Spondylolisthésis dégénératif : C’est quoi (Que faire ?)

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 Vous avez 50 ans ou plus, vous souffrez d’arthrose et vous vous plaignez de douleurs au bas du dos ? Vous devez penser à une sciatique ou à une hernie discale. Et si c’était un spondylolisthésis dégénératif ? Ou du moins en avez-vous déjà entendu parler ?

Il s’agit simplement d’un glissement progressif de vertèbres lié au vieillissement de la colonne vertébrale. Est-ce grave ? Quel lien avec l’arthrose ? Est-ce une maladie curable ? Je vous invite à lire ce présent article, vous y trouverez toutes les réponses à ces questions.

Qu’est-ce que le spondylolisthésis dégénératif ?

Le spondylolisthésis est un terme latin qui signifie « glissement des vertèbres ». Ce phénomène survient lorsqu’une vertèbre glisse sur autre vertèbre juste en dessous en faisant saillie en avant de l’alignement du rachis (colonne vertébrale).

Le spondylolisthésis dégénératif, comme son nom l’indique, est la conséquence d’une dégénérescence progressive de l’ossature du rachis d’origine arthrosique. Il concerne le plus souvent les vertèbres L4/L5 étant la partie la plus mobile et donc la plus fragile du rachis.

Les sujets atteints sont généralement des quinquagénaires et sexagénaires avec une prédominance féminine. En plus des douleurs lombaires, ces sujets peuvent rapporter des douleurs radiculaires (sciatalgie, cruralgie) liées à la compression des racines nerveuses conséquence du glissement.

Néanmoins, il existe deux autres types de spondylolisthésis avec des origines et des caractéristiques différentes :

  • Le spondylolisthésis par lyse isthmique: le mécanisme de ce type de glissement est lié à une spondylolyse ou fracture de l’isthme ou du segment servant de pont entre deux vertèbres. La fracture est dite de fatigue et résulte le plus souvent da la répétition des contraintes que subit la colonne vertébrale.
  • Le spondylolisthésis lombaire dysplasique: Il s’agit d’une malformation congénitale caractérisée par un allongement anormal de l’isthme de la dernière vertèbre. Généralement cette anomalie ne nécessite pas une prise en charge particulière hormis une surveillance clinique et radiologique.
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Pour en savoir plus sur les divers types de spondylolisthésis, consultez l’article suivant.

À quoi est dû le spondylolisthésis dégénératif ?

Comme mentionné dans la définition, le spondylolisthésis dégénératif est d’origine arthrosique. Cela signifie que le vieillissement physiologique du patient mais aussi tous les facteurs de risque de l’arthrose sont incriminés dans la survenue de cette pathologie.

Les facteurs de risque de l’arthrose et donc du spondylolisthésis dégénératif sont, entre autres :

  • Le port régulier de charges lourdes et conséquentes,
  • Le facteur génétique : il est certain que l’arthrose n’est pas une maladie génétique, mais une personne ayant des antécédents familiaux d’arthrose peut être prédisposée génétiquement à être atteint de cette pathologie
  • Le surpoids : le lien entre l’obésité et l’arthrose semble bien établi. Plus le poids est important, moins importante est la résistance de l’ossature.
  • La ménopause et l’ostéoporose

Diagnostic du spondylolisthésis dégénératif 

L’imagerie médicale est indispensable pour documenter un spondylolisthésis. Parfois, les symptômes de ce dernier sont assez évocateurs, et l’interrogatoire combiné à l’examen clinique peuvent évoquer un diagnostic du spondylolisthésis.

L’interrogatoire nous apportera la notion de lombalgies ou de sciatalgies. L’examen clinique, lui, nous orientera vers la présence ou non d’une raideur lombaire et des signes de compression nerveuse dans les formes évoluées.

Une fois le diagnostic du spondylolisthésis évoqué, le cliché du rachis lombaire standard est l’examen radiologique à réaliser en première intention. Grace aux incidences face, profil et oblique, on pourra visualiser les corps et les isthmes vertébraux et mettre en évidence le glissement entre deux vertèbres.

La radiologie standard permet également de quantifier le glissement en estimant le degré d’avancement d’une vertèbre par rapport à l’autre et donc classer les spondylolisthésis en grades (classification de Meyerdig ou index de Taillard).

