IRM cervicale avec ou sans injection : Quelle différence ?

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L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) est un examen médical non invasif qui apporte des informations très détaillées sur la morphologie des structures internes du corps.

Par exemple, l’IRM cervicale permet d’étudier avec précision les différents éléments anatomiques de la région cervicale, notamment la moelle épinière et ses racines nerveuses, les disques intervertébraux, la glande thyroïde, les voies aériennes supérieures (larynx, trachée)…

Pour encore plus de précision, il est possible que votre médecin vous prescrive une «IRM cervicale avec injection ».

Alors en quoi consiste cette dernière ? Quand est-elle nécessaire ? Qu’apporte-t-elle de plus par rapport à une IRM cervicale classique (sans injection) ? Ce sont les questions auxquelles nous allons répondre dans le présent article.

Région cervicale : rappel anatomique

Le cou, ou « région cervicale », est la partie du corps qui relie la tête au tronc. Il est supporté par le segment cervical de la colonne vertébrale, une charpente osseuse mobile autour de laquelle se superposent de nombreux muscles.

La région cervicale est limitée en haut par l’arcade mandibulaire (mâchoire inférieure) et en bas par un plan passant par la partie supérieure du sternum (manubrium sternal).

Le principal élément osseux du cou est évidemment le rachis cervical. Ce segment mobile de la colonne vertébrale est constitué de vertèbres cervicales numérotées de C1 à C7.

Chaque vertèbre est constituée d’un corps vertébral, de deux apophyses transverses latéralement et d’un arc vertébral postérieur donnant une apophyse épineuse visible et palpable à l’arrière du cou.

Chaque vertèbre est creusée en son centre d’un trou qu’on appelle «foramen vertébral ». L’empilement de ces foramens vertébraux forme le canal vertébral contenant la moelle épinière et ses différents éléments.

Pour une meilleure flexibilité, mobilité et absorption des chocs, il existe une sorte de coussin fibrocartilagineux entre les vertèbres cervicales appelé disque intervertébral.

En plus du rachis (et de son contenu nerveux), la région cervicale est très riche en éléments anatomiques primordiaux :

  • Éléments musculaires : la région cervicale contient de très nombreux muscles. On peut citer notamment le muscle peaucier du cou, le sterno-cléido-mastoïdien (SCM), le trapèze, les splénius de la tête et du cou en arrière, les semi-épineux de la tête et du cou, le multifide, les scalènes, les muscles sus et sous-hyoïdiens
  • Éléments tendineux : on peut, entre autres, voir saillir au niveau du manubrium sternal (partie supérieure du sternum) les deux tendons des muscles SCM (sterno-cléido-mastoïdiens) formant ce qu’on appelle la fourchette sternale.
  • Éléments organiques : c’est au niveau de la face antérieure du cou que siège l’une des glandes les plus importantes du corps humain, la glande thyroïde, ainsi que les parathyroïdes. On retrouve également les parties supérieures du tube digestif et de l’appareil respiratoire tels que l’œsophage, la trachée et le larynx.
  • Éléments vasculaires : au niveau de la région cervicale cheminent des vaisseaux de gros calibres destinés notamment à irriguer le cerveau. On peut citer les artères subclavières, les carotides internes et externes, les artères vertébrales, les veines jugulaires internes et externes.

Pathologies pouvant toucher le rachis cervical

Le rachis cervical peut être le siège d’une grande variété de pathologies :

  • Les fractures vertébrales : elles peuvent être post-traumatiques ou bien sans notion de traumatisme (fractures pathologiques).
  • Les entorses cervicales : lésion au niveau d’un ou plusieurs ligaments qui maintiennent les vertèbres cervicales.
  • L’arthrose cervicale ou cervicarthrose : usure du cartilage au niveau des articulations intervertébrales du rachis cervical.
  • L’arthrite cervicale : inflammation des articulations du rachis cervical, entrant notamment dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde.
  • Les anomalies de la lordose cervicale : accentuation de la lordose cervicale ou « hyperlordose cervicale »; atténuation de la lordose cervicale physiologique ou « hypolordose cervicale » ; aspect rectiligne du rachis cervical ou « rectitude du rachis cervical », inversion de la lordose cervicale ou « cyphose cervicale ».
  • La scoliose cervicale : déformation dans le plan frontal du rachis cervico-dorsal (plus rare que la scoliose dorso-lombaire, mais elle existe).
  • La sténose spinale cervicale : rétrécissement du canal cervical.
  • L’infarctus médullaire : accident vasculaire médullaire (la moelle épinière n’est plus correctement vascularisée).
  • Les anomalies du disque intervertébral cervical : dégénérescence et hernie discale cervicale, discopathie inflammatoire…

Pour poser l’un de ces diagnostics, le médecin procède d’abord à un examen clinique comportant un interrogatoire minutieux et un examen physique complet afin de recueillir le maximum d’informations sur le patient (antécédents, symptômes et leurs caractéristiques, circonstances d’un éventuel accident, mise en évidence de certains signes physiques…).

