Cruralgie de A à Z: Comment se soulager naturellement ?

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

Vous avez des douleurs (chroniques) qui irradient dans la jambe, et qui vous empêchent parfois de dormir. On vous a dit qu’il s’agissait peut-être d’une sciatique, mais vos douleurs ne sont pas forcément derrière la cuisse. En effet, il se peut que vos symptômes résident près de l’aine, sur le devant ou en haut de la cuisse (comme un effet de brûlure), ou vers la face interne du genou.

Et si c’était une cruralgie? Peut-être pensez-vous que votre nerf crural est « coincé » ? Cette affection souvent confondue avec la sciatique (mais moins fréquente) implique des structures différentes, et doit donc être traitée différemment.

Cet article discutera de tout ce que vous devez savoir sur la cruralgie, incluant les symptômes, la durée, les positions pour bien dormir la nuit, et le traitement pour guérir. (En bonus, je propose 5 exercices souvent prescrits à mes patients souffrant de cruralgie dans ma pratique de kiné). 

La cruralgie, c’est quoi?

Impossible de vous parler de la cruralgie sans vous faire un cours d’anatomie de base. Nerf crural, ça vous dit quelque chose?

Aussi appelé nerf fémoral, il est composé de fibres nerveuses provenant des 2e, 3e, et 4e vertèbres lombaires (L2, L3, L4). Ce nerf est sensitivo-moteur. En d’autres termes, il permet la contraction de certains muscles comme les fléchisseurs de hanche ou extenseurs du genou (aspect moteur), ainsi que de fournir la sensation à la face avant et interne de la jambe (aspect sensitif).

Le terme cruralgie peut être séparé en «crural» et «algie». Ainsi, une cruralgie réfère à une douleur dans la région du nerf crural (ou fémoral). Non, le nerf crural ne se voit pas « coincé ». C’est un mythe, comme celui de la vertèbre déplacée.

La cruralgie affecte principalement les adultes de plus de 50 ans. C’est un terme très général, et qui ne prend pas en considération les causes potentielles expliquant pourquoi le nerf crural a été irrité en premier lieu.  

Dans la prochaine section, nous allons déterminer les signes et symptômes les plus fréquemment observés dans les cas de cruralgie, puis expliquer les causes et structures potentiellement responsables de vos symptômes.

Comment diagnostiquer une cruralgie (et les symptômes) ?

Évidemment, la meilleure façon de détecter, confirmer, ou clarifier un diagnostic de cruralgie est de consulter un professionnel de santé qualifié (et encore plus si votre condition est chronique!). Le plus souvent, il débutera par un examen clinique. Voici les signes et symptômes principaux qui le pousseront à émettre un diagnostic de cruralgie:

Douleur

De manière typique, le patient se plaint de douleur à l’aine. Par contre, il existe parfois des symptômes de douleur en haut de la cuisse, ou même des irradiations à la face intérieure du genou. Ceci dépend en fait de la racine irrité (entre L2 et L4). Tel que mentionné, le nerf crural peut être irrité, mais pas « coincé » ne tant que tel. 

Dans ma pratique, j’ai traité des patients qui ont consulté pour ce qui était selon eux un problème de genou, alors qu’il s’agissait en réalité d’une cruralgie! (Je dis souvent à la blague à mes patients qu’on ne vient pas en pièces détachées).

Engourdissement ou picotements

Outre la douleur, le patient peut également sentir une sensation altérée près de la région douloureuse. Pour certains, il peut s’agir d’une décharge électrique ou anesthésie complète, mais la plupart du temps, les patients se plaignent initialement de fourmillements au devant de la cuisse.

Malheureusement, ces symptômes peuvent nous réveiller la nuit. (Si c’est le cas, parcourez cet article pour connaître les meilleures positions de sommeil pour optimiser la guérison).

