Vous avez des douleurs au niveau du cou qui s’accompagnent d’irradiations douloureuses, de troubles moteurs ou sensitifs dans votre bras ? Il est probable que ce soit dû à une hernie discale cervicale !
Vous prenez donc rendez-vous auprès de votre médecin traitant en vous attendant à un interrogatoire minutieux et à un examen physique complet, comme il le fait pour toute autre maladie… Par contre, vous vous demandez quel examen complémentaire vous allez devoir subir pour confirmer le diagnostic : une échographie ? Une radiographie ? Un scanner ? Une IRM ?
D’abord, vous devez savoir que la prescription d’examens complémentaires pour diagnostiquer une hernie discale n’est pas systématique ! Elle est surtout réservée aux cas où la prise en charge médicale a échoué à faire disparaître les différents symptômes.
Mais lorsqu’une imagerie s’impose devant une hernie discale cervicale (réfractaire au traitement ou d’emblée sévère), c’est l’IRM cervicale qui est la plus performante.
Découvrez dans le présent article l’intérêt de l’IRM cervicale dans le diagnostic et l’évaluation d’une hernie discale cervicale.
Rachis cervical : rappel anatomique et pathologies
Le rachis cervical (ou colonne cervicale) est la partie supérieure de la colonne vertébrale. Il est constitué par l’empilement de 7 vertèbres numérotées de C1 à C7.
Chacune de ces dernières est séparée de ses voisines par un disque intervertébral, une structure fibrocartilagineuse qui permet d’absorber les chocs lors des mouvements et de répartir uniformément les pressions exercées sur le rachis.
Remarque : il n’y a pas de disque intervertébral entre les deux premières vertèbres cervicales (atlas et axis). C’est pour cela qu’on ne parle jamais de hernie discale C1-C2.
Chaque vertèbre cervicale est composée d’une partie volumineuse à l’avant appelée « corps vertébral » et d’un arc osseux en arrière. L’espace entre ces deux éléments anatomiques forme un trou, le foramen vertébral.
Empilés les uns sur les autres sur toute la longueur de la colonne vertébrale, les foramens vertébraux forment un tunnel osseux qu’on appelle « canal rachidien » ou « canal spinal » (canal cervical, dorsal ou lombaire selon la partie du rachis).
C’est au niveau de ce canal cervical que passe la moelle épinière, et c’est par ses ouvertures de chaque côté qu’émergent les nerfs spinaux (ou nerfs rachidiens) destinés à l’innervation de l’ensemble du membre supérieur (plexus brachial).
Pour soutenir le rachis cervical, lui donner de la mobilité et protéger son contenu (moelle épinière), de nombreuses structures musculaires, tendineuses et ligamentaires s’y attachent.
Chacune des structures anatomiques composant le rachis cervical peut être le siège d’une pathologie, que cette dernière soit d’origine traumatique ou secondaire à un processus progressif (dégénérescence, infections, usure, tumeur…).
Voici quelques-unes des pathologies les plus fréquemment observées au niveau du rachis cervical :
- Arthrose cervicale,
- Arthrose zygapophysaire,
- Protrusion (bombement) ou hernie discale cervicale,
- Discopathie dégénérative,
- Déformations du rachis cervical : rectitude du rachis cervical, hypolordose, scoliose, cyphose…
- Glissement des vertèbres cervicales : Spondylolisthésis, rétrolisthésis,
- Entorse cervicale et fracture vertébrale,
- Sténose spinale cervicale (canal cervical étroit),
- Infarctus médullaire au niveau cervical,
- Névralgie d’Arnold.
Zoom sur la hernie discale cervicale
D’abord, il faut savoir qu’un disque intervertébral est une structure fibrocartilagineuse composée de deux parties : une partie centrale pulpeuse et molle appelée « nucleus pulposus » (noyau pulpeux) ; et une partie périphérique fibreuse et résistante appelée « annulus ».
Une hernie discale cervicale est une affection caractérisée par la saillie ou la protrusion du noyau pulpeux d’un disque intervertébral cervical à travers une déchirure de son enveloppe fibreuse. Ceci peut être dû à un traumatisme (mise sous pression du disque) ou à une dégénérescence discale liée généralement à l’âge.
Une hernie cervicale peut concerner chacun des 5 disques intervertébraux cervicaux (rappelons qu’il n’existe pas de disque entre les vertèbres (C1 et C2). Toutefois, elle est plus fréquemment observée au niveau de la partie inférieure du rachis cervical, c’est-à-dire les espaces C5-C6 et C6-C7.
Pour plus de détails sur la hernie cervicale (symptômes, prise en charge…), consultez notre article complet en cliquant ici.
Outils diagnostiques de la hernie cervicale
Le diagnostic de la hernie discale cervicale repose en grande partie sur la clinique, c’est-à-dire que le médecin se base sur l’interrogatoire du patient (son âge, ses antécédents personnels et familiaux, ses symptômes et leurs caractéristiques…) et sur un examen physique (d’abord complet, puis centré sur la région cervicale et les membres supérieurs).
