Hernie cervicale de A à Z: Symptômes, opération, traitement naturel

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

La hernie cervicale est l’équivalent de la hernie discale lombaire, mais au niveau du cou. Comme toute discopathie, elle peut avoir des conséquences sur les activités quotidiennes.

Qu’est-ce que la hernie cervicale, et quelles en sont les symptômes ? Quand faut-il opérer, ou au contraire essayer des traitements naturels ? Est-ce grave ?

Cet article vulgarisé vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la hernie cervicale, en mettant l’accent sur des stratégies de traitement démontrées scientifiquement.

Définition et anatomie

 

Avant de discuter de la hernie cervicale, il convient de comprendre l’anatomie de la région du cou.

Il existe 7 vertèbres cervicales numérotées de C1 à C7. Entre les vertèbres, il existe des disques intervertébraux permettant notamment l’absorption des chocs et les mouvements du cou.

Un disque se compose de deux éléments de base.

  • L’anneau fibreux (Annulus fibrosus) en périphérie.
  • Le noyau pulpeux (Nucleus pulposus) à l’intérieur

Une hernie discale cervicale se produit lorsqu’une partie (ou la totalité) de sa couche externe protectrice se fissure, et qu’une partie du noyau pulpeux s’échappe dans la déchirure. Ceci peut survenir suite à une trauma, ou encore avec le temps (dégénérescence discale)

Une hernie cervicale peut se produire théoriquement à n’importe quel niveau du cou, mais les espaces C5-C6 et C6-C7 sont les plus affectés.

Pour clarifier le diagnostic, un médecin peut procéder à un examen clinique où il observera les mouvements, le trajet de la douleur et des engourdissements, la force musculaire, les réflexes, etc.

Pour corroborer son hypothèse, il est fréquent de recourir à l’IRM cervicale. Cette imagerie médicale, contrairement au scanner et à la radiographie, permet d’observer les tissus mous, les racines nerveuses atteintes et les disques endommagés.

  

Symptômes de hernie cervicale

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la hernie cervicale n’est pas toujours symptomatique. Ceci vient du fait que le corps a une capacité d’adaptation importante.

Ainsi, si la hernie s’est formée progressivement, et qu’elle ne cause pas d’irritation nerveuse ou inflammation, il est possible que la hernie cervicale ne provoque aucune douleur. Par contre, il existe des situations où elle engendrera des conséquences parfois handicapantes.

Également, les douleurs peuvent disparaître et réapparaître spontanément, ou encore être aggravée par des activités provocatrices.

Voici une liste de symptômes couramment observés en présence de hernie discale :

  • Cervicalgie (douleur au cou)
  • Céphalée (mal de tête)
  • Raideur à la nuque et aux épaules
  • Douleur irradiant dans le membre supérieur (névralgie cervico-brachiale)
  • Sensation de brûlure dans le bras
  • Fourmillement et engourdissement dans le bras ou la main
  • Acouphène
  • Sensation de vertige et tête qui tourne
  • Nausées
  • Douleur dans l’omoplate
  • Douleur la nuit (surtout si l’oreiller est inadapté)

 

Il est à noter que toutes les hernies cervicales sont différentes, et que chaque patient pourra ressentir des symptômes distincts en fonction de sa condition.

 

 

Hernie cervicale C6-C7, maladie professionnelle ?

Le thème du travail en présence de hernie cervicale est très souvent abordé entre patients et médecins. Est-ce une maladie professionnelle ? Y a-t-il un taux d’invalidité ? Peut-on travailler avec une hernie cervicale ? 

RECOMMANDÉ POUR VOUS :  Peut-on travailler avec une hernie discale cervicale ? (tout savoir)

Tout d’abord, il est fréquent de prescrire un arrêt de travail suite à une crise de douleur. Cet arrêt peut durer quelques jours à quelques semaines, et sera réévalué régulièrement.

Pour le retour au travail, ceci va dépendre de la nature du métier, des exigences physiques, ainsi que l’évolution de la condition. Par exemple, un travail sédentaire sera plus facile à reprendre qu’un travail nécessitant des mouvements répétés ou la prise de charges lourdes. Tous ces éléments seront pris en considération par le médecin.

