Fracture de la hanche : prise en charge

fracture hanche4 fracture de la hanche

L’articulation de la hanche se compose de l’extrémité supérieure arrondie du fémur (tête du fémur) et de la cavité (acétabulum) qui reçoit cette tête. Ensemble, ces deux parties permettent à la hanche de bouger librement. Elles fournissent de la stabilité afin que la personne puisse se tenir debout et supporter son propre poids. Dans cet article, découvrez les mesures de prise en charge en cas de fracture de l’extrémité supérieure du fémur ou fracture de la hanche.

Définition

Le fémur est l’os long de la cuisse. Son extrémité supérieure est composée d’une tête en forme de boule. Cette dernière est reliée au trochanter par une zone étroite appelée col du fémur. Le trochanter (renflement) est un massif osseux faisant le lien entre le col fémoral et la partie longue du fémur. La tête du fémur s’articule avec l’os du bassin au niveau d’une articulation appelée articulation coxo-fémorale.

La fracture de la hanche est une cassure de l’os du fémur, plus précisément de l’extrémité supérieure du fémur. En d’autres termes, il correspond à l’ensemble des fractures pouvant toucher la partie supérieure du fémur (os de la cuisse). Elle peut survenir à trois endroits différents :

  • Au niveau du col du fémur, on parle alors de fracture cervicale;
  • Au niveau du trochanter, on parle alors de fracture inter-trochantérienne
  • Ou bien au niveau de la tête du fémur ou sous le gros renflement (trochanter), on parle alors de fracture sous-trochantérienne.

Les causes d’une fracture de la hanche

Chez les personnes de moins de 50 ans, la fracture de l’extrémité supérieure du fémur survient généralement  après un traumatisme violent (accident de la route, chute d’un lieu élevé, pratique d’un sport de contact…).

Chez une personne âgée, la fracture de la hanche résulte le plus souvent d’une chute banale dans 95% des cas. Elle touche très majoritairement les femmes.

L’ostéoporose constitue l’un des facteurs de risque majeurs d’une fracture de la hanche. Cette maladie occasionne la perte de la masse osseuse du col du fémur et sa fragilité.

L’abus d’alcool, l’usage prolongé de corticoïdes ou de psychotropes, le tabagisme, la maigreur (car la surcharge pondérale amortit la chute) et les troubles de la vision sont également des facteurs de risque importants. À cela, s’ajoutent aussi les pathologies survenant avec l’âge qui favorisent les chutes comme :

  • les troubles visuels et auditifs,
  • la faiblesse musculaire,
  • les problèmes d’équilibre
  • d’autres maladies qui portent atteinte à la mobilité (maladie de Parkinson, AVC…).

Quels sont les symptômes d’une fracture de la partie haute du fémur ?

Quel que soit son mode de survenue, les fractures de la hanche entraînent dans la plupart des cas des douleurs importantes et l’impossibilité de se relever ou de s’appuyer sur la jambe.

La personne perçoit éventuellement un craquement et ressent une douleur vive, localisée au niveau de la hanche, dans le pli de l’aine ou dans la fesse. Elle ne peut pas marcher, ni se tenir debout, ni bouger la jambe (impotence fonctionnelle). Tout appui sur la jambe concernée est impossible. La palpation et la mobilisation de la cuisse provoqueront de la douleur. Des fois, la douleur semble venir du genou plutôt que de la hanche. Cette sensation est due au fait que le genou et la hanche ont certaines voies nerveuses en commun. Cette douleur est appelée douleur irradiée.

La jambe affectée peut sembler plus courte (raccourcie) et mal positionnée (en rotation externe). En d’autres termes, le patient tournera son pied vers l’extérieur. C’est une attitude réflexe, afin d’éviter une posture douloureuse. La cuisse est déformée vers le haut.

Si une grosse quantité de sang fuit de la fracture, la personne peut ressentir des vertiges ou se sentir faible. La zone peut gonfler (œdématié), et une ecchymose violacée peut apparaître sur la peau. Ce cas est une urgence chirurgicale.

Comment se fait le diagnostic ?

Le diagnostic est souvent posé dès l’examen clinique. En général, les douleurs, l’impotence fonctionnelle et la déformation de la cuisse permettent au médecin d’établir un diagnostic. En plus, en cas de fracture de la hanche, la palpation et la mobilisation la cuisse provoquent de la douleur.

Le bilan radiologique initial comprend une radiographie de la hanche de face et de profil, une radiographie du membre inférieur en rotation interne de 10˚ ainsi qu’une radiographie du col du fémur en profil chirurgical. On y associe systématiquement une radiographie du bassin de face à la recherche d’une fracture du bassin associée.

La radiographie permettra de visualiser le trait de fracture du fémur. Elle permettra de déterminer le type de trait de fracture (transverse, oblique, en spirale, etc.), la localisation du trait de fracture (cervicale, inter-trochantérienne et sous-trochantérienne), l’angulation (en degrés) et le déplacement des fragments osseux (en millimètre).

Si les symptômes sont bien présents et que la radiographie ne révèle pas de trait de fracture au fémur, il faudra faire une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) afin d’affiner le diagnostic et d’écarter d’éventuels doutes (petites fractures ou fissures). La tomodensitométrie (TDM) est parfois utilisée, mais elle est moins précise pour détecter les petites fractures de la hanche.

Comment traiter une fracture à la hanche ?

