Lombosciatique : Durée et pronostic (facteurs ralentissant la guérison)

sablier indiquant le temps qui passe depuis qu'on a mal au dos

La lombosciatique est une douleur dans le bas du dos (lombalgie) qui irradie dans le membre inférieur en suivant le trajet du nerf sciatique. Il s’agit d’une affection assez fréquente, le plus souvent secondaire à un conflit disco-radiculaire.

Dans la majorité des cas, ce conflit est dû à une hernie discale lombaire. La lombosciatique est alors dite « commune » et régresse en général au bout de quelques jours à quelques semaines de traitement médical.

Mais dans certains cas, les symptômes persistent plusieurs mois. On parle alors de lombosciatique chronique (évolution supérieure à 3 mois).

Découvrez dans le présent article quelle est la durée d’une lombosciatique, les paramètres qui influencent cette dernière ainsi que les facteurs qui ralentissent la guérison.

Rachis lombaire : un peu d’anatomie !

Notre colonne lombaire est constituée de 5 vertèbres volumineuses numérotées de L1 à L5. Entre chaque pair de vertèbres s’interpose une structure fibrocartilagineuse appelée « disque intervertébral ». Ce dernier sert, entre autres, à absorber les chocs que subit la colonne vertébrale et à lui donner de la flexibilité.

Chaque vertèbre lombaire est composée :

  • D’un corps vertébral: volumineuse masse osseuse à la partie avant de la vertèbre.
  • D’une lame vertébrale ou « arc postérieur » : fine lame osseuse en arrière de la vertèbre.
  • D’un foramen vertébral: espace (trou) situé entre le corps vertébral et l’arc postérieur de chaque vertèbre.

L’empilement des vertèbres lombaires et la superposition de leurs foramens vertébraux forment ce qu’on appelle le « canal vertébral lombaire ». Ce dernier est une sorte du tunnel osseux traversé par la partie inférieure de la moelle épinière avec ses différents éléments (dure-mère, arachnoïde, pie-mère, vaisseaux, liquide céphalorachidien…).

La moelle épinière, à sa partie lombaire, donne naissance à des racines nerveuses qui émergent du canal lombaire des deux côtés de chaque vertèbre. Ces racines forment alors des nerfs destinés à contrôler les muscles et à donner de la sensibilité aux différentes parties inférieures corps (membres inférieurs, région génitale…).

Le nerf sciatique, le plus volumineux du corps humain, est l’un de ces nerfs. Il est responsable de l’innervation motrice et sensitive de l’ensemble du membre inférieur.

Lorsque le nerf sciatique est comprimé ou irrité par un processus pathologique, généralement une hernie discale lombaire, des douleurs apparaissent sur tout son trajet. C’est ce qu’on appelle une « sciatique » (névralgie sciatique).

Qu’est-ce que la lombosciatique ?

La lombosciatique est une douleur au niveau du membre inférieur située sur le trajet du nerf sciatique associée à des lombalgies. Autrement dit, il s’agit d’une sciatique à laquelle s’ajoutent des douleurs dans le bas du dos.

La lombosciatique est le plus souvent due à la compression ou l’irritation d’une racine nerveuse (l’une des racines formant le nerf sciatique) par une hernie discale lombaire. Mais d’autres causes, plus rares, sont possibles. Notamment l’arthrose lombaire, une fracture de vertèbre ou encore un processus tumoral.

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Quelles sont ses causes ?

Comme la sciatique, la cause la plus fréquente de lombosciatique est la hernie discale lombaire. Il s’agit donc d’une compression d’une ou plusieurs racines nerveuses du nerf sciatique par une protrusion d’un disque intervertébral. Dans ce cas, on parle de lombosciatique commune dont le pronostic est généralement très favorable.

D’autres pathologies peuvent être à l’origine d’une lombosciatique, notamment :

  • Une arthrose lombaire : compression d’une racine nerveuse par un ostéophyte (excroissance osseuse qui se forme en cas d’arthrose) ou par irritation (diffusion de l’inflammation articulaire vers la racine nerveuse).
  • Un traumatisme lombaire : une fracture lombaire peut provoquer une lombosciatique en comprimant une des racines nerveuses du nerf sciatique par un fragment osseux déplacé.
  • Un processus tumoral : une tumeur, qu’elle soit bénigne ou maligne, peut comprimer ou irriter une racine nerveuse et provoquer une sciatique ou lombosciatique.
  • Un processus infectieux : une spondylodiscite (infection d’un disque intervertébral ainsi que des vertèbres entre lesquelles il s’interpose) ou une infection osseuse (par exemple une tuberculose osseuse localisée au rachis lombaire ou mal de Pot) peut donner une lombosciatique.
  • Une fracture vertébrale : compression d’une racine nerveuse par un fragment osseux déplacé d’une vertèbre.
  • D’autres pathologies rares telles que l’ostéomalacie, la maladie de Paget, la lombosciatique post-radique (effet secondaire d’une radiothérapie), la lombosciatique cordonale…

Quels sont ses symptômes ?

