Moelle épinière : Anatomie et troubles associés

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Élément important du système nerveux central, la moelle épinière assure le transport des signaux nerveux du cerveau vers les différentes parties du corps et vice versa. Elle intervient dans la sensibilité et la mobilité du corps. Tout dommage au niveau de la moelle peut ainsi affecter grand nombre de fonctions au sein de l’organisme. Pour mieux connaître de cette structure, nous allons voir dans cet article son anatomie, son mode de fonctionnement, les divers troubles qui peuvent la toucher ainsi que leur prise en charge.

Définition et anatomie

Qu’est-ce que la moelle épinière ?

La moelle épinière est l’une des parties principales du système nerveux. Elle se présente sous la forme d’une structure cylindrique qui traverse le centre de la colonne vertébrale, du tronc cérébral au bas du dos. Constituée de faisceaux nerveux et de cellules, elle a pour rôle de transmettre des messages venant du cerveau au reste du corps.

Ces messages nerveux ont trois fonctions cruciales.

  • Ils contrôlent les mouvements et les fonctions du corps. Ils dirigent également des fonctions autonomes (involontaires) telles que votre fréquence respiratoire et votre rythme cardiaque, ainsi que la fonction intestinale et vésicale.
  • Ils relient l’organe du toucher au cerveau. Les signaux provenant des diverses parties de votre corps permettent au cerveau d’enregistrer et de traiter les sensations liées au toucher comme la pression, la douleur et la température.
  • Ils gèrent les réflexes. La moelle épinière contrôle certains réflexes (mouvements involontaires) sans impliquer le cerveau.

Comprendre la structure de la moelle épinière

La moelle épinière commence dans la partie inférieure de votre tronc cérébral, appelée moelle allongée. Elle se prolonge ensuite vers le bas du dos à l’intérieur de la colonne vertébrale. Sa terminaison forme un cône appelé cône médullaire.

Comme le cerveau, des couches de tissu appelées méninges recouvrent la moelle épinière. Ces tissus protecteurs se composent de :

  • la dure-mère : la couche externe qui protège la moelle épinière des blessures ;
  • la matière arachnoïde: la couche intermédiaire entre l’espace péridural et sous-arachnoïdien ;
  • la pie-mère : la couche interne qui recouvre votre moelle épinière.

Il existe 31 paires de nerfs et de racines nerveuses dans la moelle épinière. Ceux-ci incluent :

  • 8 paires de nerfs cervicaux (nerfs partant du cou et allant principalement vers le visage et la tête) ;
  • 12 paires de nerfs thoraciques (nerfs du haut du corps qui s’étendent jusqu’à la poitrine, le haut du dos et l’abdomen) ;
  • 5 paires de nerfs lombaires (nerfs du bas du dos qui vont jusqu’aux jambes et aux pieds) ;
  • 5 paires de nerfs sacrés (nerfs du bas du dos s’étendant dans le bassin).

Hormis le premier nerf rachidien, chaque nerf spinal possède deux racines nerveuses : une racine motrice ou antérieure et une racine sensitive ou postérieure.

Chaque nerf rachidien naît au niveau d’une vertèbre spécifique et innerve une partie précise au sein de l’organisme. Cette zone est ce qu’on appelle un dermatome. Ainsi, l’ensemble de la surface cutanée du corps se divise alors en plusieurs dermatomes.

Quels conditions et troubles affectent la moelle épinière ?

De nombreux troubles ou blessures peuvent affecter la moelle épinière. Or, les lésions et pathologies qui touchent cette structure sont pour la plupart assez graves. Elles peuvent engendrer d’importants dysfonctionnements au niveau de tous les organes. Elles peuvent aussi être à l’origine d’une paralysie des membres.

La myélopathie est un terme générique qu’on utilise pour décrire tout déficit neurologique lié à la moelle épinière. Elle est généralement due à une compression de la moelle épinière par un ostéophyte ou un disque extrudé. Le plus souvent, cette affection se localise dans la colonne cervicale, mais elle peut également se produire dans la colonne thoracique ou lombaire.

Les conditions courantes qui peuvent affecter la moelle épinière comprennent également :

La myélite transverse aiguë

Il s’agit d’une inflammation dans un ou plusieurs segments de la moelle épinière.

