Prothèse de hanche : Que faire après la chirurgie ?

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

Lorsqu’on souffre d’arthrose ou de douleur à la hanche, il est possible que le médecin nous propose une prothèse de hanche.

Qu’est-ce qu’une prothèse de hanche ? Dans quel cas cette opération est-elle indiquée ? Comment se déroule la convalescence et la rééducation ? Y a-t-il des risques ?

Cet article vulgarisé vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la prothèse de hanche. Si jamais vous (ou votre médecin) considérez cette intervention, vous aurez réponse à vos questions !

C’est quoi, une prothèse de hanche ?

Avant de parler de prothèse de hanche (également appelée arthroplastie de la hanche), il convient de réviser l’anatomie de la hanche pour mieux comprendre cette procédure chirurgicale.

La hanche est l’une des plus larges articulations du corps. Elle est formée par l’acétabulum (une cavité au niveau du bassin) et la tête fémorale (l’extrémité supérieure du fémur, un os de la cuisse).

Dans une hanche saine, le cartilage est lubrifié par un liquide synovial, et permet d’éviter la friction durant les mouvements. Il permet également de préserver l’espace articulaire entre les 2 os formant l’articulation de la hanche.

Dans certains cas, la hanche peut être le site de pathologie. Voici une liste de conditions qui peuvent mener à une prothèse de hanche. Par contre, il est crucial de mentionner qu’une atteinte de la hanche ne mène pas forcément à l’opération.

Indication potentielle de chirurgie de prothèse de hanche

 

  • Arthrose de la hanche
  • Arthrite rhumatoide
  • Post trauma
  • Atteinte congénitale de la hanche
  • Nécrose avasculaire

Ainsi, la prothèse de hanche est considérée lorsqu’on a une des conditions précédentes qui répond à l’une des conditions suivantes :

  • Pathologie de la hanche qui ne répond pas au traitement conservateur (médication, kiné, physio, ostéo, etc.)
  • Pathologie qui persiste plusieurs mois et ne s’améliore pas
  • Pathologie qui limite la vie quotidienne (comme marcher, monter les escaliers, se pencher, dormir, etc.)
  • Douleur qui est souvent présente au repos, et qui cause une raideur matinale
  • Patient généralement âgé de plus de 50 ans (mais il existe plusieurs exceptions qui dépendent de l’état de la hanche problématique)

Ainsi, il s’agit d’une décision qui doit être prise conjointement avec le médecin généraliste, le chirurgien, le patient et sa famille. C’est souvent le dernier recours après avoir tenté plusieurs autres approches.

 

L’opération

Maintenant, comment pose-t-on une prothèse de hanche ?

Il s’agit d’une opération où les os et le cartilage endommagés sont retirés et remplacés par une prothèse et une tige. L’incision se fait de nos jours principalement par voie antérieure pour préserver les muscles, tendons et nerfs. La procédure dure en général 1 à 2 heures.

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Dans le cas de prothèse totale de la hanche, la tête fémorale est retirée et remplacée par une tige métallique qui est placée dans l’acétabulum. Cette tige incrusée dans le fémur est alors cimentée dans l’os du bassin.

Par ailleurs, une « boule » en métal (ou en céramique) est placée sur la partie supérieure de la tige. Ceci remplace la tête fémorale pathologique qui a été retirée précédemment.

Il s’agit d’une chirurgie effectuée le plus souvent sous anesthésie générale. Par contre, une péridurale ou un bloc nerveux régional (anesthésie locale) est parfois envisagée. L’équipe médicale décide du type d’anesthésie en fonction du patient et de sa condition.

De nos jours, il existe des techniques chirurgicales avancées permettant d’accélérer la guérison et minimiser les risques. Ces prothèse « nouvelle génération » sont souvent moins invasives : La cicatrice mesure moins de 10 cm vs 20-25 cm pour les arthroplasties conventionnelles.

Les prothèses nouvelle génération utilisent également des matériaux de meilleure qualité permettant d’augmenter la durée de vie de la prothèse (comme le polyéthylène, la céramique, le zircone, etc.).

