Shift lombaire: Causes et correction (comment le traiter ?)

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Le shift lombaire est fréquemment observé en clinique chez les patients souffrant de mal de dos ou de sciatique. Souvent associé à une pathologie discale, il est généralement associé à un pronostic réservé. Heureusement, il existe des moyens de traiter ce déplacement latéral du tronc qui affecte souvent la mobilité et les déplacements de la personne atteinte. Cet article vous explique d’où proviennent les shifts lombaires, et comment les traiter.

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Définition et présentation

Également appelé attitude scoliotique, shift latéral ou déviation latérale, le shift lombaire représente un déplacement latéral du tronc en réponse à une lombalgie aigue. Selon les études, il serait présent dans 5 à 56 % des cas de douleurs lombaires. Il est généralement associé à des douleurs irradiant au membre inférieur de type sciatique ou cruralgie.

Le shift lombaire est à différencier d’une scoliose structurelle. En effet, cette dernière est fixe en raison de changements vertébraux affectant la posture. Le shift, lui, est le plus souvent temporaire et réductible (avec ou sans traitement). De même, il disparaît lorsque le patient est positionné en décubitus dorsal (sur le dos).

Ce déplacement du tronc est observable en position debout, et peut se faire vers la droite ou la gauche. Pour le qualifier, on observe le mouvement des épaules en relation avec les hanches. Le shift peut se faire du même côté de la douleur (également appelé shift lombaire ipsilatéral), ou encore du côté opposé (shift controlatéral). Par exemple, un patient présentant des douleurs lombaires gauches présenterait un shift lombaire controlatéral (ou droit) si ses épaules et son tronc était déplacés vers la droite par rapport à son bassin.

La majorité des patients présentent un shift controlatéral (près de 90% des cas), avec seulement 10 % des cas associés à un shift ipsilatéral. Dans certains rares cas, le déplacement peut changer et varier d’un côté à l’autre.

Comme il affecte la posture et les déplacements, un shift lombaire peut provoquer des douleurs aux structures connexes et affecter la qualité de vie. Ainsi, il n’est pas rare que les patients se plaignent de douleur à la hanche, au genou ou au niveau cervico-dorsal en réponse à la déviation latérale du tronc.

On associe régulièrement le shift lombaire à un mauvais pronostic, surtout si le shift semble irréversible et persistent. Ceci implique que la condition répond moins bien au traitement conservateur, et que des modalités plus invasives sont parfois nécessaires pour corriger l’origine du problème (comme une infiltration ou une chirurgie).

Causes

Typiquement, le shift lombaire est expliqué par la compensation du corps qui vise à éviter la compression ou l’irritation d’une racine nerveuse affectée par une pathologie discale. Par exemple, une hernie discale gauche L5-S1 provoquerait un phénomène compensatoire se manifestant par une shift lombaire droit du patient visant à éviter le pincement discale au niveau L5-S1 gauche.

Les cas de shifts lombaires ipsilatéraux, bien que rares (10 % des cas tel que mentionné ci-haut), seraient expliqués par un affaissement du corps vertébral supérieur par rapport au corps vertébral sous-jacent en réponse à une saille discale. Cet affaissement créerait un déplacement du tronc du même côté, d’où le shift lombaire ipsilatéral.

En résumé : Parmi les causes documentées de shift lombaire, on compte :

Traitement

Tel que mentionné, le shift lombaire est souvent associé à un mauvais pronostic. Ceci est d’autant plus vrai si la déviation n’est pas facilement réversible, si on observe également un signe de Lasègue croisé, et/ou si le shift apparaît après une chirurgie (comme une discectomie ou une arthrodèse lombaire).

La méthode Mckenzie est une méthode de choix pour corriger le shift lombaire. Une étude a démontré une résolution plus significative du shift à l’intérieur de 90 jours chez des patients traités avec cette méthode en comparaison avec des gens n’ayant reçu aucun traitement (Gillan et collaborateurs, 1994).

D’ailleurs, selon la méthode Mckenzie, le shift lombaire devrait être traité en premier lieu lorsqu’il est constaté par le professionnel de santé. Robin McKenzie, le fondateur de cette technique, note que la correction de la déviation latérale est plus efficace si elle est traitée dans les 12 premières semaines suivant son apparition.

Pour ce faire, des mouvements répétés (avec ou sans aide) seront réalisés, et la réponse du patient sera notée (amplitude, intensité et localisation de la douleur, etc.). Plus précisément, l’objectif sera de corriger la déviation latérale, et centraliser les symtômes.

Pour tout connaître sur la méthode Mckenzie, consultez l’article suivant.

Références

  • https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2700497/
  • https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4987148/
  • https://europepmc.org/article/pmc/2700497

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