Dans de nombreux cas, aucun examen complémentaire ne sera nécessaire pour poser le diagnostic de hernie tant les symptômes sont fortement évocateurs. Un traitement sera alors directement instauré afin de soulager le patient.
En cas d’inefficacité d’un traitement bien conduit durant plusieurs semaines, il devient nécessaire de recourir à un examen d’imagerie pour évaluer précisément la hernie et mettre en place une stratégie thérapeutique plus adaptée.
Voici les examens qui peuvent avoir un intérêt dans le diagnostic d’une hernie discale cervicale :
- Radiographie standard : elle permet surtout d’étudier les structures osseuses (les vertèbres cervicales) et d’éliminer d’autres pathologies pouvant se manifester par des symptômes similaires à ceux de la hernie cervicale, notamment la fracture, une tumeur ou un glissement de vertèbre (spondylolisthésis, rétrolisthésis…).
Radiographie du rachis cervical : procédure et risques
- Scanner cervical : le scanner peut être utilisé pour diagnostiquer ou évaluer une hernie cervicale, surtout si cette dernière est calcifiée (hernie ancienne). Il offre également la possibilité de rechercher les signes d’une arthrose associée (ostéophytes par exemple) ou d’une sténose du foramen vertébral, car cet examen permet une étude très fine des structures osseuses.
- IRM cervicale : c’est l’examen de référence dans le diagnostic de la hernie cervicale, car il analyse finement la localisation de cette dernière, son volume, l’état du disque intervertébral, l’atteinte ou la compression des éléments nerveux (moelle épinière, nerfs spinaux…).
D’autres examens peuvent être prescrits dans le cadre d’une hernie cervicale, notamment l’électromyographie (pour évaluer l’atteinte nerveuse des muscles du membre supérieur) et le myéloscanner (pour mesurer les dimensions du canal rachidien à la recherche d’une éventuelle sténose).
Bénéfices de l’IRM pour diagnostiquer la hernie cervicale
L’IRM est l’examen de choix pour diagnostiquer une hernie cervicale pour plusieurs raisons :
- Le disque intervertébral étant une structure fibrocartilagineuse, il est mieux étudié avec l’IRM, car cette dernière est plus performante pour étudier les tissus mous comparativement au scanner ou à la radiographie standard.
- L’IRM permet également de déceler et d’évaluer finement les atteintes nerveuses causées par la hernie discale (compression des racines nerveuses ou de la moelle épinière).
- Il s’agit d’un examen non invasif et qui n’utilise pas de rayons ionisants néfastes pour la santé (utilise plutôt un champ magnétique inoffensif).
IRM cervicale : procédure
L’IRM cervicale se déroule comme toute autre IRM. Il s’agit d’un examen totalement indolore et ne nécessite quasiment aucune préparation (il n’est pas nécessaire d’être à jeun).
Ses contre-indications sont très peu nombreuses et sont surtout liées à la présence d’objets métallique dans le corps (prothèse métallique, matériel chirurgical métallique dans le crâne, stimulateur cardiaque ou « pacemaker »…).
En effet, l’IRM étant une sorte d’aimant géant (utilise un puissant champ magnétique), les objets métalliques peuvent être attirés par l’appareil lors de l’examen ou bien être chauffés et causer de graves brûlures.
Il est donc indispensable de retirer tous ses objets métalliques avant de subir l’examen (montre, bijoux, piercing, armatures métalliques de soutien-gorge, fermetures Éclair…).
Bien qu’elle soit totalement indolore, l’IRM présente quelques inconvénients :
- Durée prolongée : il faut compter 20 à 45 minutes enfermé dans l’appareil en position allongée sur le dos tout en restant parfaitement immobile. Cela peut paraître anodin, mais pour les personnes souffrant de claustrophobie (peur des lieux confinés), c’est parfois irréalisable (on est alors obligé de réaliser l’IRM sous anesthésie générale).
- Bruit : l’appareil est très bruyant, mais des bouchons d’oreilles peuvent être utilisés durant l’examen pour les personnes sensibles.
- Coût élevé : heureusement, en France, la sécurité sociale prend en charge les examens complémentaires prescrits dans le cadre de la hernie discale. Des excédents peuvent exister, mais ils peuvent être remboursés par certaines mutuelles.
Pour tout savoir sur l’IRM cervicale, nous vous invitons à lire notre article complet en cliquant ici.
Références
[1] X. Banse et F. Lecouvet, « Hernie discale cervicale », Ecole d’orthopédie de l’UCL, 2015.
[2] P. Mevel, « La hernie discale », L’Aide-Soignante, vol. 27, no 150, p. 23‑24, 2013.
[3] « IRM cervicale et ORL : tout savoir sur cet examen – Acrim ». https://www.acrim.fr/nos-examens/irm/cervicale-orl/ (consulté le 12 août 2022).
[4] G. Ragetly, F. David, et C. Ragetly, « L’imagerie au service du diagnostic de hernie discale », Point Veterinaire, vol. 44, no 332, p. 26‑30, 2013.
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