Lombalgie chronique : Comment s’en sortir ?

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

La lombalgie chronique, parce qu’elle affecte plusieurs sphères de la vie, est très incapacitante pour les personnes atteintes.

Dans cet articles, nous couvrons plusieurs stratégies visant à traiter la lombalgie chronique, que ce soit d’un point de vue physique, psychologique ou même social.

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Lombalgie chronique et isolement social

Avant de mentionner des stratégies visant à traiter la lombalgie chronique, il faut connaître ses répercussions sur la vie des gens atteints.

Le mal de dos affecte le quotidien, et peut mener à l’isolement social. Malheureusement, on doit souvent sacrifier certaines activités au risque de voir ses douleurs augmenter. Vous hésitez à aller au restaurant avec vos amis car la position assise prolongée sera trop inconfortable. Vous annulez votre séance de quilles du vendredi car vous pensez que votre dos va se bloquer. Vous avez tenté d’aller à la salle de musculation, mais avez finalement annulé votre abonnement car les exercices aggravaient les symptômes.

À force de toujours annuler vos sorties, vos proches vous contactent de moins en moins. Soit parce qu’ils se lassent de vos refus continuels, soit parce qu’ils veulent vous “protéger” et vous éviter des ennuis. Ils assument que vous aurez mal au dos, et décident de ne pas vous inviter à la prochaine activité sociale. Vous commencez donc à vous isoler et vous renfermer sur vous-même. Vous vous sentez dénigré, oublié. Vous ne quittez plus la maison, et n’avez plus envie de rien faire.

Vous vous reconnaissez? Si oui, il est temps d’agir afin de ne pas tomber dans le cercle vicieux de l’isolement social à cause de votre mal de dos! Les lombalgies sont malheureusement fortement associées à la dépression, et il faut à tout prix trouver des solutions pour y remédier. Considérer les options suivantes pour améliorer la situation:

 

5 Conseils pour éviter l’isolement social:

 

1. Soyez certain(e) que vos proches comprennent votre situation:

Souvent, vos amis et votre famille essayeront de vous “surprotéger”. Ils pensent évidemment bien faire lorsqu’ils vous recommandent de vous reposer le plus possible. Faites leur comprendre que vous avez besoin de bouger pour vous changer les idées et améliorer l’état de votre dos. Si possible, faites vos propres tâches ménagères, par exemple en prenant plus de pauses que normalement. Également, dites à vos proches à quel point leur support moral est important pour vous. Le mal de dos vient avec une vulnérabilité que vous essayez peut-être de dissimuler. Plus vous allez communiquer et plus vous éviterez les malentendus qui pourraient mener à l’isolement social.

2. Cherchez à adapter vos activités au lieu d’y renoncer:

Par exemple, choisissez un resto ayant des chaises plus confortables pour votre dos. Ou encore, au lieu de refuser de jouer au tennis avec vos amis, soyez l’arbitre au prochain match organisé. Bref, sachez qu’il est toujours possible de trouver des compromis qui vous permettront de participer aux activités sociales. Il est crucial de changer d’air et de se changer les idées lorsqu’on souffre du dos. Vos amis apprécieront les efforts que vous faites, et vous seront reconnaissants pour votre présence.

3. Ne délaissez pas vos activités sociales et familiales:

Soyons honnêtes, il peut être tentant de refuser une activité ou tâche ménagère sous prétexte qu’on a mal au dos. Par contre, n’oubliez pas vos responsabilités…même s’il s’agit de visiter votre belle-mère un jour de week-end! La disparition des obligations est souvent la première phase de l’isolement social. Ne la sous-estimez pas, car elle est souvent le préambule à la perte de contact progressive avec vos proches!

4. Préparez-vous à recevoir des critiques de temps en temps

Ce conseil, c’est une patiente qui m’a proposé de le rajouter. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui est bienveillant, et certains pourront même considérer une personne souffrant du dos comme étant un poids. Évidemment, c’est une attitude injuste et non fondée, mais c’est une réalité qu’il ne faut pas négliger. Et c’est souvent la cause d’isolement social qui est la plus douloureuse à accepter. Encore une fois, il est primordial de communiquer son opinion sur le sujet afin de limiter le sentiment de solitude dû à l’isolement. Et surtout, sachez que vous n’êtes pas responsables de vos souffrances.

