Perte d’autonomie : Conséquences et prévention (3 outils)

Partagez avec vos proches concernés
2
(1)

Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Nous savons qu’avec l’âge, nous devenons de plus en plus enclins à la dépendance. Une perte d’autonomie ou une dépendance peut s’installer progressivement, ou au contraire, de manière brutale. Vous ressentez des changements dans votre quotidien ? Vous vous demandez si c’est le début d’une perte d’autonomie ? Pour vous aider à en avoir le cœur net, nous allons voir dans cet article tout ce qui concerne la perte d’autonomie.

Perte d’autonomie : définition et causes

Par définition, une perte d’autonomie se traduit par l’incapacité d’un sujet à assurer certains actes quotidiens sans l’aide d’une tierce personne. Selon l’individu, une perte d’autonomie peut varier en nature et en intensité. Elle peut également se manifester différemment chez deux personnes.

Chez certains, une dépendance peut se manifester par une impossibilité à se lever seul de son lit. Chez d’autres, elle se montre par des troubles de mémoire.

La majorité des causes est liée à la vieillesse. La personne présente alors des altérations d’ordre :

  • physique: comme l’incapacité à faire de mouvements simples, à se déplacer, etc. ;
  • psychique : comme des troubles de la pensée ;
  • à la fois physique et psychique.

Il existe aussi certains facteurs qui favorisent les pertes d’autonomie.

Le manque d’activité physique

Il reste primordial de maintenir une activité physique régulière, même quand nous sommes âgées. L’important est de trouver un loisir passionnant et motivant, comme par exemple le yoga ou la marche nordique. Bien qu’on recommande plusieurs séances par semaine, une séance s’avère généralement suffisant pour maintenir l’organisme actif.

Les accidents

En cas d’accidents, la perte d’autonomie est souvent brutale. C’est surtout ce qui se passe en cas de lésions nerveuses irréversibles.

Les maladies

Les maladies qui peuvent entrainer une dépendance sont multiples : arthrose, maladie de Parkinson ou autres maladies séniles. Dans tous les cas, la perte d’autonomie se manifeste généralement par la restriction des capacités physiques de l’individu.

Une composante socio-économique

Certaines situations empêchent le sujet de minimiser ou anticiper leurs pertes d’autonomie. L’exemple le plus proche est le manque de ressources financières pour aménager le domicile du sujet dès les premiers signes de la dépendance, ou même avant.

Quelles sont les conséquences et l’évolution d’une perte d’autonomie ?

Nous pouvons identifier les conséquences de la perte d’autonomie sur les signes présentés par les personnes en dépendance.

Problèmes de motricité

Les troubles de l’équilibre sont les symptômes les plus courants de la perte de motricité chez la plupart des sujets qui en souffrent. Ceci s’explique par la diminution de la force musculaire avec l’âge. La motricité se retrouve également réduite. À ce moment, le risque de chute est au maximum.

Mauvaise mémoire

Une dépendance peut aussi avoir des répercussions sur la mémoire. Les conséquences sont dangereuses comme l’oubli des médicaments ou même une double prise.

Mauvaise humeur

L’humeur de la personne peut s’altérer quand elle perd son autonomie. On aperçoit souvent plus d’agressivité et de l’entêtement. Le contraire est également possible avec une apathie (indifférence et insensibilité) et une fatigue constante.

Isolement

Quand une personne est consciente de sa perte d’autonomie, elle a tendance à s’isoler. L’isolement social est une grave conséquence, car il peut aboutir à la dépression. C’est l’évolution la plus à craindre.

Plusieurs situations peuvent encourager l’individu à cet isolement. Ce sont surtout :

  • l’incontinence urinaire ;
  • la diminution de l’ouïe ;
  • le deuil de son ancienne vie…

Il faut aussi souligner le fait que le fonctionnement de tous les systèmes du corps ralentit avec l’âge. Les impacts sur l’alimentation sont particulièrement notables. Il arrive que la personne âgée ne veuille plus s’alimenter. Et l’évolution de sa santé générale peut être catastrophique si le sujet est sous-alimenté.

Quelles solutions pour accompagner les personnes en situation de dépendance ?

Les équipements : utile pour aider les personnes en dépendance

Les aides matérielles sont la première solution en cas de perte d’autonomie. L’équipement utilisé varie en fonction du trouble présenté par la personne.

Par exemple, pour celles qui ont un problème d’équilibre, les cannes et les déambulateurs peuvent aider.

