Le syndrome de la côte cervicale : tout savoir sur cette maladie

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Les syndromes de côtes surnuméraires sont peu communs. Ils n’atteignent qu’un faible pourcentage de la population générale, à l’ordre de 0,5 % à 1 %. Pourtant, il s’agit d’un motif de consultation intéressant. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome de la côte cervicale.

Qu’est-ce que le syndrome de la côte cervicale ?

Définition

Le syndrome de la côte cervicale est aussi appelé syndrome de scalène antérieur ou syndrome de Naffziger. Il se définit par la présence d’une côte cervicale surnuméraire. Généralement, la côte naît au niveau de la septième vertèbre cervicale (appelée C7). C’est une malformation congénitale, qui prend place au-dessus de la première côte cervicale.

Physiopathologie du syndrome de la côte cervicale

D’un point de vue anatomique, une vertèbre comporte généralement trois apophyses (parties saillantes) : deux sur le côté (apophyses transverses) et une autre, qui est épineuse, en arrière (apophyse épineuse).

Le syndrome de la côte cervicale est liée à l’augmentation de volume ou hypertrophie de l’apophyse transverse. Cette hypertrophie peut concerner  l’un ou les deux côtes de la vertèbre cervicale et forme la côte surnuméraire au dessus des côtes normales.

En effet, l’apparition de cette côte supplémentaire entraîne une compression des éléments vasculaires (l’artère sous-clavière) et du faisceau de nerfs (plexus nerveux). Ces éléments sont situées au niveau cervical, plus précisément, à  la base du cou et allant dans le membre supérieur.

La compression de l’artère sous-clavière pourrait réduire le flux sanguin (ischémie). Dans certains cas, cela aboutit à l’obstruction de cette même artère à cause de la formation d’un caillot sanguin (thrombose). Puisque le plexus nerveux est également compressé, des troubles au niveau des membres supérieurs pourraient aussi être observés.

C’est alors cette compression exercée par la côte cervicale surnuméraire qui est à l’origine des symptômes.

Comment se manifeste le syndrome de la côte cervicale ?

Le syndrome de scalène antérieur peut être asymptomatique. Par contre, certains patients peuvent présenter des douleurs au niveau du bras. Des fourmillements ou paresthésie peuvent aussi se ressentir à l’intérieur du bras. Les symptômes s’amplifient lorsque le patient exerce des mouvements qui sollicitent les muscles liées au plexus nerveux brachial. Ainsi, certaines positions du bras, mouvements de la tête, l’inspiration profonde et certains sports peuvent aggraver les symptômes du syndrome de la côte cervicale.

On peut également observer une hypotrophie ou une diminution de volume des muscles interosseux de la main. Dans d’autres cas, les muscles courts abducteurs et courts fléchisseur du pouce  qui forment une saillie à la partie antérieure externe et supérieure de la main (éminence thénar) peuvent aussi diminuer de volume.

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Ces hypotrophies engendrent des troubles moteurs, d’où les difficultés rencontrées lors de certains mouvements de doigts et de la main.

Le syndrome de la côte cervicale se manifeste aussi par d’autres symptômes fortement liés aux troubles du flux sanguin. Ils se traduisent par le changement des couleurs de la main.

  • Une décoloration ou pâleur.
  • Une coloration bleue-gris ou cyanose ( à cause d’un manque d’oxygène), si le stade est avancé.
  • Le syndrome de Raynaud, qui se manifeste par l’apparition successive, épisodique la pâleur et de cyanose. Cela se traduit par l’ischémie digitale paroxystique. Par ailleurs, la douleur au niveau des doigts est associée à une coloration rouge vive. Le trouble de Raymond se limite parfois à deux ou trois doigts de la main. Statistiquement, il touche environ 10% de la population.

Dans certains cas, un œdème du bras peut se présenter chez les sujets qui souffrent du syndrome de la côte cervicale.

Le diagnostic du syndrome de  la côte cervicale

Le syndrome de Naffziger peut être confondu avec d’autres maladies, notamment celles de la traversée cervico-thoraco-brachiale, du canal carpien. Il est à noter que le diagnostic différentiel est difficile dans le cas où le patient est atteint de névralgie cervico-brachiale (liée à une hernie discale cervicale par exemple).

