Le cou qui craque est une condition se rencontrant chez de nombreuses personnes et peut parfois donner l’impression d’être atteint d’une sérieuse pathologie au niveau cervical.
Alors, le craquement au cou représente-t-il réellement un danger ? Réponse dans cet article.
Anatomie cervicale
La région cervicale ou le cou est une partie anatomique très complexe du corps humain, située entre la tête et le thorax, il s’agit d’une région traversée par de nombreuses structures anatomiques.
C’est à son niveau que ce trouve la portion cervicale de la colonne vertébrale que l’on nomme rachis cervical. Il est formé de sept vertèbres (nommées de C1 à C7) s’empilant les unes sur les autres à l’aide de différentes articulations, ligaments et tendons et entre lesquelles se trouvent des disques intervertébraux.
Chaque vertèbre cervicale est formée de quatre facettes articulaires siégeant dans sa partie postérieure, deux d’entre elles lui permettent une articulation avec la vertèbre supérieure tandis que les deux autres s’articulent à l’inférieure.
Ces différentes articulations sont recouvertes d’un cartilage lisse et lubrifié dont le rôle est de permettre un bon glissement entre les vertèbres au cours des mouvements. Elles sont également entourées d’une enveloppe nommée capsule synovial au sein de laquelle baigne un liquide du même nom.
Le cou est également formé par de multiples muscles permettant essentiellement sa mobilité, il s’agit entre autres du muscle sterno-cléido-mastoïdien et du trapèze qui sont superficiels, des muscles supra et infra-hyoïdiens qui sont intermédiaires et des muscles para-vertébraux qui sont profonds.
Enfin, la région cervicale est traversée par de nombreux vaisseaux (sanguins et lymphatiques) et nerfs comme les carotides, les jugulaires ou du nerf phrénique.
Cou qui craque : D’où viennent les craquements ?
Aujourd’hui, la cause exacte des craquements ressentis au niveau du cou n’est pas tout à fait comprise. Il existe néanmoins des hypothèses qui tentent d’expliquer ces phénomènes.
- Une histoire de bulles qui se forment ou qui explosent
Comme expliqué précédemment dans la partie « anatomie », le rachis cervical est formé de nombreuses articulations au sein desquelles se trouve une substance visqueuse nommée synovie ou liquide synovial dont le rôle est de lubrifier les articulations.
Sous l’effet de multiples facteurs tels que la chaleur ou un étirement trop important de l’articulation, il se produit au sein de ce liquide un phénomène nommé « cavitation » qui se définit par la formation de poches ou de bulles d’air au sein d’un milieu liquide et c’est la formation ou l’explosion de ces fameuses bulles qui serait à l’origine d’un craquement au niveau du cou.
- Un accrochage au niveau des ligaments et des tendons
Le cou est formé de multiples éléments anatomiques faisant de cette partie de l’organisme une structure assez complexe. Il arrive sous l’effet de tensions ou de contractions que les tendons et les ligaments accrochent entre eux ce qui entrainerait ces fameux craquements.
- Les vertèbres qui bougent
L’une des principales fonctions des articulations réside dans le fait d’assurer une mobilité au sein de la région où elles se situent et dans la région cervicale. En l’occurrence, il se trouve que la mobilité est particulièrement accrue.
En effet, le rachis cervical est la partie de la colonne vertébrale la plus mobile. Apparemment, ça serait le repositionnement de ces vertèbres et la friction se produisant entre elles qui engendrerait un craquement au niveau du cou.
- De l’arthrose qui fait craquer le cou
Au fil des années, le cartilage recouvrant les articulations tend à diminuer en raison de l’arthrose et autres phénomènes dégénératifs, or ce dernier possède un important rôle dans la protection des articulations lors des mouvements.
Lorsque les surfaces articulaires bougent entre elles avec moins de cartilage, des craquements peuvent se faire sentir.
