Polymyalgie rhumatismale : Tout savoir sur ce trouble

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Cet article vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la polymyalgie rhumatismale, comment clarifier son diagnostic, et plusieurs stratégies pour réduire les douleurs et améliorer sa qualité de vie.

C’est quoi, la polymyalgie rhumatismale ?

Également appelée pseudopolyarthrite rhizomélique ou rhumatisme musculaire, la polymyalgie rhumatismale est une maladie rhumatologique inflammatoire chronique qui touche les muscles, et dont la cause est à ce jour inconnue.

Elle touche les régions du cou, des épaules, des hanches et du bassin, et concerne surtout les personnes âgées. Plus précisément, ce rhumatisme commence à apparaitre dès l’âge de 50 ans avec un pique à l’âge de 70 ans. En tout, cette maladie touche cinq personnes sur dix mille.

C’est une maladie auto-immune qui déclenche une inflammation des vaisseaux sanguins (vascularite). Concrètement, cette affection provoque des douleurs musculaires et une raideur qui sont plus accentués le matin.

Les causes 

Comme de nombreuses pathologies de ce genre, les causes de polymyalgie rhumatismale ne sont pas bien comprises. Il y a des théories qui affirment que des facteurs externes la provoquent, comme certains virus qui affectent le système immunitaire tels que :

Il faut dire que c’est une maladie qui peut être héréditaire, car dans certains cas, une prédisposition familiale est souvent remarquée.

Les symptômes 

Les symptômes commencent à apparaitre surtout vers l’âge de 70 ans. La polymyalgie rhumatismale touche principalement les populations de race blanche de l’Europe du nord. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes.

Les douleurs aux régions du corps concernées sont les symptômes les plus fréquents, et elles sont accentuées la nuit et très tôt le matin pendant une période d’environ une heure.

Ces douleurs se situent là où il y a beaucoup de muscles comme les épaules, les hanches, les muscles fessiers, le bassin et les cuisses. Elles sont généralement accompagnées d’une faiblesse musculaire matinale. Le malade aura alors des difficultés à se lever, ou bouger le bras, ou même à monter les escaliers. Évidemment, cela provoque des problèmes au quotidien.

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Outre la douleur, il y a d’autres symptômes qui peuvent se manifester, comme par exemple :

  • des douleurs au niveau de la nuque
  • des œdèmes dans les articulations
  • un mauvais état général provoquant des malaises
  • de la fièvre
  • de la fatigue
  • de l’asthénie
  • une perte d’appétit
  • un amaigrissement ou une anorexie
  • de la transpiration nocturne
  • de la dépression.

Parfois, ces inflammations ne touchent pas que les muscles. Les articulations peuvent être affectées et provoquer des raideurs et de la perte de flexibilité. Ceci vient d’une accumulation de liquide synoviale au niveau articulaire qui limite l’amplitude de mouvement des articulations.

Diagnostic

Il est nécessaire de savoir comment faire la différence entre cette maladie et d’autres qui lui ressemblent en faisant le diagnostic différentiel. En effet, cette pathologie est souvent confondue avec une autre pathologie qui est similaire, qui est appelé la polyarthrite rhumatoïde. Cette dernière cause également des douleurs aux même endroits que la polymyalgie rhumatismale, sauf qu’elle affecte d’autres articulations avec le temps.

Par ailleurs, on peut confondre cette maladie avec d’autres pathologies qui n’ont rien à voir avec les arthrites comme quelques types de cancer, des pathologies cardiaques et thyroïdiennes.

On peut la confondre aussi avec la tendinite de la coiffe des rotateurs, mais cette cause peut être clarifiée grâce à un examen d’imagerie comme l’IRM.

Également, il faut vérifier le taux de la protéine C-réactive car elle est augmentée en cas de polymyalgie rhumatismale, et c’est une référence pour clarifier le diagnostic.

En résumé, on peut conclure que les critères de diagnostic de la polymyalgie rhumatismale incluent les indices suivants :

  • Un malade qui a plus de 50 ans.
  • Douleurs et rigidité dans les deux épaules, le cou, les hanches
  • Une vitesse de sédimentation qui est supérieure à 40 mm/h.
  • Il y a une sensibilité aux corticostéroïdes.