Par exemple, si vous avez un travail de bureau, voici quelques recommandations pour la reprise :

  • Quand vous êtes au bureau : essayer de bien réorganiser votre espace de travail pour éviter tout stress.
  • Lorsque vous travaillez sur votre ordinateur : assurez-vous que l’écran de votre pc se place à la même hauteur que vos yeux. Ainsi, vous ne serez pas obligé de constamment baisser ou de lever la tête. Par contre, il faut comprendre que le changement fréquent de position est ce qu’il y a de mieux pour prévenir l’apparition de dysfonctions, encore plus qu’adopter une posture rectiligne.
  • Pendant votre sommeil : choisissez un bon oreiller (idéalement à mémoire de forme) pour soutenir le rachis cervical.
  • Éviter de porter des charges trop lourdes et de façon répétitive.
  • Si vous n’avez pas le choix, assurez-vous au moins d’améliorer la force et la stabilité de votre cou et membres supérieurs pour répondre aux demandes physiques de votre travail.
  • Trouvez des moyens de gérer votre stress qui est notamment responsable de tensions musculaires et en lien avec l’apparition de douleurs cervicales.

Finalement, il convient de préciser que la hernie cervicale n’est pas reconnue actuellement comme étant une maladie professionnelle (seule la hernie discale lombaire est reconnue). Ainsi, la personne atteinte de cette maladie n’est aucunement indemnisée.

En revanche, si elle entraîne un taux d’incapacité supérieur à 25 %, il est possible de demander la constatation de l’origine professionnelle de la pathologie. Cette reconnaissance sera faite sur décision du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles.

 

Hernie cervicale : Quand opérer ?

 

Lorsqu’on parle du traitement de la hernie cervicale, la dernière chose qu’on souhaite est d’avoir recours à l’opération.

Par contre, certaines situations constituent des urgences médicales (et parfois chirurgicales). Il est essentiel de consulter rapidement si vous ressentez :

  • Faiblesse dans les bras et/ou les jambes
  • Sensation de paresthésie dans les membres
  • Trouble de la coordination
  • Trouble de la parole
  • Difficulté à la marche
  • Fièvre associée à la douleur
  • Sueurs nocturnes
  • Perte de poids qui n’est pas relié à une diète
  • Incontinence urinaire ou fécale
  • Douleur qui ne répond pas au traitement conservateur et qui dure plus de 3 mois

 

Si la douleur n’est pas associée à une atteinte sérieuse de la colonne (comme une affection de la moelle épinière) ou une atteinte systémique (comme un cancer), d’autres stratégies de traitement sont privilégiées.

 

Comment soigner une hernie cervicale ?

 

Ceci pourrait paraître surprenant, mais l’objectif de traitement de la hernie cervicale ne vise pas forcément à éliminer la présence de la hernie.

En effet, l’accent sera mis sur les symptômes et la qualité de vie. Ainsi, une hernie cervicale sera considérée « résolue » si le patient a réussi à reprendre ses activités sans douleur, et ce même si la hernie demeure présente à l’IRM.

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Mais pourquoi donc ?

Tel que mentionné précédemment, ce n’est pas la hernie cervicale qui cause problème, mais surtout l’inflammation générée et l’irritation nerveuse potentiellement associée. Voici ce qui cause les symptômes qui obligent de nombreux patients à consulter !

Voici une liste de traitements disponibles à ce jour pour traiter et soulager la hernie cervicale :

 

Repos et médication

Autant vous le dire tout de suite, le repos prolongé n’est pas recommandé en présence de hernie cervicale.

Ceci vient du fait que l’inactivité prolongée engendre des conséquences néfastes comme l’atrophie musculaire, la raideur musculaire et articulaire, une circulation sanguine non optimale, etc.

Par contre, si les symptômes sont incapacitants, il est permis de prendre un repos temporaire et relatif. Ceci implique d’éviter les gestes douloureux temporairement (comme les mouvements brusques ou la prise de charges lourdes).

C’est aussi dans ces moments que le médecin prescrit des médicaments visant à contrôler la douleur, réduire l’inflammation et soulager les muscles. Des médicaments pour soulager les douleurs névralgiques aux membres supérieurs sont également disponibles.

Dès que possible, il faudra reprendre des activités tolérables pour stimuler la circulation sanguine, oxygéner les tissus et optimiser la guérison. Cet équilibre entre reprise progressive et évitement d’aggraver la douleur sera un facteur clé dans la rééducation.

 

Glace ou chaleur

 

La glace est souvent utilisée suite à une crise de douleur aigüe pour calmer l’inflammation et soulager la douleur.

La chaleur, quant à elle, est utilisée une fois la crise passée, pour détendre les muscles tendus et instaurer un environnement de détente.

