Rétrolisthésis : Définition et prise en charge (que faire ?)

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Le rétrolisthésis concerne généralement le cou ou le bas du dos. Il peut aussi s’observer au niveau du rachis thoracique, mais de façon plus rare.

La prise en charge du rétrolisthésis dépend de sa cause, de l’importance du glissement et des éléments anatomiques comprimés. Elle fait généralement appel à des traitements médicamenteux antalgiques, de la kinésithérapie ou de l’ostéopathie. La chirurgie, quant à elle, ne sera envisagée qu’en dernier recours.

Qu’est-ce que le rétrolisthésis ?

Le terme « rétrolisthésis » est issu du latin « rétro » qui signifie en arrière, et du grec ancien « listhesis » signifiant glisser. Rétrolisthésis veut donc dire « glisser en arrière ».

En médecine, le rétrolisthésis désigne une affection du rachis caractérisée par un glissement vers l’arrière d’une vertèbre par rapport à celle située juste en dessous (de 2 mm ou plus).

Dans la majorité des cas, ce glissement a lieu au niveau de la région cervicale ou lombaire (particulièrement entre les vertèbres L4-L5 ou L5-S1). L’atteinte du segment dorsal du rachis est nettement moins fréquente.

Selon le type de glissement vertébral, on peut distinguer trois principales variétés de rétrolisthésis :

  • Rétrolisthésis partiel : la vertèbre concernée glisse vers l’arrière par rapport à la vertèbre située en dessous ou en dessus.
  • Rétrolisthésis en escalier : la vertèbre concernée glisse vers l’arrière par rapport à la vertèbre située en dessus et vers l’avant par rapport à la vertèbre située en dessous. Cette bascule de la vertèbre donne un aspect en « escalier » à l’imagerie.
  • Rétrolisthésis complet : ici, la vertèbre se déplace avec tout son corps vers l’arrière. Elle se retrouve donc décalée par rapport aux vertèbres sus et sous-jacentes.

Tout comme le spondylolisthésis, le rétrolisthésis peut être classé en 4 grades de sévérité selon l’importance du glissement de la vertèbre (exprimée en pourcentage) :

  • Grade 1 : déplacement jusqu’à 25 %,
  • Grade 2 : de 25 à 50 %,
  • Grade 3: de 50 à 75 %,
  • Grade 4 : de 75 à 100 %.

Quels sont les symptômes du rétrolisthésis ?

Les symptômes du rétrolisthésis varient d’une personne à l’autre selon la localisation du glissement et les structures anatomiques touchées (articulations vertébrales, ligaments, nerfs…).

Ils sont (pour la plupart) la conséquence d’une compression d’éléments nerveux par la vertèbre déplacée, notamment la moelle épinière et les racines nerveuses rachidiennes.

D’une manière générale, le rétrolisthésis peut se traduire cliniquement par :

  • Une douleur ou gêne au niveau du siège du glissement : douleurs cervicales, douleurs lombaires ou dorsales. Cette douleur peut être spontanée ou provoquée par la pression digitale et certains mouvements (la marche, la torsion de la colonne vertébrale…).
  • Une voussure ou bosse palpable et/ou visible au niveau du rachis qui correspond à la vertèbre déplacée.
  • Une réduction globale de la mobilité du rachis, mais d’une façon particulière au niveau du segment concerné.
  • Une raideur du dos.
  • Symptômes neurologiques au niveau des zones innervées par la ou les structures nerveuses comprimées par la vertèbre déplacée : douleurs (sensation de décharge électrique, sciatique…), engourdissements, picotements, diminution ou perte de la sensibilité, faiblesse musculaire, troubles moteurs…

Lorsque la compression est légère ou absente, en raison d’un glissement très léger (grade 1), le rétrolisthésis peut rester asymptomatique.

Au contraire, lorsque la moelle épinière ou ses racines nerveuses sont très comprimées par un rétrolisthésis important (grade 3 ou 4), les symptômes peuvent aller jusqu’à la paralysie d’un ou plusieurs membres.

Quelles sont les causes du rétrolisthésis ?

