La sténose spinale cervicale est un syndrome clinique qui regroupe tous les signes et complications faisant évoquer un rétrécissement du canal cervical.
Ce canal, censé être un rempart protecteur de la moelle épinière et de ses racines nerveuses, son rétrécissement peut engendrer des lésions neurologiques graves et parfois irréversibles.
Si vous cherchez des informations pertinentes sur cette pathologie en général, et sur la façon dont elle se traite, vous êtes au bon endroit !
Anatomie du rachis cervical
Pour bien comprendre cette condition, voici un bref aperçu de l’anatomie normale du rachis cervical.
Le rachis cervical (colonne vertébrale cervicale) constitue le squelette du cou, la partie séparant la tête du tronc.
Ce squelette est fait de 7 os appelés vertèbres cervicales, dénommées de C1 à C7. Hormis les deux premières vertèbres C1 (Atlas) et C2 (Axis), le reste des vertèbres sont empilées les unes sur les autres via des disques intervertébraux.
L’ensemble de ces structures délimitent en leur centre un canal, appelé canal rachidien (canal cervical), qui abrite la moelle épinière. De part et d’autre de la moelle épinière, émergent des racines nerveuses (nerfs rachidiens), ces dernières quittent le canal rachidien via des trous appelés foramens.
Naturellement, le diamètre du canal cervical est assez adéquat pour laisser passer la moelle épinière et ses racines nerveuses. Cependant, diverses causes peuvent être à l’origine du rétrécissement de ce canal ainsi que de la compression de son contenu.
Qu’est-ce que la sténose spinale cervicale ?
La sténose spinale cervicale est une condition du rachis cervical qui se caractérise par une diminution du diamètre du canal cervical et une compression des structures qu’il protège (moelle épinière et racines nerveuses).
Le plus souvent, le diamètre est réduit au niveau de la partie osseuse des vertèbres ou au niveau des disques intervertébraux. Mais, parfois la réduction se développe au niveau de l’un des deux structures (soit au niveau de l’os soit au niveau du disque).
Les structures comprimées par ce rétrécissement peuvent être :
- La moelle épinière: dont les signes qui en résultent sont définis par ce que l’on appelle la myélopathie cervicarthrosique
- Les racines nerveuses ou racines cervicales: dont la compression engendre des troubles à types de névralgies cervico-brachiales.
Les causes de la sténose spinale cervicale
L’arthrose est la cause la plus fréquemment retrouvée chez les personnes souffrant d’une sténose spinale cervicale. Il s’agit d’une conséquence dégénérative à laquelle aboutit le processus de vieillissement du corps en général et en particulier, le rachis cervical.
Sur le plan physiopathologique, l’arthrose entraine indirectement le rétrécissement du canal cervical en provoquant la déshydratation des articulations postérieures et des disques intervertébraux.
A mesure que le temps passe, cette déshydratation va inéluctablement aboutir à la dégénérescence de ces structures qui se reconnait à des lésions caractéristiques appelées dans le jargon médical « ostéophytes » ou « os en becs de perroquet ».
Plusieurs autres étiologies peuvent s’ajouter à l’arthrose, comme :
- La sténose spinale cervicale constitutionnelle : ou congénitale, c’est le cas des personnes qui naissent avec un canal rachidien naturellement plus étroit que la moyenne
- Pincement discal pouvant être lié à une protrusion discale ou hernie discale (hernie cervicale)
- L’hypertrophie ou épaississement du ligament jaune
- Le kyste synovial cervical, d’origine congénitale ou acquise
- Le glissement vertébral : spondylolisthésis ou rétrolisthésis
- Les tumeurs cervicales
- Les traumatismes
- Etc.
Les symptômes de la sténose spinale cervicale
La sténose spinale cervicale peut être longtemps asymptomatique. Son évolution lente et silencieuse induit souvent un retard diagnostique.
Lorsque le rétrécissement du canal cervical devient symptomatique, il peut se manifester, entre autres, par les signes suivants :
- Cervicalgies ou douleurs cervicales
Lorsqu’elles sont chroniques, ces douleurs sont très évocatrices d’arthrose cervicale d’origine dégénérative. Elles sont généralement modérées au début, puis deviennent invalidantes, notamment lorsqu’elles sont associées à une discopathie.
- Névralgie cervico-brachiale
Comme mentionné dans la partie anatomie, la névralgie cervico-brachiale est la conséquence d’une compression des racines nerveuses émergeant de part et d’autre de la moelle épinière.
Ce syndrome radiculaire se manifeste par des douleurs caractéristiques. Chaque douleur possède un trajet bien défini orientant vers une racine bien définie.
