Entorse lombaire : Temps de guérison (Durée et pronostic)

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L’entorse lombaire est une affection qu’on rencontre fréquemment chez les sportifs et la population active. Cliniquement, elle se manifeste généralement par des lombalgies d’apparition récente et brutale auxquelles peuvent s’ajouter des raideurs, des tensions et des spasmes au niveau des muscles de la région lombaire. Un examen clinique minutieux est nécessaire afin de rechercher une éventuelle atteinte nerveuse associée (hernie discale, névralgie sciatique…).

Le traitement de l’entorse lombaire bénigne repose principalement sur la lutte contre les douleurs et les contractures musculaires, la prise en charge psychologique et la rééducation. Quant à l’entorse lombaire grave (rupture complète d’occurence rare), son traitement est essentiellement chirurgical.

Votre médecin vous a diagnostiqué une entorse lombaire et vous avez omis de lui demander combien de temps elle va prendre pour guérir ? Si c’est le cas, ou si vous êtes simplement curieux, vous trouverez la réponse à votre question dans le présent article !

Qu’est-ce que l’entorse lombaire ?

Notre colonne vertébrale est composée de 33 vertèbres empilées les unes sur les autres et séparées par des disques intervertébraux.

Pour assurer la stabilité du rachis, de nombreux ligaments relient entre ces vertèbres, notamment les ligaments longitudinaux antérieur et postérieur, les ligaments intertransversaires, le ligament interépineux et le ligament jaune.

Il existe également des ligaments qui relient entre les deux dernières vertèbres lombaires (L4 et L6) et les os du bassin, les ligaments ilio-lombaires (les plus fréquemment touchés par les entorses lombaires).

Lors d’un faux mouvement, l’un de ces ligaments s’étire excessivement (élongation) ou se rompt partiellement ou complètement. C’est ce qu’on appelle une entorse.

Une entorse lombaire est donc un surétirement, une rupture partielle ou totale d’un ligament situé au niveau du bas du dos. Elle peut également concerner d’autres tissus mous tels que les muscles ou les tendons.

L’entorse lombaire se manifeste principalement par des douleurs lombaires d’apparition brutale (à l’occasion d’un faux geste) qui s’aggravent lors des mouvements du rachis et qui s’accompagnent le plus souvent de raideurs, de tensions ou de contractures musculaires douloureuses.

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Pour plus de détails sur l’entorse lombaire, ses symptômes, ses causes et sa prise en charge, consultez l’article suivant.

Entorse lombaire : quels sont les facteurs qui influencent sa guérison ?

Avant de passer aux différents facteurs qui influencent la guérison d’une entorse lombaire, il est important de comprendre ce qui se produit au niveau de la région pathologique (lésion ligamentaire).

Quelles sont les étapes de guérison d’une entorse lombaire ?

Il faut savoir qu’une lésion ligamentaire, comme celle observée lors d’une entorse lombaire, guérit de manière spontanée en suivant les trois étapes suivantes :

  1. Phase inflammatoire :

Elle s’installe dès les premières minutes du traumatisme lombaire et dure quelques jours. Cette phase est caractérisée par des micro-saignements dus à la rupture de quelques capillaires sanguins au niveau du site lésionnel, une vasodilatation (augmentation du calibre des vaisseaux sanguins sains) et un arrivage de nombreuses cellules et molécules inflammatoires (macrophages, cytokines, chimiokines…). Il se forme alors un œdème (gonflement) et des douleurs parfois très intenses apparaissent.

Remarque : la phase inflammatoire ne concerne pas uniquement la première blessure, elle revient à chaque fois que le ligament se blesse à nouveau (rechute ou « re-blessure » d’une même lésion). C’est pour cela qu’il ne faut pas se considérer « guéri » sous prétexte d’une disparition des douleurs.

Il est également important de rappeler que l’inflammation n’est pas toujours une mauvaise chose. En effet, la réaction inflammatoire est un phénomène physiologique, parfaitement normal, qui sert à réparer les lésions tissulaires et à lutter contre différentes infections.

L’inflammation devient problématique lorsqu’elle est trop intense ou qu’elle persiste trop longtemps. Il est alors nécessaire de recourir à diverses méthodes pour la réduire ou limiter son intensité telles que la prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l’application de glace, les injections locales de corticoïdes (infiltrations)…

  1. Phase de réparation :

Lors de cette phase, des cellules fibreuses (fibroblastes) sont attirées au niveau du site lésionnel et stimulées pour produire des fibres de collagène en grande quantité afin de réparer le ligament blessé.

Au terme de cette phase, qui dure généralement entre 4 et 21 jours, il y aura suffisamment de collagène pour réparer la lésion ligamentaire. Toutefois, le ligament reste encore fragile et peut se léser à nouveau s’il est sollicité.

