La survenue d’une gêne respiratoire au cours de douleurs dorsales est une situation plausible pouvant susciter de vives inquiétudes et de nombreux questionnements. Mais alors quel lien existe-t-il entre les dorsalgies et la gêne respiratoire ? Et quand faut-il s’inquiéter ? On vous dit tout.
Anatomie du rachis dorsal
Le rachis dorsal ou rachis thoracique est une partie de la colonne vertébrale peu mobile, composée de 12 vertèbres (de T1 à T12) et se situant entre le rachis cervical et le rachis lombaire. Cette partie du rachis a la particularité de former avec les cotes qui s’articulent également au sternum la cage thoracique qui abrite et protège le cœur et les poumons.
La fonction respiratoire : comment ça marche ?
Assurée par l’appareil respiratoire, elle a pour but d’approvisionner les tissus de l’organisme en oxygène tout en éliminant le dioxyde de carbone CO2. Elle se fait en deux étapes qui sont :
- La ventilation : elle désigne les mouvements d’inspiration et d’expiration qui sont assurés par la pompe respiratoire formée par la cage thoracique, le rachis dorsal, les muscles respiratoires (diaphragme et muscles accessoires) et les poumons.
- Les échanges gazeux : ils ont lieu au niveau des alvéoles (petits sacs formant l’unité fonctionnelle des poumons) et ont pour rôle d’échanger les gaz O2 et CO2 entre l’air et le sang.
Lien entre les dorsalgies et la gêne respiratoire (causes)
Les dorsalgies peuvent avoir de multiples origines, il peut en effet s’agir de douleurs émanant directement de structures osseuses, musculaires, ligamentaires ou encore discales se situant au niveau du dos comme elles peuvent être la projection de douleurs provenant des viscères situés au niveau du thorax ou de l’abdomen. Ainsi, parmi les causes des dorsalgies, nous pouvons retrouver :
- Les atteintes osseuses rachidiennes : peuvent être d’origine dégénérative à l’image de l’arthrose et de la sténose du canal rachidien, elles peuvent également être dues à des phénomènes inflammatoires occasionnant arthrites, rhumatismes articulaires et spondylarthropathies (spondylarthrite ankylosante). L’origine infectieuse peut elle aussi engendrer des dorsalgies c’est notamment le cas au cours des spondylodiscites infectieuses, ainsi que l’atteinte tumorale. Enfin, les vertèbres sont parfois le siège de fractures causées par un traumatisme ou bien survenant de manière spontanée en raison de l’ostéoporose.
- L’atteinte des disques intervertébraux : il peut s’agir d’une déformation réduisant la taille du disque à certains endroits et mettant en contact deux vertèbres adjacentes engendrant leur frottement (arthrose) ou bien d’une dégénérescence totale provoquant hernie discale ou tassement vertébral.
- L’atteinte musculaire et ligamentaire : que ça soit des élongations, des contractions, des tensions ou bien une pathologie plus grave telle que la fibromyalgie. Les tissus mous sont également souvent source de dorsalgies.
- Les troubles statiques de la colonne vertébrale : il peut s’agir d’une cyphose, d’une hyper-lordose ou bien d’une Ces troubles peuvent être dus à des défauts de la posture devenus chroniques ou bien à des causes idiopathiques (méconnues).
- Les maladies cardiovasculaires : que ça soit une insuffisance coronaire pouvant donner une angine de poitrine ou bien carrément provoquer un infarctus du myocarde, une myocardite, une péricardite ou encore un anévrisme siégeant au niveau de l’aorte thoracique. Bon nombre de pathologies cardiovasculaires provoquent des douleurs se projetant dans le dos.
- Les pathologies pulmonaires et pleurales : il peut s’agir d’un cancer bronchique ou pulmonaire, d’un épanchement d’air ou de liquide dans la plèvre ou bien d’une masse siégeant au niveau du médiastin.
- Les troubles et maladies digestives : elles peuvent être gastriques (ulcère gastro-duodénal, gastrite, cancer gastrique), œsophagiennes (œsophagite, cancer de l’œsophage), hépatobiliaires (colique hépatique, cancer hépatique) ou bien pancréatiques (pancréatite, cancer du pancréas).
- Enfin, d’autres situations telles que la grossesse, l’obésité, un mouvement exécuté dans une mauvaise posture ou une position assise ou debout prolongées peuvent provoquer des dorsalgies.
