Nerf pudendal : Anatomie et traitement (exercices)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

Une névralgie pudendale touche généralement les personnes entre 50 et 70 ans. Elle est plus courante chez les femmes que chez les hommes. Même si elle provoque des douleurs qui peuvent être handicapantes, elle n’a aucun impact sur l’espérance de vie. Dans cet article, découvrons un peu plus l’univers du nerf pudendal et de ses pathologies : quels sont les causes fréquentes, les symptômes et les traitements ?

Définition et anatomie du nerf pudendal

Le nerf pudendal est anciennement appelé « nerf honteux interne ». En effet, le mot « pudendal » est issu du latin « pudendus » qui signifie « honteux ». Se trouvant sur la partie basse du bassin, ce nerf est responsable de l’innervation de la région périnéale : la zone entre l’anus et les organes génitaux.

Le nerf pudendal est constitué de fibres nerveuses sensitives, motrices et végétatives. Il prend naissance au niveau de la moelle épinière dans les 2e, 3e et 4e racines nerveuses du bas du sacrum. Son trajet consiste à :

  • quitter le bassin par la grande échancrure sciatique (en dessous du muscle piriforme) ;
  • passer autour de l’épine sciatique ;
  • pénétrer dans la pince composée de ligaments sacro-tubérale et sacro-épineux ;
  • s’introduire dans le canal d’Alcock (canal fibreux).

Lorsque le nerf honteux traverse le bassin, il forme une branche et crée le nerf rectal. Celui-ci assure l’innervation du sphincter externe de l’anus. Et, une fois arrivé dans le canal d’Alcock, il se divise en deux branches terminales.

D’un côté, il y a une branche inférieure formée par le nerf périnéal qui, à son tour, se divise aussi en deux branches : branche superficielle (innervation du scrotum ou des grandes lèvres) et branche profonde (innervation d’une partie des muscles ischio-caverneux et bulbo-caverneux, du bulbe du pénis des muscles élévateurs de l’anus).

D’un autre côté, il y a une branche supérieure formée par le nerf dorsal qui innerve le clitoris ou la verge.

Le nerf pudendal joue un rôle important dans le mécanisme de l’érection ainsi que dans la continence urinaire et anale. Il rend possible la rigidité pénienne grâce à son activité nerveuse et transmet la sensation d’uriner.

Les causes d’une névralgie pudendale

La névralgie pudendale, également appelée algie pudendale ou syndrome du canal d’Alcock est une neuropathie chronique qui se traduit par la compression du nerf pudendal. Autrement dit, c’est une affection évolutive qui touche à la fois le système nerveux périphérique et les nerfs du système nerveux autonome de la région du périnée.

Jusqu’à l’heure actuelle, les causes de cette affection restent inconnues. Néanmoins, il existe des facteurs de risque qui favorisent son apparition.

  • Elle peut s’installer en cas de pratique régulière d’activités telles que le cyclisme ou l’équitation. Ce type d’activité expose à des risques de micro-traumatismes au niveau du trajet du nerf honteux ce qui peut entraver sérieusement la mobilité.
  • Elle peut être due à une origine anatomique. Un canal d’Alcock rétréci, même un peu, a plus de probabilités de se coincer.
  • Elle peut faire suite à une chute sur les fesses (traumatisme) ou une position assise prolongée et répétée, tout comme elle peut survenir après une intervention chirurgicale d’une zone traversée par le nerf.

Quels sont les symptômes d’une névralgie pudendale ?

En général, les symptômes d’une algie pudendale persistent durant des mois. Ils se manifestent surtout par des douleurs chroniques importantes, voire insupportables. Elles peuvent être unilatérales ou bilatérales.

La douleur est plus marquée en position assise, mais peut être soulagée au repos. Elles sont habituellement perçues comme une décharge électrique, un pincement, une torsion, une brûlure, un engourdissement…

Les signes de la névralgie pudendale peuvent varier d’un patient à un autre. Toutefois, il y a des symptômes qui sont fréquemment présents. Il s’agit entre autres d’une douleur urétrale, de miction difficile et fréquente, de constipation, de trouble sexuel et de douleurs au niveau de la région recto-génitale. Ces signes s’associent parfois à une sensation de corps étranger dans le rectum ou le vagin.

