Thérapie craniosacrale : Utile pour vous soulager ?

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

La thérapie craniosacrale, développée dans les années 1970 par John Upledger, un docteur en ostéopathie, est une thérapie alternative où le praticien exerce des pressions légères visant à traiter plusieurs conditions médicales.

Loin de faire l’unanimité d’un point de vue scientifique, cette forme de thérapie demeure utilisée à travers le monde par certains ostéopathes, massothérapeutes, myothérapeutes ou autre.

Dans cet article, nous faisons le point sur la thérapie craniosacrale en exposant ses bénéfices, indications, lacunes scientifiques, et en expliquant le déroulement d’une séance type.

Définition

Également appelée thérapie crânio-sacrée, la thérapie craniosacrale est une forme de traitement alternative non invasive visant le soulagement de la douleur et des tensions physiques et émotionnelles.

En utilisant des pressions manuelles excessivement douces au niveau de la tête, du sacrum et de la colonne vertébrale, le praticien cherche à normaliser le flux du liquide cérébro-spinal (également appelé liquide céphalo-rachidien) au niveau du système nerveux central. Cela est sensé éliminer les « blocages » et améliorer la capacité du corps à guérir.

Également, comme le crâne est composé de 22 os, la mobilisation subtile de ces os grâce à la thérapie craniosacrale permettrait de libérer certaines restrictions, et améliorer le fonctionnement du système neveux.

Preuves scientifiques

Certes, il existe plusieurs instances où des patients ayant testé la thérapie craniosacrale ont observé des résultats positifs sur leurs douleurs, leur tension musculaire ou leur stress.

Par contre, les recherches scientifiques démontrant une efficacité clinique de cette forme de traitement sont limitées à l’heure actuelle. Plusieurs études sur le sujet sont mal conduites, ou simplement biaisées. Il est donc difficile d’affirmer que cette approche a fait ses preuves d’un point de vue scientifique, et d’autres études sont nécessaires avant de confirmer son efficacité.

De même, les préceptes sur lesquels se basent la thérapie craniosacrale ne sont basés sur aucun fondement scientifique. En effet, des études ont montré qu’il était impossible de trouver le « pouls » ou « rythme » craniosacral, de palper précisément les os du crâne, de détecter les mouvements des os du crâne, ou encore de corriger le flux cérébro-spinal (des concepts théoriques fondamentaux faisant partie de cette approche).

Justement, un des objectifs thérapeutiques principaux de la thérapie craniosacral est de réguler le flux cérébro-spinal. Par contre, des études ont montré que le liquide cérébro-spinal (LCS) ne pouvait être modifié par des manipulations au niveau du crâne, surtout lorsqu’on considère les pressions minimes exercées par les thérapeutes.

C’est davantage par des exercices de respiration (plus précisément, des mouvements respiratoires du tronc) qu’on pourrait stimuler la circulation du LCS.

Par ailleurs, la thérapie craniosacrale n’est pas standardisée auprès de ses praticiens. Ceci veut dire que différents patients obtiendront des résultats très variables en fonction du thérapeute. Ceci vient notamment du fait que la pratique n’est pas régulée, et que la formation est très hétérogène.

Parmi les études qui sont en faveur de la thérapie craniosacrale, on a pu observer les résultats suivants :

  • Réduction de la douleur à moyen terme chez les gens atteints de fibromyalgie (Source)
  • Réduction du stress et amélioration de la qualité de vie chez les gens atteints de fibromyalgie (Source)
  • Potentiels bénéfices chez les gens atteints d’asthme (Source)
  • Amélioration de la qualité de vie et de la fonction urinaire chez les gens atteints de sclérose en plaque (Source)

Indications et contre-indications

Comme elle utilise une approche douce, cette forme de thérapie peut être utilisée chez presque n’importe qui. Plus spécifiquement, les thérapeutes utilisant cette méthode sont souvent sollicités dans le traitement des affections suivantes :

  • plusieurs formes de douleur chronique (lombalgie et cervicalgie)
  • la fibromyalgie
  • plusieurs troubles musculo-squelettiques
  • les maux de tête migraineux
  • les névralgies
  • les sinusites
  • l’asthme
  • certaines conditions neurologiques et dégénérative
  • la fatigue chronique
  • les douleurs à la mâchoire 
  • plusieurs troubles émotionnels (dépression, stress, anxiété, etc.)

Par contre, il est possible que des pressions au niveau du crâne – aussi légères soient-elles – puissent être potentiellement dommageables pour le patient. Ceci s’avère le cas dans les situations suivantes :

  • Commotion cérébrale récente
  • Défauts structurels du cerveau
  • Oedème cérébral
  • Anévrisme
  • Caillots sanguins
  • Epistaxis (saignements du nez)
  • Bébé de moins de 2 ans
  • Etc.

Déroulement d’une séance

Une séance de thérapie craniosacrale est assez similaire à une séance de massage, sauf que le patient garde généralement ses vêtements.

La consultation initiale permet au thérapeute de connaître votre condition médicale, vos symptômes, votre historique de blessures, etc. Il examinera ensuite les zones problématiques et débutera ensuite le traitement, le plus souvent dans un environnement calme (muscle douce et lumière tamisée) visant à promouvoir la relaxation.

Essentiellement, la thérapie craniosacrale utilise des techniques de pression douce pour corriger des potentielles perturbations et restrictions du système myofascial. Un environnement de détente est maintenu tout au long de la séance.

Empiriquement, les patients disent ressentir des sensations uniques comme celles-ci :

  • pulsations au niveau de la tête
  • sensation de picotements dans le corps
  • sensation de chaud ou froid
  • relaxation et sensation de bien-être
  • somnolence
  • surcharge émotionnelle

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