Dérangement intervertébral mineur : Cause de douleur au dos

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Selon les chiffres, un français sur deux souffre aujourd’hui d’un mal de dos. Un mal qui même s’il n’a pas des conséquences lourdes sur la santé peut être très handicapant au quotidien. Évidemment, tous les maux de dos ne se ressemblent pas. En effet, certains peuvent être plus ou moins graves tandis que d’autres peuvent être bénins. C’est notamment le cas du syndrome du dérangement intervertébral mineur, plus connu sous son acronyme DIM.

Cet article vous donne plus de détails sur ce syndrome.

Définition

Concept créé par le Dr Robert Maigne, le syndrome du dérangement intervertébral mineur désigne toutes les douleurs d’origine vertébrale, de nature mécanique et réflexe. Dans les faits, il ne s’agit pas d’une lésion anatomique, mais d’une lésion facettaire de faible intensité ou une lésion articulaire discale. En effet, le syndrome du dérangement intervertébral mineur ne peut siéger qu’au niveau des éléments mobiles du rachis ou le segment mobile vertébral.

Autrement dit, son action ne se concentre généralement qu’au niveau des disques intervertébraux, les articulations interapophysaires ainsi que les ligaments et la musculature.

Plus spécifiquement, le syndrome du dérangement intervertébral mineur est la conséquence d’une lésion des tissus mous et/ou une entorse musculo-lombaire. Pour mieux comprendre le concept, il est important de rappeler que le corps humain est composé de 33 vertèbres reliées entre elles de la partie supérieure à la partie inférieure à savoir :

  • Les vertèbres cervicales qui constituent le rachis cervical
  • Les vertèbres dorsales constituant le rachis dorsal
  • Les vertèbres lombaires donnant le rachis lombaire
  • Les vertèbres sacrales qui forment le sacrum
  • Les vertèbres coccygiennes qui forment le coccyx.

Causes

Comme nous l’avons évoqué précédemment, le dérangement intervertébral mineur est le fruit d’un dysfonctionnement bénin au niveau du segment mobile vertical. Cette zone est particulièrement sollicitée puisqu’elle est très mobile.

Dans les détails, les causes de l’apparition du syndrome du dérangement intervertébral mineur sont nombreuses. En dehors de pathologie identifiée, celui-ci survient notamment à cause d’une mauvaise habitude posturale. En effet, une mauvaise posture assise durant la journée ou une mauvaise manière de se tenir debout est un facteur pouvant favoriser les douleurs au niveau du dos.

Parmi les causes du dérangement intervertébral mineur, on retrouve les faux mouvements ou encore la surcharge fonctionnelle ou encore un traumatisme. Le manque d’activité physique, un affaiblissement musculaire, l’obésité… sont également autant de facteurs qui peuvent induire à long terme un DIM.

Symptômes

Le syndrome du dérangement intervertébral mineur est caractérisé par une série de douleurs projetées en rapport avec l’irritation des nerfs rachidiens et les troubles de l’articulation interapophysaire vertébrale postérieure. Parmi les symptômes, nous pouvons citer :

  • Les dorsalgies au niveau des épaules qui peuvent se présenter de manière fréquente chez les couturières, les dactylos, les informaticiens, les repasseuses ou encore les travailleurs à la chaîne.
  • Les douleurs au niveau de la poitrine (douleurs précordiales) qui peuvent être particulièrement gênantes lors d’une inspiration profonde.
  • Les douleurs pseudo-viscérales abdominales, urologiques ou gynécologiques.
  • La pubalgie.

Diagnostic

Dans la plupart des cas, le syndrome de dérangement intervertébral mineur reste méconnu pendant de nombreuses années. De fait, le diagnostic est souvent difficile à poser puisque les signes cliniques sont très difficiles à interpréter. S’y ajoutent la multiplicité et la localisation des différents symptômes en plus de la méconnaissance sur le sujet. D’ailleurs, les douleurs décrites par les patients sont souvent à l’origine de prises en charge médicales mal adaptées voire d’interventions chirurgicales inutiles.