La lombosciatique se manifeste par des douleurs dans le bas du dos qui irradient au membre inférieur en suivant le trajet du nerf sciatique. Il s’agit de douleurs intermittentes favorisées par certaines manœuvres (toux, éternuement, effort de défécation…), d’intensité et de topographie variables (selon la racine nerveuse concernée).

Les douleurs peuvent s’accompagner de :

  • Troubles sensitifs : perte ou augmentation de la sensibilité au niveau du membre inférieur, fourmillements, picotements, engourdissements, sensations de décharges électriques…
  • Troubles moteurs : perte de force musculaire au niveau du membre inférieur. Dans les cas extrêmes, une véritable paralysie s’installe (lombosciatique paralysante).

D’autres symptômes peuvent se voir au cours de la lombosciatique. Leur présence doit faire rechercher une cause autre que la simple hernie discale, notamment :

  • Une fièvre : sa présence doit orienter vers une cause infectieuse (spondylodiscite, infection d’un corps vertébral…).
  • Une faiblesse intense : oriente vers un cancer, une infection…
  • Un amaigrissement inexpliqué : oriente vers un cancer, une tuberculose…
  • Une altération de l’état général : oriente vers une cause maligne (cancer).
  • Des symptômes digestifs ou respiratoires : ils peuvent indiquer la présence d’un cancer primitif digestif ou respiratoire ayant entrainé des métastases osseuses rachidiennes.

Pronostic : Combien de temps dure une lombosciatique ?

La lombosciatique commune est une pathologie bénigne qui évolue spontanément vers la guérison dans un délai de 3 à 6 mois. Le but du traitement médical (repos, antalgique, anti-inflammatoires non stéroïdiens…) est de raccourcir ce délai et de soulager les douleurs en attendant la guérison.

En effet, avec un traitement médical bien conduit, la lombosciatique régresse en général en moins de 2 mois.

Il existe certains facteurs qui ralentissent la guérison d’une lombosciatique, en voici quelques-uns :

  • Le type de douleurs : l’intensité des douleurs d’une lombosciatique ne reflète pas toujours fidèlement la gravité des lésions. En revanche, le type de douleurs peut donner certaines indications. Par exemple, une douleur non mécanique (non calmé par le repos) est plus susceptible de durer longtemps et d’être secondaire à une pathologie autre que la hernie discale (tumeur, infection, rhumatisme…).
  • La chronicisation des symptômes : si les douleurs et les autres symptômes de la lombosciatique persistent plus de 6 mois, la guérison risque de prendre plus de temps. C’est pour cela qu’il est recommandé de consulter un médecin dès les premières douleurs afin de bénéficier d’une prise en charge adaptée et précoce.
  • L’irradiation des douleurs : plus la douleur irradie bas (aux pieds), plus elle sera difficile à traiter. D’ailleurs, l’un des objectifs du traitement kinésithérapique mis en œuvre est de « centraliser » les douleurs, c’est-à-dire les limiter au bas du dos (diminuer progressivement les irradiations).
  • Certains facteurs psychosociaux : l’état d’esprit, la qualité du sommeil, la qualité des relations familiales et professionnelles, les conditions socio-économiques… tous ces facteurs influencent de manière significative la durée d’une lombosciatique.
  • Un faible niveau d’activité : les sujets sédentaires sont plus susceptibles de présenter des formes chroniques de lombosciatique. Par ailleurs, il est déconseillé de s’immobiliser totalement en cas de lombosciatique. Il faut juste se reposer tout en gardant une activité physique adaptée à sa condition.

Évidemment, en cas de lombosciatique due à une hernie discale sévère, une tumeur osseuse, une infection ou autre pathologie rare, le pronostic et la durée d’évolution sont différents.

Dans tous les cas, il est indispensable de consulter un médecin le plus précocement possible pour optimiser ses chances de guérir plus vite d’une lombosciatique.

Ressources

[1]       « Recommandations Lombosciatique aiguë commune », VIDAL. https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/lombosciatique-aigue-commune-3527.html (consulté le 27 septembre 2022).

[2]       T. D. L. ET, « Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes de moins de trois mois d’évolution », 2000.

[3]       M. RACHID et S. El HASSANI, « Enquête sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes de moins de trois mois d’évolution ».

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