Radiculopathie (cervicale, lombaire) : C’est quoi ? (Est-ce grave ?)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

La radiculopathie fait partie des maladies neurologiques les plus fréquemment rencontrées. Si elle passe souvent inaperçue, elle peut conduire à de graves conséquences quand la compression du nerf est trop importante. On vous a diagnostiqué une radiculopathie et vous voulez en savoir plus sur cette maladie ? On vous dit tout dans cet article : définition, causes, symptômes et traitements.

Qu’est-ce qu’une radiculopathie ?

Le terme radiculopathie provient de « radiculo » et du mot « pathie». Respectivement, ces mots veulent dire « racine » et « affection». Il s’agit d’une affection pathologique d’une racine nerveuse. On parle également de douleur radiculaire ou radiculopathie.

Elle est due à une compression d’un nerf rachidien. La cause de la compression proprement dite est très variable. La douleur se ressent sur l’intégralité du trajet du nerf atteint. Elle peut s’étendre jusqu’aux membres, inférieurs ou supérieurs. Selon la localisation du nerf comprimé, il existe deux principales formes de radiculopathie : la radiculopathie cervicale et la radiculopathie lombaire.

La radiculopathie cervicale

Anatomiquement, le rachis cervical possède sept vertèbres. On parle de radiculopathie cervicale quand la compression se situe sur ces vertèbres. Les patients qui souffrent de radiculopathie au niveau cervicale sont divisés en deux grands groupes. Il y a les jeunes et les personnes âgées. On identifie la racine concernée par le trouble selon le trajet de la douleur.

Pour la zone cervicale, le trajet peut passer par trois endroits :

  • les épaules ;
  • les bras ;
  • les mains.

La radiculopathie lombaire

Le rachis lombaire compte cinq vertèbres. La radiculopathie lombaire se trouve à ces niveaux. La racine nerveuse concernée est également identifiable selon le trajet du nerf.

On peut alors retrouver une douleur au niveau :

  • des cuisses ;
  • des jambes ;
  • Ou des pieds.

Quelles sont les causes d’une radiculopathie ?

On peut caractériser les causes d’une radiculopathie selon l’âge du patient. Pour ceux dont l’âge est inférieur à 50 ans, la cause retrouvée est principalement la hernie discale. Cette dernière se forme au niveau d’un disque intervertébral ce qui comprime la racine nerveuse avoisinante. Chaque disque est en effet entourée d’une enveloppe (appelé anneau fibreux). Quand ce dernier se rompt, le noyau sort et entraine une hernie. Il s’agit alors d’une compression mécanique de la racine nerveuse.

Cependant, une cause immune ou inflammatoire peut accompagner une hernie discale.

Pour les personnes plus âgées, la cause peut être :

  • l’épaississement de certains ligaments ;
  • le rétrécissement de foramens intervertébraux ;
  • des troubles inflammatoires ;
  • des cancers ;
  • des troubles métaboliques.

Au fil du temps, les disques intervertébraux vieillissent par l’usure. Ainsi, l’arthrose (cervicale ou lombaire) est une des causes fréquentes d’une radiculopathie chez les individus âgés.

Par ailleurs, la croissance d’une tumeur peut aussi être à l’origine des douleurs radiculaires.

Le canal lombaire étroit est aussi une cause d’une radiculopathie. Il s’agit d’un rétrécissement du canal dans lequel passent les racines nerveuses au niveau de la région lombaire. Ce retraitement est à l’origine d’une irritation du nerf ce qui explique les douleurs. On parle également de pincement lombaire.

Comment reconnaître une radiculopathie ? (Les symptômes)

La douleur est le maitre symptôme retrouvé dans le cas d’une radiculopathie. D’autres signes peuvent toutefois apparaitre. On observe principalement des troubles de la sensibilité.

Il peut s’agir de paresthésies qui se manifestent par :

  • un engourdissement des membres par exemple (bras, mains, jambes, pieds) ;
  • des fourmillements ;
  • des picotements.

Dans les cas les plus avancés, le patient peut perdre la motricité de ses membres.

Les types de douleur les plus fréquents en cas de radiculopathie sont une douleur sciatique et une cruralgie.

