Coccygectomie : chirurgie pour une douleur au coccyx

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

La coccygectomie est l’ablation chirurgicale de tout ou d’une partie du coccyx. C’est une option pour les douleurs persistantes qui ne se calment pas par un traitement non chirurgical ou une modification de l’activité. Alors que la chirurgie elle-même est une opération relativement simple, la récupération après l’opération peut être un processus long et inconfortable pour le patient. Dans cet article, vous trouverez tous les détails sur la coccygectomie, son indication, le déroulement de la procédure et les risques et les complications.

Qu’est-ce qu’une coccygectomie ?

Le coccyx désigne trois à cinq petits os de forme triangulaire qui se trouvent à l’extrémité de la colonne vertébrale juste au-dessus de l’anus.

Une coccygectomie est une intervention chirurgicale au cours de laquelle on enlève une partie ou la totalité du coccyx. On la pratique en cas de douleur dans la région du bassin à la suite d’une blessure.

Pour tout savoir sur les douleurs au coccyx et leur prise en charge, consultez l’article suivant.

Cette procédure est rare et entre souvent en dernier recours pour les patients qui ne répondent pas aux thérapies non chirurgicales.

L’intervention peut engendrer des douleurs postopératoires et nécessiter une très longue période de récupération (quelques mois à un an). C’est pour ces raisons que les chirurgiens craignent de recommander la procédure.

En tout cas, avec un chirurgien expérimenté et un patient dans de bonnes conditions générales, les résultats d’une coccygectomie sont souvent satisfaisants.

Indications de la coccygectomie

L’ablation du coccyx est le dernier recours pour soulager la douleur dans le bas du dos, en particulier le coccyx. Cette douleur peut provenir de diverses raisons pathologiques.

  • La croissance d’un type rare de tumeur appelée tératome sacro-coccygien que l’on détecte souvent chez les nouveau-nés.
  • Blessures traumatiques telles qu’une chute grave ou un accident de la route.
  • Une infection qui s’est produite ou s’est propagée au sacrum et au coccyx.
  • Douleur sur le bas du dos causé par le levage d’objets lourds, entre autres.

En première intention, il est souvent conseillé aux patients souffrant de douleurs lombaires impliquant le coccyx d’essayer des thérapies non chirurgicales avant d’envisager une coccygectomie. On peut par exemple citer la kinésithérapie (physiothérapie), les médicaments, les manipulations vertébrales et massages, le repos, des infiltrations, les compresses ou un changement de mode de vie. Préférez ces méthodes pendant plusieurs mois avant d’envisager la chirurgie.

 Si la douleur ne s’améliore pas malgré tout, il est alors possible d’envisager une intervention chirurgicale.

L’opération du coccyx est également indiquée si les douleurs dans le bassin persistent en raison de facteurs locaux ou de facteurs provenant d’autres parties du corps.

  • Blessure (fracture, fracture-luxation et accouchement).
  • Malformations congénitales.
  • Maladie dégénérative (dommages progressifs au coccyx dus au vieillissement ou à une maladie).
  • Psychosomatique (maladie causée ou aggravée par un facteur mental comme le stress).

La douleur au niveau des structures proches du coccyx peut être ressentie comme une «douleur référée » qui imite la coccygodynie. Elles peuvent être liées à :

  • une blessure lombo-sacrée (blessures dans la partie inférieure du dos) ;
  • des tumeurs dans l’os de la hanche ;
  • un canal lombaire étroit (rétrécissement anormal d’un passage par lequel passe la moelle épinière) ;
  • une hernie discale ou une rupture discale vertébrale ;
  • un disque dégénéré douloureux ;
  • une douleur sacro-iliaque
  • une douleur de l’articulation sacro-coccygienne (l’articulation entre le coccyx et le sacrum, c’est l’os triangulaire du bas du dos situé entre les deux os de la hanche).

Par contre, on peut éviter la coccygectomie dans certaines situations.

  • Absence de pathologie organique (coccygodynie dans laquelle il n’y a pas de processus pathologique observable et mesurable comme une inflammation ou des lésions tissulaires).
  • Amélioration significative avec un traitement conservateur tel que le repos, les analgésiques, les injections de stéroïdes, les coussins et la physiothérapie.
  • Infection dans les régions voisines.