Pour faciliter le déplacement, la famille peut recourir à un ergothérapeute. C’est un spécialiste de l’adaptation de l’environnement face à un trouble. Le but est de prévenir les éventuels accidents et les chutes.

Dans ce cadre, différents changements sont proposés :

  • créer une chambre de plain-pied ;
  • aménager la salle de bain pour plus de sécurité : murs et sols antidérapants, éclairage optimal, circulation facile…

Il existe aussi des accessoires comme les tourne-robinets, les sièges de bain, des enfile-bas, des ouvre-conserves et d’autres ustensiles ergonomiques.

Les réaménagements peuvent se faire dans toutes les pièces de la maison. Un système de téléalarme peut aussi être judicieux pour avoir de l’aide rapidement. De plus, les institutions à cet effet sont très nombreuses.

Les aides à domicile

La famille proche peut faire appel à des aides à domicile au besoin. Le principal avantage de cette option est que la personne âgée peut rester le plus longtemps possible chez elle. Les dernières statistiques montrent que la majorité des Français ne souhaitent pas loger dans des maisons de retraite.

Les aides à domicile peuvent offrir divers services, allant des courses aux préparations des repas. Le personnel peut aussi aider la personne à manger, passer l’aspirateur, faire la toilette, etc.

La kinésithérapie

Il existe des « services de soins infirmiers à domicile » ou SSIAD qui permettent le maintien à domicile des aînés dépendants. Ces personnes sont souvent alitées ou confinées dans leur fauteuil. En absence d’exercices adaptés, il existe un haut risque de formation d’escarres. Pour éviter cette complication, on recommande l’aide d’un kinésithérapeute à domicile.

Si le parent âgé ne veut pas rester longtemps en institution, nous devons savoir qu’il existe des infrastructures à temps partiel. On parle d’accueil de jour. Les seniors peuvent y être emmenés pour faire de la kinésithérapie.

En cas de maladie sénile comme la maladie d’Alzheimer, il est possible de passer quelques jours par semaine dans des services spécialisés.

D’autres solutions communautaires existent pour ceux qui en ont besoin. Ce sont :

  • les foyers-logements ;
  • les résidences services sénior ;
  • les maisons de retraite médicalisées.

Ces dernières sont de véritable lieu de vie. Chaque résident a sa propre chambre. Des activités sont organisées pour leur bien-être et leur santé.

De plus, les maisons de retraite organisent des ateliers collectifs pour leurs résidents. Si certaines de ces activités visent à maintenir leur mémoire, d’autres entretiennent leur fonction musculaire avec de la gymnastique adaptée à leur âge.

Deuil : un aspect psychologique d’une perte d’autonomie

Chaque personne réagit différemment face à un deuil. Aussi incroyable que cela puisse paraître, une perte d’autonomie peut se présenter comme un deuil. C’est comme dire adieu à son ancienne vie.

Effectivement, accepter « cette perte » peut s’avérer difficile. Face à cela, nous pouvons distinguer deux personnalités.

Les personnalités plus résilientes

Pour les personnalités plus résilientes, il est plus facile de commencer un nouveau départ. Ils sont capables de surmonter la perte d’autonomie et la tristesse qui en découle. Ces personnes ont toujours été optimistes dans leur vie.

Les personnalités qui ont tendance à déprimer

Il y a ce qu’on appelle « le moi social » et « le moi égoïste ». Les sujets qui n’arrivent pas à réinvestir une nouvelle vie sont restés sur leur « moi égoïste ».

La dépression

Être confronté à une perte d’autonomie est toujours une source d’angoisse. Sans soutien approprié, les personnes dans cette situation peuvent sombrer dans la dépression.

Il s’agit d’une véritable détresse psychique. Les signes d’alerte sont :

  • l’agitation ;
  • l’amimie : le sujet semble avoir un visage qui souffre ;
  • les gestes lents et difficiles ;
  • la perte d’intérêt ou un sentiment d’ennui ;
  • le sentiment de lassitude permanente ;
  • la perte de son estime de soi ;
  • les troubles somatiques : insomnie, mauvaise digestion, perte d’appétit ;
  • l’envie de mourir…

Sources

Cet article vous-a-t-il été utile?

Indiquez votre appréciation de l'article

Note des lecteurs 2 / 5. Nombre de votes 1

Si vous avez bénéficié de cet article

Merci de le partager avec vos proches

Merci de votre retour

Comment pouvons-nous améliorer l'article ?

Retour en haut