Méningiome : Peut-on le traiter ? (Pronostic et traitement)

Partagez avec vos proches concernés
4.3
(6)

Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Les méninges sont des tissus qui recouvrent le cerveau et la moelle épinière. Des fois, ils sont le siège d’une tumeur appelée méningiome. Faisons le point sur cette maladie.

Qu’est-ce qu’un méningiome ? (Définition)

 

Les méningiomes sont des tumeurs qui se forment à côté du cerveau. Ils proviennent des méninges : un ensemble de couches tissulaire qui recouvre le cerveau et la moelle épinière, la couche la plus externe étant qualifiée de dure-mère. Ils se localisent le plus souvent au sein des cellules arachnoïdiennes.

Ce type de tumeurs a tendance à croître lentement. Elles évoluent vers l’intérieur. Il se peut même qu’on ne les découvre malheureusement qu’à un stade déjà très avancé.

En terme de statistiques, les méningiomes peuvent à la fois toucher les hommes et les femmes. Si deux tiers des cas de méningiomes concernent des femmes, les méningiomes malins sont plus fréquents chez le genre masculin. Aussi, cette tumeur se retrouve surtout chez les adultes entre 30 à 70 ans.

Bien qu’elle soit généralement bénine, la tumeur des méninges peut également devenir suffisamment volumineuse pour mettre la vie du patient en danger.

Certains patients peuvent avoir plus d’un méningiome. Les méningiomes représentent environ un tier de toutes les tumeurs cérébrales primitives.

Les types courants de méningiomes

Il existe trois types de méningiomes classifiés selon leur grade.

  • Grade I (méningiome bénin) qui se développe lentement.
  • Grade II (méningiome atypique) qui se développe plus rapidement.
  • Grade III (méningiome malin) qui se développe et se propage très rapidement.

Les principales causes du méningiome

La vraie cause d’un méningiome reste encore méconnue. Les cas fréquents de méningiomes nous font déduire que quelque chose altère certaines cellules des méninges : elles se multiplient de manière incontrôlable. Cela conduit à une tumeur méningiome. On parle alors de facteurs de risques. Ils sont nombreux.

La radiothérapie 

La radiothérapie qui implique une irradiation à la tête peut augmenter le risque de méningiome.

Les traitements hormonaux féminins

Les traitements hormonaux à base de Lutéran, Luthenyl et Androcur sont connus pour augmenter les risques de survenue d’un méningiome. Il en est de même pour certaines pilules contraceptives ainsi que les traitements hormonaux substitutifs.

Un trouble héréditaire du système nerveux

Il existe aussi des troubles héréditaires du système nerveux qui s’avèrent être des facteurs de risques notables pour ce type de tumeur. C’est le cas de la neurofibromatose 2 : une maladie rare. Elle augmente le risque de méningiome et d’autres tumeurs cérébrales chez le malade.

Comment diagnostique-t-on un méningiome ?

Le diagnostic d’un méningiome peut être difficile vu qu’il croît lentemnt en règle générale.

Beaucoup associent les symptômes à ceux du vieillissement : C’est pourquoi on a souvent besoin de faire des examens neurologiques approfondis pour confirmer le diagnostic. Ces derniers concernent surtout les examens radiologiques.

Par ailleurs, il est aussi possible que le médecin réalise d’autres tests tels que des tests auditifs et visuels (ou autre examen neurologique). Ils contribuent à déterminer comment un méningiome affecte le cerveau.

La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) entrent également en jeu dans le diagnostic d’un méningiome.

Un diagnostic complet peut réclamer une biopsie, cependant, le diagnostic peut parfois être posé uniquement avec une TDM ou une IRM.

En de rares occasions, le médecin peut prescrire une angiographie cérébrale. Celle-ci aide à évaluer la vascularisation de la tumeur et la façon dont elle affecte le flux sanguin dans le cerveau.

Quels sont les symptômes d’une tumeur aux méninges ?

Les signes les plus courants d’un méningiome sont les maux de tête et la faiblesse d’une main ou d’un pied. Certains symptômes sont liés spécifiquement à la zone du cerveau où se localise la tumeur.

Les autres symptômes incluent :

  • une confusion et une désorientation ;
  • une somnolence ;
  • des problèmes de vue ou d’audition ;
  • des changements de personnalité ;
  • de la nausée et des vomissements ;
  • des secousses et des convulsions ;
  • un engourdissement ou une douleur du visage.

Le pronostic et l’espérance de vie avec un méningiome

En ce qui concerne le pronostic de guérison et l’espérance de vie avec un méningiome, on observe de meilleurs résultats avec une ablation chirurgicale de la totalité de la tumeur ou une radiochirurgie. Aussi, plus le patient est jeune au moment du diagnostic, meilleur est le pronostic à long terme.