Pour comprendre cette altération de la perception, il faut se référer aux notions d’anatomie discutées plus haut. En effet, le nerf crural a un rôle sensitif permettant la sensation cutanée dans sa région innervée. S’il est irrité, la conduction sera altérée, et il peut s’ensuivre des sensations “bizarres” ressenties dans son trajet nerveux.

Attention, il ne faut pas confondre la cruralgie avec la méralgie paresthésique, une condition fréquente causée par une lésion du nerf cutané latéral de la cuisse, entraînant douleur, engourdissement et picotement sur l’avant et l’extérieur de la cuisse. 

Force

Vu que vous êtes désormais familier avec l’anatomie du nerf crural, autant utiliser une autre notion d’anatomie pour vous faire comprendre la perte de force associée à la cruralgie. Nous avons déjà mentionné que le nerf crural possédait un rôle moteur (en plus de sensitif). Il permet notamment la contraction des muscles fléchisseurs de hanche, et extenseurs du genou. Comme le quadriceps (le muscle au devant de la cuisse) exerce ses 2 actions, il n’est pas rare de constater une diminution de force lorsque le nerf crural est affecté.

Le patient pourrait par exemple se plaindre de difficulté à monter et descendre les escaliers. Certains utilisent des béquilles pour faciliter la marche (notamment en phase aigue). Dans les cas plus sévères ou chroniques, il est même possible d’observer une atrophie visible du muscle quadriceps, ou une difficulté de bouger sa jambe ou son pied. On parle alors de cruralgie paralysante.

Réflexe

On peut observer une diminution (voire une absence) du réflexe rotulien en comparaison avec le côté sain. C’est un test où le professionnel de santé utilise un marteau réflexe et tape le tendon rotulien pour provoquer une extension rapide du genou.

Signes cliniques

Le test le plus couramment utilisé lorsqu’on soupçonne une atteinte du nerf crural est le signe de Lasègue inversé (également appelé Signe de Léri). L’objectif de ce test est de mettre en tension le nerf crural pour identifier une dysfonction quelconque. Si jamais on observe une différence avec le côté sain, ceci peut nous pousser à poursuivre l’investigation.

Imagerie médicale 

Il existe plusieurs tests d’imagerie et examens pouvant clarifier le diagnostic. Malheureusement, ces tests peuvent également le COMPLEXIFIER. Avant d’élaborer sur ce concept, examinons les causes potentielles pouvant expliquer comment la cruralgie apparaît en premier lieu.

Comment apparaît-elle en premier lieu (causes de la cruralgie) ?

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles le nerf crural peut être irrité. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les symptômes sont souvent reliés à une atteinte au niveau du bas du dos. Ainsi, même si vous vous plaignez de douleurs ou autre symptômes dans la cuisse, il se peut que la cause du problème origine de votre région lombaire.

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Mais quelles sont ces causes potentiellement responsables de la cruralgie ?

Une des causes principales d’atteinte du nerf crural (fémoral) est la hernie discale. Par contre, contrairement à l’irritation du nerf sciatique, les niveaux lombaires concernés sont plus hauts dans la colonne vertébrale (Rappelez-vous que le nerf crural origine des racines nerveuses L2 à L4, alors que le nerf sciatique origine des racines des racines L4 et L5 en plus des nerfs dans la région du sacrum).

Les autres causes sont l’arthrose lombaire et la discopathie dégénérative. Ceci engendre une réduction de l’espace où les racines nerveuses émergent du trou de conjugaison. Évidemment, une compression à ce niveau peut causer les symptômes associés à une irritation du nerf crural. Il y a également le canal lombaire étroit, une condition associée une diminution d’espace du canal rachidien, et engendrant une irritation indirecte du nerf crural.

Les autres causes de cruralgie, moins fréquentes cette fois, peuvent être :

  • Une grossesse
  • Une compression du nerf crural au niveau de l’abdomen
  • Une infection, tumeur qui met de la pression sur les racines nerveuses lombaires
  • Un kyste sur le nerf crural
  • Une cruralgie idiopathique
  • Causes émotionnelle (difficile à quantifier, donc pas démontrée scientifiquement)

Évidemment, la meilleure façon de confirmer la présence d’hernie discale ou autre est de passer une IRM lombaire ou un scanner lombaire. Or, nous avons mentionné plus haut que l’imagerie médicale pouvait complexifier le diagnostic au lieu de nous permettre d’y voir plus clair.