Pour en savoir plus sur l’utilisation la chaleur et de la glace (ainsi que la modalité à choisir), consultez l’article suivant.

 

Oreiller et positions pour dormir

 

Lorsque les symptômes de hernie cervicale affectent la qualité du sommeil, il convient d’ajuster sa position de sommeil pour essayer d’améliorer ses nuits.

D’une part, la position ventrale est généralement contre-indiquée en période de douleur, car elle induit une rotation cervicale souvent douloureuse. La position sur le dos ou sur le côté est souvent privilégiée.

L’utilisation d’un oreiller adéquat peut faire une énorme différence. On recommande souvent un oreiller orthopédique à mémoire de forme pour les nombreux bénéfices qu’il comporte.

Pour en savoir plus sur les oreillers orthopédiques à mémoire de forme, ainsi que lequel choisir, lisez l’avis d’un professionnel de santé ici.

 

Traitement naturel           

 

Parfois, les approches dites « scientifiques » apportent un soulagement limité. Plusieurs personnes décident alors de faire recours à des traitements naturels ou thérapies alternatives.

Bien qu’ils ne soient pas supportés par des évidences scientifiques robustes, des traitements naturels tels que ceux-ci sont souvent utilisés dans le traitement de la hernie cervicale :

 

Kinésithérapie et ostéopathie

 

Le kinésithérapeute (physiothérapeute) est un thérapeute pouvant aider à traiter et soulager les symptômes de hernie cervicale. Parmi les nombreuses modalités faisant partie de son arsenal thérapeutique, on compte :

  • Électrothérapie (TENS)
  • Massage, mobilisations et tractions
  • Méthode Mckenzie
  • Exercices thérapeutiques

 

Par ailleurs, l’ostéopathe utilise une approche holistique visant à rétablir les capacités fonctionnelles. Des manipulations ostéopathiques au niveau du crâne, du cou et des environs permettent souvent de soulager les symptômes.

 

Travail psychologique

 

Non, la hernie cervicale n’est pas fictive, et n’est pas « dans la tête ».

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Par contre, le stress et les pensées catastrophiques peuvent augmenter les tensions cervicales, provoquer des maux de tête, et aggraver les symptômes déjà présents.

Dans cette mesure, un travail visant à soulager le stress et l’anxiété peut aider non pas à corriger la cause de la hernie, mais soulager ses conséquences.

Des techniques de respiration ou de méditation (comme la pleine conscience) peuvent aider. Dans certains cas, consulter un psychologue peut également s’avérer utile. 

 

Infiltration

 

L’infiltration constitue généralement la dernière option avant la chirurgie. On utilise souvent la cortisone pour calmer l’inflammation.

Pour en savoir plus sur l’infiltration (et les différents types), consultez l’article suivant.

 

Hernie cervicale et sport

 

Peut-on faire du sport avec une hernie cervicale ? C’est une question fréquemment posée par les personnes actives aux prises avec un problème au cou.

Tout va dépendre de l’activité physique pratiquée, et de la sévérité des douleurs. En phase aigue, il faudra souvent prendre une pause le temps que l’inflammation se calme. Ceci est d’autant plus vrai si le sport pratiqué implique des contacts physiques, mouvements répétés (comme le jogging) ou des charges lourdes (musculation, Crossfit, etc.).

Une fois que l’inflammation est sous contrôle, il est possible de reprendre certaines activités douces qui ne mettent pas de stress sur la région cervicale. La natation sur le dos, le vélo ou la marche sont des exemples d’activités souvent tolérées en présence de hernie cervicale.

Si l’activité pratiquée provoque trop de douleur, il sera important d’utiliser une approche progressive et sûre afin de ne pas aggraver ses douleurs. Un kiné (physio) est le plus apte à vous accompagner dans votre retour au sport.

 

 

Conclusion

La hernie cervicale survient au niveau du cou, et est provoquée par la migration du noyau gélatineux à travers les fibres de son enveloppe, l’anneau fibreux.

Parfois asymptomatique, elle peut tout de même causer d’importants symptômes au cou, au bras et à l’omoplate qui limite la vie de tous les jours et les activités sportives.

Un traitement adapté pourra soulager les symptômes, et favoriser la reprise du travail et des activités quotidiennes.

Bonne guérison !

Pour en savoir plus sur la hernie discale en général, consultez l’article suivant :

Hernie discale de A à Z: Mieux comprendre votre condition (symptômes et diagnostic)

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