5. Entourez-vous de gens qui partagent votre situation:

Chez Lombafit Studio, le contexte permet aux personnes ayant des maux de dos de s’entraider et se motiver mutuellement. Nos clients se sentent redevables les uns envers les autres lorsqu’il s’agit de se présenter aux séances d’exercices de groupe. Par exemple, faites de l’activité physique avec une personne qui se plaint également de lombalgie. Celle-ci comprendra votre situation et sera en mesure de vous apporter l’empathie et le support moral nécessaire. Également, partagez votre expérience sur un forum. En plus d’aider d’autres personnes qui souffrent du dos, le fait de mettre sur papier vos pensées vous aidera à y voir plus clair. 

Solutions à la lombalgie chronique

Se fixer des objectifs

Qui dit structure dit objectifs. Plus précisément, il faudra se fixer des objectifs pour visualiser la lumière au bout du tunnel, et pour célébrer nos succès (aussi minimes soient-ils!). Cette étape est primordiale et ne doit pas être prise à la légère. Dans cette section, nous discutons de la méthode “SMART”, et comment appliquer cet outil dans le traitement de votre mal de dos.

Mon expérience avec les objectifs de mes patients

 

“M. Patient, quels sont vos objectifs concernant votre lombalgie?”

Je pose cette question à TOUS les patients qui me consultent pour un mal de dos. Devinez la réponse que je reçois 99% du temps?

“Avoir moins mal, bien sûr!”

Je le sais. Si vous avez mal au dos, votre plus grand désir est d’arrêter de souffrir. Évidemment. C’est également mon plus grand souhait pour tous mes patients. Par contre, la grande majorité des patients qui consultent avaient déjà des douleurs lombaires occasionnelles auxquelles ils étaient habitués. Le problème, c’est quand ces douleurs affectent nos activités quotidiennes, et nous empêchent de faire les choses qu’on aime. C’est à ce moment qu’on décide de se prendre en main et de consulter.  Pour cette raison, je demande toujours à mes patients de voir au-delà de la douleur lorsqu’il s’agit de se fixer des objectifs personnels. Par ailleurs, comme la douleur est subjective (c’est-à-dire propre à chacun), il m’est difficile d’évaluer les progrès objectifs dans le cadre de mon travail de physiothérapeute/kiné.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’utillise la méthode “SMART” avec mes patients pour clarifier les objectifs, et par le fait même les attentes.

Objectifs “SMART”, c’est quoi exactement?

Pour mieux définir un objectif, on peut utiliser l’acronyme “SMART” qui est très populaire et souvent utilisé dans le domaine de la gestion et des ressources humaines. SMART (ou intelligent en Anglais) est un moyen mnémotechnique permettant de décrire les objectifs que l’on veut exprimer de façon la plus claire, la plus simple à comprendre, et pour lesquels les résultats sont réalisables. Elle se base sur des indicateurs motivants et impliquants qui augmentent considérablement les chances de succès.

L’acronyme “SMART” en lien avec vos objectifs peut être défini ainsi:

S: Votre objectif doit être Spécifique, c’est-à-dire qu’il doit être personnalisé à vos besoin. Pensez aux choses que vous aimez et qui vous font plaisir. Il faut aussi que votre objectif soit simple, car la complexité ralentit souvent la prise de décision et l’action. Finalement, assurez-vous que votre objectif soit clair afin qu’il puisse être expliqué à tous (y compris votre médecin et thérapeute).

M:  Votre objectif doit être Mesurable, c’est-à-dire qu’il faut pouvoir le quantifier ou qualifier. Combien de temps, pendant combien de fois, bref il faut clairement pouvoir déterminer si votre objectif est atteint dans le futur. Pourquoi choisir un indicateur sans qu’il soit possible d’évaluer le résultat des efforts accomplis?

A: Votre objectif doit être Acceptable, c’est-à-dire qu’il faut qu’il soit suffisamment grand et ambitieux pour représenter un défi. Vous avez le droit de rêver. Ceci augmentera idéalement votre motivation à atteindre votre but.