Sans rentrer dans les détails (si ça vous intéresse, c’est par ici), les résultats de l’imagerie ne sont pas toujours représentatifs de ce qu’on observe en réalité.

Ainsi, une hernie peut être présente sans toutefois expliquer la cause de vos symptômes. C’est pour cette raison que le diagnostic de cruralgie devrait idéalement être émis par un professionnel qualifié (et non votre collègue de travail qui a eu une douleur similaire il y a 2 ans!).

À quoi m’attendre : Pronostic et durée d’une cruralgie ?

Bon, il se peut que votre médecin vous ait diagnostiqué une cruralgie. Peut-être même qu’elle est chronique à ce stade. Ou alors, que vous semblez avoir tous les signes et symptômes concordant avec ce diagnostic.

Votre prochaine question est sans doute: Quelle est la durée d’une cruralgie ? En toute honnêteté, il est très difficile pour un professionnel de santé de répondre à cette fameuse question sur la durée de la cruralgie.

Mais laissez-moi vous rassurer, la cruralgie (même chronique) PEUT être prise en charge.

De manière générale, je dis souvent à mes patients que la durée d’une cruralgie peut prendre jusqu’à deux mois avant de guérir (surtout si la douleur irradie jusqu’au pied). D’ailleurs, il est démontré que les irradiations sont habituellement reliées à un moins bon pronostic.

Une douleur qui irradie en haut du genou est généralement plus facile à traiter que des symptômes chroniques qui descendent jusqu’aux orteils. De même, si on est capable de centraliser les symptômes (ramener la douleur vers le bas du dos) à court terme, le patient a des meilleures chances de guérir rapidement.

Pour offrir un pronostic plus précis sur la durée, il faut préalablement connaître la cause exacte de votre problème. Par exemple, une hernie discale massive comprimant la racine L3 et concordant avec le portrait clinique sera plus complexe à traiter qu’une légère arthrose foraminale symptomatique.

Par ailleurs, plusieurs facteurs personnels et environnementaux peuvent influencer la durée d’une cruralgie. Aussi surprenant que cela puisse paraître, des facteurs comme votre état d’esprit (stress, dépression, etc.), vos relations personnelles et professionnelles, et même votre bagage génétique peuvent avoir une influence sur votre période de rétablissement.

Note: Si votre cruralgie est chronique, il serait intéressant de s’éduquer sur les facteurs psychosociaux responsables des douleurs chroniques.

Les positions pour dormir avec une cruralgie

Il est facile de concevoir que si le dos et la jambe nous font souffrir, cela va forcément affecter la qualité de sommeil. C’est pour cela qu’il est important de trouver une position de sommeil confortable qui diminue le stress sur les vertèbres lombaires et la jambe affectée. Je recommande souvent à mes clients d’adopter une des deux positions suivantes pour optimiser leur nuit de sommeil:

  • Couché sur le dos avec un oreiller sous les genoux: Cette position permet de diminuer l’antéversion du bassin (hyperlordose lombaire), ce qui diminue le stress sur les facettes articulaires. En gros, le fait de maintenir les genoux légèrement pliés va empêcher votre dos de se cambrer excessivement, réduisant ainsi le stress sur vos vertèbres.
  • Couché sur le côté avec un oreiller entre les jambe: Le fait de garder un oreiller entre les jambes permet une réduction de la torsion lombaire (ce qui peut indirectement réduire la pression sur le nerf crural).

Consultez les produits de Cervi-Care si vous êtes à la recherche d’un oreiller orthopédique, ergonomique ou à mémoire de forme.

