Syndrome de Roemheld: quand le système digestif taquine le cœur 

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Le syndrome de Roemheld, appelé également syndrome gastro-cardiaque, est défini par la survenue de manifestations cardiaques (troubles du rythme, essoufflement) causées par certaines affections digestives. C’est en fait une compression du cœur ou du nerf vague par les viscères digestifs (généralement gonflés par un excès de gaz) qui induit cette symptomatologie cardiaque.

Sa prise en charge repose en grande partie sur le traitement de la pathologie digestive sous-jacente (si elle existe) et la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures hygiéno-diététiques. Nous faisons le point sur ce syndrome dans cet article.

Qu’est-ce que le syndrome de Roemheld ?

Le syndrome de Roemheld, ou gastro-cardiaque, est un ensemble de symptômes cardiaques dont l’origine est digestive. Ainsi, les patients souffrant de pathologies du tractus gastro-intestinal avec accumulation de gaz dans l’abdomen développent des manifestations cardiaques telles que des arythmies (troubles du rythme cardiaque) ou des palpitations.

Comment se manifeste le syndrome de Roemheld ?

Le syndrome gastro-cardiaque peut se manifester par des tableaux cliniques différents d’un individu à un autre. Les symptômes les plus fréquemment rapportés par les personnes souffrant de ce syndrome sont :

  • Des symptômes digestifs : ballonnements ou gaz intestinaux, flatulences, sensation de lourdeur ou de malaise général après les repas, troubles du transit (diarrhées, constipation ou alternance des deux), nausées, éructations…
  • Des palpitations : c’est une situation dans laquelle une personne prend conscience, de manière généralement désagréable et angoissante, de ses propres battements cardiaques. C’est un symptôme très important au cours du syndrome gastro-cardiaque, car il peut être le signe d’un trouble du rythme cardiaque (arythmie) tel que les extrasystoles.
  • De la tachycardie : c’est-à-dire une augmentation de la fréquence cardiaque (au-delà de 100 battements cardiaque par minute).
  • Des douleurs thoraciques: similaires à celles de l’angor ou angine de poitrine.
  • Une gêne à la respiration: la personne prend conscience de sa respiration, alors que c’est censé être un phénomène automatique ou inconscient. Parfois, on observe même un authentique dyspnée avec essoufflement lors d’efforts d’intensité variable.
  • Une sensation d’oppression thoracique.
  • D’autre symptômes tels que l’anxiété, des vertiges, des bouffées de chaleur, de la fatigue, des troubles du sommeil, parfois des lipothymies (pertes de connaissance transitoires)…

Quelles sont les causes du syndrome gastrocardiaque ?

Le mécanisme du syndrome gastro-cardiaque a été identifié : les organes digestifs (estomac, intestin grêle, côlon), où il existe une accumulation de gaz (qui peut être due à l’aérophagie ou à la fermentation au niveau digestif), compriment le cœur à travers le diaphragme (plus précisément la coupole diaphragmatique gauche). Ce qui déclenche les symptômes cardiaques précédemment décrits (arythmies, palpitations…).

Cette compression peut aussi concerner le nerf vague (appelé également nerf pneumogastrique ou nerf X) qui fait partie du système nerveux autonome, ayant donc une influence directe sur l’activité cardiaque.

Toutes les pathologies digestives pouvant entraîner une compression cardiaque ou du nerf vague peuvent donc être en cause dans le syndrome de Roemheld. Voici celles qui sont le plus fréquemment rencontrées :

