Syndrome myofascial : Cause de vos douleurs ? (6 traitements)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Le syndrome myofascial réfère souvent à une condition chronique, et provoque généralement des douleurs référées. Plus spécifiquement, une pression exercée sur un points sensibles au niveau musculaire provoque un inconfort local et à distance du point douloureux.

Ce syndrome survient généralement après une blessure ou affection de type musculaire (traumatique ou répétitive). Il est également relié au stress. Parfois, les douleurs apparaissent sans causes particulières.

Plusieurs types de traitement peuvent aider à traiter les symptômes. Après avoir expliqué le syndrome myofascial en détail (symptômes, causes, diagnostic), nous discuterons des options thérapeutiques permettant de vous soulager.

Définition et anatomie

Le syndrome myofasciale est un état douloureux qui affecte les muscles et les fascias. « Myo » vient de muscle et « fascial » désigne les fascias.

Qu’est-ce qu’un fascia ? Il s’agit d’un type de tissu conjonctif fin qui entoure les muscle. Il peut s’agir de fibres musculaires, de muscles individuels ou d’un groupe de muscles.

Le rôle des fascias est de maintenir les muscles ensemble, permettant ainsi la contraction et l’étirement des fibres qui les composent. De par sa surface lisse, le fascia permet également un glissement optimal des fibres sans friction, évitant de possibles déchirures.

La douleur myofasciale est un syndrome courant. Il se manifeste par une douleur et une sensibilité des muscles d’une certaine région du corps. La douleur est expliquée par la présence de « points gâchettes » au niveau musculaire. Avant d’entrer dans les détails, il faut souligner que ce syndrome ne fait pas l’unanimité d’un point de vue scientifique, et que d’autres études sont requises pour mieux comprendre son origine et ses manifestations.

Selon la théorie, un point gâchette est une contraction localisée et bloquée au sein d’un muscle. Un bande tendu assimilée à un noeud se fait souvent sentir sous les doigts à la palpation. Ce mini-spasme musculaire réduit le flux sanguin, entraînant une diminution de la circulation et de l’oxygénation des tissus localement. Des déchets métaboliques se forment donc au niveau du point gâchette, et il en résulte un message nerveux acheminé au cerveau qui génère un signal de douleur.

Cette douleur apparaît localement, mais peut également se manifester à distance du point douloureux. On la qualifie de douleur référée, et tous les muscles ont tendance à référer la douleur selon une distribution précise (par exemple, un point gâchette au niveau des muscles fessiers peut causer des irradiations de douleur derrière la cuisse jusqu’au mollet).

Peu importe la localisation, il s’ensuit généralement un cercle vicieux où le muscle lésé n’est pas utilisé de façon optimale. Une contracture se développe, de même qu’une possible perte de force et atrophie à long terme. L’articulation connexe se raidit, et une perte de mouvement peut se faire alors sentir. Les autres muscles, quant à eux, doivent travailler davantage afin de compenser pour la perte de fonction du muscle lésé.

Les points gâchettes peuvent se développer dans n’importe quel muscle, et même au sein de plusieurs muscles en même temps. Attention, il ne faut pas penser que tous les points gâchettes sont problématiques. Ceux-ci sont présents dans plusieurs région du corps, et leur présence ne se traduit pas systématiquement en phénomène douloureux. Ce qui nous intéresse ici, ce sont les points gâchettes qu’on dit «actifs», c’est-à-dire qui reproduisent les symptômes du patient.

Symptômes

Les signes et symptômes du syndrome myofasciale varient en fonction des individus, mais on dénote les caractéristiques suivantes dans plusieurs cas :

  • Une douleur profonde et sourde au niveau d’un muscle
  • Une sensation de nœud au niveau du muscle
  • Une douleur au mouvement impliquant la contraction du muscle affecté
  • Une sensation de raideur
  • Une perte d’amplitude articulaire
  • Une cervicalgie ou lombalgie
  • Des céphalées
  • Une faiblesse musculaire
  • Une fatigue générale

Tel que mentionné, n’importe quel muscle peut être le site d’un point gâchette. Parmi les muscles les plus susceptibles de provoquer un syndrome myofascial, on compte :

  • le sternocléidomastoïdien
  • le trapèze
  • l’élévateur de la scapula
  • le sous-épineux
  • les rhomboïdes
  • le pectoral
  • les carrés des lombes
  • les fessiers (petit, moyen grand)
  • le psoas
  • le tenseur du fascia lata

Causes

Le syndrome myofascial est beaucoup plus fréquent qu’on puisse imaginer. Certains experts estiment que près de 85% des individus en souffriront à un moment donné. Il survient généralement après :

  • un traumatisme impliquant un muscle
  • une surutilisation (comme lors de mouvements répétés)
  • un épisode de stress ou d’anxiété significatif
  • une manque de sommeil ou une position inconfortable
  • un travail sédentaire
  • un manque d’activité physique
  • certains pathologies associées (comme la fibromyalgie, le diabète, l’hypothyroïdie, etc.)
  • une carence en vitamine (comme la vitamine D ou le folate)

Souvent, les douleurs de types myofasciales peuvent être confondues avec des migraines ou céphalées, des sciatiques ou cruralgies, ou même la fibromyalgie. On pense donc qu’il s’agit d’un syndrome sous-diagnostiqué.