Comment traiter ma douleur ? (Le traitement de la cruralgie)   

Désolé de décevoir ceux et celles qui souhaitent bénéficier d’une recette miracle permettant la disparition de leur cruralgie chronique en un clin d’oeil. Le mal de dos est complexe, et nécessite une approche multi-factorielle pour y venir à bout.

Dans le cas de la cruralgie, il est plus facile d’établir un plan de traitement lorsqu’on aura identifié la source du problème (et encore!). Comme chaque condition est différente, il est préférable de consulter un professionnel qui saura ajuster son traitement en fonction de votre condition précise.

Entre temps, voici certaines options thérapeutiques pouvant être envisagées pour soulager vos symptômes et améliorer votre condition:

Glace ou chaleur

Pour soulager la douleur de type cruralgie (surtout dans les premiers temps), il peut être pertinent d’utiliser la glace ou la chaleur. Souvent, les patients font l’erreur d’appliquer ces modalités dans la jambe. Vous aurez compris que vu que la source de la douleur provient généralement de la région lombaire, il est préférable de mettre chaleur ou glace dans le bas du dos pour optimiser le traitement.

Maintenant, comment peut-on choisir entre les deux? En réalité, il n’y a pas de bonnes réponses, et chaque personne peut réagir différemment et avoir certaines préférences. De manière générale, on recommande d’utiliser la glace pour les premières 24-48 heures en raison de ses capacités anti-inflammatoires. On peut même en appliquer régulièrement pour contrôler la phase aigue (15 minutes avec une compresse, répété à chaque 2 heures).

Après quelques jours, on peut mettre de la chaleur pour diminuer les tensions musculaires en utilisant un sac chauffant, une serviette induite dans de l’eau chaude, ou encore une bouillotte. Certains préfèrent carrément prendre un bain chaud pour bénéficier de l’effet de chaleur. 

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Produits naturels et remèdes de grand-mère pour la cruralgie 

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs reliées à la cruralgie, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire. Il est primordial de consulter un médecin au préalable, principalement pour éviter les interactions médicamenteuses et effets secondaires.

Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :

  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.

Pour tout savoir sur les produits naturels (et comment choisir ?), consultez l’article suivant

Parmi les autres formes de médecine alternative utilisées dans le traitement de la cruralgie, on compte :

Outils et accessoires

Outre les traitements mentionnés ci-haut, il existe plusieurs produits et accessoires disponibles sur le marché permettant de soulager les douleurs reliées à la cruralgie. Il faut se rappeler que ces outils offrent généralement un soulagement temporaire, ne traitent pas la cause du problème, et doivent donc être utilisés avec parcimonie.

Parmi les produits recommandés par nos professionnels, nous avons :

Méthode McKenzie

Nous avons mentionné que le pronostic était généralement meilleur lorsque les symptômes de lombalgie pouvaient être centralisés. Une méthode d’évaluation et de traitement utilisée fréquemment en kinésithérapie (physiothérapie) est la technique Mckenzie. Il s’agit d’une approche où on fait répéter au patient des mouvements (ou adopter certaines postures pendant un moment).

En fonction de la réponse à ces mouvements ou postures, on est en mesure d’identifier des directions de mouvements permettant de soulager les symptômes et traiter la cruralgie. (Pour plus de détails sur cette fameuse méthode, consultez notre article sur La méthode McKenzie). 

Traction lombaire

Les tractions lombaires sont souvent utilisées en thérapie (physiothérapie, kiné, ostéopathie, chiropractie, etc.) dans le traitement des lombalgies en général. Elles ont pour objectif d’exercer une décompression vertébrale. Ce traitement permet entre autres de réduire le stress sur les disques, étirer les tendons et ligaments, et soulager les racines nerveuses irritées.

Toutefois, il faut être conscient que ces techniques n’ont pas été démontrées comme efficaces à long terme lors d’études scientifiques.

Comme elles procurent généralement une sensation de bien-être, les tractions peuvent être utiles pour diminuer les symptômes de façon temporaire (par exemple en crise aigue, ou pour permettre de faire plus d’activité physique avec un niveau de douleur plus acceptable).