Maintenant que nous avons parlé des différentes causes de dorsalgies, parlons du lien pouvant exister entre ces dernières et la gêne respiratoire. La raison pour laquelle on a du mal à respirer au cours d’une dorsalgie consiste en un blocage se situant au niveau musculaire, costal, vertébral et articulaire réduisant les mouvements respiratoires de la cage thoracique. En effet, les douleurs ressenties empêchent le thorax de réaliser une bonne expansion et par conséquent les poumons ne sont plus en mesure de se remplir pleinement et convenablement.
D’autre part, les mouvements respiratoires notamment les inspirations et expirations profondes ont tendance à augmenter la sensation douloureuse, par conséquent la personne souffrant de dorsalgies à tendance à limiter de façon reflexe ses amplitudes respiratoires afin de réduire autant que possible la douleur.
Dorsalgie et gêne respiratoire : quand faut-il s’inquiéter ?
La gêne respiratoire au cours des dorsalgies ne se voit généralement qu’au cours de la phase aigue de la cause sous-jacente. Néanmoins, comme nous l’avons vu précédemment, ladite cause peut s’avérer être une grave pathologie cardiovasculaire, pleuro-pulmonaire, digestive ou tumorale.
Dans ces cas, une consultation chez son médecin traitant doit se faire sans tarder afin d’éliminer une véritable urgence mettant en jeu le pronostic vital et devant être prise en charge dans les premières heures ; et identifier les causes non aigues, mais n’en demeurant pas moins importantes, qui nécessitent un traitement afin qu’elles ne s’aggravent pas.
Dorsalgie et gêne respiratoire : quelle prise en charge ?
Vous l’aurez compris ! Une douleur thoracique s’accompagnant d’une gêne respiratoire est fréquemment la conséquence d’une pathologie quelconque. Ainsi la prise en charge passe avant tout par l’identification de cette pathologie puis par son traitement.
Il est donc évidement que la première chose à faire lorsqu’on ressent des dorsalgies associées à une gêne respiratoire est de consulter un médecin.
Une fois que l’urgence aura été éliminée, que la cause sous-jacente nécessitant un traitement médicamenteux ou chirurgical sera prise en charge et qu’il ne restera que les autres causes telles que l’arthrose, les troubles statiques ou les mauvaises postures, il sera possible d’envisager des traitements alternatifs tels que :
- La kinésithérapie respiratoire : que ça soit par la respiration diaphragmatique ou par la pratique d’exercices aidant à l’expansion thoracique, la kiné respiratoire aide à diminuer le stress, améliorer la respiration et à stabiliser la colonne vertébrale.
- Les étirements : ils peuvent se pratiquer le matin au réveil ainsi que le soir avant d’aller se coucher, les étirements permettent de travailler la respiration tout en détendant les muscles. Il suffit de se tenir bien droit en écartant légèrement les jambes, de lever les avant-bras et de les tendre en avant en prenant une inspiration bien profonde puis de souffler en se penchant les bras bien tendus pour se rapprocher du sol petit à petit. L’exercice doit être répété trois fois.
- La kinésithérapie et l’ostéopathie : il s’agit de deux méthodes ayant fait leur preuves dans le soulagement de douleurs localisées au niveau du dos, que ça soit par des manipulations manuelles seules au cours de séances d’ostéopathie ou d’exercices, de massages et de techniques de physiothérapie réalisés par le kinésithérapeute, ces pratiques permettront de détendre et de décontracter les muscles, de les renforcer et de faire travailler les articulations afin de soulager efficacement et durablement les douleurs. L’association des deux peut s’avérer très efficace afin d’obtenir de meilleurs résultats.
Enfin, il ne faut pas oublier et sous-estimer l’importance d’une bonne hygiène de vie dans la prise en charge des dorsalgies en tout genre. Ainsi, la pratique régulière d’une activité physique adaptée est fortement recommandée afin de muscler son dos et son abdomen, elle aidera également à faire travailler les muscles respiratoires (diaphragme et muscles accessoires).
Il faut également songer à se prémunir de toute situation stressante ou du moins apprendre à gérer son stress.
Enfin, veiller à toujours avoir une bonne posture pour travailler, faire de l’exercice, accomplir les tâches du quotidien ou soulever une charge lourde.
Références
https://rachis.paris/pathologies-problemes-de-dos/anatomie-du-dos/
https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=dorsalgie
https://www.santemagazine.fr/sante/fiche-maladie/dorsalgie-mal-de-dos-177217