Maladie de Forestier : tout savoir sur ce trouble rhumatologique

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Mal connue, la maladie de Forestier est une des formes d’arthrite les plus fréquentes après l’arthrose. Elle se rencontre chez les personnes de plus de 60 ans et est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Les symptômes se caractérisent généralement par des douleurs et des raideurs dans les régions du dos, mais avec des intensités variables d’une personne à l’autre, ce qui complique le diagnostic. On ne la découvre parfois que tardivement.

Les traitements de cette pathologie sont purement symptomatiques. Ils visent uniquement à soulager les douleurs, à réduire les raideurs articulaires et à enlever les compressions des organes pouvant être occasionnés par la maladie. On fait le point sur ce trouble rhumatologique dans cet article.

Qu’est-ce que la maladie de Forestier ?

La maladie de Forestier ou maladie de Forestier et Rotès-Querol est une pathologie articulaire qui affecte en particulier le cervical et le lombaire. On le connaît aussi sous d’autres appellations comme l’hyperostose vertébrale engainante, l’hyperostose vertébrale ankylosante et la mélorhéostose vertébrale. En anglais, on parle de Diffuse Idiopathic Skeletal Hyperostosis (DISH).

Contrairement à la plupart des arthrites, la maladie de Forestier ne provoque pas d’inflammation. Elle se traduit par la calcification des ligaments et tissus conjonctifs qui constituent les articulations. Le phénomène aboutit à la formation de ponts osseux entre les vertèbres qui par la suite va limiter les mouvements de la colonne vertébrale.

D’autres parties du corps peuvent aussi subir cette calcification : les coudes, les genoux et les talons. Au sein de ces articulations, la maladie se manifeste par la formation d’excroissances ou épines osseuses dans les zones de liaisons des tendons et des ligaments avec les os.

Quelles sont les causes ?

Jusqu’à l’heure actuelle, on ignore encore les véritables causes de la maladie de Forestier. Les scientifiques avancent seulement quelques hypothèses sur ce qui pourrait être les facteurs qui favorisent son développement.

Les recherches menées sur la maladie ont révélé que son incidence est liée avec l’avancement de l’âge. Elle touche majoritairement les personnes âgées de plus de 60 ans. Parmi les malades, les hommes sont plus nombreux que les femmes.

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On a également constaté que chez les personnes dont on a diagnostiqué la maladie de Forest, nombreuses sont celles qui souffrent de diabète. Les diabétiques constituent 25 à 50 % des patients.

D’autres facteurs de risques ont aussi été retrouvés comme :

  • l’obésité ;
  • l’hyperuricémie : taux élevé de l’acide urique dans l’organisme ;
  • l’arthrose du dos ;
  • la concentration en excès de vitamine A dans l’organisme.

Des hypothèses soutiennent également que la maladie pourrait avoir une origine génétique et ethnique. D’après les informations reçues, elle affecte environ 15 à 25 % de la population nord-américaine de plus de 50 ans. La prévalence est en revanche plus faible chez les autres tribus.

Quels sont les symptômes ?

Dans les premiers stades de son évolution, la maladie de Forestier peut être asymptomatique ou ne manifester que de légers signes de raidissement et de douleur dans le cou et dans le dos. Beaucoup les confondent avec de simples maux liés au vieillissement.

Au fil du temps, les symptômes vont apparaître plus souvent. Les raideurs se déclenchent notamment le matin au réveil ou après une position prolongée. Les maux de dos peuvent devenir chroniques ou rester intermittents, selon les patients.

En accompagnement à ces symptômes, l’amplitude des mouvements dorsaux diminue également. Cela peut engendrer une invalidité, notamment pour les patients dont le travail nécessite des efforts physiques.

Lorsque les épines osseuses parviennent à affecter les organes voisins, l’hyperostose vertébrale s’aggrave et diverses complications se présentent.

Par exemple, il est possible qu’en se développant, les épines engendrent un rétrécissement du canal rachidien (canal lombaire ou cervical étroit) conduisant à une compression des racines nerveuses (radiculopathie). Cela entraîne une sciatique ou des névralgies cervico-brachiales. Le patient devient aussi plus enclin à souffrir de faiblesse musculaire et de douleurs répétées au niveau des bras et des jambes.

Si la compression touche l’œsophage, le patient peut avoir de la difficulté à avaler les aliments et les liquides. On parle de dysphagie.