  • Hernie diaphragmatique : c’est le passage d’un organe de la cavité abdominale (estomac, intestin, foie) à la cavité thoracique à travers un orifice du diaphragme. Par exemple, une hernie hiatale est le passage dans le thorax d’une partie de l’estomac à travers un orifice naturel du diaphragme (orifice hiatal).
  • Colopathie fonctionnelle : appelée communément « côlon irritable », s’accompagne d’un certain nombre de dysfonctionnements digestifs avec généralement l’accumulation de gaz.
  • Intolérances alimentaires : telles que l’intolérance au lactose, la maladie cœliaque (intolérance au gluten)… L’ingestion d’un aliment non toléré provoque généralement des troubles digestifs tels que des gaz (avec ballonnements, éructations, flatulences) et des troubles du transit (diarrhées…).
  • Maladie de Crohn et recto-colite hémorragique (RCH) : ce sont des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Elles s’accompagnent le plus souvent d’un excès de gaz qui pourrait, par la compression du cœur ou du nerf vague par les organes creux digestifs gonflés, provoquer des troubles du rythme cardiaque.
  • Infections gastro-intestinales : qu’elles soient virales, bactériennes, parasitaires ou dues à des champignons.

Il faut savoir que le syndrome de Roemheld peut être rencontré chez des personnes parfaitement saines. Il survient alors classiquement après une prise de repas trop copieux, avec formation importante de gaz au niveau intestinal.

Mais attention, ce diagnostic ne sera retenu par le médecin qu’après avoir éliminé les autres pathologies, notamment les urgences absolues telles que l’infarctus du myocarde (IDM), l’insuffisance cardiaque aiguë, la dissection aortique… Il ne faut donc pas hésiter à consulter un médecin en cas d’apparition des symptômes décrits plus haut.

Comment se pose le diagnostic du syndrome gastrocardiaque ?

Comme mentionné plus haut dans l’article, le syndrome de Roemheld est un diagnostic d’élimination ou d’exclusion. C’est-à-dire qu’il n’est posé qu’après avoir minutieusement éliminé d’autres maladies qui pourraient être à l’origine des symptômes cardiaques.

Ainsi, le médecin procédera à un interrogatoire rigoureux du patient, un examen clinique complet en mettant l’accent sur l’examen cardio-pulmonaire et digestif, puis la prescription éventuelle d’un ou plusieurs examens complémentaires tels :

  • Un électrocardiogramme (ECG) : systématiquement et rapidement demandé afin d’éliminer une pathologie urgente (infarctus du myocarde par exemple), surtout en cas de douleurs thoraciques.
  • Des analyses sanguines.
  • Un Holter ECG (qui est un enregistrement ECG de 24 à 72 heures) afin de mettre en évidence et de caractériser une arythmie.
  • Une échocardiographie.
  • Un scanner.
  • Une imagerie par résonance magnétique (IRM)

Une fois toute pathologie cardiaque éliminée, les investigations continuent et sont orientées selon le tableau clinique. En effet, la coexistence de symptômes cardiaques et digestifs chez un patient qui ne présente aucune anomalie au cœur évoque fortement le diagnostic de syndrome gastro-cardiaque.

L’exploration du système digestif pourra alors soit révéler une pathologie telle qu’une hernie diaphragmatique ou une maladie de Crohn par exemple, soit ne rien retrouver, ce qui oriente vers une colopathie fonctionnelle ou la prise de repas trop copieux…

Comment traite-t-on le syndrome de Roemheld ?

Le traitement du syndrome de Roemheld est avant tout celui de son étiologie. En d’autres termes, le traitement de la pathologie causale permet la guérison de ce syndrome.

Ainsi :

  • Devant une hernie diaphragmatique : chirurgie si nécessaire (selon des indications précises).
  • Devant une intolérance au lactose : régime sans lactose (pas de lait et de produits laitiers…).
  • Devant une maladie cœliaque : régime sans gluten.
  • Devant une gastro-entérite : traitement antibiotique ou autre selon l’agent causal.
  • Devant une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique : chirurgie ou traitement médical selon le cas.
  • Devant une atteinte néoplasique digestive : chirurgie, chimiothérapie ou radiothérapie ou autre traitement selon le type de cancer.
  • Etc…

Dans tous les cas, le respect de quelques règles hygiéno-diététiques revêt une importance capitale dans le syndrome gastro-cardiaque :