Différentes pathologies en rapport avec la colonne vertébrale peuvent causer ou contribuer au développement du rétrolisthésis. Voici une liste de quelques-unes d’entre elles :

  • Dégénérescence du disque intervertébral (discopathie dégénérative),
  • Arthrite ou arthrose au niveau des articulations vertébrales postérieures (arthrose facettaire),
  • Maladies fragilisant les os (ostéoporose, déficits vitamino-calciques, hyperparathyroïdie, prise de corticoïdes au long cours…),
  • Traumatisme du rachis (comme une entorse cervicale ou entorse lombaire),
  • Faiblesse de la musculature dorsale et/ou abdominale (myopathies…),
  • Ostéomyélites (infections osseuses) touchant les vertèbres (notamment la tuberculose ou « mal de Pott »),
  • Déformations du rachis (notamment l’exagération de la courbure lombaire ou « hyperlordose lombaire »),
  • Malformations congénitales du rachis.
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Par ailleurs, certains facteurs de risque peuvent précipiter le développement d’un rétrolisthésis. Les plus fréquemment rencontrés sont l’obésité et le surpoids (excès de stress sur le rachis lombaire), de même que les mauvaises postures.

Comment s’effectue le diagnostic ?

Pour poser le diagnostic de rétrolisthésis, le médecin commence par collecter le maximum d’informations, et ce, par l’intermédiaire d’un questionnaire détaillé et un examen physique complet.

À l’interrogatoire, le médecin fera préciser au patient ses antécédents médicaux/hirurgicaux (personnels et familiaux), sa profession, ses symptômes (type, date et mode d’apparition, circonstances de survenue…).

Ensuite, il examine le patient sous toutes ses coutures, avec une insistance particulière sur l’ensemble de la colonne vertébrale. Il pourra ainsi objectiver une douleur, voir ou palper une bosse, constater une déformation du rachis (hyperlordose par exemple) … Cette partie de l’examen physique devrait pouvoir déterminer le siège du glissement vertébral.

L’examen neurologique est également primordial, car il permet d’objectiver certaines plaintes du patient secondaires à la compression des structures nerveuses par la vertèbre déplacée (faiblesse musculaire, troubles de la sensibilité…).

Au terme de l’examen clinique, le médecin prescrit une radiographique standard du rachis (surtout de profil) afin de visualiser le rétrolisthésis et préciser ses caractéristiques (siège exact, type, grade, éléments orientant vers la cause…).

D’autres examens d’imagerie (Scanner, IRM) sont parfois nécessaires pour évaluer le retentissement du rétrolisthésis, notamment la compression de la moelle épinière ou ses racines nerveuses.

Quel est le traitement du rétrolisthésis ?

Le traitement du rétrolisthésis dépend de plusieurs facteurs, notamment le siège du glissement, son grade, la gravité des symptômes, le retentissement sur les activités quotidiennes et la qualité de vie… Deux approches principales sont possibles : l’approche conservatrice (non chirurgicale) et l’approche chirurgicale.

Approche conservatrice

Le rétrolisthésis n’est pas synonyme d’intervention chirurgicale. Pour en arriver à cette solution radicale, il faut d’abord essayer toutes les méthodes conservatrices qui comprennent :

  • Un traitement médicamenteux: il s’agit le plus souvent d’une association d’antalgiques et d’anti-inflammatoires à laquelle peuvent s’ajouter, selon les cas, des neurotropes, des antidépresseurs, des corticoïdes…
  • L’application de chaleur sur la zone douloureuse pour détendre les muscles (bouillotte, bain chaud).
  • De la kinésithérapie (physiothérapie) : des séances de rééducation chez un kinésithérapeute (physiothérapeute) basées sur des exercices de renforcement des muscles du dos et de l’abdomen, des étirements…
  • De l’ostéopathie : les techniques de manipulation ostéopathiques ne permettent pas de « remettre » la vertèbre à sa position initiale, mais visent à prévenir l’aggravation du glissement et soulager certaines douleurs.
  • L’immobilisation : des corsets lombaires ou colliers cervicaux peuvent être utilisés pour immobiliser le segment touché du rachis. Ce n’est qu’une solution temporaire à laquelle on peut avoir recours dans un but antalgique.
  • Des infiltrations de corticoïdes : les injections se font directement au niveau de la structure irritée par le glissement (les articulations facettaires ou à proximité d’une racine nerveuse comprimée par exemple).

