Opération de scoliose : Types et résultats (convalescence)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

La colonne vertébrale est la structure qui assure le soutien du corps. Elle subit tous les chocs et tensions engendrées par les activités quotidiennes. C’est pour cette raison qu’elle est plus sensible aux douleurs et aux maladies du rachis.

Vos examens sanitaires montrent que vous souffrez d’une scoliose et votre médecin vous conseille la chirurgie pour la traiter ? Découvrez dans cet article, la définition de cette pathologie ainsi que tout ce qui concerne son traitement par le biais d’une opération chirurgicale.

Comprendre la scoliose

Étymologiquement, le mot « scoliose » vient du grec « skoliosis » qui signifie courbure. Il s’agit d’une courbure de la colonne vertébrale qui prend une déviation latérale anormale. Au lieu d’être droite, la colonne est courbée en « S » vue de dos. Normalement, la partie haute du dos doit avoir un aspect bombé vu de profil.

La scoliose peut toucher toutes catégories de personnes, adultes comme enfants. Contrairement à ce que l’on imagine, elle n’est pas le résultat d’une mauvaise posture. La cause de cette pathologie est encore indéterminée, dans 90 % des cas. On parle alors de scoliose « idiopathique ». C’est ce qu’on rencontre souvent chez les jeunes filles à âge de la puberté. Dans les 10 % des cas, on parle de « scoliose secondaire » qui est la conséquence d’autres maladies. Ce sont principalement les malformations congénitales (tel que le spina bifida) et les syndromes neuromusculaires (dystrophie musculaire, ataxie de Friedrich par exemple). La scoliose peut aussi être dégénérative notamment chez les adultes atteints d’arthrose.

Pour tout savoir sur la scoliose chez l’enfant, consultez l’article suivant.

La chirurgie de la scoliose

Pour traiter directement la scoliose, on peut opter pour une intervention chirurgicale. L’opération de la scoliose consiste à redresser la déviation de la colonne vertébrale. Elle est associée à une arthrodèse (immobilisation d’une articulation), pour une meilleure correction de la déformation. Elle soulage également les douleurs en libérant les nerfs coincés par de la déviation des vertèbres.

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Opération d’une scoliose : indication d’une intervention chirurgicale

On n’a généralement recours à la chirurgie que lorsque les traitements (par le port d’un corset ou la kinésithérapie) s’avèrent inefficaces.

L’intervention chirurgicale n’est indiquée que dans de cas rares. Elle est décidée selon la gravité de la maladie : lorsque celle-ci s’empire et devient handicapante.

Toutefois, il ne s’agit pas d’une décision facile à prendre. Avant tout, le médecin s’assurera que l’état de santé général du patient soit en mesure de supporter l’opération. Ce n’est qu’après qu’il confirmera la faisabilité de la chirurgie.

 Un autre critère qui détermine la décision pour une opération de la colonne vertébrale scoliosée est l’angle de Cobb. C’est une angulation scoliotique délimitée entre le plateau supérieur de la vertèbre (limite supérieure) et le bas de la vertèbre inférieure la plus tournée. Si son angle de courbure excède les 50 degrés, l’opération est fortement indiquée, d’autant plus si une évolution rapide est constatée.

Les principaux objectifs de l’opération de la scoliose sont :

  • la suppression des compressions nerveuses ;
  • l’atténuation des douleurs ;
  • le redressement de l’anomalie de déformation du rachis ;
  • la stabilisation de la colonne vertébrale.

Les différents types d’opérations pour traiter la scoliose

L’arthrodèse et la greffe osseuse

D’abord, on pratique principalement une arthrodèse. Elle consiste à bloquer certaines vertèbres.

Pour redresser la scoliose, cette intervention se fait, bien évidemment, sur la partie dorsale (suivant le long du rachis). Le principe de l’arthrodèse est de réduire au maximum la déviation de la colonne vertébrale. Pour ce faire, on utilise des tiges métalliques comme tuteurs (soutiens pour le redressement). On implante aussi des vis et des crochets pour que ces tiges s’attachent et se fixent sur les vertèbres.

