Sclérose en plaques : l’IRM cervicale peut-elle diagnostiquer ?

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La sclérose en plaques correspond à une pathologie inflammatoire dite auto-immune, touchant le système nerveux central. Reconnue comme la première cause neurologique de handicap non traumatique du jeune adulte, le diagnostic de la SEP repose essentiellement sur l’IRM cérébrale.

Mais qu’en est-il de l’IRM cervicale ? Peut-elle diagnostiquer une sclérose en plaques ? Réponses dans le présent article.

Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?

La sclérose en plaques ou SEP se définit comme une maladie inflammatoire chronique d’origine auto-immune. Elle atteint le système nerveux central autrement dit l’encéphale (cerveau, cervelet et tronc cérébral), la moelle épinière et les racines des nerfs périphériques.

Décrite pour la première fois en 1868  par Jean-Martin Charcot, elle touche aujourd’hui environ 120 000 personnes en France, avec une moyenne de 3 000 nouveaux cas détectés chaque année. L’âge moyen de diagnostic se situe entre 25 et 35 ans, et il existe une prédominance d’atteinte chez les femmes.

La sclérose en plaques est considérée, actuellement, comme la première cause de handicap sévère non traumatique du jeune adulte.

Il s’agit d’une maladie évoluant généralement par poussées entrecoupées de périodes de rémission. Cependant, il arrive parfois que son évolution soit continue et progressive.

Le mécanisme à l’origine de la sclérose en plaque consiste en une démyélinisation des axones. En effet, les axones sont des prolongements des neurones qui sont entourés d’une gaine formée par une substance appelée « myéline », cette gaine a pour rôle de protéger et isoler les fibres nerveuses tout en augmentant la vitesse de propagation de l’influx nerveux.

Au cours de la sclérose en plaques, le système immunitaire s’attaque pour des raisons encore inconnues aux cellules produisant la myéline nommées « oligodendrocytes » et les détruit. Ceci a pour conséquence une démyélinisation des fibres nerveuses et l’absence de gaine de myéline conduit à une altération de conduction de l’influx nerveux.

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Le système nerveux central étant le lieu de commande de fonctions intellectuelles, cognitives, sensitives et motrices, son atteinte se traduit donc par de multiples symptômes secondaires à l’anomalie de ces fonctions.

Il n’existe malheureusement actuellement aucun traitement curatif pour la sclérose en plaque. Les traitements proposés, à base d’immuno- régulateurs et immunosuppresseurs ne permettent qu’un espacement et une diminution des poussées freinant ainsi l’évolution de la maladie.

Il se trouve néanmoins que des avancées thérapeutiques encourageantes quant à l’élaboration d’un traitement pouvant améliorer l’évolution et le pronostic de cette pathologie soient en cours de développement.

Diagnostic clinique de la sclérose en plaques 

La sclérose en plaques est une maladie qui évolue lentement. En effet, de nombreux patients présentent au cours de leurs vies des symptômes transitoires qui ne sont pas immédiatement rattachés à cette pathologie. C’est ce qu’on appelle la « phase de latence ». Cette phase peut durer 1 année à 20 ans, elle est caractérisée par une démyélinisation n’engendrant pas de manifestations cliniques.

Lorsque les signes cliniques commencent à apparaitre, la maladie devient alors « patente » et la maladie commence à évoluer soit de façon continue et progressive, soit, par poussées entrecoupées de périodes de rémissions.

Les poussées de sclérose en plaques sont caractérisées par une dissémination dans le temps et dans l’espace. Ce qui signifie qu’elles touchent différents organes et surviennent à des périodes différentes.

Le diagnostic de la sclérose en plaque repose actuellement sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques.