R: Votre objectif doit être Réaliste, c’est-à-dire qu’il faut également être réaliste dans nos attentes, sans quoi vous pourrez perdre l’envie d’aller de l’avant. Ce réalisme est complémentaire et nuance le point précédent, à savoir que votre objectif doit représenter un défi de taille. Tout est question d’équilibre…

T: Votre objectif doit être Temporellement défini, c’est-à-dire délimité dans le temps ou avec une date butoir. Il ne faut pas utiliser des termes flous tels que “le plus rapidement possible”, sans quoi vous perdrez de la clarté.

Comment appliquer la méthode “SMART”?

Lorsque j’explique le concept des objectifs “SMART” à mes patients, il s’ensuit toujours un long moment de silence. En effet, il n’est pas facile de trouver des objectifs aussi complets, et cet exercice demande forcément une longue réflexion. Si vous avez de la difficulté à trouver des objectifs, vous n’avez qu’à penser aux activités que vous avez dû restreindre à cause de votre dos. Réaliser une de ces activités physiques constitue un excellent point de départ pour se fixer un objectif!

L’autre point essentiel est d’écrire vos objectifs sur papier. En effet, le fait d’avoir par écrit des objectifs permet avant tout de clairement les identifier. Également, ceci vous permettra d’être redevable envers ces objectifs, et de mieux les communiquer avec votre entourage et les professionnels de santé qui vous suivent. C’est exactement le même concept qui peut être appliqué avec un journal de bord quotidien.

Exemples d’objectifs “SMART” appliqué au mal de dos

 

Voici des exemples d’objectifs “SMART” tirés de l’expérience de mes patients souffrant de mal de dos.  Remarquez à quel point ces objectifs sont complets.

En effet, il faut comprendre qu’un objectif ne doit pas être vague, auquel cas il sera impossible de déterminer si on l’a atteint dans le futur.

 

“J’ai l’intention, d’ici 3 mois, de faire une promenade quotidienne de 30 minutes autour de la maison avec mon conjoint pour entretenir notre relation, et ce, sans avoir besoin de prendre des anti-douleurs par après.”

“J’ai l’intention de reprendre mon travail de secrétaire dans 2 semaines, en m’assurant de me lever de ma chaise à chaque 2 heures et d’effectuer les exercices prescrits par mon physiothérapeute, afin d’éviter de ressentir des tensions lombaires.”

“J’ai l’intention de m’occuper des jeunes enfants de mon fils pendant que ce dernier aille au cinéma avec sa conjointe, en réalisant des activités au sol avec mes petits-enfants pendant 3 heures sans que mon dos ne se coince.”

“J’ai l’intention de reprendre le golf dans un mois pour la saison estivale, en réalisant un 9 trous sans ressentir d’irradiations de douleur dans la jambe après la partie.”

Vos objectifs “SMART”

À votre tour. Je vous invite à définir 5 objectifs axés sur la prise en charge de votre mal de dos. Prenez le temps de réfléchir. Une fois les objectifs complétés, je vous invite à les garder à vue d’oeil (par exemple sur votre mur, ou près de votre écran d’ordinateur). N’hésitez pas à les partager avec vos amis et proches. Également, informez votre médecin et/ou thérapeute de ces objectifs afin qu’il les prenne en considération dans son approche de traitement.

Mes objectifs “SMART” pour vaincre mon mal de dos:

Rappelez vous qu’il n’y a pas de mauvaise réponse, et que ces objectifs sont faits uniquement pour vous aider. Ils vont donneront de la clarté qui vous guidera ensuite vers le chemin de la guérison. Ce modèle peut d’ailleurs être utilisé dans tous les domaines de votre vie, que ce soit pour un projet au travail, un programme de perte de poids, etc.

Mode de vie actif

Dans cette section, nous couvrons 5 stratégies vous permettant de tirer les meilleurs bénéfices d’un mode de vie actif en vue de traiter la lombalgie chronique.

