Syndrome de Maigne : La cause de vos douleurs ? (Traitement)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille 

Vos douleurs dans le bas du dos ne s’estompent pas malgré plusieurs approches de traitement tentées. Et si c’était le syndrome de Maigne qui était responsable de vos symptômes ?

De quoi s’agit-il, exactement ? Comment reconnaître le syndrome de Maigne, et quelles sont les différentes causes ? Et surtout, comment traiter cette condition souvent confondue avec d’autres formes de lombalgie ?

Cet article vulgarisé vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome de Maigne, en mettant l’accent sur des solutions concrètes pour aller mieux.

Définition et anatomie

Avant de parler du syndrome de Maigne, il convient de discuter de l’anatomie des vertèbres dorsales et lombaires pour mieux comprendre cette affection.

Les vertèbres dorsales (ou rachis dorsal) sont au nombre de 12 (numérotées D1 à D12). L’alignement de ces vertèbres fait en sorte qu’elles permettent beaucoup de rotation.

Les vertèbres lombaires (ou rachis lombaire), elles, sont au nombre de 5. Contrairement à la colonne dorsale, ces vertèbres ne sont pas très mobiles en rotation. Plutôt, leur alignement permet davantage de mouvement en flexion et en extension.

La jonction entre la dernière vertèbre dorsale et la première vertèbre lombaire s’appelle charnière dorso-lombaire (aussi appelé D12-L1). Ce site subit beaucoup de stress car il s’agit d’une zone de transition entre la fin des vertèbres dorsales et des côtes avec les vertèbres lombaires. Ceci peut mener à de la dégénérescence et de l’irritation des facettes articulaires (également appelé arthrose zygapophysaire).

Par ailleurs, il existe plusieurs nerfs qui émergent de la jonction dorso-lombaire. Une atteinte de ces nerfs va causer des douleurs selon leur distribution. 

Par exemple, les racines nerveuses touchées innervent notamment la région lombaire inférieure, la partie haute des fessiers, le sacrum, le pli de l’aine, les grandes lèvres ou le scrotum, la région trochantérienne (hanche) et le côté externe de la cuisse. 

En somme, toute dysfonction de la jonction dorso-lombaire entraîne notamment des douleurs qui irradient dans le bas du dos et ses environs. Il peut s’agir d’une atteinte articulaire, discale (comme une hernie dorsale), ou nerveuse. Cette affection est qualifiée de syndrome de Maigne, ou encore syndrome de la charnière dorso-lombaire. Cette condition a été nommée d’après le médecin orthopédiste français Robert Maigne.

Symptômes

Les patients atteints du syndrome de Maigne se plaignent généralement de douleur dans le bas du dos.

Cette douleur peut également irradier vers la hanche, la fesse, l’aine, ou même la cuisse. Il n’est pas rare que les patients se plaignent également de mal de ventre, ou même de douleur au niveau de la région pelvienne et pubienne (douleur testiculaire, douleur aux lèvres, etc.).

Outre les symptômes de douleur, il est possible que le patient se plaigne de fatigue, ou encore de constipation. D’autres troubles tels que des problèmes digestifs, diarrhées, ou dysurie ont également été reliés au syndrome de Maigne. Ces symptômes s’expliquent notamment par la proximité anatomiques des systèmes sympathiques et parasympathiques qui ont un rôle à jouer dans la fonction gastro-intestinale et sexuelle.

Diagnostic du syndrome de Maigne

Le diagnostic du syndrome de Maigne prend généralement longtemps avant d’être administré. Ceci vient du fait que les douleurs dans le bas du dos sont souvent confondues avec une atteinte lombaire.

D’ailleurs, certains symptômes propres au syndrome de Maigne peuvent être confondus avec une des conditions suivantes :

Souvent, c’est lorsque les symptômes persistent malgré plusieurs approches de traitement que le professionnel de santé envisage d’autres hypothèses diagnostiques.

Voici quelques caractéristiques et tests cliniques prédicteurs pouvant mener à un diagnostic de syndrome de Maigne :

  • Douleur dans la région lombaire, la région sacro-iliaque, l’aine, les organes génitaux, la partie externe de la cuisse et/ou la région abdominale inférieure.
  • La douleur est généralement unilatérale (d’un côté), bien que des cas bilatéraux (de part et d’autre de la colonne) soient possibles. Cette douleur est chronique et constante, bien qu’elle puisse varier en intensité.
  • Hypersensibilité de la peau et des tissus sous-cutanés au niveau de la jonction dorso-lombaire, de la crête fessière et de l’iliaque (sensibilité de la peau, hypertonicité, etc.).
  • Douleur et sensibilité au test de pression postéro-antérieur (PPA) sur le segment dorso-lombaire affecté. Cette pression peut également reproduire les douleurs référées.
  • Possible dysfonction de l’articulation sacro-iliaque du même côté de la lésion.
  • Absence de signes d’irritation des racines nerveuses à l’examen neurologique (Test de Lasègue, PKB, etc.).
  • Les résultats radiographiques du rachis lombaire, de la sacro-iliaque et de la hanche sont généralement sans particularité, bien qu’on puisse observer des signes dégénératifs dans certains cas.

