Douleur référée: quand la douleur se disperse (Explications)

Partagez avec vos proches concernés
5
(3)

Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

Avez-vous souffert de sciatique ? De maux de tête provenant d’une tension au cou ou des épaules ? Ce sont tous des exemples de ce que nous appelons communément la douleur référée. Celle-ci désigne le fait de ressentir de la douleur à une zone qui n’est même pas blessée. Découvrez en détail ce qu’est une douleur référée dans cet article.

Qu’est-ce que la douleur référée ?

La douleur référée, également appelée douleur projetée, désigne une douleur ressentie dans une zone différente que celle où se trouve réellement la blessure.

Les cas courants incluent la douleur sciatique dans laquelle la douleur provient des nerfs autour du bas du dos. Cependant, cela peut entraîner une douleur référée avec une douleur aiguë ou lancinante dans le membre inférieur (cuisse ou bas de la jambe).

Une douleur projetée peut résulter de troubles musculo-squelettiques tout comme elle peut être engendrée par des organes corporels. Une crise cardiaque ou des problèmes cardiaques peuvent par exemple causer de la douleur au niveau du bras gauche ou au côté gauche de la mâchoire.

Théories sur la douleur référée

Bien que la douleur référée puisse être courante, la science exacte derrière la douleur référée n’est pas entièrement comprise. La théorie la plus courante stipule que les nerfs qui ne sont pas directement affectés sont stimulés.

Lorsque des structures telles que les ligaments, les tendons, les muscles et les articulations sont blessées, celles-ci peuvent irriter les nerfs sensoriels voisins. Si ces nerfs innervent d’autres structures ailleurs, le cerveau peut interpréter la douleur comme provenant de ces autres zones. C’est ce qu’on appelle « douleur somatique référée ».

De manière générale, la douleur somatique référée est perçue dans des régions qui partagent la même innervation segmentaire que la source.

Ce type de douleur est décrit comme une douleur sourde et douloureuse. Elle est souvent difficile à localiser et la zone douloureuse est large. Cette douleur est différente de la douleur causée par une blessure d’un nerf lui-même.

La douleur référée radiculaire est un autre type de douleur référée. Elle provient d’une blessure du nerf rachidien. Elle provoque :

  • une douleur plus aiguë dans une zone distincte beaucoup plus petite ;
  • des paresthésies (troubles de la sensation) ;
  • une faiblesse des muscles innervés par le nerf spinal lésé.

La douleur est ressentie dans la zone innervée par le nerf spinal. Lorsque les symptômes sont ressentis le long du bras dans la distribution du nerf rachidien affecté, on parle de « radiculopathie ».

Quelles sont les causes de la douleur référée ?

La douleur référée est souvent causée par une compression d’un nerf ou d’une racine nerveuse.

Cette compression nerveuse peut être secondaire à des affections dégénératives telles qu’une hernie discale, une discopathie dégénérative ou une sténose vertébrale (canal lombaire étroit). Elle peut également être liée à une tumeur, une blessure, une infection

Une irritation nerveuse peut interférer avec la transmission des signaux qu’il envoie au cerveau. Cela provoque des signaux de douleur anormaux. Ce qui entraîne de la douleur au niveau de nerfs qui ne se situent pas dans la zone affectée.

Outre la compression nerveuse, une mauvaise traduction des signaux (rencontre des nerfs au niveau de la moelle épinière) peut aussi être à l’origine d’une douleur référée.

Le cerveau qui n’est pas habitué à recevoir des signaux de douleur forts du cœur peut supposer que ces signaux proviennent d’un nerf plus susceptible de lui envoyer des signaux sensoriels aussi forts. Comme dans le cas d’une crise cardiaque, le cerveau peut supposer que les signaux de douleur proviennent du bras gauche et de la poitrine et non du cœur.

Exemples courants de douleur référée

Les nerfs permettent au cerveau et au reste du corps de se communiquer. Cette communication implique des signaux de douleur. La douleur est l’un des outils de communication les plus importants du corps : elle permet de vous alerter en cas de problème. Mais il arrive parfois que les signaux soient mélangés et que le cerveau vous dise qu’une zone est douloureuse alors qu’elle n’est pas affectée.

On peut citer quelques exemples de douleur projetée :

C’est pourquoi l’éducation au mouvement et à la relation entre les parties du corps est importante. Plus le problème est central, plus vous avez de chances de ressentir une douleur référée. Par exemple, si la source de douleur est dans le pied, il est peu probable que vous soyez sujet à une douleur référée.

Les nerfs autour du corps convergent tous à un moment donné autour de la moelle épinière. Divers nerfs autour du corps se jettent tous dans des aspects similaires de la colonne vertébrale.

Par exemple, les nerfs qui innervent le cou et le haut du dos innervent également le membre supérieur et le bras. En conséquence, lorsque la douleur provient d’un nerf autour du cou, elle peut stimuler et créer une douleur projetée dans le bras ou l’épaule. Les douleurs aux épaules et aux bras qui proviennent du cou peuvent être courantes.

Dans certains cas, la douleur référée peut survenir sans symptômes à la source d’origine. La sciatique est un exemple relativement courant. La douleur référée dans les conditions de la sciatique se produit généralement dans la partie inférieure du corps : la cuisse ou la jambe. Même si l’origine de la sciatique est dans le bas du dos, elle peut se présenter avec ou sans douleur localisée au dos ou aux fesses.

Implication clinique

La zone de douleur peut être identifiée à l’aide d’examens approfondis. Celle-ci peut être symptomatique ou non.

L’examen peut comprendre un interrogatoire portant sur des questions en rapport avec :

  • l’apparition de la douleur ;
  • les antécédents de blessures ;
  • l’intensité de la douleur ;
  • une description de la façon dont vous ressentez douleur.

L’interrogatoire peut ensuite être suivi d’un test de sensation et de mouvements. Cela permet de déterminer l’origine de votre douleur ainsi que les facteurs qui l’aggravent ou qui la soulagent.

Les symptômes de la douleur projetée varient considérablement selon de la localisation de la source de la douleur. Un nerf comprimé dans le cou ou dans la section cervicale de la colonne vertébrale peut causer des douleurs aux épaules, aux bras ou aux poignets. Cela peut être accompagné de faiblesse ou de picotements.

Si la compression se produit dans la section lombaire de la colonne vertébrale, une douleur sourde d’intensité variable peut être ressentie dans les fesses, la jambe ou le genou.

Votre médecin examinera vos antécédents médicaux et vous fera passer un examen physique pour déterminer la cause de votre douleur. Un examen neurologique et des études d’imagerie seront préconisées pour confirmer la cause de la douleur et le bon déroulement du traitement.

Selon la cause, le traitement de la douleur référée va du conservateur au chirurgical. À moins qu’une affection grave ne soit présente, les méthodes conservatrices peuvent être bénéfiques pour traiter votre douleur. Ceux-ci incluent :

  • le repos ;
  • la thérapie physique ;
  • les médicaments.

Toutefois, si la douleur ne répond pas à ces traitements ou si l’affection à l’origine de la douleur est particulièrement sévère, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire.

Sources

https://anesthesiologie.umontreal.ca/wp-content/uploads/sites/33/Chap-2-Physiopathologie-douleur-PBeaulieu-2013.pdf

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/multimedia/figure/neu_referred_pain_fr

Cet article vous-a-t-il été utile?

Indiquez votre appréciation de l'article

Note des lecteurs 5 / 5. Nombre de votes 3

Si vous avez bénéficié de cet article

Merci de le partager avec vos proches

Merci de votre retour

Comment pouvons-nous améliorer l'article ?

Retour en haut