Des changements dans l’alimentation

De petites modifications dans le comportement alimentaire peuvent permettre une réduction significative des symptômes au cours du syndrome de Roemheld. Voici quelques règles simples à respecter :

  • Éviter les repas trop copieux.
  • Manger léger le soir.
  • Manger doucement, en prenant le temps de bien mastiquer les aliments.
  • Respecter la régularité des repas (heure fixe).
  • Ne pas grignoter entre les repas.
  • Bien s’hydrater tout au long de la journée.
  • Éviter les aliments transformés (généralement trop gras, trop sucrés et/ou trop salés).
  • Privilégier la consommation des aliments suivants : viandes maigres (poisson, dinde), soupes de légumes ou bouillies, fruits et légumes, infusions (fenouil, gingembre, cumin)
  • Éviter ou réduire la consommation des aliments suivants : boissons gazeuses, boissons alcoolisées, légumineuses telles que les haricots et les pois chiches, le chou blanc et rouge, les fruits secs, les viandes grasses, le sucre blanc et tous les produits trop sucrés, les édulcorants, les épices chaudes, la nourriture des fast-foods…
  • Arrêter ou réduire sa consommation de tabac.

Parfois, il est possible de faire des tests d’éviction. C’est-à-dire supprimer un aliment de son alimentation durant quelques jours (2 semaines en moyenne) et noter s’il y a une modification des symptômes (gaz, palpitations…). La multiplication de ce genre de tests au long des mois et des années de coexistence avec le syndrome de Roemheld permettra à chaque personne qui en souffre la création d’une liste personnalisée d’aliments à éviter (et ceux autorisés ou à privilégier). En effet, nous ne sommes pas tous égaux face au syndrome gastro-cardiaque !

Pratique d’une activité physique régulière

La pratique d’une activité physique régulière est l’un des principaux piliers d’une santé en fer. Elle est particulièrement recommandée dans le cadre du syndrome gastro-cardiaque, car elle permet de renforcer le muscle diaphragmatique d’une part, réduire le stress et l’anxiété d’autre part.

L’Organisation mondiale de la Santé recommande un minimum hebdomadaire de 150 à 300 minutes d’une activité physique modérément intense, la marche active par exemple, ou 75 à 150 minutes d’une activité physique d’intensité soutenue, la course à pied ou le vélo par exemple. Marcher au moins 30 minutes par jour aide énormément à prévenir un tas de problèmes de santé !

La gestion du stress

Toutes les méthodes capables de réduire le stress sont les bienvenues pour soulager les symptômes ou prévenir le syndrome de Roemheld. Voici une liste purement indicative de quelques méthodes antistress à envisager :

  • La sophrologie ;
  • La méditation ;
  • Le yoga ;
  • L’acupuncture ;
  • La phytothérapie ;
  • La respiration ;
  • La thalassothérapie…

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter diverses douleurs corporelles, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire.

Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation :

  • Le curcuma : Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
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  • Le gingembre : Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
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  • Les oméga-3 : Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 

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  • L’eucalyptus citronné : L’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
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  • La gaulthérie : La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.
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Ressources

Références

[1] R. Hofmann et M. Bäck, « Gastro-Cardiology: A Novel Perspective for the Gastrocardiac Syndrome », Front. Cardiovasc. Med., vol. 8, p. 764478, nov. 2021, doi : 10.3389/fcvm.2021.764478.

[2] M. Saeed, J. S. Bhandohal, F. Visco, G. Pekler, et S. Mushiyev, « Gastrocardiac syndrome: A forgotten entity », Am. J. Emerg. Med., vol. 36, no 8, p. 1525.e5-1525.e7, août 2018, doi : 10.1016/j.ajem.2018.05.002.

[3] O. Jervell et O. Lødøen, « The Gastrocardiac Syndrome », Acta Med. Scand., vol. 142, no S266, p. 595‑599, 1952, doi : 10.1111/j.0954-6820.1952.tb13409.x.

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