Quand l’intervention est terminée, une greffe osseuse est nécessaire. Le chirurgien prélève un os sur les côtes et les bassins. Sinon, il opte pour des greffons artificiels. Cette greffe permet de rendre possible la fusion entre les vertèbres dans la zone bloquée par la tige. Après environ une année, elle devient solide.

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La thoracoplastie

Cette chirurgie consiste à raccourcir les côtes. Elle permet de réduire la bosse, en cas de gibbosité importante. En effet, la scoliose provoque une torsion de la colonne vertébrale sur elle-même. Les côtes liées à ces vertèbres tournent également ce qui provoque l’apparition d’une bosse dans le dos : gibbosité.

La durée de ces interventions s’étend de 3 jusqu’à 12 heures.

À quels risques et complications s’attendre après une opération de scoliose ?

Les risques et complications de cette intervention sont rares. En outre, l’opération chirurgicale ne peut pas toujours se passer comme prévu.

D’abord, puisque l’opération se passe sous anesthésie générale, des complications peuvent survenir. Elles dépendent de l’état général du patient : son âge, son état de santé (allergies, problèmes cardiaques ou pulmonaires par exemple). C’est pourquoi ces maladies sont déterminées par des examens préliminaires avant toute prise de décision concernant le traitement chirurgical.

Après l’opération, les risques d’infection ne sont pas à négliger. Faute d’asepsie (lors de l’intervention et des pansements), les bactéries peuvent profiter de la faiblesse du système immunitaire de l’organisme. Elles prolifèrent et pullulent à travers la lésion. Cette dernière subit une inflammation (douleur, chaleur, gonflement) qui pourrait aboutir à la formation de pus.

Aussi, si le patient reste alité trop longtemps, les complications de décubitus surviennent, l’escarre notamment. La peau se macère et la cicatrisation devient trop lente. Ce risque est aggravé chez les fumeurs et les diabétiques.

Suite postopératoire : Convalescence et rééducation

La convalescence

La chirurgie de la scoliose requiert environ 8 à 15 jours d’hospitalisation. Cette durée varie selon l’état général de la santé du malade et sa capacité à retrouver de l’autonomie. Ensuite, pour recouvrer progressivement une bonne santé, une convalescence de 3 mois au minimum est indispensable. Pendant cette période, le patient doit prendre un repos total, ce qui implique :

  • d’arrêter tout travail incluant des efforts physiques ;
  • d’éviter de porter des charges lourdes dépassant les 5 kg ;
  • d’éviter de trop fléchir le tronc vers l’avant.

Il y a donc certaines restrictions, non seulement concernant les activités, mais aussi pour le régime alimentaire du patient.

La rééducation

La rééducation est indispensable. Elle débute 24 à 48 heures après l’opération, et continue pendant les 45 jours qui suivent. Cette rééducation consiste en la kinésithérapie qui permet au patient de retrouver certains mouvements du quotidien comme la marche. Elle a pour objectif de rétablir les fonctionnalités des muscles du dos et des jambes.

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Après ces 45 jours, des massages kinésithérapeutiques doux sont préconisés. En addition, des étirements et de la légère remusculation sont nécessaires. Elles ne doivent pas provoquer des douleurs chez le malade.

À partir du troisième mois, le patient peut pratiquer petit à petit des exercices légers de façon progressive. Par exemple, il peut envisager la piscine ou le footing.

Enfin, après environ 1 an, la greffe est consolidée. C’est alors que le sujet a la possibilité reprendre les activités physiques habituelles.

Tout au long de la période de convalescence et de rééducation, des consultations médicales régulières sont indispensables. Elles permettent de contrôler les risques et de suivre de près l’évolution du patient.

Sources

https://www.groupe-chirurgical-thiers.fr/rachis/chirurgie-de-scoliose/

https://www.primomedico.com/fr/cure/chirurgie-scoliose/

Eyriey in « Traitement chirurgical de la scoliose », Personales 2007

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