 

1. Suivi professionnel

 

Si vous avez mal au dos, je suis certain que vous désirez être capable de bouger librement, et de participer à plusieurs activités (sportives ou autres) sans douleur. Pour ça, il va sans dire qu’un professionnel de la santé est le plus qualifié pour vous permettre d’être actif de manière sécuritaire et efficace. Lorsqu’on souffre du dos, il faut souvent faire quelques ajustements (sans quoi on augmenterait l’inflammation). Le problème, c’est que les patients ont souvent de la réticence à explorer différents mouvements ou activités. En même temps, je les comprends bien, car un exercice mal exécuté peut augmenter les symptômes au lieu de les réduire! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la plupart des gens opte pour un repos suite à une lombalgie, ce qui s’avère malheureusement néfaste à long terme.

 

Avec un thérapeute qualifié, vous serez certain de vous entraîner dans un contexte approprié, et pourrez ainsi tirer le maximum de votre programme d’exercices. Par contre, méfiez-vous des « mauvais » thérapeutes pour ne pas être freiné dans votre guérison.

 

 

2. Monitorez l’évolution!

 

L’erreur de plusieurs personnes souffrant du dos est de ne pas suivre l’évolution de leurs symptômes dans le temps. Comment peut-on espérer une amélioration si on a une compréhension limitée de sa condition? Au-delà de la douleur, il faut également évaluer la force des hanches et des abdos, la mobilité de la colonne, la flexibilité de certains muscles clés, etc.

Laissez-moi vous donner un exemple plus concret. Chez Lombafit Studio, chaque client débute par une évaluation individuelle où on prend plusieurs données de base. Ces mesures sont ensuite réévaluées régulièrement pour monitorer les progrès, et assurer la satisfaction de notre clientèle. Par exemple, on peut voir si un client à gagné de la force au niveau de ses fessiers auparavant faibles, amélioré la flexibilité de ses ischio-jambiers raides, ou augmenté sa mobilité en flexion du tronc. En fonction des résultats, on peut réajuster certains éléments tels que l’intensité des exercices, leur fréquence, etc.

Si vous souffrez du dos et que vous êtes en train de lire ces lignes, je vous recommande fortement de suivre l’évolution de votre condition dans le temps. Une façon simple de monitorer les symptômes est de tenir un journal quotidien où vous détaillez certains éléments reliés à votre lombalgie (consultez cette page pour vous guider sur la rédaction d’un journal de bord). Un journal peut également mettre en valeur l’aspect émotionnel intrinsèquement lié aux problèmes de dos, et malheureusement sous-estimé par plusieurs.

 

3. Soyez constant!

La meilleure façon pour voir des résultats est d’être assidu(e) à son programme d’exercices. Pour cette raison, il est primordial de se maintenir motivé(e). Assurez-vous de trouver quelque chose qui sera amusant tout en vous procurant les bénéfices souhaités pour améliorer l’état de votre dos. Par exemple, utiliser l’énergie d’un groupe et/ou d’un entraîneur peut aider à atteindre nos objectifs sur le long terme. Plusieurs clients chez Lombafit Studio nous rapportent que l’effet de groupe à lui seul les pousse à se présenter aux séances. Pour d’autres, systématiquement allouer les 5 premières minutes de la journée à une routine mobilité constitue une façon de ne pas déroger à cette pratique. Quoiqu’il en soit, trouvez le moyen de ne pas cesser vos bonnes habitudes en cours de route!

4. Variez les exercices!

 

Vous savez peut-être déjà qu’il faut intégrer plusieurs éléments à votre routine pour avoir un dos en santé. Ainsi, il est recommandé d’avoir une souplesse de base, une mobilité complète et une stabilité du tronc optimale à l’exécution des activités de la vie quotidienne. Pour atteindre ces objectifs, il faut évidemment recourir à divers exercices. Si on passe son temps à faire les mêmes mouvements, le corps va vite s’habituer, et on atteindra un plateau thérapeutique. Il est donc essentiel de varier les activités imposées à la région lombaire pour en tirer le plus de bénéfices.