Traitement

Pour traiter le syndrome de Maigne, il convient d’utiliser des approches différentes de celles typiquement envisagées pour la lombalgie.

Par exemple, le travail des muscles de la région lombaire, ou encore des étirements des muscles fessiers, ne procurent généralement pas de résultats.

Voici certaines options de traitements souvent utilisées dans le traitement du syndrome de Maigne :

Médication

Comme pour les lombalgies, on prescrit des anti-inflammatoires, anti-douleurs et/ou décontractants musculaires pour calmer l’inflammation et la douleur.

Par contre, les patients souffrant de syndrome de Maigne ont généralement déjà tenté cette approche, sans succès.

Chaleur et glace

La chaleur et/ou la glace sont souvent utilisées pour soulager les symptômes de lombalgie.

Par contre, ils sont souvent appliqués au niveau de la région lombaire étant donné que la douleur est ressentie à cet endroit.

Dans le cas du syndrome de Maigne, l’origine des symptômes provient de la charnière dorso-lombaire, et les symptômes ressentis au niveau lombaire s’expliquent par le concept de douleurs projetées.

Dans cette optique, il convient de poser ces modalités au niveau dorso-lombaire pour obtenir un soulagement (et non dans le bas du dos).

Pour connaître la différence entre chaleur et glace, consultez l’article suivant

Relâchement myofascial et massage

Comme la région dorso-lombaire est souvent hypersensible et hypertonique, des techniques de relâchement musculaire peuvent soulager les symptômes.

Par exemple, des techniques de massage, du palpé-roulé, et relâchement myofascial peuvent être utilisés par un thérapeute. Évidemment, celui-ci adaptera son approche en fonction du patient (techniques superficielles vs profondes).

Mobilisation et manipulation articulaire

Dans le syndrome de Maigne, on constate parfois que la région dorso-lombaire est hypomobile. Ceci veut dire que les vertèbres D12 et L1 ne bougent pas assez dans le plan sagittal.

Bien que ces trouvailles soient subjectives, le travail manuel d’un thérapeute (comme un ostéopathe) visant à mobiliser les vertèbres peut s’avérer bénéfice pour réduire la douleur et autres symptômes.

Des techniques de tractions vertébrales sont régulièrement utilisées pour réduire le stress sur la jonction dorso-lombaire. Ceci réduira également la pression exercée sur les nerfs émergents de ce site, et qui sont souvent irrités dans le syndrome de Maigne. Par ailleurs, des manipulations vertébrales au niveau D12-L1 peuvent aussi être pertinentes dans certains cas.

Finalement, un travail manuel d’un ostéopathe pourrait agir sur les systèmes sympathiques et parasympathiques pour soulager les symptômes. Bien que le mécanisme d’action des manipulations ostéopathiques soient controversés d’un point de vue scientifique, elles offrent généralement de bons résultats cliniques.

Correction posturale

Sans vouloir blâmer la mauvaise posture comme étant la cause du syndrome de Maigne, il faut savoir que les postures statiques prolongées peuvent être génératrices de douleur au dos.

Ainsi, des astuces et exercices visant à redresser son dos peuvent aider à soulager les symptômes dans certains cas, et prévenir l’apparition de douleurs dans le futur. 

Dans certains cas précis, l’utilisation d’un correcteur de posture peut s’avérer utile pour prévenir l’affaissement du tronc. Par contre, ces dispositifs fixe le corps dans une position précise, et peuvent inhiber l’action des muscles posturaux à long terme.

Pour connaître l’avis d’un kiné sur les correcteurs de posture (et quand les utiliser), consultez l’article suivant.

Exercices

De manière générale, les techniques manuelles passives (c’est-à-dire administrées par un thérapeute) offrent des résultats à court terme seulement. C’est pour cette raison qu’une approche active est toujours préconisée en complément.

Des exercices visant à ouvrir l’espace dorso-lombaire peuvent être prescrits par un kinésithérapeute, par exemple. Ils impliquent souvent des mouvements de flexion, et d’inclinaison latérale visant à réduire le stress sur le côté affecté.

Lorsque la douleur est sous contrôle, il convient de faire des exercices de stabilisation du tronc afin de prévenir les récidives. Ceci implique de muscler les muscles dorsaux, lombaires, péri-scapulaire (autour des omoplates), etc.

Si le patient souffrant du syndrome de Maigne veut reprendre le sport, il conviendra d’analyser les mouvements et exigences spécifiques au sport pratiqué. Ensuite, un retour progressif sera envisagé, avec une rééducation axée sur l’optimisation des gestes sportifs.