Tant que le patient est en bon état et que le chirurgien est expérimenté dans ce type d’intervention, le taux de réussite peut atteindre 80 %. Cependant, enlever une partie ou la totalité du coccyx ne signifie pas que les douleurs vertébrales ou dorsales ne se reproduiront plus à l’avenir.

Comment fonctionne la procédure ?

Généralement, ce sont les chirurgiens orthopédistes ou rachidiens qui effectuent la coccygectomie. L’intervention se fait sous anesthésie générale.

L’ablation du coccyx est une procédure rapide qui s’effectue en moins d’une heure et en ambulatoire bien qu’elle soit mieux réalisée dans un hôpital.

À l’aide d’un scalpel, le chirurgien pratique une incision directement dans la peau au-dessus du coccyx. Il passe par le tissu sous-cutané et le périoste (le tissu conjonctif qui entoure l’os). Avec précision, le chirurgien commence à découper le coccyx d’arrière en avant, en s’assurant qu’aucun autre tissu n’est impliqué. Une fois l’intervention terminée, l’incision est suturée.

Que se passe-t-il alors lors d’une coccygectomie ? Voici les détails de chaque étape.

Avant la chirurgie

Avant la chirurgie, votre médecin peut :

  • commander des analyses de sang et de l’imagerie (rayons X, tomodensitométrie et imagerie par résonance magnétique) ;
  • vous renseigner sur les problèmes de santé chroniques ;
  • expliquer la procédure chirurgicale en détail y compris les complications possibles et répondre à vos doutes et préoccupations liées à la chirurgie ;
  • demander votre consentement écrit.

Pendant la chirurgie

  • L’anesthésiste attachera une ligne intraveineuse et administrera l’anesthésie.
  • Le chirurgien nettoiera la peau avec un antiseptique et fera une incision chirurgicale directement sur le coccyx.
  • Le coccyx est enlevé.
  • L’extrémité proéminente du sacrum (l’os auquel le coccyx s’attache) est lissée.
  • La plaie est fermée avec des points de suture solubles et recouverte d’un pansement.

Après la chirurgie

  • Vos signes vitaux seront surveillés et vous pourrez peut-être vous lever et marcher le même jour.
  • Vous pouvez sortir de l’hôpital dans les trois à cinq jours s’il n’y a pas de complications immédiates.
  • Les sutures sont retirées dans les deux semaines.

Le coccyx retiré peut être envoyé à un laboratoire pour une biopsie afin de vérifier la présence de cellules cancéreuses.

Complications et risques d’une coccygectomie

Après une coccygectomie, vous pouvez ressentir une diminution de la douleur et de l’inconfort en plusieurs mois. Vous pouvez être suivi pendant 12 à 36 mois pour évaluer les résultats cliniques et fonctionnels.

La douleur reste l’une des complications les plus courantes de l’ablation du coccyx. Elle peut commencer juste après la chirurgie et durer pendant un certain temps.

Dans certains cas, la douleur ne disparaît pas du tout et d’autres chirurgies ou traitements de suivi sont à prévoir. De plus, pendant que la plaie chirurgicale guérit encore et que la douleur persiste, le patient peut avoir des difficultés à marcher, à dormir et à s’asseoir.

La position assise peut être inconfortable pendant plusieurs semaines après l’opération. Vous pouvez utiliser un coussin rempli de gel ou vous pencher en avant en position assise pour réduire l’inconfort.

Vous trouverez peut-être confortable de dormir sur le côté avec un oreiller entre les genoux. Évitez de porter des pantalons serrés et de rester assis longtemps jusqu’à la guérison totale.

Suite à la coccygectomie, il peut y avoir des complications telles que :

  • une infection ;
  • une douleur ;
  • un gonflement ;
  • une blessure au rectum ;
  • une perte de contrôle des intestins ;
  • des dégâts nerveux…

Outre la douleur, une infection peut également survenir non seulement à cause du site chirurgical, mais de la possibilité que certains tissus faisant partie du rectum soient coupés ou touchés. Cela donne aux agents pathogènes plus d’espace pour entrer.

D’autres études ont également montré que les patients adultes peuvent développer une hernie, dans laquelle des parties du bassin sont renflées vers le bas et hors du plancher pelvien.

Sources

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