Infiltration cervicale interdite : Quand éviter ? 

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Bien qu’elle soulage le mal de dos, l’infiltration cervicale peut parfois être déconseillée (et même interdite) dans certaines situations. C’est ce dont on va parler dans cet article : quand éviter l’infiltration cervicale ?

Définition

Qu’est-ce qu’« infiltration cervicale » signifie ? 

L’infiltration cervicale se définit par l’injection locale d’un médicament : un antiinflammatoire à base de cortisone (comme l’hydrocortancyl).

On le qualifie de « local » puisqu’elle est directement réalisée au niveau de la zone d’où provient la douleur cervicale.

Le but de cette procédure thérapeutique est d’utiliser un minimum de substance active puissante qui agira directement sur la zone cible au lieu de se propager dans tout l’organisme (cas des médicaments oraux). Elle se réalise alors très précisément au niveau de la zone graisseuse de l’espace épidural du canal vertébral.

Comment agit-elle et quelles sont ces indications ?

Comme mode d’action, l’infiltration réduit les inflammations au niveau de la région cervicale. Ces dernières sont les principales sources des douleurs.

C’est pourquoi le traitement par infiltration cervicale peut apporter efficacement un soulagement dans les cas de cervicalgies persistantes, de radiculalgie de membre supérieur ou aussi de hernie discale cervicale. Ce sont d’ailleurs ses principales indications.

Cette technique thérapeutique est plutôt appropriée si ces troubles ont persisté pendant plus de 7 mois et que les traitements par les médicaments antalgiques ni la kinésithérapie n’ont pas fait effet.

Comment se passe l’infiltration cervicale ?

D’abord, une consultation spécialisée (avec un radiologue) est indispensable.

Après confirmation, le patient est installé en position ventrale sur la table de scanner pour mieux repérer la zone à infiltrer. Cette dernière est ensuite désinfectée et anesthésiée. Puis, on réalise l’injection d’un produit de contraste suivi de l’infiltration de corticoïde proprement dite. Après le retrait de l’aiguille, on réalise le pansement.

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Le patient doit rester en surveillance pendant les trente minutes qui suivent l’infiltration, avant de pouvoir enfin rentrer chez lui.

Pour plus de détails sur tout ce qui concerne cette infiltration cervicale, cliquez ici.

Contre-indications d’une infiltration cervicale

L’infiltration est absolument interdite dans certaines conditions :

  • Un dysfonctionnement cardiovasculaire à l’instar d’une instabilité hémodynamique, des troubles du rythme cardiaque, d’une tension artérielle anormale, d’une insuffisance cardiaque aigüe.
  • Une thrombopathie : syndrome de dysfonction plaquettaire, thrombocytopénies sévères, etc. Ces troubles plaquettaires perturbent l’hémostase et ainsi la coagulation sanguine. Dans ces cas, il faut alors éviter l’infiltration au risque d’aggraver les hémorragies et de compliquer la maîtrise des saignements.
  • Un trouble de la coagulation lié probablement à l’hémophilie (prédisposition aux hémorragies), à la maladie de Von Willebrand, à la prise d’un traitement anticoagulant (par exemple : aspirine, kardegic, plavix, previscan, etc.). Lorsque le sang est trop fluide, les risques d’apparition d’hématomes s’accroissent. Ils compliquent aussi le contrôle des saignements.

En réalité, ces contre-indications s’expliquent aussi par les effets secondaires et les modes d’action des produits d’infiltration (la solution iodée et la cortisone). La cortisone est notamment impliquée dans la régulation de l’équilibre hydrique, celui du sodium et des autres électrolytes. D’où viennent les effets de l’infiltration sur la pression artérielle qui peuvent être très problématiques pour les patients qui souffrent des maladies concernées.

L’infiltration est aussi proscrite pour tous les patients, qui auparavant ont déjà souffert d’un traumatisme cervical. Il en est de même pour les patients qui souffrent de déficit neurologique important.

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Elle ne convient pas non plus en cas d’infection (qui se manifeste souvent par un état fébrile), de septicémie ou d’infection au niveau de la zone où l’on doit introduire l’aiguille.

Il existe aussi des contreindications relatives qui peuvent éventuellement permettre l’infiltration cervicale si celle-ci est accompagnée d’un suivi et d’une attention particulière. Ces cas concernent :

  • les allergiques à l’un des composants des substances d’infiltration ;
  • les diabétiques puisque la cortisone est impliquée dans le maintien du taux de sucre dans le sang.

Ce traitement est aussi contre-indiqué pour les raisons des risques de complications qu’il comporte. 

Risques d’une infiltration cervicale

Comme tout traitement invasif, même avec le respect des précautions nécessaires, l’infiltration cervicale n’est pas sans risques et s’accompagne parfois de complications.

  • Des infections sur la zone d’injection : elles sont relativement moindres (près de 1 %). Toutefois, elles peuvent se propager et s’aggraver en septicémie, en abcès épiduraux, en inflammations des méninges, des os, des articulations, des disques et corps vertébraux environnants.
  • Des hémorragies : en cas d’atteinte accidentelle des vaisseaux, ou des maladies citées ci-dessus.
  • Des allergies et des chocs anaphylactiques liés à l’intolérance des produits utilisés.
  • Des complications neurologiques : un AVC, des hématomes épiduraux, des lésions de la moelle épinière, des convulsions, une perte de la vue, une pneumencéphalie, un infarctus médullaire ou central, une tétraplégie.

Au pire, ces complications peuvent engager le pronostic vital du patient. 

Que faire ? Quels sont les traitements alternatifs ?

Il faut toujours, si possible, privilégier les traitements conventionnels de première intention : les médicaments antalgiques, la kinésithérapie, etc.

Si ces derniers ne font pas d’effets, et que l’infiltration cervicale est interdite, il faudrait envisager d’autres traitements conservateurs et alternatifs.

Il est possible d’essayer de soulager les inflammations et les douleurs cervicales avec l’utilisation de remèdes naturels par exemple. Dans ce cas-ci, l’utilisation du chaud, du froid et des huiles essentielles (à l’exemple de celle de la gaulthérie, de la menthe poivrée, de la lavande) peut être d’une grande aide.

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Il est également possible de prévenir les douleurs et d’améliorer les conditions de vie du patient grâce à des exercices de renforcement musculaire doux (comme la natation).

Alors, en cas de contre-indication de l’infiltration cervicale, il vaut mieux privilégier ces solutions citées précédentes. S’il n’y a pas de réponses à ces traitements, il faudrait envisager la chirurgie

Dans tous les cas, demander et suivre l’avis des professionnels de santé est toujours indispensable.

Références

https://www.selimed63.fr/les-examens/radiologie-interventionnelle/osteoarticulaire/infiltration-epidurale-cervicale

https://www.hss.edu/conditions_steroid-side-effects-how-to-reduce-corticosteroid-side-effects.asp

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