Idéalement, le professionnel de santé est la personne de choix pour exercer des tractions lombaires sécuritaires et spécifiques. Par contre, il existe des techniques d’auto-traction que vous pouvez faire à la maison qui peuvent vous soulager en attendant. 

Ostéopathie

L’ostéopathie est une option de choix dans le traitement de la cruralgie. Lors de son évaluation, l’ostéopathe cherchera d’abord à éliminer une cause sérieuse expliquant les symptômes, et qui nécessiteraient une référence vers un médecin.

Ensuite, il cherchera des causes potentielles pouvant expliquer les symptômes et répercussions fonctionnelles. Celles-ci peuvent se situer au niveau :

  • Des vertèbres lombaires (hypomobiles ou instables), et même les vertèbres dorsales et cervicales
  • Le bassin, les hanches et l’articulation sacro-iliaque
  • Les muscles (notamment le psoas qui se situe à proximité du nerf crural)
  • Les viscères au niveau de l’estomac et de la région pelvienne
  • Le nerf crural en tant que tel dans son trajet nerveux

Essentiellement, l’ostéopathe cherchera à identifier des dysfonctionnements dans les régions mentionnés ci-haut, puis appliquer des techniques manuelles visant à corriger ces troubles articulaires, musculaires ou nerveux

Les modalités utilisées pour soulager les symptômes sont les massages, mobilisations, manipulations articulaires, relâchement myofascial, thérapie sacro-crânienne, etc.

Bien que certaines théories ne sont pas appuyées par des évidences scientifiques solides, plusieurs patients observent un soulagement significatif de leurs symptômes. 

Médication

Lorsqu’une racine nerveuse ou le nerf crural (fémoral) est irrité, il peut s’ensuivre une douleur intense de type brûlure, décharge électrique, picotements, engourdissements, etc. Bien qu’il soit toujours préférable d’opter pour des stratégies plus «naturelles» tels que la glace ou la chaleur, il faut parfois se résoudre au traitement par des médicaments.

Comme tout le monde réagit différemment aux produits pharmaceutiques, il est important de consulter son médecin pour déterminer le type, la quantité et la dose. Les médicaments généralement prescrits suite à une crise de cruralgie aigue sont les anti-inflammatoires, anti-douleurs, et/ou décontractants musculaires. Votre médecin pourrait également prescrire de la prégabaline (Lyrica), un médicament antiépileptique utilisé en présence de douleurs neuropathiques.

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Outre les médicaments, plusieurs personnes se tournent vers les produits naturels pour traiter leur cruralgie. Si le sujet vous intéresse, un article complet traitant du rôle des produits naturels dans la gestion du mal de dos est disponible ici.

Sans vouloir rentrer dans les détails, les preuves en faveur des produits naturels sont limitées d’un point de vue scientifique. Ainsi, si vous souhaitez essayer des huiles essentielles, l’arnica ou d’autres produits naturels pour votre cruralgie, assurez-vous de faire vos recherches au préalable, et avertissez votre médecin pour éviter les interactions médicamenteuses.

Exercices contre la cruralgie

Le premier réflexe lorsqu’on souffre de douleur (surtout lorsque celle-ci est importante!), c’est de se reposer jusqu’à ce que les symptômes disparaissent. Malheureusement, il s’agit d’une erreur monumentale  commise par plusieurs patients (Soyez honnête, et demandez-vous si vous êtes coupables?).

En effet, de nombreuses études scientifiques ont démontré que les gens qui sont inactifs suite à un épisode de lombalgie prennent PLUS de temps à guérir, et ont plus d’épisodes de récidives à long terme. Bien qu’un repos relatif  puisse parfois être bénéfique, il faut éviter à tout prix éviter le repos complet au lit.