Il faut noter que le syndrome myofascial ne provient pas d’une atteinte inflammatoire. Il n’est donc pas considéré comme une maladie auto-immune (tel que le lupus, la sclérose en plaque, la spondylarthrite ankylosante, etc.)

Diagnostic

Nous avons mentionné que le syndrome myofascial était sous-diagnostiqué. Ceci vient du fait qu’il n’existe aucun examen d’imagerie, bilan sanguin, biopsie ou autre permettant de poser un diagnostic précis.

Si on ajoute à ça le fait que cette affection ne laisse pas de marque visible (comme une rougeur, un gonflement ou une chaleur), on comprend pourquoi les études scientifiques ont de la difficulté à cerner le syndrome myofascial.

Le plus souvent, un médecin ou professionnel de santé fera un examen clinique afin de corroborer le diagnostic. Ce dernier se basera sur votre historique médical, la présentation de vos symptômes, et la réponse à certains tests cliniques (amplitude articulaire, contraction musculaire, reproduction des symptômes à la palpation, etc.).

Traitement et guérison

Voici les options de traitement qui existent actuellement pour soulager un syndrome myofascial :

Médication

Comme le syndrome myofascial provient rarement d’une inflammation, il n’est pas rare que les patients affirment ne pas sentir de progrès après avoir consommé des anti-inflammatoires.

Pour cette affection, les patients répondent généralement mieux aux décontractants musculaires et aux anti-douleurs. Si la cause est partiellement psychologique, des anti-dépresseurs pourraient également aider.

Si le sommeil est grandement affecté par le syndrome myofascial, des calmants pourraient être prescrits avant le sommeil.

Votre médecin vous prescrira les médicaments adaptés à votre condition, en prenant en considération votre historique médicale et vos symptômes.

Kinésithérapie (physiothérapie)

Le kinésithérapeute (physiothérapeute) pourra vous aider à soulager vos symptômes, en plus de vous aider à reprendre vos activités quotidiennes. Parmi les outils faisant partie de son arsenal thérapeutique, il pourra utiliser :

  • Diverses techniques reliées à la thermothérapie
  • Électrothérapie (TENS et autre)
  • Techniques manuelles
  • Exercices thérapeutiques (étirements, contractions progressives et contrôlées, etc.)
  • Ventouse (cupping therapy)
  • Aiguilles sous le derme (une alternative moderne à l’acupuncture)

Balle de tennis

Les points gâchettes peuvent être traités par un outil aussi simple qu’une balle de tennis. Tel qu’expliqué précédemment, ces points douloureux sont en quelque sorte des mini-contractures dans la région d’un muscle qui peuvent provoquer des irradiations de douleur lorsqu’on applique une pression.

L’idée avec la balle de tennis, c’est d’appliquer une pression spécifique et maintenue sur les points sensibles pour provoquer un relâchement à ce niveau. Par exemple, les points de tensions causant des lombalgies se retrouvent généralement autour de la région lombaire et du bassin.

En gros, il suffit de positionner la balle sur l’endroit douloureux et d’appliquer une pression en utilisant le mur ou le sol. La sensation doit être forte mais tolérable. Si vous grimacez de douleur, vous devriez définitivement réduire la pression.

Ostéopathie myofasciale

L’ostéopathie utilise des techniques manuelles visant la correction des dysfonctionnements du corps humain. La prise en charge multi-systémique et hollistique, bien que limitée d’un point de vue scientifique, apporte généralement beaucoup de soulagement aux patients.

Dans le cas du syndrome myofascial, l’ostéopathe pourra appliquer des techniques de relâchement myofascial et autres techniques de massage pour réduire les tensions musculaires, retrouver des mouvements fluides et diminuer la douleur.

Infiltration à points gâchettes

L’infiltration est une option thérapeutique parfois utilisée par les médecins. D’une part, elle peut être à visée diagnostique. Ceci implique que le médecin va injecter de la cortisone (ou autre solution) au niveau du site de douleur pour déterminer si les symptômes s’améliorent post-infiltration.

Si c’est le cas, on déduira que le point gâchette était la cause des symptômes, et d’autres infiltrations subséquentes pourraient être envisagées en fonction de l’évolution. Il faut toutefois noter que les recherches démontrent des résultats inconsistants et souvent temporaires des infiltrations à point gâchette.

Psychologie

Tel que mentionné, le stress et l’anxiété représentent des causes potentielles de syndrome myofascial. Si les symptômes varient énormément en fonction votre état émotionnel, il serait pertinent de faire appel à un professionnel de la santé mentale (comme un psy) pour vous aider.

Prévention

Bien qu’il n’existe pas de preuves scientifiques formelles à ce sujet, plusieurs conseils préventifs permettraient potentiellement de réduire l’incidence et les chances d’aggraver un syndrome myofascial :

  • Maintenez une bonne hygiène de sommeil.
  • Contrôler votre stress (par exemple en pratiquant des exercices de respiration ou de méditation).
  • Faites de l’exercice aussi régulièrement que possible
  • Échauffez-vous avant l’exercice
  • Éviter la surcharge musculaire (port de charges lourdes, mouvements répétitifs, etc.)

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