En présence d’entorse cervicale grave, il est primordial de bénéficier d’une prise en charge adéquate et d’un traitement optimal. Ceci permettra de s’assurer qu’aucune structure importante n’est touchée (comme la moelle épinière), et d’éviter les séquelles sur le long terme.
Qu’est-ce qu’une entorse cervicale grave, et quelles sont ses particularités ? Comment guérir sans séquelles et reprendre ses activités quotidiennes ? On en parle dans cet article.
Court rappel anatomique de la région cervicale
La colonne cervicale est une structure composée d’os, de nerfs, de muscles, de ligaments et de tendons. La colonne cervicale est délicate – elle abrite la moelle épinière – mais elle est aussi remarquablement forte et flexible, ce qui permet le mouvement du cou dans toutes les directions.
La colonne cervicale est constituée de 7 os superposés (appelés vertèbres), numérotées de C1 à C7. La partie supérieure de la colonne cervicale est reliée au crâne, tandis que la partie inférieure est reliée aux vertèbres dorsales.
Étymologiquement, l’entorse cervicale se définit comme étant un surétirement ou une lésion des ligaments de la région cervicale. En présence d’entorse cervicale grave, la particularité est que le trauma est généralement plus sévère, ce qui provoque des lésions plus importantes.
Causes d’entorses cervicales graves
Étant essentiellement la conséquence d’un traumatisme cervical, les principales causes d’entorse cervicale grave sont dominées par les accidents ayant un impact sur la nuque. Notamment :
- Un accident de circulation avec un choc impactant l’arrière ou bien le côté latéral de la voiture générant ainsi un mouvement rapide et brutal de flexion extension. Cela va ankyloser les cervicales supérieures en flexion et les cervicales inférieures en extension associés dans certains cas à une entorse ou une fracture des vertèbres.
- Les accidents à type de chute particulièrement observés au cours de la pratique de certains sports de contact, tels que la boxe ou le rugby, le ski, le Rallye, etc.
- Suite à des coups et des violences portés au cou et au visage.
Le mécanisme de survenue peut différer en fonction de la cause et de l’intensité du choc à l’origine des cervicalgies. En effet, le choc va transmettre une son onde selon sa provenance (s’il vient de l’arrière, cas le plus fréquent, elle sera transmise d’arrière en avant) et le rachis cervical aura à la subir dans un laps de temps assez court.
En plus de l’atteinte des vertèbres cervicales (qui seront bloquées en flexion pour les hautes et en extension pour les basses), les disques intervertébraux peuvent, eux aussi, être déplacés ou endommagés.
Étant donné que les cervicales et les disques intervertébraux seuls ne sont pas toujours en mesure d’encaisser le choc, les muscles cervicaux peuvent se contracter par réflexe en réponse à un rapide étirement et provoquer la raideur de la nuque.
Enfin, la dure mère, une membrane rigide de nature fibreuse entourant et protégeant le système nerveux central peut, elle aussi, être touchée et entraîner des symptômes multiples.
Cela s’explique par le fait qu’elle s’insère à la base du crâne sur, entre autres, les deux premières vertèbres cervicales (atlas et axis) qui sont les premières et plus fréquemment touchées au cours d’un coup de lapin. Par conséquent, l’onde de choc peut atteindre cette membrane et provoquer des tensions à son niveau.
Quels sont les symptômes possibles ?
Évidemment, les principaux symptômes d’une entorse cervicale grave sont des douleurs importantes ressenties au cou. Ces douleurs peuvent irradier vers la tête et causer des céphalées, ou encore vers le bras pour reproduire des symptômes de névralgie cervico-brachiale.
Les autres symptômes parfois associés à l’entorse cervicale rare peuvent compter :
- Perte de conscience ;
- Oppression thoracique avec détresse respiratoire ;
- Troubles de la vision ;
- Vertiges importants avec vomissements incoercibles ;
- Étourdissements
- Paresthésies aux membres supérieurs et inférieurs
Quand s’inquiéter ?
Comment savoir si l’entorse cervicale requière une intervention urgente ? En général, ces symptômes indiquent une atteinte sérieuse qui mérite une attention médicale immédiate :
- Traumatisme important ou chirurgie du cou.
- Troubles systémiques (perte de poids, sueurs nocturnes, fièvres).
- Douleurs intenses qui ne sont pas soulagées par le repos.
- Douleur nocturne.
- Signes de compression de la moelle épinière (douleur dans les 4 membres, picotements et engourdissements).
- Antécédents de chirurgie cervicale, tuberculose, de VIH, de cancer ou d’arthrite inflammatoire.
- Troubles de la parole
- Syncopes
Comment établir le diagnostic d’entorse cervicale grave ?
Pour parvenir à faire son diagnostic, le médecin peut décider de débuter par une évaluation physique de son patient.
Plusieurs éléments seront évalués, tels que :
- Le mécanisme de blessure
- Les symptômes
- L’atteinte fonctionnelle
- Les tests neurologiques (Clonus, Babinsky, réflexes, dermatomes, myotomes)
- L’évaluation des mouvements cervicaux
- Évaluation de la force des stabilisateurs du cou, épaules, etc.
En présence d’entorse cervicale grave, le médecin va assurément prescrire des examens d’imagerie médicale (comme une radiographie, scanner, IRM, etc). Ceci permettra de voir l’intégrité des vertèbres et articulations.