Outils et accessoires

Outre les traitements mentionnés ci-haut, il existe plusieurs produits et accessoires disponibles sur le marché permettant de soulager les douleurs lombaires reliées au rétrolisthésis. Il faut se rappeler que ces outils offrent généralement un soulagement temporaire, et doivent être utilisés avec parcimonie. Parmi les produits recommandés par nos professionnels, nous avons :

Approche chirurgicale

Lorsque les symptômes du rétrolisthésis deviennent trop handicapants malgré un traitement conservateur bien conduit, la seule alternative dont on dispose reste la chirurgie.

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L’intervention consiste à fusionner (souder) les deux vertèbres (ou plus) glissant l’une sur l’autre grâce à la mise en place de vis et de tiges métalliques à l’arrière de ces vertèbres. C’est ce qu’on appelle une «arthrodèse cervicale » si elle est effectuée au niveau du cou, et arthrodèse lombaire pour le bas du dos.

Les compressions nerveuses (à l’origine des symptômes neurologiques du rétrolisthésis) peuvent être levées par le simple fait de remettre en bonne position la vertèbre déplacée. Mais parfois, il est nécessaire de réaliser des gestes de libération nerveuse en retirant des fragments osseux, ligamentaires ou discaux (bouts de disques intervertébraux) comprimant la moelle ou ses racines indépendamment du rétrolisthésis.

Pour ce type d’intervention, un séjour à l’hôpital de 5 à 8 jours est nécessaire. Certaines techniques dites « mini-invasives » permettent de raccourcir les durées d’hospitalisation et de convalescence.

Dans la plupart des cas, le patient est levé dans les 48 h postopératoires, avec ou sans corset selon son état clinique. La période de convalescence varie d’une personne à l’autre. En général, la reprise des activités professionnelles se fait après trois mois (selon la profession…).

Une rééducation est quasi systématiquement réalisée après une arthrodèse pour permettre au patient de retrouver de la mobilité et de la force musculaire.

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs vertébrales, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire. Ils sont également utilisés pour accélérer la guérison suite à une chirurgie.

Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :

  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.
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Comment prévenir le rétrolisthésis ?

La prévention du rétrolisthésis repose sur la suppression des facteurs qui augmente le stress sur la colonne vertébrale. Le but est d’éviter le développement de cette pathologie chez une personne à risque, ou son aggravation chez une personne qui en est porteuse.

Voici quelques-unes des mesures préventives à adopter :

  • Pratiquer une activité physique régulière en incluant des exercices d’étirement et de renforcement musculaire pour préserver la souplesse de la colonne vertébrale et augmenter sa stabilité.
  • Manger équilibré et varié pour apporter du calcium, de phosphore, des vitamines et autres éléments nécessaires pour la préservation de la densité osseuse.
  • Maintenir une bonne posture en toute circonstance, principalement en évitant les postures statiques prolongées.
  • Perdre quelques kilos en cas de surpoids/obésité et observer si cela réduit les symptômes.
  • Éviter le port de charges lourdes.
  • Éviter le port de talons hauts, surtout s’ils provoquent de la douleur.
  • Éviter les sports violents s’ils aggravent les symptômes (du moins temporairement).

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Références

[1]  M. Kawasaki, T. Tani, T. Ushida, et K. Ishida, « Anterolisthesis and retrolisthesis of the cervical spine in cervical spondylotic myelopathy in the elderly », Journal of Orthopaedic Science, vol. 12, no 3, p. 207‑213, 2007.

[2]  C. H. Jeon, J. U. Park, N. S. Chung, K. H. Son, Y. S. Lee, et J. J. Kim, « Degenerative retrolisthesis: is it a compensatory mechanism for sagittal imbalance? », The bone & joint journal, vol. 95, no 9, p. 1244‑1249, 2013.

[3]  U. Berlemann, D. J. Jeszenszky, D. BÜHLERI, et J. Harms, « MECHANISMS OF RETROLISTHESIS IN THE I OVVER. LUMBAR SPINE A RADIOGRAPHIC STUDY », Acta orthopaedica belgica, vol. 65, p. 4‑1999, 1999.

[4]  K. K. Kang, M. S. Shen, W. Zhao, J. D. Lurie, et A. E. Razi, « Retrolisthesis and lumbar disc herniation: a postoperative assessment of patient function », The Spine Journal, vol. 13, no 4, p. 367‑372, 2013.

[5]  A. Ahmed, B. H. Mahesh, P. K. Shamshery, et A. Jayaswal, « Traumatic retrolisthesis of the L4 vertebra », Journal of Trauma and Acute Care Surgery, vol. 58, no 2, p. 393‑394, 2005.

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