Parfois, les deux hanches sont problématiques et requièrent une prothèse de hanche. Dans ce cas, il faudra décider s’il est préférable d’opérer de façon bilatérale, ou encore débuter par une hanche et faire la seconde après un certain temps (souvent, après 6 mois).

Soulignons que la rééducation suite à des prothèses bilatérales est plus complexe car elle ne permet aucune compensation, et débute en fauteuil roulant.

Combien de temps garde-t-on la prothèse de hanche ?

Lorsque les premières opérations de remplacement de hanche ont été réalisées au début des années 1970, on estimait la durée de vie d’une prothèse à environ 10 ans.

Aujourd’hui, près de 85 % des prothèses de la hanche durer jusqu’à 20 ans. Tel que mentionné précédemment, ceci est dû à l’amélioration des techniques chirurgicales et des matériaux utilisés pour l’opération.

Si l’articulation est endommagée, une seconde intervention chirurgicale pour la réparer est possible, mais il faut savoir qu’elle est plus compliquée que la chirurgie initiale.

C’est notamment la raison pour laquelle on essaye de retarder au maximum l’opération de prothèse de hanche, surtout lorsque le patient est jeune.

  

Risques

 

La grande majorité des gens subissant une arthroplastie de hanche constatent une réduction considérable de leur douleur, ainsi qu’une plus grande facilité à accomplir les activités de la vie quotidienne.

 

Par contre, toute intervention chirurgicale vient avec des risques. Bien que peu fréquentes, ces complications peuvent prolonger ou limiter le rétablissement complet.

Voici une liste de complications potentielles suite à une chirurgie de prothèse de hanche :

 

Luxation après une prothèse de hanche

Pour minimiser les risques de luxation post-chirurgie, le médecin va proscrire certains mouvements à faire pendant les premiers mois. Parmi les mouvements interdits, on compte :

  • Adduction
  • Flexion de hanche supérieure à 90 degrés
  • Rotation interne de hanche

En plus des mouvements interdits, il faudra à tout prix éviter les chutes qui pourraient endommager la prothèse. Par exemple, éviter les escaliers initialement, ou encore utiliser une canne, peuvent grandement réduire le risque de tomber.

Descellement de la prothèse de hanche

Fracture

Douleurs musculaires

Complications nerveuses

Infection

Le traitement de la plaie sera également important pour éviter les infections. Les points de suture ou agrafes seront retirés environ 2 semaines après l’opération. Entre temps, il faudra éviter de mouiller et irriter la plaie, quitte à utiliser des bandages protecteurs.

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Il faudra également faire très attention à l’apparition des signes suivants :

  • Fièvre
  • Frissons
  • Rougeur, sensibilité ou gonflement de la plaie
  • Douleur importante, même au repos

 

Hématome

Thrombose

Pour éviter les risques de thrombose, il se peut que le médecin prescrive des médicaments anticoagulants, ou encore des bas de contention. Il faudra également faire très attention à l’apparition des symptômes suivants qui indiquent une potentielle atteinte vasculaire:

  • Douleur au mollet et à la jambe (indépendante de l’opération)
  • Sensibilité ou rougeur au mollet
  • Œdème au niveau de la cuisse, du mollet, de la cheville ou du pied.
  • Essoufflement soudain
  • Douleur thoracique

Différence de longueur des membres inférieurs après l’opération

Instabilité de la hanche (dû au matériel chirurgical)

Rééducation et convalescence

Comment se passe la convalescence et la rééducation tout de suite après l’opération ?

Tout de suite après la chirurgie, le patient est transféré en salle de réveil où son état de santé est surveillé. Ceci est important, d’autant plus quand on a eu recourt à l’anesthésie générale pour l’opération.

Le personnel médical surveillera la tension artérielle, le pouls, l’état de vigilance, et le niveau de douleur. Au réveil, la plupart des patients sont conduits dans une chambre d’hôpital où ils resteront entre 2 et 6 jours. Certains établissements proposent un retour à domicile le jour même.

Douleur post-chirurgie

Plusieurs personnes se demandent combien de temps a-t-on mal après une prothèse de hanche.