Les manifestations cliniques rencontrées au cours de la sclérose en plaques sont très variées.  L’ensemble de ses symptômes évoluent généralement dans un contexte de fatigue permanente, ainsi nous retrouvons :

  • Des troubles moteurs : signes révélateurs de la maladie dans 40 % des cas, il peut s’agir d’une monoparésie, d’une paraparésie ou plus rarement d’une hémiparésie. Cette manifestation peut aller d’une gêne à type de lourdeur, de crampes musculaires ou de fatigabilité à l’effort jusqu’à une paralysie plus complète. A l’extrême une paraplégie avec abolition des réflexes peut survenir.
  • Des troubles de la sensibilité :révélant la maladie dans 20% des cas, ces troubles regroupent les paresthésies, hypoesthésies voire même des anesthésies. Mais également, des douleurs ou des sensations de décharges électriques au cours de certains mouvements.
  • Des troubles de la vision :entrant dans le cadre de la neuropathie optique rétrobulbaire, ces manifestations sont le reflet d’une atteinte du nerf optique, ils regroupent une baisse d’acuité visuelle habituellement unilatérale s’accompagnant d’une douleur périorbitaire majorée au cours des mouvements des globes oculaires.
  • Des troubles liés à l’atteinte des nerfs crâniens : tels que la paralysie faciale, la baisse de l’acuité auditive (hypoacousie) ou une névralgie faciale.
  • Des troubles dus à l’atteinte cérébelleuse et vestibulaire : notamment la démarche ébrieuse, une ataxie, une dysarthrie et des vertiges.
  • Les troubles génito-sphinctériens : regroupent l’impuissance sexuelle chez l’homme, une rétention ou au contraire une incontinence urinaire.
  • Des troubles cognitifs : tels que des difficultés de concentration et des troubles de la mémoire sont retrouvés après quelques années d’évolution de la maladie. A l’extrême une démence peut survenir.
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Diagnostic paraclinique de la sclérose en plaques 

La confirmation du diagnostic de la sclérose en plaque nécessite la réalisation de certains examens paracliniques, à savoir :

       La ponction lombaire 

Elle permet une analyse biologique et immunochimique du liquide céphalo rachidien, elle met en évidence la présence de signes inflammatoires et une synthèse d’immunoglobulines (anticorps) anormale dans ce dernier.

Avant sa réalisation, il faut néanmoins s’assurer qu’il n’y a pas de contre indications telles que l’hypertension intracrânienne et ce par la réalisation d’un fond d’œil et/ou d’un scanner cérébral.

L’étude du LCR doit systématiquement se faire simultanément avec celle du sérum du malade prélevé le même jour afin de faire une comparaison.

La mesure des potentiels évoqués 

Les potentiels évoqués sont des potentiels électriques qui permettent d’étudier les variations de l’activité électrique du système nerveux suite à une stimulation d’origine extérieure visuelle, auditive, sensitive ou motrice.

Elle permet d’évaluer la qualité et la vitesse de conduction de l’influx nerveux au niveau des voies de la motricité, la sensibilité, l’audition ou la vision.

Concernant la SEP, les potentiels évoqués visuels sont les seuls utilisés afin d’affirmer le diagnostic. En effet, un ralentissement de transmission de l’influx nerveux au niveau des nerfs optiques est généralement observé.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) 

L’IRM cérébrale et médullaire représente l’examen de choix dans le diagnostic de la SEP, elle permet de mettre en évidence la présence de plaques inflammatoires dans le système nerveux central.

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Ces plaques sont nommées « lésions », elles prennent l’aspect de tâches blanches nommées « hypersignaux » ou bien noires dites « hyposignaux ».

Ces lésions sont généralement localisées au niveau de la substance blanche périventriculaire, plus particulièrement dans le tronc cérébral et dans la moelle notamment cervicale, d’où l’intérêt du recours à une IRM cervicale.

Rôle de l’IRM cervicale dans le diagnostic de la sclérose en plaque

De manière générale, le premier examen d’imagerie indiqué dans la sclérose en plaques est l’IRM cérébrale. Il arrive néanmoins, chez certains patients qu’on ne retrouve pas de lésions encéphaliques car les plaques ne se sont formées qu’au niveau de la moelle épinière et plus particulièrement cervicale.

C’est dans cette situation que l’IRM cervicale trouve tout son intérêt.

Il faut cependant souligner, que seule, l’IRM cervicale ne suffit pas à affirmer le diagnostic, ni à faire le suivi de la maladie.

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