuvent être proposés. Il existe des médicaments pour soulager les douleurs en cas de crise (soulagement immédiat des crises) et des médicaments comme traitement de fond (réduction de la fréquence des crises).

En guise de traitements de crise, les médecins peuvent proposer deux alternatives.

  • Le sumatriptan (Imitrex): chez la plupart des patients, ce médicament arrive à soulager les crises en seulement 10 minutes. Malgré son efficacité, le sumatriptan est contre-indiqué pour les patients qui présentent des problèmes hépatiques ou cardiovasculaires. Il est aussi déconseillé chez les personnes qui présentent une hypersensibilité aux sulfamides. Son utilisation est limitée à deux fois par jour.
  • L’oxygénothérapie: elle consiste à inspirer de l’oxygène pur pendant 7 à 8 minutes. Elle ne présente ni contre-indication ni restriction en nombre d’usages. Elle permet d’apaiser les crises. Toutefois, ses effets ne durent pas assez longtemps que ceux du sumatriptan.

En ce qui concerne le traitement de fond d’une céphalée de Horton, il est seulement prescrit dans le cas d’une forme chronique ou dans le cas d’une forme épisodique qui a duré pendant plusieurs mois.

  • En premier choix, les médecins proposent du vérapamil (3 à 6 comprimés par jour). C’est un médicament qui est généralement utilisé pour traiter les troubles cardiovasculaires. Mais lorsqu’il est prescrit à plus fortes doses, il peut réduire efficacement la fréquence des crises de céphalée de Horton. Une surveillance médicale stricte s’avère nécessaire dans ce type de traitement, car le vérapamil a tendance à ralentir le cœur.
  • En second choix, le praticien peut proposer l’administration à long terme de lithium. Malgré les effets secondaires que ce médicament peut provoquer, il permet d’espacer les crises. Le médecin peut aussi proposer la prise à court terme de corticoïdes. Avec les recherches en cours, certains antiépileptiques comme le topiramate peuvent se révéler utiles contre la céphalée de Horton à l’avenir.
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Outre ces traitements habituels, d’autres techniques se rapportant directement à la stimulation de la partie du cerveau concernée sont en cours d’évaluation. Celles ont un effet positif pour soulager la céphalée de Horton.

Sources :

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