Ostéonécrose de hanche : Le guide complet

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

L’ostéonécrose de la hanche est la plus fréquente des osténécroses. Elle se retrouve chez les sujets jeunes. Elle entraîne des symptômes qui deviennent rapidement handicapants chez le patient. On constate que c’est une pathologie qui touche plus les hommes que les femmes. Elle peut être unilatérale ou bilatérale.

Pour savoir si votre douleur à l’aine est une ostéonécrose de la hanche ou pas, vous êtes au bon endroit. Cet article vulgarisé vous informera sur tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie. Il vous rappelle l’anatomie de la hanche, vous énumère les nombreuses causes et facteurs de risque de l’ostéonécrose de la hanche. Vous trouverez aussi les symptômes, comment faire le diagnostic puis comment traiter cette maladie. 

Définition et anatomie

 

Définition

 

L’ostéonécrose de la hanche se définit par la mort prématurée du tissu osseux de l’un des os constituant l’articulation de la hanche. Cette mort prématurée survient suite à un défaut d’apport sanguin de l’os. Il s’en suit alors un manque d’oxygénation de l’os puis un défaut de régénération et donc sa destruction. La portion de l’articulation de la hanche généralement touchée est la tête fémorale. On parle donc d’ostéonécrose de la tête fémorale.

Anatomie de la hanche

La hanche est l’articulation qui relie le tronc à chaque membre inférieur à travers l’union du bassin et de la cuisse. Il s’agit de l’articulation coxo-fémoral (os coxal pour l’os du bassin et fémur pour l’os de la cuisse).  C’est une articulation qui joue un rôle très important dans la statique et la dynamique du corps. Elle doit être stable tout en portant la charge du tronc lors de la marche et lors de la position debout.

Il existe deux articulations de la hanche (gauche et droite). L’articulation de la hanche est constituée de nombreux éléments anatomiques. Tout d’abord il y a les deux surfaces articulaires des extrémités des deux os de la hanche (os coxal et fémur).

 

  • L’acétabulum ou cotyle : c’est la cavité hémisphérique de la face externe de l’os coxal. Il s’articule avec la tête du fémur.
  • La tête du fémur : Elle a une forme sphérique et s’emboîte parfaitement avec l’acétabulum. 
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Ensuite il y a les autres parties du fémur que sont :

 

  • Le col fémoral : il est localisé entre la tête fémorale et le grand trochanter.
  • Le grand trochanter : C’est une volumineuse saillie osseuse dans le prolongement du corps du fémur appelé diaphyse.
  • Le petit trochanter : est une petite saillie osseuse de forme conique en dessous et en arrière du col fémoral.

Les différentes structures anatomiques qui maintiennent la stabilité de l’articulation de la hanche sont :

 

  • Le bourrelet
  • La capsule articulaire
  • Les ligaments (ilio-fémoral de Bertin, pubo-fémoral, ischio-fémoral)
  • Les muscles (abducteurs, adducteurs, rotateurs internes, rotateurs externes, fléchisseurs de la hanche, extenseurs de la hanche).

La hanche est capable de réaliser des mouvements dans tous les trois plans de l’espace.

Par ailleurs, cette articulation présente aussi des nerfs.  Les deux principaux nerfs de la hanche sont le nerf sciatique en arrière et le nerf fémoral en avant.

Causes de l’ostéonécrose de la hanche

Les causes traumatiques

  • Fractures complexes des os de la hanche (avec plusieurs traits de fractures et déplacements des fragments osseux) : ce genre de fractures survient fréquemment chez les personnes âgées.
  • Luxation de la hanche : Elle correspond au déplacement total de la tête fémorale par rapport à l’acétabulum provoquant une rupture dans la continuité de la surface articulaire.

Dans les deux cas sus cités, il peut survenir une compression ou une lésion des vaisseaux sanguins qui nourrissent les deux extrémités des os de la hanche. D’où l’ostéonécrose de la hanche par destruction du tissu osseux qui meurt.

Les causes non traumatiques

Les causes non traumatiques de l’ostéonécrose de la tête fémorale sont des conditions qui engendrent l’arrêt de la circulation des petits vaisseaux sanguins irriguant les extrémités osseuses de la hanche.

  • La consommation d’alcool chronique excessive
  • Le tabagisme
  • L’obésité et l’hyperlipidémie

  • L’utilisation de corticoïdes sur une longue durée
  • La chimiothérapie
  • La radiothérapie
  • Insuffisance rénale chronique
  • Les troubles de la coagulation
  • Le syndrome de Cushing
  • La maladie de Gaucher
  • Le VIH-SIDA
  • Le lupus et d’autres maladies auto-immunes du tissu conjonctif
  • La drépanocytose : l’ostéonécose de la tête fémorale est très fréquente chez les drépanocytaires.
  • Les tumeurs
  • Un accident de décompression (plongeurs remontant trop rapidement à la surface)
  • Idiopathique (sans aucune cause concrète dans environs 20% des cas).