La spondylose cervicale 

Il s’agit d’une usure progressive des disques intervertébraux du cou (disques cervicaux) pouvant exercer une pression sur la moelle épinière (myélopathie cervicale).

Les hernies discales

Il s’agit d’un glissement du noyau gélatineux du disque intervertébral hors de sa place, créant dans certaines situations une compression de la moelle épinière et des nerfs avoisinants.

Les fractures de la colonne vertébrale

Une fracture survient lorsqu’une ou plusieurs vertèbres sont écrasées (fracture par compression) ou cassées (fracture éclatée) suite à un trauma. Les fragments exercent parfois une pression sur la moelle épinière.

Une atrophie musculaire spinale

Il s’agit d’une dégénérescence des cellules nerveuses motrices dans la moelle épinière provoquant une faiblesse musculaire et une atrophie (dépérissement).

La sténose vertébrale (canal lombaire étroit

Il s’agit d’un rétrécissement de la colonne vertébrale qui entraîne parfois des pincements de nerfs et une irritation de la moelle épinière.

Les tumeurs de la colonne vertébrale 

Il s’agit de masses, cancéreuses ou non (bénignes), qui se développent dans votre colonne vertébrale ou directement sur la moelle épinière (cancer de la moelle épinière), et qui exercent une pression plus ou moins importante sur celle-ci.

Les infections de la colonne vertébrale 

Une infection peut survenir lorsque la pression d’un abcès en expansion ou l’effondrement d’une vertèbre ou d’un disque infecté (spondylodiscite) exerce une pression sur la moelle épinière.

Diagnostic des troubles de la moelle épinière

Un examen physique et neurologique minutieuxm ainsi qu’un examen des antécédents médicaux, constituent la première étape du diagnostic d’un trouble au sein de la moelle épinière.

Le diagnostic de la myélopathie dépend de la localisation neurologique dans la colonne vertébrale. La présence ou l’absence de douleur ou de traumatisme significatif et le mode d’apparition sont primordiaux pour évaluer la myélopathie en catégories cliniques.

Les autres tests de diagnostic que votre médecin peut recommander comprennent :

  • des radiographies : pour rechercher des fractures ou des tumeurs ;
  • une IRM ou une tomodensitométrie de la colonne vertébrale : pour montrer les zones de pression sur le canal rachidien ;
  • une myélographie : pour déterminer l’emplacement et la présence d’anomalies de la moelle épinière ;
  • un électromyogramme: pour déterminer la racine nerveuse exactement impliquée.

Comment traiter les troubles de la moelle épinière ?

Le traitement des troubles de la moelle épinière dépend de la localisation et de la gravité de la maladie. Pour certains, les conséquences peuvent être irréversibles, mais un traitement est toujours mis en place afin de prévenir d’autres complications.

Le traitement vise généralement à réduire la douleur et surtout, à améliorer les capacités fonctionnelles du patient dans ses activités quotidiennes normales. La plupart du temps, cela se fait par des approches non chirurgicales.

Lorsque les symptômes de myélopathie persistent ou s’aggravent malgré les traitements médicamenteux et physiques, votre professionnel de santé peut suggérer une intervention chirurgicale.

Le traitement des troubles de la moelle épinière peut inclure :

  • un traitement étiologique : traitement de la cause sous-jacente de l’affection ;
  • un traitement médical ;
  • une rééducation par la kinésithérapie et l’ergothérapie ;
  • une chirurgie si nécessaire.

En parallèle, il y a également le soin des autres problèmes qui accompagnent les troubles de la moelle épinière, à savoir :

  • les dysfonctionnements intestinaux et vésicaux ;
  • la douleur ;
  • la spasticité musculaire : raideur et contracture involontaires des muscles ;
  • les problèmes de circulation sanguine : formation de caillots de sang ;
  • les difficultés respiratoires ;
  • les infections urinaires ;
  • les formations d’escarres…

Sources

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-anatomie-et-examens/2747131-moelle-epiniere-definition-touchee-schema-anatomie-sectionnee-maladie-irm/

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-du-cerveau, — de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re-et-des-nerfs/troubles-de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re/pr%C3%A9sentation-des-troubles-de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re

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