- Troubles sensitifs ou moteurs
Le malade peut développer des déficits sensitifs ou moteurs plus ou moins graves. La mise en évidence précoce de ces troubles prévient le passage à une paralysie partielle ou totale pouvant rester comme séquelles définitives.
- Paresthésies et dysesthésies
Les paresthésies se font sentir comme une décharge électrique le long des membres supérieurs, des picotements ou encore des fourmillements. Les dysesthésies, quant à elles, se caractérisent par une altération de la sensibilité de tout ou partie du membre supérieur.
- La myélopathie cervico-arthrosique
La myélopathie correspond à une atteinte des racines nerveuses responsables de l’innervation des membres inférieurs. Cliniquement, le malade peut se plaindre d’une simple difficulté à la marche ou d’une légère perte d’équilibre, comme il peut voir apparaitre une paralysie ou des troubles sphinctériens.
La démarche diagnostique de la sténose spinale cervicale
L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) est devenue, aujourd’hui, un examen systématique dans le cadre de la prise en charge des maladies affectant le rachis cervical.
Son intérêt repose sur sa capacité à permettre une bonne évaluation de la compression de la moelle épinière et de ces racines nerveuses. Cependant, elle doit compléter, au préalable, la réalisation d’un bilan radiologique complet comprenant : la radiographie standard et le scanner (TDM) cervical.
La radiographie cervicale est surtout utilisée pour mettre en évidence les différentes lésions caractérisant une arthrose cervicale (ostéophytes ou os en bec de perroquet).
En pratique, on réalise des incidences statiques (face, profil et trois quarts) et des incidences dynamiques aux mouvements de flexion et d’extension du cou.
Evidemment, la priorité des examens complémentaires varie d’une équipe à une autre, mais la plupart du temps, une fois la sténose spinale évoquée, le scanner cervical est toujours l’examen à réaliser en première intention.
Traitement de la sténose spinale cervicale
Malgré le retard diagnostic fréquent, il existe, aujourd’hui, plusieurs approches thérapeutiques pour venir à bout de la sténose spinale cervicale.
Traitement médical
Il s’agit d’un traitement conservateur, utilisé initialement dans la prise en charge des crises douloureuses liées au rétrécissement cervical.
Il associe les options thérapeutiques suivantes :
Les médicaments
Les molécules les plus fréquemment utilisées sont les antalgiques (paracétamol, aspirine), anti-inflammatoires (AINS), corticoïdes, myorelaxants, etc.
Le repos
Même si les médicaments devraient couvrir suffisamment les douleurs, le repos est idéalement préconisé pour accélérer votre guérison.
Attention, on n’entend pas par repos, un alitement prolongé, car celui-ci peut s’avérer plus dangereux que la maladie elle-même.
Le port de minerve (collier cervical)
Ce traitement orthopédique ne peut que vous apporter du bien. Il est généralement indiqué en cas de traumatisme, ou chez les malades pratiquant des activités qui impliquent un travail physique important.
La kinésithérapie
Grace à ses diverses techniques manuelles et exercices thérapeutiques, la kinésithérapie contribue considérablement au soulagement des douleurs ainsi qu’au renforcement de la musculature du cou.
En revanche, le recours à la kiné seule ne suffit guerre à guérir d’une telle condition.
Traitement chirurgical
En règle générale, les chirurgiens sont sollicités lorsque le recours à toutes les approches thérapeutiques précédentes s’est avéré un échec, ou en cas d’urgence correspondant à des situations où le pronostic vital ou fonctionnel est compromis.
Sur le plan technique, l’intervention chirurgicale a pour but principal d’élargir le canal cervical et ainsi libérer la moelle épinière. Pour ce faire, les chirurgiens procèdent à tes techniques chirurgicales spécifiques comme :
- La laminectomie ou libération chirurgicale de la moelle épinière
- L’arthrodèse cervicale antérieure
Certes, la chirurgie est l’option qui permet de corriger à coup sure le problème du rétrécissement spinal. Cependant, la récupération reste relative notamment en cas d’évolution prolongée des déficits neurologiques.
Le facteur temps joue donc un rôle très important dans la prise en charge et le pronostic de la sténose spinale cervicale. Plus la prise en charge est précoce, meilleur sera le pronostic.
Je m’appelle Sidali. Je suis médecin généraliste et rédacteur web. Etant professionnel de santé, ma mission est de contribuer au soulagement des maux de mes patients. Etant aussi passionné de rédaction, j’ai le plaisir de partager mes solides connaissances médicales avec le plus grand nombre de lecteurs, et ce, en rédigeant des articles vulgarisés et très agréables à lire.