Infiltration

Une option thérapeutique lorsque les symptômes ne s’estompent pas est l’infiltration.

D’ailleurs, l’infiltration au niveau de la charnière dorso-lombaire peut également servir d’outil diagnostic pour clarifier le syndrome de Maigne.

Si on observe un soulagement significatif de la douleur après ce type d’infiltration, on pourra conclure qu’il s’agit bel et bien d’un syndrome de Maigne. On pourra alors se concentrer sur cette zone, et même recourir à des infiltrations subséquentes au besoin.

Pour tout savoir sur l’infiltration du dos (et les différents types), consultez l’article suivant.

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Bien qu’ils ne soient pas supportés d’évidences scientifiques solides, plusieurs produits naturels et remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les douleurs au dos, notamment pour leur pouvoir anti-inflammatoire. Il est primordial de consulter un médecin au préalable, principalement pour éviter les interactions médicamenteuses et effets secondaires.

Voici une liste non exhaustive de plantes et d’huiles essentielles efficaces pour contrôler la douleur et l’inflammation. Les produits sont disponibles sur le site Kalae. Utilisez le code promo LOMBAFIT15 si vous désirez vous procurer un des produits suivants, ou n’importe quel remède visant à soulager vos symptômes et améliorer votre qualité de vie :

  • Le curcuma. Grâce à ses pouvoirs anti-oxydants et anti-inflammatoires très puissants, le curcuma est l’une des plantes les plus utilisées dans un cadre culinaire et thérapeutique. La composition du curcuma est essentiellement faite d’huiles essentielles, de vitamines (B1, B2,B6,C,E,K) et d’oligo-éléments. Mais c’est à sa composition riche en curcumine et curcuminoides que l’on doit les propriétés anti-inflammatoires de cette épice.
  • Le gingembre. Outre la saveur particulière qu’il apporte en cuisine et ses vertus aphrodisiaques, le gingembre est une racine très connue pour ses pouvoirs anti-inflammatoires. Le gingérol lui confère son action anti-inflammatoire. Il s’agit un composant actif agissant sur les douleurs inflammatoires liées aux maladies inflammatoires articulaires chroniques, notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies rhumatismales, etc. Il a été prouvé que cet élément actif est aussi efficace pour agir sur l’inflammation liée aux arthrites et à la sciatique.  Le gingembre possède également d’autres bienfaits grâce à sa haute teneur en potassium et à sa richesse en oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium) et en vitamines (provitamine et vitamine B9).
  • Les oméga-3. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés qui jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Ils sont apportés par l’alimentation sous trois formes naturelles : l’acide docosahexaénoique (DHA), l’acide alpha linolénique (ALA) et l’acide éicosapentaénoique (EPA). Au-delà de leur action sur le cerveau et le système cardiovasculaire, les oméga-3 s’avèrent très efficaces contre l’inflammation. En effet, ils ont la capacité d’agir sur les mécanismes inflammatoires dans l’arthrose en freinant la destruction cartilagineuse, ainsi ils réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques. La sciatique, étant le plus souvent liée à une inflammation secondaire à une hernie discale, elle peut aussi répondre aux oméga-3 à condition d’en consommer régulièrement. 
  • L’eucalyptus citronnéL’eucalyptus est une plante utilisée le plus souvent sous forme de tisane ou d’huile essentielle. Elle aurait des effets anti-inflammatoires qui lui conférent la capacité d’agir sur les douleurs ostéoarticulaires en générale et les douleurs de la sciatique en particulier.
  • La gaulthérie. La gaulthérie est un arbuste dont on extrait une huile essentielle très intéressante. C’est l’une des huiles essentielles les plus utilisées en aromathérapie. Cette huile extraite de l’arbuste portant le même nom, est utilisée en massage pour soulager la sciatique et agit comme un antalgique. En effet, elle procure un effet chauffant grâce à sa capacité d’activer localement la circulation sanguine.

Rappelons que ces produits ne remplacent pas un traitement médical. N’hésitez pas à consulter pour une prise en charge adaptée à votre condition.

Conclusion

Le syndrome de Maigne est une affection souvent confondue avec la lombalgie. Bien qu’elle reproduise des douleurs dans le bas du dos et ses environs, l’origine du problème provient de la jonction dorso-lombaire.

Le diagnostic du syndrome de Maigne comprend plusieurs critères. Un professionnel de santé saura identifier cette condition, surtout si les approches de traitement employées jusqu’à présent n’ont pas été concluantes.

Si les douleurs proviennent de la jonction dorso-lombaire, un travail spécifique de cette région (incluant massages, mobilisations, exercices, etc.) pourra faire une grande différence.

Bonne guérison !

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Ressources

Forum où des gens souffrant du syndrome de Maigne partagent leur expérience

Vidéo sur les douleurs entre les omoplates :

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