En général, une fracture de la hanche requiert une intervention chirurgicale. Il s’agit d’une urgence chirurgicale. Idéalement, celle-ci doit être réalisée dans les 24 heures suivant le diagnostic pour éviter que l’état général du patient se dégrade. L’intervention peut, néanmoins, être différée dans certains cas. La nécessité d’arrêter un traitement contre-indiqué lors de la chirurgie comme certains anticoagulants oraux est un exemple.

Chez une personne jeune, le traitement a pour but de consolider la fracture et de préserver la vitalité de la tête fémorale. Tandis que chez une personne âgée, il a pour but de restaurer son autonomie le plus rapidement possible, afin d’éviter les complications liées à un alitement prolongé et à la dégradation de son état de santé.

Certaines fractures non déplacées peuvent cependant être prises en charge sans intervention chirurgicale, moyennant un alitement strict.

Il existe plusieurs types de techniques chirurgicales dont le choix dépendra de certains facteurs à l’instar du :

  • type de fracture ;
  • déplacement ;
  • l’âge du patient ;
  • l’état de santé général ;
  • l’importance de l’ostéoporose ;
  • l’activité du patient (profession, sport pratiqué, loisirs …).

La prothèse de hanche est surtout recommandée pour les patients âgés. Cette technique limite la durée de l’alitement et permet au patient de récupérer plus rapidement.

Les vis, broches, clous et plaques par contre, sont indiqués pour les patients jeunes. Ceci dans l’objectif de conserver la tête du fémur et d’éviter la pose d’une prothèse de hanche.

Les différents types d’interventions pour soigner une fracture des hanches

La prothèse de hanche

La prothèse de hanche consiste à remplacer la tête du fémur. Lorsque le toit de l’articulation de la hanche (cotyle) s’avère en mauvais état, le chirurgien peut être amené à lui substituer une cupule synthétique.

La prothèse permet de récupérer plus rapidement. Elle est indiquée notamment après 70 ans lorsqu’il s’avère essentiel de limiter la durée de l’alitement et donc l’apparition de complications.

L’intervention varie en fonction de l’état de la capsule : un ensemble de tissus en forme de manchon qui enserre l’articulation.

Avant de remplacer l’articulation de la hanche, les médecins retirent les morceaux d’os cassé.

Si une prothèse partielle de la hanche est nécessaire, les chirurgiens utilisent une prothèse conçue pour se loger dans la cavité de l’articulation de l’os pelvien. La prothèse est dotée d’une tige solide qui s’adapte au centre du fémur. Elle est destinée aux personnes âgées qui marchent très peu, et donc sollicitent très peu l’articulation de la hanche.

Une prothèse totale de hanche est parfois nécessaire surtout en cas de fracture du col du fémur qui peut perturber l’apport sanguin de la hanche. Elle permet de retrouver une meilleure fonction. Elle est de plus en plus fréquente chez les personnes plus âgées actives. Lors de la mise en place d’une prothèse totale de hanche, la tête fémorale et la surface de la cavité correspondante sont remplacées.

Pour en savoir plus sur la prothèse de hanche, consultez l’article suivant.

Les vis, les broches, les clous et les plaques

Les vis, les broches, les clous et les plaques sont préférés avant l’âge de 70 ans.

Les fractures du col du fémur peuvent être réparées en insérant des broches métalliques dans le col et dans la tête du fémur.

Les fractures intertrochantériennes peuvent être réparées en fixant une vis de compression coulissante et une plaque latérale en métal pour maintenir les fragments d’os dans leur position normale le temps de la guérison de la fracture. Il faut au moins 6 mois avant que les personnes se sentent aussi à l’aise et fortes qu’avant l’incident et qu’elles puissent marcher comme avant. 

Comment se passe la rééducation ?

Quel que soit le traitement choisi, une rééducation doit être rapidement mise en œuvre après l’intervention.

Dès le lendemain de l’opération, le patient est incité à faire quelques pas, en s’aidant de cannes ou de béquilles, sous l’étroite surveillance d’un kinésithérapeute. Il faut marcher, mais sans forcer.

Les complications possibles après l’intervention

Complications générales

Elles sont favorisées par l’hospitalisation et l’alitement prolongé.

  • Phlébite : un caillot sanguin se forme dans les veines de la jambe.
  • Embolie pulmonaire : le caillot peut passer par les veines et gagner les poumons.
  • Confusion mentale.
  • Aggravation d’une maladie déjà existante (aggravation d’un diabète, d’un problème cardiaque…).
  • Escarres (plaie de la peau liée à sa compression prolongée).

Complications orthopédiques

 

Plusieurs situations peuvent survenir.

  • Déplacement d’une fracture après ostéosynthèse, souvent lié à une ostéoporose.
  • Nécrose (destruction) de la tête fémorale. Elle est souvent consécutive à une fracture déplacée du col du fémur.
  • Infection osseuse ou articulaire.
  • Pseudarthrose c’est-à-dire la non-consolidation de la fracture.

Complications liées à la prothèse

La complication la plus courante d’une prothèse de la hanche est la luxation. La pièce fémorale sort de la cavité de la pièce cotyloïdienne. Cette situation survient en général peu de temps après l’intervention, suite à un mouvement accidentel.

Pour en savoir plus sur la luxation de hanche, consultez l’article suivant.

Références

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/fractures/fractures-de-la-hanche

https://www.sfmu.org/upload/70_formation/02_eformation/02_congres/Urgences/urgences2008/donnees/pdf/078_lestavel.pdf

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