Discectomie : Tout savoir sur cette operation

hernie cervicale causant une névralgie cervico-brachiale

Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

La discectomie est une technique chirurgicale parfois utilisée dans le traitement des hernies discales qui ne répondent pas au traitement conservateur (traitements naturels et méthodes non invasives).

C’est quoi, une discectomie, et comment savoir si on peut en bénéficier  ? Comment se déroule la procédure ? Quelle est la différence avec les autres opérations ?  

Cet article vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce type de chirurgie.

Définition

La discectomie est une technique chirurgicale qui vise à « décoincer » le nerf à l’intérieur de la colonne vertébrale en corrigeant une hernie discale problématique.

La hernie discale peut se localiser n’importe où, mais principalement au niveau cervicale et au niveau lombaire.  On distingue donc :

  • La discectomie lombaire
  • La discectomie cervicale.

Note : Pour tout savoir sur la hernie discale (diagnostic, symptômes, approches de traitements naturelles et invasives), consultez l’article suivant.

Pour rappel ; La colonne vertébrale est constituée d’une succession de vertèbres. Entre chaque vertèbre se trouve un disque qui joue le rôle d’amortisseur. Nous trouvons deux parties, le noyau (au centre) et l’annulus (qui est l’autre partie se trouvant en périphérique).

La partie périphérique sert d’enveloppe au noyau. L’annulus peut se déchirer, fréquemment par usure, ce qui entraine la compression du nerf à l’intérieur de la colonne vertébrale suite à l’échappement d’une partie du noyau ; C’est la hernie discale.

Les hernies sont souvent de découverte fortuite ; survenant parfois suite à un effort, mais parfois sans aucune circonstance favorisante.

Autres types de chirurgie décompressives

Parmi les alternatives à la discectomie, on compte :

Il est à noter que la technique chirurgicale optimale pour traiter la compression médullaire ou des racines nerveuses reste controversée. Une approche n’est pas forcément supérieure dans toutes les circonstances, et la meilleure option dépendra de facteurs anatomiques et symptomatiques spécifiques à chaque patient.

Indications et contre-indications

Indication de la discectomie

La prise en charge des crises de sciatique aiguë s’améliore à 90 % avec une prise en charge conservatrice. Dans de rares cas, elle peut requérir une intervention chirurgicale. Ainsi, la discectomie est indiquée dans les cas suivants :

En urgence :

  • En cas de syndrome de la queue de cheval ;
  • En cas d’une hyperalgie sciatique résistante à la morphine et autres médicaments anti douleur;
  • En cas aussi d’une sciatique paralysante : un score inférieure à 3 au bilan musculaire du professionnel de santé au      niveau des muscles des orteils.

En cas de douleurs persistante après 6 à 8 semaines de traitement médical complet lorsque la douleur reste invalidante. La persistance de la radiculalgie sur des douleurs lombaire est un critère essentiel qui conduit à la discectomie. A travers ces éléments, la proposition de la discectomie est faite au patient en lui précisant les éléments suivant :

  • La progression naturelle des hernies discales et le risque de récidive;
  • En cas de non traitements médicaux possibles, la chirurgie reste la dernière opportunité ;
  • Avant la discectomie, on évalue les risques et les bénéfices de l’opération.

Contre-indication de la discectomie

 

La discectomie n’est pas totalement  contre-indiqué. Cependant, voici quelques facteurs à considérer avant de décider d’une discectomie :

  • Pour un défaut d’harmonie des résultats clinique/radiologique (patient dont les résultats cliniques ne coïncident pas avec les résultats radiologiques.
  • Les patients avec maux de dos permanents (Les patients souffrant principalement de maux de dos sans irradiations dnas les jambes ne sont pas de bons candidats à  la discectomie)
  • Les patients qui bénéficient le plus de la chirurgie sont ceux qui souffrent principalement de douleurs radiculaires (sciatique).
  • Traitement conservateur inadéquat : le patient doit faire l’objet d’un essai de prise en charge conservatrice adéquate (au moins 6 semaines de thérapie physique comme la kiné, l’ostéo, etc.) avant l’intervention chirurgicale, car 90 % des cas de sciatique s’améliorent avec un traitement conservateur seul. 