De manière générale, les gens sont capables de reprendre la plupart des activités légères de la vie quotidienne dans les 3 à 6 semaines suivant l’opération, et ce sans douleur. Par contre, une certaine gêne lors d’activités plus intenses (et pendant la nuit) est normale, et peut perdurer pendant plusieurs semaines.

Justement, pour soulager la douleur après une prothèse de hanche, des médicaments sont souvent prescrits. Plusieurs types de médicaments sont utilisés, que ce soit les opioïdes, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l’acétaminophène et/ou des anesthésiques locaux.

 

Kinésithérapie (physiothérapie)

Contrairement à ce que plusieurs personnes pensent, la kinésithérapie (physiothérapie) débute très tôt après la chirurgie.

En effet, le premier lever se fait généralement le lendemain de l’opération, et la marche est permise dans les jours qui suivent (avec une aide technique à la marche comme une canne, des béquilles, etc.).

La durée de la rééducation en kinésithérapie (physiothérapie), quant à elle, dure plusieurs mois après l’opération. D’ailleurs, on dit qu’il faut attendre 6 à 12 mois avant de considérer une reprise quasi normale des activités.

Durant ce temps, voici les éléments sur lesquels il faudra travailler :

  • Contrôler la douleur
  • Relâcher et assouplir les muscles tendus
  • Retrouver les amplitudes de mouvements fonctionnelles (en respectant les mouvements interdits)
  • Tonifier les muscles
  • Reprendre la marche sans boiterie, ni canne
  • Reprendre les activités quotidiennes
  • Reprendre le travail

Pour ce faire, le kinésithérapeute (physiothérapeute) utilisera plusieurs modalités de traitement pour soulager la douleur, et corriger les dysfonctions.

  • L’application de chaleur, glace et/ou TENS permettront de soulager la douleur
  • Des massages permettront la détente musculaire
  • Des mobilisations permettront de gagner du mouvement et de la flexibilité
  • Des exercices permettront de renforcer les muscles et retrouver la fonction
  • Une rééducation à la marche pour éliminer la boiterie
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Comment dormir avec une prothèse de hanche ?

La question du sommeil est également abordée avec le kinésithérapeute (ou autre professionnel de santé). Voici des positions à privilégier pour soulager la douleur, ainsi que réduire le risque de luxation :

1. Couché sur le dos avec un oreiller sous les genoux

2. Couché sur le côté avec un oreiller entre les jambes

Prothèse de hanche et sport

Durant les activités de tous les jours, il est normal que le matériau formant la prothèse de hanche s’use progressivement.

Évidemment, toute activité excessive peut accélérer cette usure normale, et limiter le fonctionnement optimal de la prothèse de hanche.

Pour cette raison, plusieurs chirurgiens déconseillent les activités impliquant des impacts majeurs, des contacts ou des mouvements répétés.

Par contre, les nouvelles générations de prothèse de hanche sont de plus en plus solides, et permettent d’accomplir des activités plus vigoureuses.

Le médecin orthopédiste est le plus apte à déterminer les activités permises, ainsi que les sports à éviter.

Retour au travail

Pour le retour au travail après une prothèse de hanche, ceci va dépendre surtout de la condition du patient et de la nature de son travail.

Un métier sédentaire sera plus simple à envisager, et peut se faire quelques semaines après l’opération.

Au contraire, un métier impliquant des gestes comme se pencher ou soulever des charges lourdes prendra plus de temps avant la reprise.

Par ailleurs, il existe certaines situations exceptionnelles où un taux d’invalidité devra être discuté avec le médecin, surtout quand la reprise du travail est impossible.

Conclusion

La prothèse de hanche est envisagée suite à une pathologie de hanche (principalement l’arthrose) qui ne répond pas au traitement conservateur, et qui persiste dans le temps.

De nos jours, il s’agit d’une opération sûre et efficace qui permet le soulagement de la douleur et la reprise des activités (surtout avec les prothèses « nouvelle génération »).

Une équipe médicale va vous aider à déterminer la pertinence d’opter pour une prothèse si jamais vous souffrez de la hanche.

Bonne guérison !

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