Discographie lombaire : Définition et procédure

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La discographie lombaire est un examen d’imagerie qui permet d’étudier la structure d’un ou plusieurs disques intervertébraux soupçonnés d’être à l’origine de lombalgies chroniques.

Depuis l’avènement de techniques d’imagerie médicale plus performantes telles que l’IRM et le scanner (en particulier le discoscanner), la pratique de discographies lombaires est devenue très rare…

Néanmoins, elle est parfois utilisée avant une intervention chirurgicale sur le rachis lombaire dans le but d’identifier le disque intervertébral pathologique.

Découvrez dans le présent article tout ce qu’il y a à savoir sur la discographie lombaire !

Disque intervertébral : rappel anatomique

Avant de définir la discographie lombaire, il est indispensable de vous rappeler quelques notions d’anatomie. Rien de bien compliqué ! Il faut juste savoir que notre colonne vertébrale, qu’on appelle également « rachis », est formée par des vertèbres empilées les unes sur les autres.

Chacune de ces dernières est séparée de ses voisines (vertèbres sus et sous-jacentes) par une sorte de coussin qu’on appelle « disque intervertébral ».

Le disque intervertébral est une structure fibrocartilagineuse qui joue le rôle d’amortisseur en absorbant les différentes contraintes mécaniques exercées sur la colonne vertébrale.

Qu’est-ce que la discographie lombaire ?

La discographie lombaire est un examen de radiologie qui permet d’étudier la structure d’un ou plusieurs disques intervertébraux du rachis lombaire soupçonnés de causer des lombalgies chroniques.

Il s’agit en fait d’une radiographie classique, mais qui est précédée d’une injection, directement au niveau du disque intervertébral concerné, d’un produit radio-opaque. Ce dernier, comme son nom l’indique, permet de rendre visible le disque intervertébral, qui ne l’est pas en temps normal à la radiographie étant un tissu mou (mieux visible à l’IRM).

Par ailleurs, la discographie lombaire peut également permettre de réveiller les lombalgies décrites par le patient, ce qui aide à identifier le disque intervertébral pathologique.

En effet, dans de nombreux cas, on n’arrive pas à préciser cliniquement la ou les structures responsables de douleurs lombaires. Des examens d’imagerie sont parfois nécessaires pour cela, notamment la discographie — bien que cette dernière soit actuellement rendue caduque depuis l’avènement de l’IRM et du scanner.

Comment se déroule une discographie lombaire ?

Pour identifier l’origine de lombalgies chroniques, votre médecin traitant peut vous prescrire une discographie lombaire s’il suspecte une pathologie discale telle que la hernie lombaire.

Vous serez alors orienté vers un radiologue qui s’occupera de réaliser la discographie lombaire demandée.

Voici les 3 grandes étapes d’une discographie lombaire :

Avant l’examen

Il n’y a pas grand-chose à préparer avant une discographie lombaire. Le radiologue ou l’un de ses assistants va juste s’assurer que vous ne présentez pas de contre-indication aux rayons X (grossesse par exemple) ou d’allergie au produit radio-opaque qui vous sera injecté lors de l’examen.

La réalisation de l’examen

Le jour de l’examen, vous n’avez pas à être à jeun, vous n’avez qu’à vous présenter au cabinet de radiologie avec vos différents documents médicaux (lettre du médecin traitant, votre dossier médical, vos anciennes radios…).

Quand ce sera votre tour, on vous conduira en salle d’examen, on vous invitera à vous mettre en tenue légère (ou on vous fournira une surblouse) et à retirer vos bijoux avant d’être installé sur la table de radio, puis :

  • Vous serez placé en position latérale et bénéficierez d’une légère sédation afin de vous détendre tout en restant conscient ;
  • Le radiologue repérera cliniquement (visuellement et par la palpation) le disque intervertébral lombaire à ponctionner ;
  • La peau de votre région lombaire sera entièrement et soigneusement désinfectée à l’aide de compresses imbibées de produit antiseptique (bétadine) ;
  • Le radiologue réalisera une anesthésie locale au niveau du site d’introduction de l’aiguille.
  • Le radiologue introduira une aiguille fine dans le disque intervertébral repéré et y injectera le produit radio-opaque.
  • Dès la pénétration du produit radio-opaque dans le disque, ce dernier apparaitra dans l’écran de contrôle.
  • Les images obtenues seront alors enregistrées pour être remises au médecin traitant.
  • La discographie lombaire peut être complétée par un scanner, un discoscanner.