Comment guérir d’une entorse cervicale grave ? (Traitement)
Si vous souffrez d’une entorse cervicale grave, il est primordial d’obtenir le feu vert de son médecin avant d’appliquer les modalités suivantes. En effet, il faut d’abord s’assurer de l’intégrité des structures entourant la colonne cervicale avant de débuter le traitement :
Collier cervical (minerve)
En présence de douleur incapacitante et/ou d’instabilité cervicale provoquées par l’entorse cervicale grave, un collet cervicale (minerve) permettra de limiter la mobilité cervicale, et limiter l’activité musculaire des muscles du cou. Ceci permettra de supporter le cou et soulager la douleur, ce qui peut être bénéfique tout de suite après un accident.
Par contre, à la longue, ceci peut être nuisible et causer une certaine forme de dépendance. Assurez-vous de suivre les recommandations de votre professionnel de santé par rapport à l’utilisation de la minerve.
Repos
Suite à une entorse cervicale grave, un repos est souvent recommandé pour permettre un environnement optimal à la guérison. Ceci comprend le plus souvent un arrêt de travail et des activités stressantes.
Soulignons toutefois qu’il a été démontré que le repos prolongé et excessif aggravaient les douleurs sur le long terme. Ceci vient du fait que les muscles se déshinibent et s’enraidissent à cause de l’inactivité.
Ainsi, une réactivation musculaire précoce est à préconiser pour optimiser le processus de guérison. Évidemment, il convient d’y aller de façon progressive, et d’utiliser le repos intelligemment –en cas de douleur aigue, et aussi court que possible.
Assurez-vous de suivre les conseils de votre professionnel traitant.
Chaleur et glace
Tout de suite après un accident provoquant une entorse sévère, il est primordial de clarifier le diagnostic et éliminer toute atteinte sérieuse.
Ensuite, il est préférable d’utiliser de la glace pour calmer l’inflammation et les spasmes musculaires.
En phase subaigue (quelques jours à semaine après l’accident), on peut utiliser de la chaleur pour diminuer les tensions musculaires et procurer un sentiment de détente.
Pour en savoir plus sur l’utilisation de la chaleur et de la glace, consultez l’article suivant.
Traitement médicamenteux
Les traitements médicamenteux sont souvent utilisés d’emblée pour contrôler la douleur et calmer l’inflammation provoquée par l’entorse cervicale sévère. Il n’est pas rare de se voir prescrire des anti-inflammatoires, anti-douleurs et/ou décontractants musculaires.
Comme certains médicaments viennent avec des effets secondaires (comme la somnolence), il est important de respecter les consignes du médecin. Il est également important d’avertir son médecin si vous prenez d’autres médicaments, dans l’objectif d’éviter les interactions médicamenteuses.
Lorsque les douleurs deviennent trop importantes, le médecin traitant peut parfois prescrire d’autres médicaments plus forts visant à vous soulager (morphine, oxycodone, anti-épileptiques, anti-dépresseurs, etc.).
Traitement en kinésithérapie (physiothérapie)
Le kiné (ou physio) est un professionnel de choix pour aider à guérir d’une entorse cervicale sévère. Ces traitements seront prescrits une fois qu’on aura éliminé les atteintes nerveuses et de la moelle épinière, ou encore l’instabilité cervicale.
Voici certaines modalités utilisées qui pourraient grandement vous aider :
- Électrothérapie
- Massages et étirements passifs et progressifs
- Mobilisation et autres manipulations cervicales
- Exercices thérapeutiques
- Conseils posturaux
Outre le kinésithérapeute, un ostéopathe peut également aider suite à une entorse cervicale sévère.
Traitement orthopédique
Lorsque les traitements conventionnels n’amènent pas de résultats, on réfère à un spécialiste. Celui-ci aura d’abord pour rôle de clarifier le diagnostic, au cas où une atteinte quelconque soit responsable de l’absence de progression.
Ainsi, des tests d’imagerie médicale plus poussés pourraient être envisagés.
Ensuite, des traitements invasifs seront considérés pour les cas réfractaires, ou si une atteinte sérieuse a été identifiée. On parle alors d’infiltration de cortisone, ou même de chirurgie.
Traitement naturels
Même s’ils ne sont pas appuyés par des recherches scientifiques, plusieurs traitements naturels sont envisagés après une entorse cervicale sévère :
- Acupuncuture
- Cupping (ventouses)
- Produits naturels
- Hypnothérapie
- Sophrologie
- Reiki
Il est crucial de débuter par un traitement médical et ne pas utiliser les produits naturels d’emblée. Avertissez également votre médecin de toute produit consommé ou thérapie entamée.
Je m’appelle Anas Boukas et je suis kiné. Ma mission ? Aider les gens qui souffrent avant que leur douleur ne s’aggrave et devienne chronique. Je suis également d’avis qu’un patient éduqué augmente considérablement ses chances de guérison. C’est pour cette raison que j’ai créé Groupe Santépourtous, un réseau de sites médicaux, en association avec plusieurs professionnels de santé.
Mon parcours:
Baccalauréat et Maîtrise à l’Université de Montréal , Physiothérapeute pour CBI Health,
Physiothérapeute pour The International Physiotherapy Centre