Protéine C réactive (CRP): Quand s’inquiéter ?

Partagez avec vos proches concernés
5
(4)

Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille   

La CRP (ou protéine C réactive) est très utilisée en médecine pour déterminer le niveau d’inflammation du corps. Même lorsqu’on veut diagnostiquer une lombalgie et autres rhumatismes, cette mesure peut s’avérer très utile.

Qu’est-ce que la protéine C réactive (ou CRP), et que faire d’une protéine C réactive élevée ? Existe-t-il des moyens permettant d’améliorer cette mesure de façon naturelle ? Quand faut-il s’inquiéter ?

Cet article vulgarisé vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la protéine C réactive, et vous fournit des stratégies concrètes pour réduire le niveau d’inflammation du corps.

Définition

Avant de parler de protéine C réactive, il faut comprendre certains concepts liés à l’inflammation.

À la suite d’un trauma, infection, ou en présence de plusieurs pathologies, une réaction inflammatoire est déclenchée. Des molécules médiatrices de l’inflammation sont ensuite libérées. Celles-ci sont notamment responsables de la douleur ressentie.

Au niveau du foie, une molécule est libérée en présence de réaction inflammatoire. Il s’agit de la protéine C réactive. On peut d’ailleurs mesurer sa concentration dans le sang.

Cette mesure est fréquemment utilisée en médecine pour déterminer le niveau d’inflammation du corps. Elle permet de diagnostiquer plusieurs conditions inflammatoires aigues et chroniques, ainsi que plusieurs maladies.

Par exemple, on peut déceler des troubles cardiovasculaires et prédire de futurs infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC), ou encore certaines maladies artérielles périphériques.

Ce qui est intéressant avec la CRP, c’est qu’elle est libérée dans le sang avant que le patient ressente des symptômes (comme la douleur, la fièvre ou autre). Ceci peut être intéressant pour établir un diagnostic précoce permettant une prise en charge rapide et efficace.

Maintenant, quel est le lien entre la protéine C réactive et le mal de dos ?

Dans plusieurs pathologies musculo-squelettiques (comme la lombalgie chronique), l’inflammation semble persister et occasionner des douleurs incapacitantes. C’est dans cette mesure que la protéine C réactive peut représenter un marqueur utile pour expliquer les symptômes.

Par ailleurs, une protéine C réactive élevée pourrait mener à un diagnostic de spondylarthrite ankylosante, ou encore d’arthrite rhumatoïde. Ceci est particulièrement utile, car le délai avant de diagnostiquer ces conditions inflammatoires peut s’étendre à jusqu’à 8 ans.

Protéine C réactive élevée : Quand s’inquiéter ?

La protéine C réactive est mesurée en milligrammes par litre (mg/L). Les résultats peuvent être interprétés comme suit :

Normaux : Moins de 10 mg/L

Protéine C réactive élevée : Égale ou supérieure à 10 mg/L

Il faut comprendre qu’une mesure de protéine C réactive élevée indique uniquement qu’il y a une réaction inflammatoire dans le corps, sans pour autant identifier la cause exacte. Il peut s’agit d’une condition aussi banale qu’une infection, comme il peut s’agir d’une pathologie aussi grave que le cancer ou un AVC (accident vasculaire cérébral). Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter aussitôt que la CRP augmente un peu.

Lorsqu’il observe une mesure de CRP élevée (généralement à partir de 6 mg/L et plus), le médecin voudra alors investiguer davantage, notamment en faisant passer d’autres tests complémentaires pour identifier la source du problème.

RECOMMANDÉ POUR VOUS :  Protéine C réactive durant la grossesse : Quel lien ?

Par exemple, s’il soupçonne une lombalgie inflammatoire, il va mettre en relation vos symptômes avec les critères spécifiques à ces conditions, tel qu’expliqué dans l’infographie suivante :

D’un point de vue musculo-squelettique, que se passe-t-il lorsque la protéine C réactive est élevée ? :

  • Le seuil de la douleur semble plus bas, ce qui fait en sorte qu’on est plus sensible à la douleur.
  • La fonction se voit réduite, et on observe plus d’incapacités au quotidien chez ceux qui ont un niveau de protéine C réactive élevé.
  • On a observé une plus grande faiblesse chez les personnes âgées ayant un niveau de protéine C réactive élevé.

Outre les atteintes musculo-squelettiques, voici des conditions (plus sérieuses) associées à une mesure de CRP élevée :

  • Lupus
  • Arthrite (Polyarthrite rhumatoïde) et psoriasis
  • Maladie de Crohn
  • Infarctus du myocarde
  • Cancer (carcinome, lymphome, etc.)
  • Infections (fongiques, bactériennes, etc.)
  • Septicémie
  • Abcès
  • Colite

Causes

Outre les maladies cardiovasculaires et rhumatismes, il existe plusieurs facteurs pouvant influencer le niveau de protéine C réactive dans le sang.

En effet, cette mesure n’est pas stable dans le temps, et varie en fonction de plusieurs éléments tels que :

  • Trauma récent
  • Infection aigue
  • La cigarette
  • Consommation d’alcool
  • Surpoids
  • Condition associée de diabète
  • Mauvaise qualité de sommeil
  • Stress, dépression
  • Pauvre alimentation
  • Consommation excessive de glucides
  • Pauvre apport en magnésium
  • Déficience en vitamine B6 et D
  • Surentrainement

Protéine C réactive et mal de dos

Nous avons mentionné que la lombalgie provoquait fréquemment une réaction inflammatoire douloureuse. Il en est de même pour des conditions reliées au mal de dos comme la spondylarthrite ankylosante.