Lors de l’injection du produit radio-opaque, une douleur lombaire peut être déclenchée. Vous devez déclarer cette douleur au radiologue afin qu’il la mentionne dans son compte rendu.

En effet, l’injection du produit provoque une augmentation de la pression à l’intérieur du disque intervertébral (élévation de la pression intra-discale). Si ce dernier est sain, il n’y aura pas de douleur. En revanche, s’il est malade, sa partie interne gélatineuse s’extériorise (sous forme de hernie) et déclenche une douleur en appuyant sur une racine nerveuse.

La présence de cette douleur possède une grande valeur diagnostique, car elle permet d’identifier précisément le disque intervertébral responsable des symptômes du patient et, le cas échéant, le traiter de manière ciblée.

Toutes ces étapes ne durent qu’une vingtaine de minutes, mais il faut compter en moyenne 2 à 3 heures de présence au cabinet pour récupérer le compte rendu de la discographie à remettre à votre médecin traitant.

Après l’examen

Après la réalisation d’une discographie lombaire, il est recommandé de :

  • Se reposer pendant environ 24 heures pour calmer les douleurs éventuelles.
  • Éviter de conduire ou d’effectuer des tâches physiques durant les 48 heures qui suivent l’examen.
  • Garder le pansement lombaire durant 24 heures pour prévenir le risque infectieux.
  • Boire beaucoup d’eau, au moins 2 litres le jour de l’examen, afin de permettre à l’organisme de mieux récupérer.

Quelles sont les contre-indications de la discographie lombaire ?

Les contre-indications de la discographie lombaire sont peu nombreuses :

  • La grossesse ;
  • Une allergie au produit radio-opaque ;
  • Une infection cutanée au niveau lombaire ;
  • Une brûlure étendue au niveau lombaire…

Quels sont les risques et effets indésirables liés à la discographie lombaire ?

La discographie lombaire est un examen relativement invasif, puisqu’un geste de ponction d’une structure interne (disque) est nécessaire. Il existe donc un risque d’infection cutanée ou discale, risque heureusement très faible grâce aux mesures rigoureuses d’asepsie.

Il existe également un risque (exceptionnel) de lésion nerveuse lors de l’introduction de l’aiguille de ponction.

Par ailleurs, la discographie peut entraîner :

  • Une sensation de chaleur lors de l’injection du produit radio-opaque ;
  • Une réaction allergique au produit radio-opaque ;
  • Une exposition aux rayons ionisants (rayon X).

Références

[1] P. Rabischong, R. Louis, J. Vignaud, et C. Massare, « Le disque intervertébral », Anatomia clinica, vol. 1, no 1, p. 55‑64, 1978.

[2] S. R. DOSSOU, « EVALUATION DU PATIENT LOMBALGIQUE », 2011.

[3] J.-L. Drapé, F. Bach, H. Guerini, S. Malan, L. Sarazin, et A. Chevrot, « Examens d’imagerie dans la pathologie lombaire dégénérative », EMC-Rhumatologie-Orthopédie, vol. 1, no 5, p. 365‑394, 2004.

[4] J. Cauchoix, C. Masare, M. Benoist, A. Deburge, et S. Hautier, « La discographie lombaire. Son intérêt dans le diagnostic et le traitement chirurgical des discpathies douloureuses, lombaires et lombo-sacrées. », Presse Med, vol. 75, no 54, p. 2751‑6, déc. 1967.

[5] « Discographie examen du disque intervertébral – Compiègne », acrim. https://www.acrim.fr/nos-examens/radiologie/discographie/ (consulté le 29 octobre 2022).

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