  1. Phase de remodelage

Durant cette phase, qui peut durer de 21 jours à un an, le ligament est remodelé de manière progressive avec une réorientation des fibres de collagène dans le sens des contraintes mécaniques qui s’y exercent.

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Ainsi, le ligament devient de plus en plus résistant et retrouve progressivement un fonctionnement normal.

Quels sont les facteurs qui influencent la guérison ?

Voici à présent quelques-uns des facteurs qui influencent la durée d’une entorse lombaire :

  • La sévérité de la lésion : un simple surétirement ligamentaire (élongation ou foulure) guérit très rapidement (généralement en moins de 6 semaines), alors qu’une rupture partielle ou totale nécessite des traitements plus lourds (chirurgie) et donc met beaucoup plus de temps à guérir.
  • Le ligament atteint : certains ligaments mettent plus de temps à guérir que d’autres (selon leurs volumes, le degré de leur sollicitation, leur élasticité…).
  • L’activité physique : il est important de garder une activité physique douce pour éviter l’affaiblissement des muscles du dos, bien sûr en privilégiant les mouvements qui ne réveillent pas les douleurs et qui ne risquent pas d’aggraver la lésion ligamentaire (prise en charge recommandée chez un kinésithérapeute).
  • La condition physique générale : les sujets jeunes et en bonne santé récupèrent généralement plus vite d’une entorse lombaire.
  • La réponse au traitement médicamenteux : certaines personnes répondent mieux aux médicaments antidouleurs, anti-inflammatoires ou myorelaxants que d’autres.
  • Les facteurs psychosociaux : les douleurs d’une entorse lombaire, comme dans de nombreuses pathologies, sont accentuées par le stress, l’anxiété, les émotions et d’autres facteurs psychosociaux. Pour une guérison plus rapide, il est important de prendre en compte cette composante psychique, notamment en mettant en œuvre un certain nombre de méthodes antistress (psychothérapie, méditation, sophrologie…).

Remarque : il est important de rappeler que l’intensité des douleurs ne reflètent pas toujours la sévérité de la lésion ligamentaire d’une entorse lombaire.

Conclusion : Combien de temps pour qu’une entorse lombaire guérisse ?

D’une manière générale, on distingue 3 principales variétés d’entorses lombaires selon leurs durées :

  • L’entorse lombaire aiguë : elle dure de quelques jours à 4 semaines.
  • L’entorse lombaire subaiguë : elle dure de 4 à 12 semaines.
  • L’entorse lombaire chronique : elle dure plus de 12 semaines.

Dans la grande majorité des cas, les symptômes d’une entorse lombaire bénigne disparaissent en moins de 6 semaines.

Attention, on parle ici de symptômes uniquement. En effet, la guérison complète (restauration de l’intégrité du ligament) peut prendre plusieurs mois, voire des années.

Ressources

https://www.lombafit.com/lumbago-a-z/

https://www.lombafit.com/entorse-lombaire/

https://www.lombafit.com/douleur-dos-glace-ou-chaleur/

Références

[1] Y. Shin, « A Clinical Pilot Study Comparing Sweet Bee Venom parallel treatment with only Acupuncture Treatment in patient diagnosed with lumbar spine sprain », Journal of Pharmacopuncture, vol. 14, no 2, p. 37‑43, 2011.

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[2] T. Flynn et al., « A clinical prediction rule for classifying patients with low back pain who demonstrate short-term improvement with spinal manipulation », Spine, vol. 27, no 24, p. 2835‑2843, 2002.

[3] M. J. Alexander, « Biomechanical aspects of lumbar spine injuries in athletes: a review. », Canadian journal of applied sport sciences. Journal canadien des sciences appliquees au sport, vol. 10, no 1, p. 1‑20, 1985.

[4] I. F. Dunn, M. R. Proctor, et A. L. Day, « Lumbar spine injuries in athletes », Neurosurgical focus, vol. 21, no 4, p. 1‑5, 2006.

[5] K. M. Branham, « Lumbar Strain and Sprain », Physical Therapy: Treatment of Common. Orthopedic Conditions, vol. 2, no 8, p. 214‑45, 2016.

[6] N. D. Baheti et M. K. Jamati, Physical Therapy: Treatment of Common Orthopedic Conditions. JP Medical Ltd, 2016.

[7] S. Liang, G. Zhang, J. Li, L. Zhong, et C. Zhang, « Wrist ankle acupuncture in the treatment of acute lumbar sprain: A protocol for systematic review and meta-analysis », Medicine, vol. 99, no 49, 2020.

[8] « Entorse lombaire : Causes, Symptômes et Traitement de l’entorse lombaire », Dr Michael Desbiens, Chiropraticien, 30 juin 2016. https://chiroste-foy.com/entorse-lombaire-tour-de-rein/ (consulté le 22 octobre 2022).

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