5. Prenez du plaisir!

 

Si vous détestez faire vos exercices pour votre dos, il vous sera très difficile de maintenir la constance nécessaire à l’obtention de résultats favorables. Peu importe les exercices, il est crucial d’avoir du plaisir! La stratégie principale employée chez Lombafit Studio est d’effectuer les exercices en petit groupe afin de stimuler la motivation et la camaraderie! Si jamais vous vous entraînez seul, essayez de faire des exercices fonctionnels où vous verrez la pertinence dans vos activités de tous les jours et/ou vos autres loisirs.

Tenir un journal de bord

Lorsqu’on souffre de lombalgie ou douleurs chroniques, l’inconfort et le désespoir sont des sentiments qui nous gagnent presque quotidiennement. On adapte constamment notre quotidien en fonction de nos symptômes, quitte à sacrifier certaines activités sociales et sportives

Malheureusement, il peut devenir difficile de suivre l’évolution des douleurs chroniques tellement elles sont présentes. En tant que kiné, plusieurs de mes patients me disent avoir de la difficulté à qualifier leur douleur, ou encore à identifier les activités qui influencent leurs symptômes.

C’est pour cette raison que je leur propose de tenir un journal de bord pour leur douleurs chroniques. À travers cet section, nous couvrirons les bénéfices de tenir un journal quotidien pour mieux comprendre votre mal de dos, et bien évidemment augmenter ses chances de guérison. 

Qu’est-ce qu’un journal de bord à avoir avec le mal de dos?

 

Un journal, c’est lorsqu’on écrit sur papier certaines péripéties et réflexions personnelles. Outre les données objectives, il est crucial d’y ajouter ses impressions afin d’identifier l’émotion associée à untel évènement.

Idéalement, il est préférable de tenir son journal à jour régulièrement pour en tirer les meilleurs bénéfices. Plusieurs de mes patients le mettent à jour quotidiennement, tandis que d’autres préfèrent le remplir une fois par semaine.

Dans le cadre des lombalgies, un journal peut couvrir plusieurs aspects en lien avec la douleur et les activités quotidiennes.

Quels sont les bénéfices à tenir un journal lorsqu’on souffre du dos?

Un journal de bord a pour objectif de dresser un portrait global et personnel de sa condition. Pour un professionnel de la santé, il permet de suivre l’évolution de son patient, en plus d’évaluer l’impact de la lombalgie au quotidien. Plus précisément, voici une liste d’avantages à tenir un journal pour mieux traiter votre lombalgie:

1. Mieux comprendre sa douleur et les tendances de ses symptômes

Il n’est pas rare pour les patients de se sentir perdu à travers le processus complexe que représentent les lombalgies.

Qu’est-ce qui augmente sa douleur? Qu’est-ce qui la diminue? Peut-on tirer des conclusions et/ou des mouvements clés qui sont responsables de nos douleurs?

Lorsqu’on met par écrit certains éléments reliés à nos symptômes, on est capable de mieux comprendre ce qui explique nos douleurs lombaires.

2. Suivre la progression de sa condition dans le temps

Évidemment, l’objectif principal lorsqu’on souffre du dos est d’aller mieux. En notant la progression de sa lombalgie sur papier, on peut s’assurer que les choses vont bon train.

Également, on peut rectifier le tir au plus vite lorsqu’on réalise que la condition stagne, ou -pire encore- va en s’aggravant.

 

3. Améliorer la communication avec son docteur ou son thérapeute

Tel que mentionné, plusieurs de mes patients ont de la difficulté à se rappeler de leur symptômes et de leur l’évolution au cours des dernières semaines.

Lorsqu’un patient me présente son journal, je suis en mesure de mieux comprendre la condition, et d’offrir un traitement plus adapté et efficace.

4. Prendre conscience de l’impact émotionnel relié à la douleur lombaire

 

Le mal de dos est fortement corrélé avec la dépression. Après tout, ce sont plusieurs sphères de notre vie qui sont affectées suite à une lombalgie.

L’impact émotionnel relié à sa condition mérite d’être explorée, notamment car elle participe indirectement aux symptômes du patient. Également, exprimer ses émotions par écrit peut avoir un bienfait thérapeutique sur la personne.