Malgré cela, bien que de nombreux méningiomes puissent être complètement retirés, la chirurgie et la radiothérapie peuvent avoir des effets à long terme en fonction de l’emplacement de la tumeur. Ceux-ci peuvent se produire pour les tumeurs à base antérieure. C’est plus rare avec les tumeurs à base latérale.

Les méningiomes cancéreux représentent un peu plus de 1 % de toutes les tumeurs cérébrales primaires (tumeurs qui prennent naissance dans le cerveau).

Même s’il s’agit d’un cancer, on estime le taux de survie à 10 ans d’un patient atteint d’un méningiome malin à :

  • 78 % et plus pour les personnes âgées de 20 à 44 ans ;
  • 34 % environ pour les personnes âgées de 75 ans et plus.

Quels sont les traitements disponibles d’un méningiome ?

Pour traiter une tumeur au niveau de la méninge, il est important de prendre en compte la taille du méningiome, son emplacement, l’âge et l’état de santé général du patient. Il existe trois options de traitement pour ce type de tumeur cérébral : l’observation, l’ablation chirurgicale et la radiothérapie. Dans certains cas, la chirurgie est suivie d’une radiothérapie.

L’observation

Pour certains patients, le meilleur traitement peut être de surveiller la croissance du méningiome au fil du temps grâce à des tests d’imagerie. En effet, il existe des cas où le méningiome peut cesser de croître après l’âge de 50 ans environ.

L’opération chirurgicale pour enlever le méningiome

Dans la majorité des cas, on soigne un méningiome par la chirurgie. Elle est notamment indiquée lorsque les symptômes affectent gravement la santé du patient. Une intervention chirurgicale par des spécialistes s’avère aussi nécessaire si la taille de la tumeur est importante et qu’elle ne peut plus être traitée par la radiothérapie.

Pour cette procédure, connue sous le nom de craniotomie, on commence par découper un petit morceau de l’os du crâne pour accéder à la tumeur. Pendant l’opération, les neurochirurgiens utilisent un grand microscope chirurgical qui fournit une vue fortement agrandie de la tumeur.

Ensuite, ils enlèvent autant de méningiomes que possible. À la fin de l’opération, ils procèdent au remplacement de l’os du crâne par un matériel synthétique.

La radiation pour traiter cette tumeur cérébrale

Grâce aux améliorations significatives de la radiothérapie, il est possible de traiter une tumeur avec le moins d’effets possibles sur les tissus sains aux alentours.

La plus courante est la radiothérapie stéréotaxique. Cette dernière peut arrêter la croissance d’un méningiome. Malgré le nom, aucune intervention chirurgicale n’a lieu au cours de cette méthode. En général, le patient reçoit une seule dose élevée de rayonnement ou un petit nombre de doses.

Une radiothérapie peut être une alternative à la chirurgie si la tumeur est maligne ou récurrente, ou si elle est trop difficile à enlever. S’il reste des restes de tumeurs après la chirurgie, une radiothérapie peut également être nécessaire.

Convalescence : la vie après une opération d’un méningiome

Selon le type de méningiome, la vie après l’intervention peut varier. De plus, les méningiomes ont un taux élevé de récidive.

En outre, bien que certains symptômes tels que les étourdissements puissent s’améliorer, la perte auditive persiste assez souvent. En effet, la tumeur peut endommager de façon permanente les nerfs de l’oreille.

Et si les méningiomes récidivent ?

Une récidive après une intervention chirurgicale ou une radiothérapie est fréquente pour cette tumeur aux méninges. Face à ce risque, le médecin peut recommander des tests d’imagerie occasionnels avec une fréquence d’un à trois ans pour vérifier la repousse.

Même après la chirurgie et la radiothérapie, certaines tumeurs malignes peuvent nécessiter une chimiothérapie.

Les complications du traitement

Voici quelques complications qui peuvent survenir au cours du traitement d’un méningiome :

  • les convulsions ;
  • la perte de mémoire ;
  • les problèmes de concentration ;
  • les changements de personnalité.

Références

https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=meningiome_pm

https://www.femmeactuelle.fr/sante/sante-pratique/meningiome-tout-ce-quil-faut-savoir-sur-cette-tumeur-cerebrale-2094540

https://www.topsante.com/medecine/cancers/cancer-du-cerveau/meningiome-symptomes-traitements-tumeur-cerveau-628602

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2674667-meningiome-definition-symptomes-biopsie-operation-traitements/

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:MRIMeningioma.png

Cet article vous-a-t-il été utile?

Indiquez votre appréciation de l'article

Note des lecteurs 4.3 / 5. Nombre de votes 6

Si vous avez bénéficié de cet article

Merci de le partager avec vos proches

Merci de votre retour

Comment pouvons-nous améliorer l'article ?

Retour en haut