L’examen cervical s’avère alors nécessaire. Il consiste à :

  • la réalisation d’une radiographie permettant de détecter clairement le syndrome ;
  • l’exécution manœuvre de Call-Roth : il consiste à analyser l’affaiblissement ou la disparition du pouls de l’artère radiale, du côté opposé à la rotation de la tête du patient ;
  • l’application du manœuvre d’Adson. Le malade se met en position haut les mains. Il doit élever son menton et faire tourner sa tête du côté atteint suivi d’une inspiration profonde. Cela permet également de mettre en évidence l’affaiblissement du pouls radial au niveau du côté où se trouve la compression.

En quoi consiste le traitement du syndrome de la côte cervicale ?

Pour traiter le syndrome de Naffziger, il existe plusieurs types de traitements.

Tout d’abord, il est toujours préférable de consulter un médecin en cas de maladie de la côte cervicale.  Le traitement médical est associé à la prise de certains médicaments pour soulager les symptômes. On parle surtout des antalgiques à l’instar du paracétamol et des anti-inflammatoires. Le traitement médical est également indiqué si l’on constate par exemple une chute de l’omoplate (dyskinésie scapulaire) ou une hypertrophie des muscles scalènes.

Les travaux de rééducation et les traitements kinésithérapeutiques peuvent être efficaces dans la correction des problèmes anatomiques musculaires ou ligamentaires.

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs associées au syndrome de la cote surnuméraire, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire. Il est primordial de consulter un médecin au préalable, principalement pour éviter les interactions médicamenteuses et effets secondaires.

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Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Rappelons que celles-ci ne traitent pas la cause du problème, mais plutôt les conséquences.

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  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.

Rappelons que ces produits ne remplacent pas un traitement médical. N’hésitez pas à consulter pour une prise en charge adaptée à votre condition.

La chirurgie en dernier recours

Si ces traitements ne fonctionnent pas, on a recours à l’intervention chirurgicale. Elle est surtout réalisée si les symptômes s’intensifient et si la maladie persiste dans le temps. Elle est précédée d’un bilan précis pour déterminer l’intensité et la cause probable des éventuelles lésions. La chirurgie est aussi pratiquée en urgence si le syndrome provoque une paralysie chez le patient.

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L’opération chirurgicale consistera soit à :

  • une scalénotomie : une opération du muscle scalène antérieur ;
  • une scalénectomie : section du petit pectoral ;
  • la réparation chirurgicale de la première côte et de la bande fibreuse, ou d’autres anomalies ;
  • une exploration chirurgicale par voie susclaviculaire horizontale pour disséquer le plexus brachial et l’artère sous clavière ;
  • une simple section du scalène antérieur ;
  • une section du scalène moyen et une ablation de la première côte qui se fait par l’arrière du plexus brachial et en remontant assez loin en arrière jusqu’à insertion de cette côte sur la septième vertèbre cervicale.

Si la présence d’une apophyse épineuse cause problème, on l’enlève avec la bandelette fibreuse qui la prolonge. Si une lésion prédomine sur la veine sous clavière,  on procède à la technique de Ross ou par voie axillaire pour une ablation de la première côte. Par ailleurs, il faut toujours faire attention à la présence d’une thrombose.

L’intervention chirurgicale dans le cadre d’un syndrome de la côte cervicale est en général efficace et comporte des risques minimes. Cela n’empêche pas toutefois l’apparition des complications, dans certains cas. On peut citer par exemple l’atteinte des vaisseaux ou de certains nerfs.

Après la chirurgie, une récidive pourrait se manifester par un bloc cicatriciel ou la repousse de la première côte (chez les jeunes patients surtout), ou par la descente progressive de l’épaule. Dans ces cas, il faudra refaire l’opération. Il est préférable de prévenir les récidives en pratiquant des exercices de rééducation.

Maintenant, vous en savez un peu plus sur le syndrome de la côte cervicale.

Références

https://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/syndrome-de-la-cote-cervicale/

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_la_c%C3%B4te_cervicale

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