La douleur sciatique correspond à la compression du nerf sciatique. Vous devez savoir que ce nerf a plusieurs racines nerveuses. La racine la plus touchée est celle qui se trouve entre L4 (quatrième vertèbre lombaire) et L5 (cinquième vertèbre lombaire).

La compression nerveuse peut aussi concerner la racine entre L5 et S1 (S1 : première vertèbre sacrée). Cette dernière se trouve juste en bas du dos. Le trajet de ce nerf sciatique commence sur la fesse, traverse la jambe pour aller prendre fin au niveau des pieds.

Quant à la cruralgie, le nerf comprimé est le nerf crural. Il se situe entre L3 (troisième vertèbre lombaire) et L4. Une des racines du nerf crural est également localisée entre L4 et L5. Si c’est ce nerf qui est atteint, la douleur commence sur la face antérieure de la cuisse. Elle passe ensuite sur l’aine et se termine au niveau des genoux.

Il faut noter que les douleurs radiculaires sont amplifiées par :

  • la toux ;
  • les éternuements ;
  • et les efforts de poussée.

Comment se fait le diagnostic de la radiculopathie ?

Les caractéristiques de la douleur permettent d’orienter le diagnostic en faveur d’une radiculopathie. Toutefois, ce sont surtout des examens radiologiques qui le confirment. Ainsi, le médecin vous prescrira un scanner ou une IRM (Imagerie à Résonnance Magnétique). Ces examens se centreront sur les zones douloureuses. À part la neuro-imagerie, les médecins peuvent également recourir à d’autres examens dits électrophysiologiques (EMG).

Si ces examens ne révèlent pas la cause de la radiculopathie, une analyse biologique pourra être réalisée. Il s’agit de l’analyse cytologique et bactériologique du liquide spinal. C’est le liquide à l’intérieur du rachis. On recherchera notamment des signes d’infections ou d’inflammation.

Une glycémie peut aussi être demandée pour rechercher un diabète.

Quel traitement pour cette maladie ?

Le traitement de la radiculopathie est basé sur la gestion de la douleur. Il peut être médicamenteux ou non. En effet, il est fréquent de faire appel à la kinésithérapie pour calmer les douleurs radiculaires.

Pour le traitement avec des médicaments, on a recours aux antalgiques habituels, notamment les anti-inflammatoires.

Il existe deux types d’anti-inflammatoires : stéroïdiens et non stéroïdiens. Ces derniers sont les plus efficaces dans le cadre de ce trouble nerveux, mais leur utilisation à long terme comporte des risques pour la santé. Ains, on l’utilise souvent pendant une courte durée, et en association avec d’autres médicaments. Les anti-inflammatoires stéroïdiens sont utilisés en seconde intention.

Voici une petite liste de médicaments qui sont généralement prescrits par le médecin pour soulager une douleur radiculaire :

  • le paracétamol : souvent insuffisant pour soulager la douleur ;
  • la codéine : antalgique de plus haut grade ;
  • le tramadol : antidouleur de palier plus élevé ;
  • la morphine : antalgique réservé aux douleurs très intenses ;
  • le kétoprofène : anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ;
  • le diclofénac : AINS ;
  • le naproxène : AINS.

Les antiépileptiques sont également en raison de leur action directe sur les fibres nerveuses touchées. D’ailleurs, on peut les infiltrer directement sur la zone atteinte.

La kinésithérapie est aussi efficace contre les radiculopathies. Les séances ont surtout pour but de soulager les tensions nerveuses afin de réduire les douleurs radiculaires.

Vous pouvez amoindrir les gênes causées par la radiculopathie par des activités de détente comme la natation, le yoga, la méditation…

En dernier recours, il est possible de procéder à la chirurgie pour traiter une radiculopathie. L’opération est minutieusement discutée selon la cause du trouble. Le principe est relativement simple : enlever la compression au niveau de la racine nerveuse. En général, on ne fait recours à la chirurgie que lorsque les symptômes portent vraiment atteinte à la vie quotidienne du patient ou lorsque ceux-ci menacent ses fonctions vitales (difficulté à évacuer les urines et les selles.)

Sources 

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