Par contre, il est important de noter que le niveau de protéine C réactive n’est pas proportionnel aux douleurs. Un niveau élevé de protéine C réactive ne veut donc pas dire que le mal de dos sera forcément amplifié. Ceci vient du fait que la lombalgie est multifactorielle, et ne dépend pas uniquement d’une réaction inflammatoire accrue.

Par ailleurs, un niveau élevé de protéine C réactive n’est pas forcément prédictif d’une chronicisation des douleurs. En effet, plusieurs études portant sur les hernies discales, la sciatique ou les modifications de Modic n’ont pas établi de relation directe entre la CRP augmentée et les lombalgies chroniques.

En d’autres termes, même si votre niveau de protéine C réactive est augmenté après un épisode de mal de dos, ceci ne veut pas dire que vous allez forcément développer des douleurs chroniques dans le futur.

Protéine C réactive élevée : Que faire ?

Si le médecin soupçonne une condition inflammatoire quelconque, il va sans doute vous demander de passer un bilan sanguin. Il va porter une attention particulière à la protéine C réactive.

S’il observe une protéine C réactive élevée, il pourra alors pousser l’examen clinique et radiologique visant à clarifier le diagnostic, et établir la cause de votre problème.

Outre le diagnostic, nous avons vu que plusieurs facteurs pouvaient influencer le niveau de protéine C réactive, et nuire à la santé. Comme il s’agit de facteurs modifiables, nous pouvons mettre en place des stratégies concrètes visant à réduire au maximum le niveau d’inflammation du corps.

Par exemple, certains médicaments comme les statines peuvent réduire le niveau de protéine C réactive.

Outre les médicaments, une modification au niveau du mode de vie et de l’alimentation peut faire une énorme différence, et améliorer le niveau de protéine C réactive du corps.

RECOMMANDÉ POUR VOUS :  Protéine C réactive : comment la faire baisser ? (4 solutions)

En effet, des études ont montré que le yoga, ou un programme d’exercice basé sur 8 semaines, pouvait réduire le niveau de protéine C réactive. (Macphail et al 2015).

Sur le plan alimentaire, un régime pauvre en glucides (comme la diète keto) peut réduire le niveau de protéine C réactive. Il en va de même pour un programme axé sur la perte de poids, plus spécifiquement la perte de graisse (comme l’alimentation anti-inflammatoire).

L’augmentation de consommation de fruits, légumes et aliments riches en antioxydants sur une base quotidienne a également démontré des résultats intéressants. Évidemment, ceci doit se faire en respectant un apport calorique adéquat, sans quoi on observerait une prise de poids potentiellement néfaste pour la santé.

En terme de prévention des maladies (comme les maladies cardiaques), il serait pertinent de mesurer le taux de protéine C réactive régulièrement (via un bilan sanguin). En effet, cette mesure serait encore plus efficace que le taux de cholesthérol dans le sang pour déceler une maladie cardiovasculaire.

En effet, une mesure de CRP dans le sang inférieure à 3 mg/L indique un risque léger à modéré, alors qu’une mesure supérieure à 3 mg/L indique un risque élevé, et requiert généralement des mesures préventives et curatives plus drastiques.

En plus du diagnostic et de la prévention, voici certaines applications pratiques reliées à la mesure de protéine C réactive :

  • Évaluer l’efficacité d’un traitement médicamenteux ou autre sur une condition particulière (on s’attend à ce que la CRP diminue au fur et à mesure que le traitement est donné)
  • Déterminer s’il y a des complications après un traitement ou une chirurgie 
  • Faire un suivi d’une maladie inflammatoire dans le temps

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire.

Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :

  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.
RECOMMANDÉ POUR VOUS :  Protéine C réactive durant la grossesse : Quel lien ?

Ressources

Conclusion

 

La protéine C réactive (CRP) est souvent analysée pendant les prises de sang, surtout si on suspecte une condition inflammatoire aigue ou chronique.

Lorsqu’elle est élevée, elle peut indiquer un état inflammatoire du corps. Une protéine C réactive élevée provient de différentes causes, par exemple une lombalgie inflammatoire.

On a remarqué qu’une CRP élevée était associée à une réduction des seuils de douleur, à une faiblesse et à une diminution de la fonction. Ceci pourrait contribuer au développement de la lombalgie chronique dans certains cas, même si cette mesure n’est pas prédictive d’un mal de dos chronique.

Un ajustement au niveau du mode de vie et de l’alimentation permet notamment de réduire le niveau de CRP.

Bonne guérison !

Vous recherchez des solutions visant à soulager vos douleurs ?

Découvrez l’opinion de notre équipe de professionnels de santé sur divers produits disponibles sur le marché (posture, sommeil, douleurs physiques), ainsi que nos recommandations.

Cet article vous-a-t-il été utile?

Indiquez votre appréciation de l'article

Note des lecteurs 5 / 5. Nombre de votes 4

Si vous avez bénéficié de cet article

Merci de le partager avec vos proches

Merci de votre retour

Comment pouvons-nous améliorer l'article ?

Retour en haut