La cruralgie, également appelée « sciatique du devant », est une douleur similaire à la sciatique, quoi que moins fréquente et plus intense quand même, mais dont le nerf et le trajet diffèrent.
Elle nécessite une prise en charge pluridisciplinaire incluant le recours à des traitements médicamenteux et parfois chirurgicaux mais dans tous les cas une rééducation s’impose afin d’éviter les récidives.
Quelles sont donc les étapes à suivre dans une rééducation suite à une cruralgie ? Réponse dans cet article.
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Définition de la cruralgie
La cruralgie est une douleur ressentie le long du trajet du nerf crural également appelé nerf fémoral. Mais quel est donc ce nerf et où est-il situé ? Un petit rappel anatomique s’impose.

Le nerf crural prend naissance en regard du muscle grand psoas dans la région lombaire. Il s’agit de la réunion des racines L2, L3 et L4. C’est un nerf moteur, car il permet des contracter les muscles fléchisseurs de la hanche et extenseurs du genou, mais également sensitif, car il assure la sensibilité au niveau de la cuisse, la jambe, le genou et du pied.
Il donne naissance à quatre branches nerveuses réparties en deux plans : superficiel avec les nerfs musculo-cutanés latéral et médial, profond avec le nerf du quadriceps et le nerf saphène.
Ces différentes branches permettent d’innerver la face antérieure de la cuisse, la face antérieure et interne du genou, de la jambe et de la cheville.
Revenons maintenant à la cruralgie, il s’agit donc d’une douleur ressentie au niveau de l’aine, de la face antérieure de la cuisse, du genou ou de la jambe en fonction de la racine nerveuse atteinte.
Elle peut s’associer à des fourmillements, des picotements, des sensations de décharges électriques voire une anesthésie complète sur le plan sensitif.
Un déficit moteur, une diminution des réflexes ostéotendineux et parfois des troubles sphinctériens peuvent également y être associés.
Elle est le témoin d’une inflammation ou d’une compression siégeant au niveau de l’une des racines formant le nerf crural, secondaire à de multiples causes, notamment : la hernie discale, l’arthrose, un hématome du muscle psoas, un canal lombaire étroit, etc.
Traitements disponibles
La prise en charge d’une cruralgie dépendra essentiellement de sa cause, son intensité, son retentissement et son évolution.
Elle peut faire appel à du repos, des mesures hygiéno-diététiques telles que la perte de poids ou bien des séances de kinésithérapie. Comme elle peut nécessiter la prescription de traitements médicamenteux comme le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticoïdes, les décontractants musculaires ou les antalgiques morphiniques.

Lorsque la douleur persiste, après un traitement médicamenteux bien mené, des infiltrations rachidiennes de corticoïdes peuvent être proposées par le médecin traitant afin de soulager le patient.

Enfin, en cas d’échec de tous traitements ou lorsque la cruralgie s’associe à l’apparition de troubles moteurs tels que la paralysie ou de troubles sphinctériens (syndrome de la queue de cheval), le recours à la chirurgie peut s’avérer nécessaire. Il consistera en la libération de la racine nerveuse atteinte.

Quelle que soit la stratégie thérapeutique adoptée, le recours à une rééducation après une cruralgie doit toujours être proposée afin de permettre un renforcement musculaire et d’éviter la survenue de nouveaux épisodes.
Rééducation suite à une cruralgie
La rééducation après une cruralgie fait appel aux services d’un kinésithérapeute ou d’un physiothérapeute afin de mettre en place un programme fait de massage, de méthodes et d’exercices adaptés à chaque patient et chaque cas.
L’objectif de cette rééducation sera de soulager et contrôler la douleur, réduire l’inflammation, détendre les muscles en réduire les spasmes et les renforcer, retrouver de bonnes amplitudes articulaires et enfin permettre une récupération fonctionnelle pour la reprise de différentes activités tel que le travail, le sport et autre loisir.
La rééducation d’une cruralgie se fait selon un programme proposant et employant différentes modalités et exercices, à savoir :
- L’utilisation de la glace ou de la chaleur