5. Motiver à prendre les mesures nécessaires pour optimiser sa guérison

L’objectif ultime du journal de bord est de vous aider à aller mieux. En comprenant davantage sa douleur et en identifiant la progression générale, on est en mesure de mieux orienter le plan de traitement.

Que faire avec son journal de bord?

 

Un journal de bord est fait principalement pour vous aider à vivre avec votre mal de dos. Par contre, il peut également être utile à votre médecin ou thérapeute pour vous apporter le support et les conseils adaptés à votre condition.

Par ailleurs, il peut bénéficier d’autres personnes qui, comme vous, sont aux prises avec une douleur lombaire chronique. Voici donc une séries d’action à entreprendre avec votre journal de bord :

 

« Un journal peut également être utile à votre médecin ou thérapeute pour vous apporter le support et les conseils adaptés à votre condition. »

  • Relisez régulièrement votre journal pour observer les progrès et mieux comprendre votre mal de dos
  • Partagez le journal avec vos proches afin qu’ils comprennent davantage votre réalité.
  • Partagez votre journal avec votre médecin et thérapeute pour orienter et optimiser le plan de traitement.
  • Publiez en ligne votre forum (anonymement sur notre forum, par exemple) pour partager et faire profiter les autres de votre expérience.

À quoi devrait ressembler un journal de bord pour son mal de dos?

 

Il existe plusieurs façons de tenir un journal de bord. Honnêtement, il n’existe pas de façon optimale de tenir un journal, tant qu’il se veut pertinent à vos yeux.

Idéalement, il devrait comporter des éléments objectifs tels que l’intensité de la douleur, la progression dans le temps, les activités reliés à la douleur, etc. Il faudrait également y intégrer une composante humaine et émotionnelle pour que le journal soit plus personnel.

Finalement, un journal devrait comprendre des buts à court et moyen terme, ainsi qu’un plan d’action concret à suivre pour vaincre sa lombalgie.

Voici un exemple de journal que je propose souvent à mes patients:

Avoir la bonne attitude

En tant que kinésithérapeute, j’ai pu constater avec les années que guérir d’une lombalgie chronique était possible. Certes, plusieurs traitements existent, et il faut même parfois se résoudre à l’infiltration ou la chirurgie. Mais outre ces modalités thérapeutiques,  j’ai constaté que ceux qui voyaient leur condition s’améliorer partageaient 5 caractéristiques précises.

Celles-ci ne sont pas forcément basées sur la gravité de l’atteinte de la région lombaire. Aussi surprenant que ça puisse paraître, j’ai vu des gens avec des hernies discales L4-L5 très importantes reprendre le sport qu’ils pratiquaient avant le problème de dos. À l’inverse, certains patients ayant à priori une atteinte « minime » à l’IRM voyaient leur condition se détériorer progressivement.

Dans cette section, je partage 5 attitudes à adopter pour ceux qui souffrent de lombalgie chronique.

 

Attitude #1: Chercher à comprendre son mal de dos

Je répète souvent qu’un patient informé augmente considérablement ses chances de guérison. En tant que thérapeute, j’ai toujours apprécié les patients qui me posaient plusieurs questions. Cette volonté d’en savoir plus porte généralement fruit dans la mesure où le patient a une meilleure compréhension de sa condition. Ceci implique qu’il sait ce qui est bon pour son dos, ce qui est mauvais, ce qu’il faut prioriser ou éviter, etc.

Malheureusement, plusieurs patients souffrant de lombalgie chronique me disent qu’ils ont vu leur condition s’aggraver après avoir suivi des conseils dénichés sur Internet. À l’ère de la surinformation, il est crucial de vérifier la fiabilité de l’information trouvée.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Lombafit s’est donné comme mission de vulgariser le mal de dos en prodiguant des conseils fiables, efficaces et démontrés. Nos articles éducatifs et nos guides en ligne  permettent justement aux personnes qui souffrent du dos de prendre les bonnes décisions en lien avec leur santé.

 

Attitude #2:  Chercher de l’aide

Laissez-moi vous parler de Sébastien. Lorsque ce patient que j’ai traité il a quelques mois m’a raconté son histoire, je n’ai pu m’empêcher de pousser un soupir de découragement.