Dans le cas ou l’examen clinique révèle des signes neurologiques à type de paresthésies ou de déficit moteur, le médecin sera amené à compléter le bilan radiologique par une TDM (scanner) ou une IRM du rachis lombaire. Cela lui permettra de mieux visualiser le glissement et rechercher un éventuel rétrécissement du canal lombaire.

Comment reconnaitre un spondylolisthésis dégénératif ?

Lombalgie et sciatalgie sont l’interprétation clinique classique d’un spondylolisthésis dégénératif.

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Le diagnostic de spondylolisthésis dégénératif doit être évoqué chez un adulte âgé de plus de 50 ans qui se plaint de douleurs lombaires basses d’intensité variable.

Ces douleurs peuvent se localiser dans la région lombaire, plus précisément au niveau L4-L5 et rester longtemps bien tolérées. Parfois, elles peuvent être aigues et apparaitre brutalement à l’occasion d’un facteur déclenchant comme le port d’une charge lourde.

Une sciatalgie est fréquemment retrouvée chez les patients, qui la définissent comme des douleurs débutant en bas du dos et irradiant dans la fesse ou le long des deux jambes et des pieds. Cela signifie que le glissement a engendré une irritation du nerf sciatique.

Dans les formes évoluées, la compression des racines nerveuses peut être irréversible et entrainer des conséquences plus ou moins graves, telles que :

  • Le syndrome de la queue de cheval : dont l’appellation revient à l’aspect des racines nerveuses émergeant de la moelle épinière. Etant responsables de l’innervation des organes du bassin et des membres inférieurs, leur compression entrainera des troubles sensitivo-moteurs et des troubles sphinctériens (impuissance, incontinence urinaire, constipation…).
  • Une paralysie des membres : qui peut être partielle ou complète.

D’autres symptômes peuvent s’observer inconstamment tels que : des paresthésies, une claudication intermittente, des fourmillements ou des engourdissements au niveau des membres inférieurs.

Comment traiter un spondylolisthésis ? 

La prise en charge thérapeutique du spondylolisthésis repose sur deux types de traitements.

  • Traitement conservateur : Médicament et rééducation fonctionnelle
  • Traitement invasif : infiltration ou chirurgie

Traitement médicamenteux

En première intention, le médecin prescrit des antalgiques et des anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Les doses et les voies d’administration dépondront de l’intensité de la douleur. Il optera donc pour les molécules du pallier I : paracétamol, AINS, aspirine.

Si les douleurs sont d’emblée intenses et lancinantes, on pourra prescrire des opioïdes faibles du palier II (codéine, dextropropoxyphène, tramadol), ou des opioïdes forts (morphiniques).

Des infiltrations lombaires sont également prescrites, notamment en cas de douleurs radiculaires ou de douleurs rebelles au traitement par voir orale.

Rééducation fonctionnelle

La rééducation est une approche complémentaire essentielle qui comprend des exercices spécifiques permettant de soulager la douleur et d’améliorer la qualité de votre vie.

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Après une évaluation approfondie de votre cas, un ensemble d’exercices spécifiques vous sera proposé par votre kinésithérapeute (physiothérapeute). Le programme peut comprendre, entre autres : les exercices d’inclinaison pelvienne, le renforcement des abdominaux ; le double genou à la poitrine ; l’activation des muscles stabilisateurs de la colonne (multifides, érecteurs du rachis, ilio-costal, etc.).

Dans quel cas opérer ?

La chirurgie intervient lorsque le traitement médical seul ou associé à la rééducation n’a pas abouti aux résultats attendus. Ce qui est le cas de 10 à 20% des patients atteints de spondylolisthésis. Toutefois, en cas de spondylolisthésis compliqué de troubles neurologiques moteurs (paralysie) ou de troubles sphinctériens, une intervention chirurgicale peut s’imposer d’emblée.

Sur le plan technique, il s’agit de corriger le glissement entre deux vertèbres en procédant à une arthrodèse vertébrale ou fusion consolidée de deux vertèbres.  Cette intervention se fait à l’aide d’une ostéosynthèse (vis et tiges) que l’on met en place par voie d’abord postérieure.

Le but de l’intervention est de lever la compression nerveuse et donc de soulager les douleurs invalidantes liées au spondylolisthésis.

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