Pour pouvoir détecter un dérangement intervertébral mineur, un examen clinique visant principalement à déterminer la cause de la douleur doit être effectué. Il s’agit généralement d’un examen manuel palpatoire.

En principe, la douleur est détectée à une palpation et un pincer-rouler du trapèze plus spécifiquement au niveau de l’angulaire de l’omoplate et interscapulaire D5-D6. Cette palpation permet d’évaluer la mobilité du rachis cervical en suivant le schéma en étoile de Maigne.

Ensuite, la flexion, l’extension, la rotation droite, la rotation gauche, l’inclinaison droite et l’inclinaison gauche permettent également de vérifier les différents mouvements au niveau du rachis cervical.

Enfin, le diagnostic passe par un décubitus dorsal qui permet de palper-rouler le rachis cervical. Celui-ci vise à établir s’il y a une douleur ou non au niveau du C4-C5 et C5-C6 ou C6-C7.

Les manœuvres utilisées par le médecin

Concrètement, le médecin s’appuie sur 3 manœuvres pour affirmer la nature bénigne, mécanique de la douleur et surtout déterminer la présence ou non de lésions dégénératives :

  • La pression axiale sur l’épineuse d’une vertèbre

Cette manœuvre consiste à faire pression lente sur la vertèbre pour réveiller une douleur profonde ou augmenter la douleur primitivement provoquée au niveau de l’étage qui souffre.

  • La pression-friction sur les articulations postérieures

Grâce à un mouvement électif de rotation forcée à droite puis à gauche sur une vertèbre, cette manœuvre a pour objectif d’exercer une pression sur les épineuses de la région examinée afin de donner un sens précis de la manipulation à préconiser.

  • La pression sur le ligament interépineux

À titre d’information, le ligament interépineux est très sensible à la pression par rapport aux autres. La pression au niveau de cette zone vise donc à identifier une instabilité vertébrale ou ce que l’on appelle communément l’hypermobilité.

En parallèle de cet examen palpatoire, un diagnostic différentiel peut également être effectué pour établir que les douleurs ne sont pas liées à une névralgie cervico-brachiale ou à une pathologie articulaire ou périarticulaire de l’épaule.

Enfin, pour confirmer ou approfondir le diagnostic, des examens complémentaires comme une radiographie ou une IRM (imagerie par résonance magnétique) peuvent également être recommandés. Ceux-ci ont pour objectif de mettre en évidence des lésions dégénératives, ou à défaut de les exclure.

Traitement

Si un dérangement intervertébral mineur ne cause pas des douleurs suffisamment intenses pour impacter la vie quotidienne, il est important de savoir qu’un DIM non pris en charge peut provoquer une protrusion discale (ou autre discopathie), notamment lors d’un effort physique. Il est ainsi important de ne surtout pas le prendre à la légère.

Dans les détails, la prise en charge des douleurs peut notamment reposer sur une manipulation vertébrale. Celle-ci doit absolument être effectuée par un médecin diplômé en médecine manuelle ou autre spécialiste (kiné, ostéopathe, chiropraticien, etc.) après un bilan clinique pré manipulatif complet et un diagnostic bien établi.

En règle générale, les symptomatologies peuvent disparaître très rapidement grâce à un travail sur les vertèbres atteintes. Il arrive même parfois qu’une seule séance suffise pour arriver à une guérison complète. Néanmoins, chez certains patients, 2 à 3 séances ou plus peuvent être nécessaires avant de ressentir un soulagement significatif. Attention par contre, des manipulations non adaptées peuvent accentuer les douleurs.

À ces traitements manipulatifs vertébraux peuvent également s’ajouter un programme de rééducation. Celui-ci est généralement basé sur des massages décontracturants, la kinésithérapie (physiothérapie) ainsi que les étirements axiaux doux et un renforcement de la musculature cervicale. Ce programme de rééducation a pour principal but de corriger les postures, surtout en position assise et de soulager le dos.

L’injection d’anti-inflammatoires peut également être proposée.

Références

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