Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille
La douleur pelvienne, souvent inquiétante, peut être le symptôme d’une pathologie ou encore une condition en soi.
Qu’est-ce que la douleur pelvienne, et quelles en sont les causes ? Comment la diagnostiquer ? Et surtout, comment la soulager ?
Cet article vous explique 6 causes de douleur pelvienne, afin d’y voir plus clair et orienter votre prise en charge si jamais vous souffrez de cette condition.
Définition et anatomie de la région pelvienne
Avant de discuter des causes de la douleur pelvienne, il convient de réviser certaines notions d’anatomie permettant de mieux visualiser cette région du corps.
Le bassin, ou pelvis, est la partie inférieure du tronc. Il est situé entre l’abdomen et les jambes. Cette zone sert de support aux intestins, et contient également la vessie et les organes reproducteurs.
De chaque côté, il existe deux os (fémur) formant les hanches. Les articulations sont notamment reliées par des ligaments et muscles. Ensemble, le tout forme la ceinture pelvienne.
Chacune des structures anatomiques constituant le bassin peut être le site de pathologie. Avant de présenter les causes potentielles de douleur pelvienne, la prochaine section discutera des symptômes observés lors d’une dysfonction à ne niveau.
Symptômes
Évidemment, le principal symptôme ressenti sera la douleur. Celle-ci peut être constante ou intermittente, sourde ou aigüe.
En outre, elle peut être associé à :
- Crampes abdominales, ballonnements, diarrhées, constipation
- Inconfort pendant les rapports sexuels
- Inconfort durant les selles ou en urinant
- Symptômes aggravés par certains positions (comme rester assis ou debout) et soulager par d’autres (comme s’allonger)
- Aggravées à l’effort (comme durant la marche, le sport ou la course à pied)
En fonction des signes et symptômes observés, le médecin sera capable d’émettre un diagnostic qui orientera la prise en charge.
Quand s’inquiéter ?
Avant de présenter les causes possibles de douleur pelvienne, il faut comprendre que certaines conditions sont plus graves que d’autres.
En effet, dans certains rares cas, la douleur pelvienne peut être due à une atteinte sérieuse qui constitue une urgence médicale (et parfois chirurgicale).
Il est impératif de consulter d’urgence si vous ressentez ou observez les signes suivants:
- Douleurs constantes qui persistent malgré le repos
- Nausées et/ou vomissements
- Sueurs nocturnes
- Fièvre
- Saignements dans les selles ou l’urine
- Étourdissements
- Douleur soudaine qui s’intensifie rapidement
- Changement de coloration au niveau de la peau
- Incapacité aller à la selle ou à évacuer les gaz.
- Incontinence
Causes de douleur pelvienne
Plusieurs se demandent d’où provient leur douleur pelvienne. Il faut comprendre qu’il s’agit d’une condition complexe ayant plusieurs causes potentielles. Parfois, la douleur peut résulter d’une des conditions suivantes :
1. Conditions gynécologiques
- Adénomyose
- Troubles reliés à la grossesse (comme une grossesse extra-utérine)
- Endométriose
- Crampes menstruelles (dysménorrhée)
- Fausse couche
- Tumeurs ou kystes ovariens
- Fibromes utérins
- Vulvodynie
- Maladies transmises sexuellement
- Présence d’un stérilet
2. Conditions urinaires
- Cystite interstitielle
- Calcul rénaux (pierre au rein)
- Infection urinaire
3. Conditions musculo-squelettiques
- Lombalgie
- Hernie discale
- Fibromyalgie
- Spasmes des muscles pelviens
4. Conditions inflammatoires
- Appendicite
- Diverticulite
- Maladie inflammatoire pelvienne
5. Troubles du système digestif
- Cancer du colon
- Constipation
- Maladie de Crohn
- Hernie inguinale
- Obstruction intestinale
- Syndrome du colon irritable
- Colite ulcéreuse
6. Affections psychologiques
- Stress et anxiété
- Historique d’abus sexuel
Douleur pelvienne chez l’homme
La douleur pelvienne touche principalement les femmes. Mais il ne faut pas sous-estimer la présence de cette condition chez l’homme.
En effet, bien qu’elle ne puisse pas être reliée au système reproducteur féminin, la douleur pelvienne chez l’homme peut tout de même être causée par les autres causes mentionnées.
Également, toute pathologie ou inflammation de la prostate peut se manifester par de la douleur pelvienne chez l’homme.
Comme chez les femmes, les hommes atteints de douleur pelvienne ressentent de l’inconfort au bas du ventre, hanches, testicules et/ou l’aine, de façon unilatérale ou bilatérale. La douleur peut se située au niveau du pénis, et s’aggraver durant la miction et l’éjaculation.
Diagnostic
Bien que courante, la douleur pelvienne n’est pas facile à diagnostiquée. Ceci vient des nombreuses causes qui en découlent, ainsi que la nature fluctuante de la douleur.
Le diagnostic précoce est important, car il est fréquent d’observer une douleur pelvienne qui persiste dans le temps. On considère d’ailleurs la douleur pelvienne chronique lorsqu’elle persiste plus de 6 mois.
Un médecin débutera souvent son examen par un questionnaire visant à cerner vos symptômes. Il posera des questions du type :
- Dans quel contexte la douleur pelvienne est-elle apparue ?
- Où se situe la douleur, et comment la décrivez-vous ?
- Combien de temps dure la douleur pelvienne lorsqu’elle apparaît ?