Symptômes

 

Le maître symptôme de l’ostéonécrose de la hanche est la douleur. Les os étant fragilisés par le manque de sang, les microfractures surviennent. Ces fractures concernent plus la tête fémorale car c’est elle qui soutient le poids du corps.  La douleur provient donc de ces lésions et est localisée à l’aine, à la fesse ou à la cuisse. Il peut s’agir d’une douleur d’apparition brutale, spontanée ou progressive, apparaissant lors des mouvements et diminuant au repos.

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Il s’en suit alors le deuxième symptôme qui est la boiterie ou une gêne lors des activités de la vie quotidienne.

Diagnostic

 

Le médecin émet l’hypothèse diagnostique de l’ostéonécrose de la hanche devant des douleurs mécaniques au niveau de la hanche. Un interrogatoire minutieux peut révéler des facteurs de risque tels qu’une consommation excessive et chronique d’alcool et de tabac, ou  des antécédents médicaux particuliers.

A l’examen physique, le médecin peut avoir une limitation des amplitudes des mouvements de l’articulation de la hanche atteinte par rapport à la hanche saine. Il peut aussi retrouver une inégalité entre les deux membres inférieurs.

Le diagnostic de l’ostéonécrose de la hanche sera confirmé par radiographie standard dans le cas où la pathologie est déjà avancée.  Le cliché radiographique montrera dans ce cas une déformation de la tête du fémur (qui n’est plus de forme sphérique) et s’écrase.

L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) sera réalisée si la radiographie n’a pas été concluante.  Elle peut mettre en évidence un éventuel effondrement de l’os ou une arthrose de la hanche. Les examens d’imagerie doivent toujours se faire de manière comparative quelque soit le côté atteint.

De plus, un bilan sanguin sera nécessaire pour rechercher une possible pathologie sous-jacente responsable de l’ostéonécrose.

 

Traitement de l’ostéonécrose de la hanche: que faire ?

 

Moyens non chirurgicaux

 

Ce sont des moyens qui ne traitent pas la maladie ni ne ralentissent sa progression mais permettent de soulager les symptômes :

  • Anti-inflammatoires et autres médicaments antidouleur
  • Réduction de l’activité physique
  • Repos (arrêt des activités de port de charges lourdes)
  • Kinésithérapie.

Moyens chirurgicaux

  • La décompression centrale

Elle consiste à diminuer la pression à l’intérieur de l’os en effectuant un ou plusieurs trous dans l’os touché. Cela permet de soulager le patient de ses douleurs. La guérison totale de la tête fémorale atteinte par la nécrose peut s’obtenir en injectant des cellules osseuses propres du patient dans l’articulation de la hanche. Cette amélioration de la méthode de décompression centrale a pour but de favoriser la régénération de l’os mort.

  • La greffe osseuse

C’est le remplacement de la portion d’os nécrosée (morte) par un autre morceau d’os en bon état (greffon) prélevé sur une autre partie de l’organisme.  Ce greffon stimulera la formation de cellules osseuses saines au  niveau de la partie atteinte.

  • L’ostéotomie 

Au cours de cette intervention, le spécialiste modifie le positionnement de l’os atteint afin que le poids du corps se repose désormais sur une portion saine de l’extrémité osseuse.

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C’est le remplacement total de l’articulation de la hanche atteinte par une prothèse de hanche. Elle est possible de nos jours grâce au développement du plateau technique devenant de plus en plus moderne et la maîtrise de techniques opératoires récentes. Il est donc possible pour un patient ayant subi cette intervention de reprendre la majorité de ses activités quotidiennes après trois mois. Les prothèses mises en place durent environs plus de quinze (15) à vingt (20) ans.

 

Prévention

 

  • Modération de la prescription des corticoïdes par les médecins
  • Respecter les règles de décompression lors des plongées
  • Eviter l’abus d’alcool et de tabac.

Conclusion

 

L’ostéonécrose de la hanche est aussi l’ostéonécrose de la tête fémorale car c’est elle qui soutient le poids du corps dans cette articulation. Elle peut être causée par une lésion traumatique ou non traumatique dont la drépanocytose.

Les symptômes habituels sont une douleur mécanique à l’aine et une boiterie.

Le diagnostic est basé sur les symptômes, la limitation des mouvements de la hanche atteinte, la déformation de la tête fémorale à la radiographie standard ou des lésions spécifiques à l’IRM.

Outre les mesures non chirurgicales destinées à soulager les symptômes, différentes techniques chirurgicales existent et peuvent conduire à une récupération complète de la hanche. La plus efficace et la plus pratiquée chez les patients jeunes est la prothèse de hanche totale.

L’éviction du tabac et de d’alcool, ainsi qu’une utilisation contrôlée des corticoïdes réduisent le risque de développer l’ostéonécrose de la hanche.

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