Syndrome de Tietze : Comment le traiter ? (ostéopathie et autre)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

Il existe trois types de trouble inflammatoire qui touchent les côtes. Le syndrome de Tietze en fait partie. Dans la majorité des cas, c’est une maladie bénigne qui guérit en seulement quelques mois. Les risques de récidive restent toutefois possibles.

Causes, symptômes, diagnostic et traitement du syndrome de Tietze, on fait le point dans cet article vulgarisé.

Définition du syndrome de Tietze

Avant de discuter du syndrome de Tietze, il convient de réviser certaines notions anatomiques qui nous aideront à mieux comprendre cette condition.

Chez la majorité des gens, il existe 12 paires de côtes au niveau de la cage thoracique. Elles sont constituées de cette façon :

  • Les “vraies” côtes : Les sept premières côtes sont fixées au sternum, un os vertical au milieu de la poitrine
  • Les “fausses” côtes : Les cinq côtes inférieures ne sont pas directement reliées au sternum, et sont appelées fausses côtes.
    Plutôt, les trois fausses côtes supérieures sont reliées aux cartilages costaux des côtes situées juste au-dessus d’elles.
  • Les côtes flottantes : deux dernières fausses côtes n’ont généralement pas d’attache. On les appelle côtes flottantes en raison de leur absence d’ancrage au niveau de la cage thoracique.

Le médecin allemand Alexander Tietze a découvert le syndrome de Tietze en 1921. Également qualifiée de costochondrite tubéreuse, il s’agit d’une inflammation rhumatologique localisée au niveau du cartilage costo-sternal, le cartilage qui se trouve à la jonction du sternum et des côtes (généralement, à la 2e et à la 3e côte).

Les causes du syndrome de Tietze

Jusqu’à maintenant, l’origine du syndrome de Tietze reste mal identifiée. Cependant, il existe plusieurs facteurs de risque qui peuvent favoriser cette pathologie :

  • traumatisme provoqué par de faux mouvements ou des mouvements répétitifs (cadre sportif ou professionnel) ;
  • usure du cartilage ;
  • choc reçu dans la région du thorax ;
  • hématome intercostal ;
  • port ou soulèvement d’objets lourds ;
  • opération du thorax ;
  • toux prolongée ou vomissements sévères.

On estime qu’une personne sur 10 souffrant de douleurs thoraciques souffre du syndrome de Tietze. La plupart du temps, cette affection touche plus de femmes que d’hommes, et ce, surtout après l’âge de 50 ans.

Les symptômes du syndrome de Tietze

On peut reconnaître le syndrome de Tietze à travers plusieurs signes à l’instar d’une rougeur ou d’un œdème au niveau de la zone affectée. Des douleurs souvent qualifiées de vives, insupportables et brutales. Elles sont généralement aggravées lorsqu’on effectue certains mouvements comme les rotations et la flexion du tronc, les mouvements brusques, les mouvements des bras, etc. La position prolongée sur le ventre est typiquement inconfortable pour le patient.

La fatigue

Le syndrome de Tietze peut engendrer des sensations d’étouffement et d’oppression au niveau de la poitrine. Ces dernières peuvent produire :

  • une hyperventilation ;
  • des troubles dans les différents organes, dont l’estomac, les poumons, l’intestin ou l’œsophage ;
  • une faiblesse physique.

Le stress

Le stress est à la fois une cause et un symptôme du syndrome de Tietze, car les situations de stress répétitives peuvent favoriser davantage ce type de douleur thoracique.

Aussi, lorsque vous vous mettez en position debout, les tensions qui s’appliquent au niveau des muscles du dos peuvent causer des douleurs insupportables. Au fil du temps, cela devient responsable d’un état anxieux.

Une difficulté à respirer

Au cours de l’inspiration, le volume de la cage thoracique augmente pour pouvoir emmagasiner l’air. Par contre, pendant le phénomène d’expiration, les côtes s’affaissent et le volume de la cage thoracique diminue progressivement pour expulser l’air.

La cage thoracique contribue énormément dans la respiration ce qui fait qu’une inflammation du cartilage costo-sternal provoque des douleurs lors de la respiration.

Le diagnostic du syndrome de Tietze

Pour diagnostiquer le syndrome de Tietze, le médecin commence la consultation par l’anamnèse du patient. Il lui demande de décrire les douleurs qu’il ressent. C’est à travers les caractéristiques de la douleur, la sensibilité des articulations chondrocostales à la palpation et les autres signes cliniques qu’on établira une hypothèse diagnostique.

En outre, il faut savoir que les symptômes de cette maladie peuvent être confondus avec ceux d’autres pathologies. Il est d’ailleurs primordial de consulter un professionnel de santé aussitôt qu’on ressent une douleur thoracique. En effet, un examen clinique permettra de clarifier le diagnostic, et exclure une atteinte alternative (parfois plus sérieuse) pouvant provenir de :

Diagnostic différentiel du syndrome de Tietze

Afin d’éliminer les hypothèses d’autres maladies, le médecin peut réaliser plusieurs examens (notamment les tests d’imagerie visant à clarifier le diagnostic) :

  • test sanguin (pour analyser les marqueurs cardiaques);
  • tomographie ;
  • échographie ;
  • électrocardiogramme (ECG) pour éliminer une atteinte cardiaque ;
  • imagerie par résonance magnétique (IRM) ;
  • radiographie aux rayons X.