Sébastien souffrait de lombalgie chronique depuis plusieurs années avant de consulter. Évidemment, il pensait comme tout le monde que sa douleur «allait partir par elle-même avec le temps!». Lorsqu’il a remarqué que sa condition ne s’améliorait pas –au contraire, il avait de plus en plus de difficulté à se lever le matin!– il a décidé d’agir.

Non, Sébastien n’a pas choisi de consulter un professionnel –pas encore! – il a plutôt opté pour des stratégies «naturelles et alternatives». Il a donc essayé huiles essentielles, application d’argile, feuilles de chou, et j’en passe! Certes, ces trucs de grand-mère peuvent parfois apporter un certain niveau de soulagement, mais ils ne représentent pas la vraie solution à vos maux de dos.

Si vous êtes comme Sébastien et souffrez de lombalgie chronique, laissez-moi vous dire quelque chose. Plus vous attendez, plus votre condition sera difficile à traiter! En effet, les douleurs chroniques sont souvent «cristallisées» au niveau du système nerveux central, si bien qu’elles demandent plus d’efforts et de stimulations afin d’être diminuées.

L’autre chose que vous devriez savoir, c’est que l’effet placebo procuré par différentes options thérapeutiques ne doit pas être confondu avec la résolution de votre problème de dos. Un expert saura vous guider dans le processus complexe que représente les lombalgies. Un expert, c’est quelqu’un qui a vu votre condition a maintes reprises, qui sait ce qu’il vous faut pour aller mieux, et qui connaît les pièges à éviter. Pourquoi ne pas en profiter?!

Attitude #3: Être proactif

N’oubliez jamais que vous êtes l’acteur principal de votre guérison. Même si vous êtes suivi par un médecin ou un thérapeute, vous demeurez responsable de votre corps (et de ce que vous faites avec!).

Ne vous fiez pas à 100% aux mains «magiques» de votre ostéopathe ou massothérapeute pour soulager vos maux de dos, et essayer de bouger au maximum. La peur du mouvement, aussi appelée kinésiophobie, peut d’ailleurs aggraver votre condition sur le long terme!

L’intégration d’exercices thérapeutiques à votre routine vous permettra non seulement de réduire vos symptômes, mais également de prévenir les récidives futures. Plusieurs de mes patients ayant vu une amélioration de leurs symptômes ont suivi un programme d’exercices axé sur le mal de dos. (Faites comme eux, et procurez-vous votre programme gratuit de 21 jours intégrant des exercices progressifs et sûrs pour votre dos.)

Certains diront qu’ils ont déjà essayé de faire de l’exercice sans voir de différence au niveau de leurs symptômes. Pas si vite! Certes, tout exercice mal exécuté –ou mal dosé– peut non seulement n’apporter aucun bénéfice, mais peut même aggraver votre douleur!

Par contre, l’effet du repos prolongé est encore plus nuisible à long terme. C’est pour cette raison que je recommande souvent aux gens qui souffrent du dos d’être suivi par un professionnel de santé–du moins pour les premiers temps– afin qu’ils puissent s’entraîner dans un cadre sûr et efficace.

 

Attitude #4: La constance

Voici une situation typique que je rencontre régulièrement au cabinet:

Sophie s’est réveillée avec un lumbago. Comme la condition ne s’améliore pas, elle finit par consulter. Après quelques séances où on intègre massages, exercices et conseils, elle se sent beaucoup mieux. Au bout de 2 semaines, elle reprend progressivement ses activités habituelles. Évidemment, elle me jure qu’elle fera dorénavant très attention à sa posture, qu’elle perdra ses quelques kilos en trop, et qu’elle s’inscrira en salle de sport. Je lui donne donc son congé et lui procure certains conseils et exercices à faire pour maintenir les acquis.