- Attention aux mouvements brusques et aux mauvaises postures
Au cours des mouvements de tête trop rapides, des petits accidents dus à une diminution de la souplesse musculaire ou articulaire ou à des articulations trop mobiles et donc instables peuvent se produire. Ajoutez à cela une mauvaise posture et le cou craque !
Qui peut me craquer le cou ?
Se craquer le cou seul peut sembler tentant et sans le moindre risque, or c’est tout le contraire ! Ce craquement doit être le résultat de mobilisations utilisant une technique bien précise et délicate et devant être réalisées par une personne habilitée et entrainée à le faire. A l’image :
- D’un chiropraticien ou chiropracteur : véritables spécialistes des manipulations ciblant la colonne vertébrale, les chiropracteurs agissent sur le rachis en exerçant des manipulations visant à réajuster et corriger les différents troubles pouvant le toucher.
- D’un ostéopathe : grâce à des massages et autres manipulations manuelles, l’ostéopathe agit sur les muscles, tendons, ligaments et articulations afin de libérer des tensions et soulager les douleurs.
- D’un kinésithérapeute (physiothérapeute) : que cela soit à l’aide de mobilisations passives ou actives, de massages ou bien de techniques utilisant des moyens physiques, le kiné aide à mobiliser les articulations de manière douce tout en soulageant les contractures et douleurs pouvant y siéger.
Risques lorsque l’on craque son cou
Lorsque le cou craque de manière spontanée et occasionnelle sans provoquer de douleurs ni d’autres signes tels que des engourdissements, des paresthésies ou des modifications de la couleur de la peau, il ne semble pas utile de s’en inquiéter.
En revanche, lorsque le cou craque trop souvent du même côté, qu’il est à l’origine de douleurs, de sensations de fourmillements, de décharges électriques, de baisse de la force musculaire ou autre phénomène, il est fondamental de consulter un médecin afin de réaliser un examen complet et de s’assurer qu’il n’existe pas de pathologie sous-jacente.
Concrètement, aucune étude n’a pu prouver à ce jour que le fait de craquer son cou pouvait être néfaste. Cependant, de rares cas d’accidents vasculaires cérébraux dus à la rupture d’une artère suite à un craquement de la région cervicale ont été rapportés dans le monde.
Il vaut donc mieux s’abstenir de réaliser une telle pratique de manière excessive, qui plus est lorsqu’on y est pas formés.
Enfin, craquer son cou trop souvent, trop brusquement ou de façon inappropriée peut exposer au risque d’atteintes neurologiques (pincement d’un nerf) ou musculaires pouvant se manifester par de très fortes douleurs.
Avis
Bien que, selon les études, le fait de se craquer le cou ne semble pas constituer un véritable danger en soi, il reste judicieux d’éviter ce type de pratiques de manière excessive. En effet, en tenant compte de la sensibilité des éléments vasculo-nerveux constituant le cou, il vaudrait mieux s’abstenir d’engendrer le moindre désagrément.
Par contre, si le fait de craquer son cou procure un soulagement significatif, cette pratique peut être réalisée de façon sporadique et contrôlée. Il est fortement recommandé de consulter un professionnel pour une prise en charge adaptée.
Si des douleurs ou un inconfort se fait sentir au niveau de la région cervicale, consulter un médecin reste l’option la plus judicieuse. Ce dernier évaluera la situation et mettra au point la prise en charge la plus adéquate et la moins risquée possible bien évidemment.
https://www.lombafit.com/douleur-cervicale-que-faire/
Références
Coup du lapin : définition et prise en charge
Massage des cervicales : Danger ? (Peut-on se masser ?)
https://chirojean-talon.com/craquement-du-cou/
Je m’appelle Sidali. Je suis médecin généraliste et rédacteur web. Etant professionnel de santé, ma mission est de contribuer au soulagement des maux de mes patients. Etant aussi passionné de rédaction, j’ai le plaisir de partager mes solides connaissances médicales avec le plus grand nombre de lecteurs, et ce, en rédigeant des articles vulgarisés et très agréables à lire.