Névralgie d’Arnold : IRM et autres outils diagnostics

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La Névralgie d’Arnold aussi connue sous le nom de névralgie occipitale ou Arnoldalgie, est une pathologie responsable de violentes douleurs cervicales, dues à une atteinte du nerf grand occipital ou nerf d’Arnold.

Pendant plusieurs années cette maladie est restée méconnue des professionnels de santé en raison de sa symptomatologie particulière n’évoquant aucune étiologie de douleurs cervicales connues.

Aujourd’hui, grâce à une meilleure connaissance de l’anatomie du nerf d’Arnold ainsi que l’avènement de l’imagerie médicale, on sait presque tout de cette pathologie.

Le présent article fera le point sur le rôle et l’intérêt de l’imagerie médicale et plus particulièrement de L’IRM dans le diagnostic de la névralgie d’Arnold.

Qu’est-ce que la névralgie d’Arnold ? 

La névralgie d’Arnold aussi nommée névralgie occipitale, est une entité pathologique faisant partie du groupe des céphalées cervicales. Ces dernières sont caractérisées par des maux de têtes dont l’origine se trouve au niveau la région cervicale, c’est-à-dire le cou.

Elle se présente sous forme de douleurs d’origine neuropathique, liées à une atteinte du nerf d’Arnold ou nerf grand occipital. Ce dernier peut être le siège d’une compression ou d’une irritation au cours de son trajet, débutant au niveau de la nuque et se terminant le long du cuir chevelu.

Zoom sur le nerf d’Arnold

Le nerf d’Arnold (ou nerf grand occipital), nommé ainsi en référence a l’anatomiste Allemand Friedrich Arnold l’ayant décrit pour la première fois en 1834, est un nerf pair dit mixte faisant référence à ses deux composantes : motrice et sensitive.

Il nait de la branche postérieure de la 2éme racine nerveuse cervicale, soit entre les deux vertèbres cervicales C1-C2 aussi nommées l’axis et l’atlas.

Le nerf d’Arnold présente un trajet complexe. En effet, il présente plusieurs segments et angulations cheminant à travers plusieurs muscles constituant l’armature du cou.

Ce trajet intramusculaire particulier explique le risque d’irritation et de coincement du nerf d’Arnold aboutissant à la douleur caractéristique de la névralgie d’Arnold.

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Sur le plan sensitif, le nerf grand occipital (NGO) est responsable de l’innervation de la région cervico-occipitale avec une composante endocrânienne et exocrânienne.

  • Le territoire exocrânien correspond à l’innervation cutanée de la région occipitale (arrière du crâne) jusqu’au vertex (sommet du crâne) et la région pariétale.
  • Le territoire endocrânien correspond aux méninges de la région occipitale.

Sur le plan moteur, les fibres motrices innervent les muscles cervicaux responsables de la mobilité de la tête :  le muscle semi-épineux de la tête, le muscle oblique inférieur, le longissimus de la tête, le splénius et le trapèze.

Quelles sont les étiologies de la névralgie d’Arnold ?

La névralgie d’Arnold est la conséquence d’une atteinte nerveuse liée à une situation conflictuelle avec les structures anatomiques du cou. En effet le contact intime du nerf d’Arnold avec les éléments osseux et musculaires de la région cervicale le rend vulnérable aux phénomènes de compressions.

Les causes induisant la compression du nerf d’Arnold à l’origine de la symptomatologie de l’Arnoldalgie sont nombreuses, citons, entre autres:

  • Arthrose cervicale, cause la plus fréquente de névralgie d’Arnold. La dégénérescence articulaire conduit à la formation d’éperons osseux qui compriment ou irritent les nerfs occipitaux.
  • Entorse cervicale, liée à un traumatisme : Whiplash (coup du lapin lors d’un accident de voiture), chutes sur la tête, traumatisme direct de la base du crane.
  • Contracture musculaire
  • Hernie discale cervicale
  • Polyarthrite rhumatoïde
  • Tumeur médullaire

Bien que plusieurs étiologies aient été incriminés dans le développement de la névralgie d’Arnold, cette pathologie demeure dans la majorité des cas sans origine connue c’est-à-dire idiopathique.

Comment se manifeste-elle ?

La névralgie d’Arnold se caractérise par une variété de symptômes. Initialement, elle se manifeste par une douleur cervicale prenant naissance à la base du cou et irradiant vers les territoires innervés par le nerf grand occipital.