Devinez qui revient me voir quelques mois plus tard pour la même condition? Oui oui, Sophie, car elle s’est réveillée encore une fois avec un lumbago. Et devinez qui a oublié de faire de l’exercice, de perdre ses kilos en trop, et de faire attention à sa posture?…

L’erreur #1 commise par les gens qui souffrent de lombalgie chronique, c’est d’arrêter de prendre soin de leur dos aussitôt qu’il cesse de faire mal. Au contraire, vu l’absence d’inflammation et/ou de spasmes musculaires, c’est le moment IDÉAL pour maximiser la force de ses muscles stabilisateurs, améliorer sa mobilité et sa flexibilité, etc.

En phase aigue (suite à un lumbago par exemple), il faut prioriser le contrôle des symptômes, ce qui nous empêche souvent de travailler sur la cause réelle du problème.

L’autre erreur que je vois régulièrement, c’est l’impatience des patients qui espèrent voir des résultats instantanément! N’oubliez pas que si votre douleur n’est pas apparue du jour au lendemain, elle ne disparaîtra pas non plus du jour au lendemain!

Ça prend combien de temps à guérir, un mal de dos? Je répète souvent à mes patients qu’il faut parfois attendre 4 à 6 semaines avant de voir des résultats concrets, surtout si on est en présence de lombalgie chronique. Ainsi, si jamais vous pensez avoir atteint un plateau thérapeutique, pensez-y à deux fois, et n’oubliez pas que le mal de dos est une condition qui demande beaucoup d’énergie, de motivation, et de constance.

Attitude #5: Adopter une attitude positive

Bon, je ne vais pas vous ennuyer avec une autre théorie mystique ou ésotérique. Pas besoin de parler d’énergie et vibration positives, ou de loi de l’attraction. Mais je vous promets que l’attitude que vous démontrez en lien avec votre problème de dos y est beaucoup pour votre guérison.

Posez-vous les questions suivantes: «Est-ce que je crois réellement en mes chances de guérison? Est-ce que je me vois me réveiller un jour sans douleur, et faire les activités que j’aime, sans être constamment limité par mon dos?»

Si la réponse est non, comment espérez-vous atteindre vos objectifs?!

Les patients qui guérissent du dos sont ceux qui ont toujours cru en leur possibilité de guérison. Cette croyance se manifeste par une attitude positive, et mène à des actions concrètes visant à traiter leur condition.

Il n’est pas seulement question de rêver, ou d’espérer que les douleurs vont se dissiper miraculeusement. Une attitude positive permet de garder espoir lorsque les choses iront moins bien. Le mal de dos est pernicieux, et croyez-moi, il y aura des hauts et des bas!

Une attitude positive, c’est de ne jamais perdre espoir de ses capacités d’aller mieux. C’est de croire en soi et en ses possibilités de guérison. Cette attitude peut se développer, et requiert parfois l’aide d’un professionnel de santé (médecin, thérapeute et parfois psychologue).

Extra : Cesser de fumer

Cette section s’adresse uniquement à ceux et celles qui fument. Évidement, je ne suis pas là pour vous faire la morale (vous avez déjà plusieurs amis ou membres de la famille pour ça!). Mais je veux que vous sachiez qu’être fumeur ou fumeuse peut avoir une influence sur le mal de dos, et ainsi freiner votre guérison. Regardons ensemble quelques raisons expliquant pourquoi fumer peut avoir un effet négatif sur votre condition lombaire:

Diminution d’absorbtion de calcium

Fumer diminue la densité osseuse et diminue l’absorption du calcium par l’intestin. Ceci accroît donc le risque d’ostéoporose à long terme (les os deviennent plus “poreux”). Ceci rend la colonne plus fragile, et donc à risque plus élevé de fractures.

Augmentation du mal de dos en raison de la toux

Comme fumer vous fait tousser, ceci peut également augmenter la pression intrathécale, ainsi que la pression sur les nerfs dans le foramen intervertébral (l’espace entre les vertèbres). Ceci occasionne également des spasmes musculaires des muscles spinaux.

Détérioration des disques intervertébraux

La cigarette accélère la dégénérescence des disques intervertébraux par rapport à ceux qui ne fument pas. Ceci peut indirectement mener à des hernies discales potentiellement symptômatiques à la longue. Elle augmente également le risque d’instabilité lombaire, principalement dû à la dégénérescence des ligaments qui supportent la colonne vertébrale. (Fogelholm et al, 2001)

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