Par contre, il faut comprendre que le diagnostic de polymyalgie rhumatismale est difficile à poser. Le médecin va surtout se baser sur les symptômes initialement, puis demander des tests complémentaires (bilans sanguins et imagerie médicale) pour investiguer davantage la source du problème.

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Le médecin va également donner de la cortisone au patient pour voir s’il répond favorablement au traitement, indiquant potentiellement une cause inflammatoire (bien que les autres types de rhumatismes inflammatoires répondent également aux traitements anti-inflammatoires).

Traitement

Pour traiter la polymyalgie rhumatismale, il faut combiner des médicaments visant à soigner l’inflammation avec une thérapie physique. Cette dernière permettra de maintenir des mouvements articulaires et optimiser la fonction.

Si le traitement médicamenteux et la thérapie physique sont bien appliqués, les résultats sont généralement satisfaisants, et le patient peut apprendre à vivre avec la maladie au quotidien.

Kinésithérapie 

Au niveau du traitement de kinésithérapie (physiothérapie), l’objectif sera de restaurer les mouvements au niveau des articulations des épaules et des hanches le plus vite possible. En effet, un traitement précoce permettra d’éviter les contractures et raideurs musculaires et articulaires. Il y aura également un travail musculaire pour stabiliser les articulations et améliorer la force.

Médicaments

Au niveau des médicaments, les plus utilisés sont :

Les corticostéroïdes (prednisone)

C’est le médicament principal pour soigner la polymyalgie rhumatismale car il lutte contre l’inflammation causée par cette pathologie. Chez certains malades, les symptômes disparaissent grâce une seule dose, alors que d’autres verront une amélioration après 24 heures.

On réduit progressivement la dose de la prednisone après que les symptômes sont maitrisés. Il faut que le malade continue de prendre le médicament pendant un an (même après la disparition des symptômes) pour ne pas créer un nouvelle phase inflammatoire.

En effet, si la prednisone est arrêtée trop tôt, cela peut s’avérer difficile pour certaines personnes en raison de la recrudescence des douleurs. Si c’est le cas, le médecin va prescrire d’autres traitements comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, ou les médicaments antirhumatismaux  (comme le méthotrexate).

Il faut mentionnée que lorsqu’elle est utilisée pendant de longues périodes, la prednisone peut avoir des effets secondaires. Ainsi, si elle est prise pendant plus de trois mois, le malade doit prendre aussi du calcium et la vitamine D pour protéger les os et éviter l’ostéopénie.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Pour diminuer l’inflammation causée par la polymyalgie rhumatismale, on utilise aussi les anti-inflammatoires non stéroïdiens pour agir au niveau de la douleur. Il faut comprendre qu’ils ne sont pas aussi efficaces que la prednisone pour le traitement de la polymyalgie rhumatismale. Par contre, on peut les utiliser comme traitement secondaire.

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D’ailleurs, les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent aider à réduire la dose de prednisone chez les patients qui prennent ce médicament depuis longtemps, ou si on observe des effets secondaires délétères.

 

Analgésiques 

Les analgésiques sont utilisés pour réduire les douleurs uniquement. Ils ne peuvent pas traiter la source de la polymyalgie rhumatismale. Les analgésiques peuvent inclure de l’acétaminophène ou du paracétamol, mais également des narcotiques puissants comme la morphine.

Médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD)

On utilise les médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) pour d’autres types d’arthrites. Et on utilise des traitements tels que le méthotrexate ou l’hydroxychloroquine pour traiter la polymyalgie rhumatismale et réduire la dose de prednisone administrées aux patients (pour minimiser ses effets secondaires).

Un mot sur l’alimentation 

Un régime sain et bien équilibré doit être bien suivi pour maximiser les résultats.

Essayez au plus possible de « bien » manger, car un apport en vitamines essentielles et oligoéléments auront un effet bénéfique  contre cette maladie. En cas d’inflammation, il y a une grande quantité de radicaux libres qui se forment. Les vitamines consommées vont les neutraliser et aider à réduire l’inflammation.

Pour en savoir plus sur un type d’alimentation permettant de réduire l’inflammation, améliorer sa santé et perdre du poids en cours de route, consultez l’article suivant :

 L’alimentation anti-inflammatoire: Soulager ses douleurs et perdre du poids

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