L’utilisation de la chaleur ou au contraire du froid pour soulager une cruralgie peut s’avérer très intéressant, qui plus est lorsque cette dernière est débutante, elle consiste en l’application d’une source de chaleur (bouillotte, compresse chaude …) ou de froid (poche de glace, serviette d’eau froide) au niveau de la région lombaire (à la racine de la douleur).
Ceci a pour effet de calmer la douleur de différentes façons. En effet, la chaleur permet de détendre les muscles et de stimuler la circulation sanguine, tandis que le froid calme l’inflammation et engourdit la douleur.
- L’électrostimulation

Cette technique consiste en la stimulation des muscles et des terminaisons nerveuses par l’envoi d’une impulsion électrique à l’aide d’électrodes placées sur la peau à des endroits correspondant aux dermatomes douloureux (L3 et L4). Ceci à pour effet d’une part de soulager la douleur, et d’autre part, de renforcer les muscles et éviter ainsi des rechutes.
- Les massages et mobilisations

Afin de détendre les muscles et soulager la douleur, des massages au niveau des zones douloureuses, parfois à base d’huiles essentielles, peuvent s’avérer très intéressants.
Ils seront associés à des étirements du nerf crural et du muscle psoas.
- La méthode Mckenzie
Également appelée MDT (Diagnostic et Thérapie Mécanique), la méthode McKenzie est une méthode d’évaluation durant laquelle, des mouvements et des postures sont réalisés et répétés par le patient afin d’identifier les directions de mouvements pouvant soulager la douleur.
Cette technique n’est pas indiquée dans la prise en charge de toutes les cruralgies. En effet, elle n’est recommandée qu’en cas de douleurs d’origine mécanique.
- Les exercices thérapeutiques
Il existe bon nombre d’exercices proposés en kinésithérapie afin de soulager les douleurs en général et les cruralgies en particulier. Cependant, il faut savoir que ces exercices ne sont pas adaptés à tout le monde de la même manière et ils doivent être, de préférence, proposés par un kinésithérapeute après consultation.
Quels exercices suite à une cruralgie ?
En fonction de la localisation de la douleur, de l’association de la cruralgie à d’autres pathologies et de l’état global du patient, le kinésithérapeute peut proposer différents exercices et étirements. En voici quelques uns :
- L’extension lombaire : elle consiste à s’allonger sur le ventre et à relever le tronc en s’appuyant sur les mains bien à plat. Plus les coudes seront proches du tronc, plus l’extension sera importante.

- L’étirement du nerf crural : pour cet exercice, il faudra également s’allonger sur le ventre en s’appuyant sur les coudes, il faudra ensuite amener la tête en arrière tout en pliant le genou pour rapprocher le talon de la fesse.

- L’étirement du muscle psoas : cet exercice consiste à se mettre en position dite « de chevalier», jambe atteinte en arrière. Il faudra ensuite mettre le bassin en avant tout en maintenant le dos bien droit. Lorsqu’une tension est ressentie en haut et en avant de la cuisse, il faut maintenir la position 3 seconde puis revenir à la position initiale.
- Exercices de gainage : qu’il soit ventral, latéral ou de dos, il permet de renforcer les muscles de la ceinture abdominale et du dos.
Références
Durée d’une cruralgie : Quel est le pronostic ?
Massages pour soulager la cruralgie : est-ce indiqué ?
Cruralgie : chaud ou froid ? (quoi choisir ?)
https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/cruralgie
https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/mal_de_dos/articles/15966-cruralgie.htm
https://www.itmp.fr/wp-content/uploads/2013/08/KS529P11.pdf
https://chevrier-reeducationparkinson.fr/wafx_res/Files/INMI01_20110803.pdf
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