Souvent (mais pas systématiquement), le médecin demandera un examen complémentaire pour étayer son diagnostic. Il peut, par exemple, recourir à un examen d’imagerie tel que la radiographie standard du rachis cervicale, la tomodensitométrie (scanner) ou l’IRM.

Qu’est-ce que l’IRM cervicale ?

Une IRM, ou « imagerie par résonance magnétique », est l’une des techniques d’imagerie médicale les plus récentes et perfectionnées. Elle permet de visualiser les différents éléments anatomiques du corps avec une grande précision et de manière non invasive.

Contrairement à la radiographie standard ou la tomodensitométrie (scanner), l’IRM n’utilise pas de rayons X mais un champ magnétique. Ce dernier est parfaitement inoffensif, ce qui rend l’IRM réalisable même chez les femmes enceintes.

L’IRM cervicale est une IRM qui explore la région du cou dans un but diagnostique. Elle permet surtout d’explorer les tissus mous tels que la moelle épinière, les racines nerveuses de cette dernière, les disques intervertébraux et la glande thyroïde, à la différence du scanner qui étudie mieux les structures osseuses.

Produit de contraste associé à l’IRM : pourquoi ?

Du fait de l’hétérogénéité des différents tissus de l’organisme, l’IRM permet la visualisation d’images assez détaillées grâce à l’obtention d’un contraste spontané. Il est donc possible d’étudier avec suffisamment de précision les organes, les cavités cardiaques et les vaisseaux sans avoir forcément recours à l’injection d’un produit de contraste.

Pour obtenir des images plus précises et de meilleure qualité, il est souvent nécessaire d’augmenter le contraste des différents tissus par l’injection intraveineuse d’un produit de contraste (PDC).

Qu’est-ce qu’un produit de contraste ?

Un produit de contraste (PDC) est donc une molécule destinée à améliorer la qualité des diagnostics par IRM grâce à l’obtention de clichés plus détaillés.

On utilise généralement des produits à base de gadolinium (élément chimique dont le numéro atomique est 64), car ce dernier est spontanément visible à l’IRM. Dans de rares cas (allergie au gadolinium par exemple), on le remplace par des produits de contraste à base d’iode.

Ces agents de contraste sont injectés par voie veineuse après avoir posé un cathéter au niveau d’une veine (généralement une veine du bras). Ils passent alors dans la circulation sanguine générale avant d’arriver jusqu’à la zone à explorer pour l’opacifier.

Quand est-il nécessaire d’utiliser du PDC ?

C’est à votre médecin de décider du type d’IRM à réaliser selon les organes à explorer ou la pathologie suspectée. Par exemple, l’exploration des structures vasculaires du cou ou la recherche d’une tumeur cervicale nécessitera quasi systématiquement une IRM avec injection de PDC.

Il arrive que le radiologue chargé de réaliser l’IRM commence par un examen sans injection avant de décider, selon les images qu’il visualise sur les écrans de contrôle (en temps réel), de la pertinence d’une injection de PDC.

Autrement dit, si une IRM simple a suffi pour mettre en évidence le diagnostic recherché, il ne sera pas nécessaire d’injecter du PDC !

IRM cervicale avec injection de PDC : qu’apporte-t-elle de plus par rapport à une IRM sans injection ?

L’IRM avec injection de PDC permet d’obtenir des images plus nettes et plus détaillées des structures anatomiques cervicales, surtout celles constituées de tissus mous. Elle se révèle donc d’une aide précieuse dans le diagnostic de nombreuses pathologies touchant la région cervicale.

Toutefois, l’injection d’un produit de contraste dans l’organisme n’est pas un geste totalement anodin. Elle comporte de nombreux risques et possède de nombreuses contre-indications. C’est pour cela qu’avant de prescrire ce genre d’examen, votre médecin évaluera minutieusement son rapport bénéfice/risque et s’assurera de l’absence de contre-indications (insuffisance rénale, allergie, grossesse…).

Références

[1] « Imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) – Sujets spéciaux », Édition professionnelle du Manuel MSD. https://www.msdmanuals.com/fr/professional/sujets-spéciaux/principes-d-imagerie-radiologique/imagerie-par-résonance-magnétique-nucléaire-irm (consulté le 3 août 2022).

[2] S. Lee, « Imagerie par résonance magnétique (IRM) », Société canadienne du cancer. https://cancer.ca/fr/treatments/tests-and-procedures/magnetic-resonance-imaging-mri (consulté le 4 août 2022).

[3] « Comment se déroule une IRM ? » https://www.ameli.fr/assure/sante/examen/imagerie-medicale/deroulement-irm (consulté le 4 août 2022).

[4] « IRM (imagerie par résonance magnétique nucléaire) », VIDAL. https://www.vidal.fr/sante/examens-tests-analyses-medicales/irm-imagerie-resonance-magnetique.html (consulté le 4 août 2022).

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