Il est à noter que les douleurs provoquées par ce type de névralgie se calment pendant le sommeil. Elles n’impactent aucunement ce dernier et restent absentes jusqu’au réveil (matin). Elles se manifestent surtout à partir de la mi-journée et s’aggravent jusqu’au soir.

Les traitements d’une névralgie pudendal

Le diagnostic d’une névralgie pudendale se révèle difficile à cause de ses symptômes variables. En tout cas, il est difficile d’établir un diagnostic avec certitude.

Le neurologue se base sur les antécédents du patient et réalise des diagnostics différentiels pour éliminer les autres maladies qui peuvent être confondues avec la névralgie pudendale à l’instar des troubles urologiques. À cet effet, différents examens peuvent être effectués comme une IRM, une échographie-doppler, un électromyogramme, un bloc anesthésique pudendal…

Débloquer le nerf pudendal, est-ce possible ?

Il n’est pas possible de « débloquer » le nerf pudendal à proprement parler. Le traitement d’une algie pudendale vise surtout à soulager les symptômes et réduire la compression ou l’irritation du nerf en question. En premier lieu, il consiste à prendre des médicaments tels que :

  • des antiépileptiques ;
  • des antalgiques ;
  • des antidépresseurs : les douleurs causées par le syndrome du canal d’Alcock peuvent amener à des situations d’anxiété et de dépression.

Les infiltrations à corticoïdes sont déconseillées, car non seulement leur efficacité est limitée à 16 %, mais elles peuvent aussi engendrer des nécroses musculaires à long terme. En revanche, une cure thermale peut accompagner le traitement médicamenteux.

Opération du nerf pudendal

Une intervention chirurgicale sur le nerf honteux doit seulement être réalisée en dernier recours. Elle consiste à libérer le nerf des principaux points de compression et à déplacer son cheminement pour prévenir les éventuelles compressions. Une chirurgie est recommandée pour les douleurs qui persistent au-delà de 6 mois malgré la prise de médicaments. Il en est de même pour les cas de récidive.

D’après des études, cette opération peut soulager les douleurs dans environ 70 % des cas.

Traitements naturels d’une névralgie pudendale

Comme traitements naturels, les patients ont souvent recours à la kinésithérapie ou à l’ostéopathie. Ceci s’explique par le fait que la kinésithérapie agit sur le nerf grâce à des techniques de massage pour soulager les douleurs dues à la compression du nerf.

Quant à l’ostéopathie, elle permet d’établir un diagnostic sur lequel l’ostéopathe se base pour traiter la névralgie pudendale. Pour ce faire, ce dernier mobilise différentes structures du bassin (musculaires, osseuses, organiques) pour faire baisser les tensions. Ces manipulations permettent de réduire considérablement les douleurs.

D’autres traitements naturels peuvent également être proposés comme l’acupuncture, la naturopathie

Exercices pour soulager le nerf pudendal

Plusieurs exercices permettent de soulager la douleur du nerf pudendal. Pour de bons résultats, il est préférable d’intégrer à sa routine des exercices de relaxation. Cela aide à gérer le stress et à relâcher les muscles du bassin pour diminuer les tensions sur le sacrum. En ce sens, la méditation s’avère être une alliée efficace contre les douleurs.

Des exercices d’appuis au sol sont aussi conseillés. Par ailleurs, une flexion du pied réalisée en montant une marche est idéale pour apaiser les douleurs liées à cette compression nerveuse.

À cet effet, il est parfois recommandé de porter des chaussures avec des semelles adaptée pour établir et maintenir l’équilibre du pied et de la cheville. Un podologue pourrait vous aider à déterminer quels types de semelles choisir.

Les mouvements effectués lors de la marche (et la course lorsqu’elle est indiquée) permettent également de lutter contre la compression du nerf pudendal. Ils mobilisent différentes parties du corps : des épaules jusqu’aux pieds !

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs reliées à la névralgie pudendale, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire. Il est primordial de consulter un médecin au préalable, principalement pour éviter les interactions médicamenteuses et effets secondaires.

Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :

  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.

Rappelons que ces produits ne remplacent pas un traitement médical. N’hésitez pas à consulter pour une prise en charge adaptée à votre condition.

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