La douleur est typiquement chronique, évoluant par à coup, c’est-à-dire des phases douloureuses suivi de périodes d’accalmie. Elles sont souvent très intenses, induites par des mouvements de la tête.

Les autres symptômes observés sont :

  • Céphalées sévères atteignant la région frontale, orbitaire (yeux) et temporale.
  • Crises vertigineuses en cas de douleur importante.
  • Sensations de brulures ou de chocs électriques au niveau de la région occipitale.

Comment diagnostiquer les névralgies d’Arnold ?

En cas de douleurs persistantes, il convient bien évidemment de consulter un médecin qui pourra alors poser un diagnostic initial suite à un interrogatoire et un examen clinique minutieux.

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L’interrogatoire 

Il s’intéressera notamment à décrire la douleur rapportée par le patient.

Les caractères d’unilatéralité, de paroxysme, de céphalées frontales ou occipitales résistantes aux antalgiques usuels (ex : paracétamol) ainsi que des sensations de brulures et chocs électriques au niveau du crane seront systématiquement recherchés.

Examen clinique

L’examen clinique, plus particulièrement la palpation, recherche une douleur provoquée par une pression délicate sur le trajet du nerf d’Arnold. C’est ce que l’on nomme point gâchette ou trigger point. Celui-ci se trouve initialement sur la zone d’émergence du nerf au niveau de la deuxième vertèbre cervicale.

Examens complémentaires

 

Il convient de préciser que le diagnostic de la névralgie d’Arnold est avant tout clinique : la prescription d’examens complémentaires n’est en effet pas systématique pour le confirmer.

Néanmoins, à l’issue de la consultation, le médecin peut éventuellement envisager de vous en prescrire dans le but de mettre une évidence une étiologie responsable du développement d’une atteinte nerveuse provoquant cette pathologie.

Voici les examens qui peuvent avoir un intérêt dans le diagnostic d’une névralgie d’Arnold :

Radiographie standard

Elle permet d’étudier les structures osseuses (les vertèbres cervicales) qui peuvent être le siège de fractures pouvant comprimer la 2ème racine nerveuse a l’origine du nerf d’Arnold.

Scanner cervical

Cet examen permet une étude très fine des structures osseuses. Il permettra de rechercher entre autres les signes d’une arthrose cervicale, cause première de la névralgie d’Arnold.

IRM cervicale

C’est l’examen radiologique de choix dans le diagnostic d’une névralgie d’Arnold. Elle permet une visualisation du conflit anatomique a l’origine de l’atteinte nerveuse grâce aux images 3D qu’elle fournit.

Bénéfices de l’IRM dans le diagnostic de la névralgie d’Arnold

L’IRM cervicale est l’examen de référence dans la névralgie d’Arnold, du fait de sa forte sensibilité et précision.

Grace à ses images en 3D, l’IRM permet de déceler finement les atteintes nerveuses, ainsi les différentes causes de compression du nerf d’Arnold (Ex : dégénérescence articulaire, compressions médullaires, traumatismes cervicales).

Elle permet d’exclure les pathologies décrivant une symptomatologie similaire a la névralgie d’Arnold, à savoir une névralgie du trijumeau, les migraines, les céphalées de tension ou encore les algies vasculaires de la face.

Il s’agit d’un examen non invasif qui n’utilise pas de rayons ionisants néfastes pour la santé (contrairement au scanner et à la radiographie standard).

Procédure

L’IRM cervicale est comme toute IRM, un examen non invasif, indolore ne nécessitant pas une préparation préalable.

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Ses contre-indications sont peu nombreuses et sont principalement liées aux objets métalliques à l’intérieur du corps (matériel chirurgical métallique dans le crâne, stimulateurs cardiaques…).

Bien que totalement indolore, l’IRM présente certains inconvénients :

  • Durée prolongée : durée de 20 à 45 minutes lorsque l’appareil est verrouillé sur le dos et complètement immobile. Bien que cela puisse sembler anodin, cela peut ne pas être possible pour les personnes souffrant de claustrophobie, ce qui les oblige à subir une IRM sous anesthésie générale.
  • Bruit : L’appareil est très bruyant, néanmoins les personnes phonophobes peuvent utiliser des bouchons d’oreille pendant le test.
  • Coût élevé.

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