Maintenant, je peux comprendre que vous ne soyez pas éduqués sur les meilleurs exercices à faire en présence de cruralgie. Pour cela, un professionnel qualifié comme un kiné saura vous guider et vous prescrire des exercices optimaux en fonction de votre condition.

Infiltration et chirurgie

Dans certains cas précis (comme une cruralgie chronique), votre médecin pourrait vous proposer une infiltration de cortisone  pour soulager vos symptômes, ou même une chirurgie. Évidemment, votre médecin est le mieux placé pour déterminer le traitement optimal selon votre diagnostic. Par exemple, ceci peut dépendre de l’origine discale ou articulaire de votre douleur. Ou encore de votre niveau de douleur et de qualité de vie.

Retenez par contre ces quelques conseils. D’abord, ne commettez pas l’erreur que font certains de mes patients lorsqu’ils souffrent du dos. En effet, je vois des gens recevoir une infiltration pour une cruralgie aigue avant même d’essayer des médicaments ou consulter un thérapeute. Également, plusieurs personnes s’imaginent à tort que leur nerf fémoral est coincé, et que l’infiltration va le décoincer.

En général, les infiltrations doivent être considérées uniquement dans les cas de douleurs persistantes et incapacitantes n’ayant pas répondu à un traitement conservateur d’au moins 6 semaines (souvent, lorsque la condition devient chronique).

Ensuite, si jamais vous devez vous résoudre à vous faire infiltrer, demander à votre médecin qu’elle soit faite sous scopie. Bien que les infiltration au cabinet du docteur soient appropriées, elles seront plus efficaces si elle sont faites sous contrôle radiologique. Ceci veut dire que le médecin va utiliser une imagerie médicale pour mieux cibler l’endroit à piquer.

Quant à la chirurgie, ne l’envisagez pas avant d’avoir essayé toutes les stratégies mentionnées ci-haut. Sauf s’il s’agit d’une urgence chirurgicale, par exemple si vous présentez un des symptômes décrits dans cet article sur les drapeaux rouges.

Cruralgie et marche à pied

Voici une question qui revient souvent de la part de patients ayant des douleurs à l’aine: Puis-je marcher en présence de cruralgie? La réponse à cette question dépendra de plusieurs facteurs, et un professionnel de santé est le plus à même de vous répondre en fonction de votre situation personnelle.

En attendant, retenez ceci: L’activité physique est fortement recommandée pour améliorer votre condition et réduire vos symptômes sur le long terme. Si la marche est bien tolérée, il est clair qu’elle sera encouragée dans le traitement de votre condition.

Voici des situations où il est préférable d’éviter la marche, et consulter un professionnel de santé:

  • Douleur constante au niveau lombaire et/ou de la jambe
  • Engourdissement et picotements dans le pied
  • Douleur augmentée en position debout
  • Condition cardiaque ou pulmonaire

Si vous décidez de pratiquer la marche à pied, assurez-vous au moins d’y aller de façon progressive. Pour être certain de ne pas aggraver votre condition, commencez par marcher de courtes distances sur un terrain plat, à basse vitesse, et en raccourcissant la longueur de vos pas. Progressez ensuite en augmentant un seul paramètre à la fois (distance, pente, vitesse de marche, longueur des pas). Et surtout, n’essayez pas de forcer contre la douleur, surtout si vous n’êtes pas suivi(e).

Conclusion

Voilà! J’espère que vous comprenez davantage le diagnostic de cruralgie, et sa différence avec les problèmes de sciatique. J’espère surtout que vous réalisez que le terme cruralgie (comme sciatique d’ailleurs!) est restrictif, et ne permet pas d’expliquer réellement d’où viennent vos douleurs. En effet, pour identifier la source du problème, il faut identifier la structure en cause (souvent localisée au niveau lombaire, et non à un nerf crural coincé!).

Évidemment, votre meilleur allié dans ce processus parfois complexe demeure le professionnel de la santé. En attendant, je vous invite à tenter certaines techniques d’auto-traitement pour soulager vos symptômes dans le confort de votre foyer. 

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