Pied tombant : 6 causes possibles (traitement et exercices)

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Le pied tombant désigne une difficulté à soulever la partie avant du pied. Ceci peut affecter la marche dans certains cas, avec un pied qui traîne au sol.

D’où vient le pied tombant ? Sans être considéré comme une pathologie, cette condition est le plus souvent signe d’un problème neurologique ou musculaire sous-jacent.

Cet article couvre 6 causes potentielles de pied tombant, et propose diverses modalités de traitement visant à corriger ou compenser pour cette affection qui affecte souvent la qualité de vie de la personne atteinte.

Définition et présentation

Le pied tombant concerne le mouvement de dorsiflexion de cheville. Essentiellement, il devient difficile (ou impossible) de soulever la partie avant du pied, par exemple pour ramener les orteils vers le tibia. Évidemment, ceci peut affecter la marche en provoquant des patrons compensatoires visant à soulever le pied du sol.

Le pied tombant peut être associé aux symptômes suivants :

Selon la cause, le pied tombant peut affecter un pied ou les deux. Il touche également les individus de tout âge.

Causes

Parmi les causes possibles de pied tombant, on compte :

Lésion nerveuse périphérique

La cause la plus fréquente du pied tombant est la compression d’un nerf de la jambe qui contrôle les muscles impliqués dans le soulèvement du pied. Il s’agit du nerf fibulaire (également appelé nerf péronier ou sciatique poplité externe), une branche du nerf sciatique.

Par exemple, une blessure traumatique peut causer une lésion de ce nerf. Il peut également être atteint lors d’une opération (comme une chirurgie de remplacement de hanche ou de genou).

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Atteinte vertébrale

Une pathologie au niveau de la colonne vertébrale peut irriter les nerfs spinaux et provoquer un pied tombant. Par exemple, une hernie discale au niveau L4-L5 peut irriter la racine nerveuse L4 et affecter le myotome correspondant. Ceci se traduit par une faiblesse des muscles impliqués dans la flexion dorsale de cheville, d’où le pied tombant dans certains cas.

Troubles musculaires ou nerveux.

Diverses formes de dystrophie musculaire peuvent contribuer au pied tombant. Il s’agit de maladies héréditaires provoquant une faiblesse musculaire progressive et généralisée. Il en va de même pour d’autres troubles, comme la polio ou la maladie de Charcot-Marie-Tooth.

Troubles du système nerveux 

Les troubles qui affectent le système nerveux central (la moelle épinière et le cerveau) ou périphérique peuvent mener à un pied tombant. On pense par exemple aux conditions suivantes :

  • la sclérose latérale amyotrophique (SLA)
  • la sclérose en plaques
  • les accidents vasculaires cérébraux (AVC)
  • la maladie de Charcot-Marie-Tooth
  • le diabète
  • etc.

Habitudes posturales

Certaines habitudes posturales peuvent provoquer des paresthésies au niveau de la jambe, et parfois même une faiblesse provoquant un pied tombant. Par exemple, les personnes qui ont l’habitude de croiser les jambes pendant des périodes prolongées peuvent comprimer le nerf fibulaire, ce qui entraînera une faiblesse des muscles responsables de la dorsiflexion de cheville.

De même, certaines professions qui impliquent de s’accroupir ou de s’agenouiller de manière prolongée – comme la cueillette des fraises ou la pose de carrelage – peuvent également irriter le nerf fibulaire et entraîner un pied tombant.

Port d’un plâtre

Les plâtres qui entourent la cheville et se terminent juste en dessous du genou peuvent exercer une pression sur le nerf fibulaire, et entraîner un pied tombant.

Diagnostic

Initialement, le pied tombant est diagnostiqué lors d’un examen physique. En plus du patron de marche altéré, le professionnel de santé pourra constater une faiblesse des muscles impliqués dans la dorsiflexion de cheville. Des tests de sensibilité pourraient également déceler des paresthésies au niveau du tibia, du dessus du pied et/ou des orteils.

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Tests d’imagerie

Les nerfs spinaux ou périphériques responsables du pied tombant peuvent être comprimés par des excroissances osseuses, des tumeurs ou des kystes. Dans ces cas, il est pertinent de recourir à l’imagerie médicale pour apprécier l’anatomie des structures et les causes potentielles de pied tombant.

Les imageries typiquement utilisées pour clarifier le diagnostic sont les radiographies, ultrasons, scanners, imagerie par résonance magnétique (IRM) ou électromyogrammes (EMG).

Traitement

Le traitement du pied tombant dépendra évidemment de sa cause. Parmi les modalités thérapeutiques possibles, on compte :

Des appareils orthopédiques et adaptations environnementales

Une orthèse à la cheville et au pied ou une attelle qui s’insère dans la chaussure peut aider à maintenir le pied dans une position normale. De même, un canne ou autre aide à la marche permettra de réduire le risque de chute et améliorer les déplacements.

Au domicile, on recommande d’enlever les objets pouvant provoquer des chutes comme les tapis et câbles électriques. Des rampes peuvent être installées pour permettre de monter et descendre les escaliers sans risque. Finalement, il est recommmandé de garder sa maison éclairée et bien dégagée en tout temps.

La kinésithérapie (physiothérapie)

Des exercices prescrits par un kinésithérapeute (physiothérapeute) pourraient améliorer la force et la stabilité de cheville, et améliorer ainsi la fonction. Les autres objectifs en thérapie seraient :

  • maximiser l’équilibre grâce à des exercices adaptés
  • éviter la raideur des muscles du mollet via des étirements
  • le contrôle de la douleur et des tensions musculaires par des massages et mobilisations
  • un réentraînement à la marche
  • la pratique d’activités fonctionnelles (escaliers, marche en pente, etc.)
  • etc.

Stimulation nerveuse

La stimulation électrique du nerf fibulaire peut aider à améliorer le mouvement de dorsiflexion et éviter le pied tombant. De nombreux dispositifs existent, certains étant même portatifs et utilisés lors de la marche.

Chirurgie

Si le pied tombant persiste, limite les activités quotidiennes et ne semble pas s’améliorer malgré les traitements proposés ci-dessus, il se peut que le médecin considère la chirurgie pour améliore la qualité de vie de son patient.

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Évidemment, l’intervention devrait être adaptée à la cause première de pied tombant. Par exemple, les interventions suivantes pourraient être considérées :

  • arthrodèse (fusion des os de la cheville)
  • transfert tendineux
  • excission du kyste, tumeur ou excroissance osseuse responsable des symptômes
  • etc.

Comme toute intervention chirurgicale comporte des risques, le médecin s’assurera de peser le pour et le contre avant d’envisager une opération. Il communiquera également les avantages, alternatives et résultats escomptés à long terme avec son patient.

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Références

  • https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/foot-drop/diagnosis-treatment/drc-20372633
  • https://www.nhs.uk/conditions/foot-drop/
  • https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Foot_drop.jpg

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