 

 

Procédure de discectomie

 

Avant une discectomie lombaire ou cervicale ; le bilan clinique et radiologique est prépondérant dans la précision de la voie d’abord et la technique à employer. (Radiographie thoracique, électrocardiogramme, analyses hématologique).

De plus, le patient doit arrêter la consommation du tabac, d’alcool, de médicaments fluidifiant le sang et d’anti-inflammatoires sept jours avant l’opération.

La discectomie se déroule en plusieurs phases :

 

Phase 1 : Bilan pré-incision est nécessité

Phase  2 : Incision et exposition de l’espace intertransversaire

Phase  3 : Ouverture du fascia intertransversaire et exposition de la hernie

Phase 4 : Libération radiculaire et excision de la hernie. L’excision de la hernie discale n’est pas toujours facile tant la compression peut être importante. L’ablation se fait préférentiellement sur l’épaule de la racine.

Phase 5 : fermeture et suites opératoires

Risques et complications

 

Comme toute intervention chirurgicale, il existe des risques et de complications pour la discectomie. Ainsi on distinguera les risques suivant :

Les risques neurologiques 

C’est le risque de paralysie des membres inférieurs. Il peut s’agir d’une simple paralysie des orteils mais parfois plus embêtante avec une atteinte au niveau du pied ou du genou.

 

Une difficulté à uriner peut survenir et peut nécessiter un sondage. Elle régresse quasiment toujours.

Très rarement il peut survenir un syndrome de la queue de cheval (paralysie des sphincters, et encore plus exceptionnellement une paralysie complète des membres inférieurs (paraplégie).

La complication la plus fréquente est l’hématome au niveau du site de l’opération qui peut entraîner une compression des nerfs.

Le risque infectieux

Plusieurs types d’infection sont possibles au niveau de l’os et du disque réalisant une spondylodiscite ; elle peut laisser des séquelles à type de lombalgie.

Dans certains cas l’infection peut se généraliser et donner une septicémie qui peut être très grave voire mortelle.

D’autres risques 

  • Une lésion des gros vaisseaux de l’abdomen (aorte, veine cave) survenant lors de l’excision du disque. Elle peut entraîner une hémorragie gravissime pouvant être mortelle.
  • Récidive : il existe un risque de récidive après un intervalle libre. Il s’agit alors d’un autre fragment discal qui vient lui aussi en contact avec le nerf.

Convalescence suite à une discectomie

 

Consignes post opératoires

Comme tout intervention chirurgicale, tous les 2 jours un infirmier fait  Le pansement de la plaie opératoire jusqu’à la cicatrisation.

En général, les fils se résorbent durant les 15 jours qui suivent la discectomie ; Si les fils ne sont pas résorbables, ils sont à faire retirer par l’infirmier au-delà  de 15 jours.

Le levée et la position assise sont autorisés dès le jour même de l’intervention en compagnie de l’équipe soignante pour s’assurer qu’elle se déroule correctement.

Des consignes sur les gestes économiques du dos sont données ; Un traitement antalgique est donné systématiquement les premiers jours de l’intervention.

Elle peut parfois se faire en chirurgie ambulatoire ; Le chirurgien est revu pour une consultation de contrôle 6 semaines après l’intervention.

 

 

Combien de temps dure l’hospitalisation ?

 

  • L’hospitalisation dure de 1 à quelques jours selon les cas.
  • Selon la nature de l’activité professionnelle, la localisation de la hernie, la sévérité et l’ancienneté des symptômes, la durée de l’arrêt de travail sera de 3 à12 semaines.
  • La marche est recommandée dès le retour à domicile. Il est possible de reprendre une activité sportive après une rééducation et un délai de 3 à 6 mois selon le type de sport et la vitesse de récupération.

Bibliographie

SOFCOT : Société Française de Chirurgie Orthopédique & Traumatologie, conseils pratiques, la hernie discale, sept 2005.

Dr Sébastien LE PAPE, Laminectomie et recalibrage lombaire Hôpital Privé de l’Estuaire

B. FEY et all, traité de technique chirurgicales, tome I, Masson, 1942-1944, P248-249

A.BLAMOUTIER, Discectomie chirurgicale pour hernie discale lombaire: techniques chirurgicales, Elsevier Masson, 2012, 216-225

Medscape, Lumbard discectomy

SFCR : Société Française de Chirurgie du Rachis, Intervention pour hernie discale lombaire, novembre 2006

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