Le scanner

En général, le scanner ou la radiographie aux rayons X est l’examen le plus prescrit en cas de suspicion du syndrome de Tietze. Il est utile et efficace pour exclure la présence des maladies pulmonaires. Il permet aussi d’identifier plusieurs tumeurs.

Toutefois, noter que le syndrome de Tietze ne peut être déterminé avec un scanner qu’après 2 à 3 mois du début de la maladie.

En quoi consiste le traitement du syndrome de Tietze ?

Jusqu’à ce jour, il n’existe aucun traitement médical visant à soigner le syndrome de Tietze. Il s’agit plutôt de traitements symptomatiques qui réduisent les douleurs. Ils peuvent varier, car même les manifestations de la maladie ne sont pas pareilles chez les patients.

Une fois le diagnostic du syndrome de Tietze confirmé, le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des antalgiques afin de soulager les crises douloureuses. Dans les cas plus sévères, on peut recourir aux dérivés de morphine ou aux opioides.

Lorsque le traitement médicamenteux se révèle peu efficace contre les douleurs, le médecin propose d’autres alternatives telles que l’infiltration.

L’infiltration pour calmer le syndrome de Tietze

En cas d’échec des médicaments ou de récidive, le médecin peut prescrire un traitement à base d’infiltration pour calmer le syndrome de Tietze.

Il consiste à injecter des médicaments à base de cortisone (corticoïdes) dans l’articulation affectée. L’acte est sans risque pour le cartilage, car la pointe de l’aiguille ne touche que la cavité dans laquelle se situe l’articulation.

Cette injection est également indolore et rapide. Elle peut être réalisée en position debout ou allongée dans un cabinet médical pendant une consultation. Le geste médical réalisé peut être comparé au geste effectué pendant une prise de sang. Les médecins utilisent rarement des anesthésies locales pour cette injection. Des irritations locales peuvent se ressentir peu de temps après l’infiltration, mais elles disparaissent au bout de quelques heures. En cas de malaise ou de sensation désagréable prolongée, il faut le signaler au médecin.

L’infiltration est un traitement intéressant, mais ne devrait pas être réalisée plus de trois fois par an. Pour ne pas dépasser le nombre de traitements recommandé, il faut indiquer dans le carnet de santé la date et le produit injecté lors de chaque infiltration. Le médecin examinera ce carnet lors de la prochaine consultation pour une nouvelle injection.

La kinésithérapie (physiothérapie)

Le kinésithérapeute utilise généralement les modalités suivantes pour soulager les symptômes, prévenir les récidives de blessure et améliorer la fonction :

L’ostéopathie

Lors d’une séance, l’ostéopathe commence par déterminer les structures sources de l’inflammation et de la douleur. Ensuite, il procède à un relâchement au niveau du complexe articulaire des épaules et des lèverons, et ce, aussi bien au niveau local qu’à distance.

Tous les blocages articulaires, ligamentaires et musculaires du sternum, des côtes et des vertèbres vont être éliminés progressivement. Afin que le patient ne ressente aucune douleur sur la zone traitée, le praticien utilise souvent des techniques viscérales cardio-pulmonaires douces.

Outils et accessoires

Il existe plusieurs produits et accessoires disponibles sur le marché permettant de soulager les douleurs reliées au syndrome de Tietze. Il faut se rappeler que ces outils offrent généralement un soulagement temporaire, et doivent être utilisés avec parcimonie. Parmi les produits recommandés par nos professionnels, nous avons :

La médecine alternative

D’autres médecines alternatives semblent également efficaces contre les douleurs causées par le syndrome de Tietze. Il y a les huiles essentielles, la mésothérapie, l’acupuncture, l’homéopathie, la phytothérapie…

Outre les bienfaits des huiles essentielles, on a constaté une amélioration chez des personnes ayant suivi des séances de mésothérapie. La mésothérapie produit peu de risque iatrogène (effet indésirable).

Quant à l’acupuncture, elle semble agir sur les douleurs par la stimulation de certaines zones du cerveau. Elle favorise aussi la sécrétion d’endorphine.

En ce qui concerne l’homéopathie et la phytothérapie, elles ont aussi un effet positif sur les douleurs intercostales. Elles sont souvent indiquées en cas de syndrome de Tietze.

Dans certains cas, un professionnel qualifié peut aussi proposer des huiles essentielles pour fluidifier les mouvements et soulager la douleur. Ces huiles préconisées sont surtout à base de plantes à vertus anti-inflammatoires et analgésiques telles que la menthe poivrée, l’arnica ou l’eucalyptus.

Il faut toutefois mentionner que ces thérapies alternatives n’ont pas fait leurs preuves d’un point de vue scientifique, bien qu’ils offrent généralement de bons résultats cliniques.

Par ailleurs, voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :

  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.

Conclusion

Le syndrome de Tietze est une maladie inflammatoire bénigne. 1/10 des personnes qui souffrent de douleurs thoraciques est concernée par ce syndrome. Si les symptômes de la pathologie sont traités à temps, les douleurs peuvent très vite disparaître. Au besoin, le médecin traitant peut prescrire d’autres traitements autres que les médicaments. En cas de cas grave ou de récidive, il privilégiera des infiltrations.

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