Lombosciatique : Signes de gravité (Quand s’inquiéter ?)

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La lombosciatique est une pathologie caractérisée par des lombalgies (douleur dans le bas du dos) associées à des douleurs au niveau du membre inférieur le long du nerf sciatique. Autrement dit, il s’agit d’une sciatique à laquelle s’ajoutent des douleurs lombaires.

Dans la grande majorité des cas, la lombosciatique est le résultat d’un conflit disco-radiculaire secondaire à une hernie discale lombaire. On parle alors de lombosciatique commune.

La prise en charge de cette dernière fait généralement appel à des traitements médicamenteux antidouleurs (antalgiques simples, ou bien des dérivés morphiniques) et anti-inflammatoires (AINS, infiltrations de corticoïdes). La régression des symptômes se fait en général en quelques jours, il n’y a donc pas à s’inquiéter !

Mais, parfois, la lombosciatique peut être l’expression clinique d’une pathologie potentiellement grave telle qu’une tumeur ou une infection osseuse. Elle peut également provoquer des douleurs insupportables et/ou des symptômes très sévères, pouvant aller jusqu’à la paralysie du membre inférieur ! Il est donc important de savoir reconnaître les signes de gravité de cette affection.

Dans cet article, nous vous faisons découvrir les situations qui imposent une prise en charge en urgence en cas de lombosciatique !

Colonne vertébrale lombaire : bref rappel anatomique

Notre colonne vertébrale lombaire, ou rachis lombaire, est constituée de 5 vertèbres numérotées de L1 à L5. Ces dernières sont séparées les unes des autres par des disques intervertébraux, des sortes de coussins fibrocartilagineux qui font office d’amortisseurs en absorbant les chocs lors des mouvements.

Chaque vertèbre lombaire est composée d’un corps vertébral en avant, et d’une lame vertébrale en arrière (aussi appelée arc postérieur). Entre ces deux structures, il existe un trou appelé foramen vertébral.

La superposition des vertèbres lombaires et de leurs foramens vertébraux forme ce qu’on appelle le canal rachidien lombaire, une sorte de tunnel osseux qui renferme la partie lombaire de la moelle épinière.

La moelle épinière, au niveau lombaire et sacré, donne naissance à des racines nerveuses qui forment un réseau de nerfs appelé plexus lombosacré. Ce dernier, à son tour, donne naissance (entre autres) au nerf le plus volumineux du corps humain : le nerf sciatique, responsable de l’innervation sensitivo-motrice de l’ensemble du membre inférieur.

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La compression ou l’irritation du nerf sciatique lors de certaines pathologies telles que la hernie discale lombaire, certaines tumeurs ou infections osseuses, provoque des douleurs vives dans tout le trajet de ce nerf. C’est ce qu’on appelle la névralgie sciatique, plus connue sous le nom de « sciatique ».

Parfois, ces douleurs sciatiques s’accompagnent de lombalgies (douleurs au niveau du bas du dos). On parlera alors de lombosciatique plutôt que de sciatique.

Qu’est-ce que la lombosciatique ?

La lombosciatique est une affection qui associe douleurs lombaires et dans le trajet du nerf sciatique. Le plus souvent, elle est secondaire à une hernie discale lombaire qui comprime une ou plusieurs racines nerveuses qui participent à la formation du nerf sciatique.

Quelles sont les causes de la lombosciatique ?

Dans la majorité des cas, les lombosciatiques sont secondaires à un conflit disco-radiculaire (compression et/ou irritation d’une racine nerveuse par un disque intervertébral bombé ou hernié). On parle alors de lombosciatique commune.

En effet, avec le temps, des microtraumatismes répétés de la vie courante altèrent et fragilisent progressivement nos disques intervertébraux, en particulier ceux du rachis lombaire. Ils deviennent donc moins aptes à supporter les différentes contraintes, notamment lors de la station debout et de la marche.

Ainsi, ils peuvent présenter un bombement qui va appuyer sur l’une des racines nerveuses du nerf sciatique à l’origine de lombosciatiques d’installation progressive.

Ils peuvent également se rompre à l’occasion d’un traumatisme aigu (chute, port de charge lourde…) au niveau de leur couche périphérique, leur noyau pulpeux (ou gélatineux) s’extériorise comprimant alors une racine nerveuse et provoquant des lombosciatiques d’apparition brutale.

La hernie discale est donc la cause la plus fréquente de lombosciatique. Mais d’autres causes, plus rares, sont possibles :

Comment se manifeste une lombosciatique ?