Plus dangereuse est la compression au niveau des voies respiratoires supérieures comme le pharynx, le larynx ou la trachée. Dans ce cas-ci, des problèmes respiratoires tels que la respiration bruyante et l’apnée du sommeil peuvent apparaître. De plus, le patient devient plus sujet à la fausse route de salive dans les voies aériennes.

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Le risque de fractures vertébrales s’élève aussi chez le patient atteint de la maladie de Forestier.

Il est important de souligner que les complications ne surviennent que très rarement. Toutefois, afin de limiter les conséquences néfastes sur la santé, il vaut mieux consulter un médecin rapidement dès que des signes inquiétants apparaissent.

Comment poser le diagnostic de la maladie de Forestier ?

En général, le diagnostic commence toujours par un examen clinique. Le médecin évalue les symptômes douloureux du patient et effectue une série d’interrogatoires afin d’écarter les autres causes possibles de maux de dos.

Pour confirmer qu’il s’agit bien de la maladie de Forestier, il faut par la suite réaliser des examens d’imagerie. Le plus souvent, on a recours à la radiographie de la colonne vertébrale ou de la poitrine.

Le résultat se révèle être positif à l’existence des signes suivants :

  • ponts osseux sur plusieurs vertèbres (supérieurs à 4) ;
  • pas de lésions des disques intervertébraux : les lésions indiquent généralement d’autres maladies ;
  • articulations de la colonne vertébrale pas complètement soudées.

En cas de suspicion ou de signes de complications évidents, le médecin peut prescrire un scanner ou une IRM (Imagerie par résonnance magnétique). Ces examens sont nécessaires pour mieux observer l’étendue des lésions et mettre en place les prises en charge adaptées.

Il existe toutefois un léger inconvénient avec les examens d’imagerie. Ils ne permettent pas de visualiser les signes caractéristiques dans les premiers stades de la maladie.

Des analyses sanguines sont également praticables pour rechercher les signes d’inflammation. Elles regroupent notamment les mesures du taux de la protéine C-réactive (CRP) et celle du taux de sédimentation érythrocytaire (ERS).

Par ailleurs, les taux d’électrolytes et les taux d’hormones de croissance sont également à évaluer.

Les résultats de ces tests devront pourtant être normaux dans le cadre de la maladie de Forestier.

Comment se passe le traitement de la maladie de Forestier ?

Comme les causes exactes de la maladie de Forestier sont encore mal identifiées, il n’existe pas de traitement spécifique pour le soigner. De plus, dans la majorité des cas, il s’avère que les patients tolèrent bien les symptômes.

Les traitements proposés par le médecin sont surtout symptomatiques. Ils visent à diminuer les douleurs, à réduire les raideurs et à améliorer la mobilité au niveau des articulations malades.

Devant les symptômes douloureux, on recommande souvent de prendre des antalgiques (paracétamol) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). En alternative, il y a les corticoïdes en injection.

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En outre, pour traiter les raideurs et améliorer les capacités physiques du patient, des professionnels en mouvements peuvent intervenir. Il peut s’agir d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute ou d’un ostéopathe.

Pour les cas sévères comme les compressions du tube digestif, des voies aériennes ou des nerfs spinaux, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer les épines osseuses affectant les organes. Cette opération porte le nom de chirurgie de décompression.

Pour éviter que d’autres symptômes désagréables s’ajoutent encore à ceux de l’hyperostose vertébrale, il convient aussi de traiter les facteurs de risques. Pour ce faire, le médecin prescrit un traitement typique en fonction de la situation du patient :

  • un traitement contre le diabète pour les diabétiques ;
  • un programme de contrôle de poids pour les personnes obèses ;
  • un traitement contre l’hyperuricémie.

Avec un traitement bien approprié, la maladie de Forestier peut présenter un bon pronostic. Les traitements ne peuvent pas encore guérir complètement la maladie, mais ils permettent d’avoir une vie normale avec moins de douleur et de difficultés à se mobiliser. Pour s’assurer d’une meilleure prise en charge, le mieux est de toujours consulter un médecin.

Références

https://arthrite.ca/a-propos-de-l-arthrite/les-types-d-arthrite-de-a-a-z/types/maladie-de-forestier-et-rotes-querol# : ~ : text=Les%20personnes%20atteintes%20de%20la, ou%20de%20fissures%20des%20vert%C3%A8bres.

https://www.concilio.com/rhumatologie-pathologies-du-rachis-maladie-de-forestier-et-rotes-querol-ou-hyperostose-vertebrale-engainante-ankylosante/

https://rheuminfo.com/fr/maladies/hyperostose-squelettique-idiopathique-diffuse/

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