- La douleur pelvienne est-elle reliée à votre cycle menstruel, à la miction et/ou à l’activité sexuelle ?
Une fois l’examen clinique complété, il pourrait prescrire d’autres tests comme un bilan sanguin, un test de grossesse, un prélèvement de vos selles ou de votre urine, etc.
Par ailleurs, des examens d’imagerie médicale seront possiblement demandés pour clarifier le diagnostic. Ceci peut inclure un ultrason, scanner, IRM, colonoscopie, hystéroscopie, etc.
Comment soulager une douleur pelvienne ?
Une fois qu’on a déterminé la cause de la douleur pelvienne, la prochaine étape est de recourir à des stratégies de traitement visant à soulager la douleur, et corriger la source du problème.
Voici certaines modalités employées pour traiter la douleur pelvienne :
Repos et chaleur
Dans les cas où la douleur pelvienne est temporaire et bénigne (par exemple durant les règles), le repos est généralement suffisant pour soulager les symptômes.
On peut par exemple utiliser de la chaleur sur la région abdominale ou pelvienne pour détendre les muscles et apaiser la douleur.
Médication
Évidemment, il existe de nombreux médicaments permettant de soulager la douleur pelvienne. Par contre, il faut à tout prix identifier la cause, sans quoi on masquerait les symptômes sans traiter la source du problème.
Par exemple, prescrire des anti-douleurs pour une infection urinaire nécessitant des antibiotiques ne permettrait pas de traiter votre condition, et pourrait aggraver la douleur sur le long terme.
Un médecin saura vous prescrire les bons médicaments en fonction de votre condition.
Changement de diète
Lorsque la douleur pelvienne provient d’une atteinte du système digestif, un changement de diète peut parfois soulager les symptômes.
Certaines personnes coupent le glutène, d’autres réduisent leur consommation de sucre. Il est également possible d’opter pour une alimentation anti-inflammatoire.
Un médecin ou nutritionniste qualifié saura vous guider si vos douleurs pelviennes pourraient être soulagées par des modifications au niveau alimentaires.
Traitements naturels
Bien qu’il n’existe pas de preuves scientifiques convaincantes reliées aux traitements alternatifs, plusieurs personnes ont recours à des thérapies naturelles pour soulager leur douleur pelvienne :
- acupuncture
- tapis d’acupression
- ventouse (cupping thérapie)
- myothérapie
- plasma de Quinton
- hydrotomie percutanée
- yoga thérapeutique
- thérapie craniosacrale
- homéopathie
- sophrologie
Il est important de prévenir son médecin si jamais vous avez recours à des produits naturels. Ceci préviendra les interactions potentiellement néfastes avec d’autres médicaments.
Produits naturels et remèdes de grand-mère
Encore une fois, bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs pelviennes, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire. Il est primordial de consulter un médecin au préalable, principalement pour éviter les interactions médicamenteuses et effets secondaires.
Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :
- Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
- Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique. Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
- Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement.
- L’eucalyptus citronné. L’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
- La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.
Rappelons que ces produits ne remplacent pas un traitement médical. N’hésitez pas à consulter pour une prise en charge adaptée à votre condition.
Outils et accessoires
Outre les traitements mentionnés ci-haut, il existe plusieurs produits et accessoires disponibles sur le marché permettant de soulager les douleurs pelviennes d’origine mécanique. Il faut se rappeler que ces outils offrent généralement un soulagement temporaire, ne traitent pas la source du problème, et doivent donc être utilisés avec parcimonie.
Parmi les produits recommandés par nos professionnels, nous avons :
- Tapis d’acupression
- Ceinture lombaire chauffante
- Coussin ergonomique pour le dos
- Pistolet de massage
- Civière dorsale
- Table de décompression vertébrale
Évidemment, il faut comprendre que ces outils ne seront d’aucune utilité si la cause de la douleur est d’origine gynécologique, urinaire, digestive ou tout simplement non-mécanique.
Kinésithérapie et Ostéopathie
Dans les cas où la douleur pelvienne est mécanique, des exercices en kinésithérapie sont souvent prescrits pour assouplir les muscles concernés, et tonifier la région abdominale et dorsale.
Par exemple, les exercices de Kegel sont souvent prescrits pour travailler le plancher pelvien. Un travail sur le psoas permet également de réduire les symptômes et améliorer la fonction.
Gestion du stress
Si la douleur pelvienne est associée à l’anxiété, il peut être intéressant de trouver des techniques de gestion du stress. Par exemple, des techniques de méditation ou respiration se sont avérées utiles chez plusieurs personnes.
Dans certains cas où on est en présence de dépression, consultez un professionnel de santé (comme un psychiatre ou un psychologue) peut s’avérer pertinent.
Chirurgie
Dans certains cas, une chirurgie peut être nécessaire pour corriger la cause des douleurs pelviennes.
Ceci peut aller d’une petite correction chirurgicale à l’hystérectomie (retrait de l’utérus).
Évidemment, un diagnostic précis sera posé au préalable, et le chirurgien aura évalué les risques et les bénéfices avant de procéder à l’opération.
Conclusion
Il existe plusieurs causes pouvant expliquer la douleur pelvienne. Un diagnostic précoce est essentiel pour éviter les complications, et la chronicisation de la condition.
Un professionnel de santé saura vous guider si vous souffrez de douleur pelvienne, et offrir les traitements adaptés.
Bonne guérison !