La lombosciatique se manifeste cliniquement par des lombalgies qui irradient au niveau du membre inférieur (topographie caractéristique selon la racine nerveuse lombaire comprimée).

Ces douleurs sont déclenchées ou exacerbées par l’activité physique (douleurs type mécanique), l’étirement du membre inférieur (notamment pas la manœuvre de Lasègue ou test de SLR), la toux et toutes les manœuvres qui augmentent la pression intra-abdominale.

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En plus des douleurs, d’autres symptômes peuvent s’observer tels que des troubles sensitifs (fourmillements, picotements…) ou des troubles moteurs (faiblesse musculaire) au niveau des membres inférieurs.

Lombosciatique : quand s’inquiéter ?

La lombosciatique est une affection relativement fréquente dont la cause est, dans la grande majorité des cas, une hernie discale (lombosciatique commune). Son évolution est généralement favorable en quelques jours grâce à un traitement médicamenteux à base d’antalgiques plus ou moins puissants.

Toutefois, il existe d’autres causes, certes plus rares, mais plus graves de lombosciatique ! Notamment les cancers, les infections et les inflammations.

Voici donc les signes d’alerte en cas de lombosciatique aiguë qui peuvent orienter vers une cause plus méchante :

  • Un âge inférieur à 20 ans ou supérieur à 50 ans (orientation vers une cause tumorale).
  • Une douleur élective qui concerne une vertèbre (bien objectivée lors de l’examen clinique avec une pression digitale).
  • Des symptômes neurologiques tels que la parésie (faiblesse musculaire du membre intérieur), la paresthésie (fourmillements, engourdissements, picotements…), les troubles sphinctériens (incontinence urinaire ou fécale), l’anesthésie ou hypoesthésie en selle (perte totale ou partielle de la sensibilité)Particulièrement lorsque ces symptômes sont intenses.
  • Des douleurs persistantes ou d’aggravation progressive.
  • Des douleurs non calmées par le repos (d’allure non mécanique).
  • Un antécédent de cancer (orientation vers une cause tumorale, notamment une métastase osseuse d’un cancer à distance).
  • Une asthénie profonde, un amaigrissement inexpliqué, une perte d’appétit et/ou une altération de l’état général (orientation vers une cause maligne).
  • La présence de certains facteurs tels que la toxicomanie (intraveineuse) et l’immunodéficience.

Que faire en cas de lombosciatique avec signes de gravité ?

En cas d’apparition d’un des signes d’alerte cités plus haut, il faut immédiatement consulter un médecin afin de bénéficier d’un examen clinique complet (en mettant l’accent sur l’examen neurologique et du rachis lombaire), d’un bilan biologique (VS, CRP, formule numération sanguine…) et d’une imagerie (IRM ou scanner lombaire).

Cela permettra de mettre en évidence la pathologie causale (tumeur, infection, hernie…) pour pouvoir adapter la prise en charge (antibiotiques, chirurgie, prise en charge d’un cancer…) et obtenir le plus rapidement possible une amélioration clinique.

Une hospitalisation est parfois indispensable, notamment en cas de lombosciatique paralysante, hyperalgique ou avec syndrome de la queue de cheval. Dans l’idéale, elle doit se faire au sein d’une unité de chirurgie spécialisée dans les pathologies de la colonne vertébrale.

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Il faut préciser que les formes sévères de lombosciatique sont assez rares. Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’une pathologie bénigne qui régresse en quelques jours/semaines grâce à un traitement médical simple (évolution spontanément favorable en deux mois en général).

Ressources

Références

[1] M. RACHID et S. El HASSANI, « Enquête sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes de moins de trois mois d’évolution ».

[2] R. Thurel, « Lombosciatique par hernie discale », Acta neurochir, vol. 2, no 1, p. 9‑31, mars 1951, doi: 10.1007/BF01406095.

[3] « Quand référer aux urgences un patient présentant une lombalgie/lombosciatalgie aiguë ? », Revue Medicale Suisse. https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-259/quand-referer-aux-urgences-un-patient-presentant-une-lombalgie-lombosciatalgie-aigue (consulté le 12 septembre 2022).

[4] « Recommandations Lombosciatique aiguë commune – VIDAL ». https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/lombosciatique-aigue-commune-3527.html#prise-en-charge (consulté le 25 septembre 2022).

[5] É. Legrand, T. Couchouron, P. Insalaco, et M. Audran, « Faut-il hospitaliser un patientsouffrant d’une lombosciatique commune? », Revue du rhumatisme, vol. 71, p. S100‑S103, 2004.

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