Sciatique du bras : Symptômes et traitement (tout savoir)

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Article revu et approuvé par Dr. Ibtissama Boukas, médecin spécialisée en médecine de famille

La sciatique n’évoque pas toujours uniquement une douleur dans la jambe. Dans certains cas, elle touche aussi le membre supérieur. On la qualifie alors de sciatique du bras.

Cette affection, également appelée névralgie cervico-brachiale, est une surprenamment assez courante. Elle se fait ressentir au niveau des membres supérieurs, et peut grandement affecter les activités quotidiennes.

Cet article explique cette condition en détail, en mettant l’accent sur des solutions concrètes et idéalement naturelles pour vous soulager.

C’est quoi exactement, une sciatique du bras ?

La sciatique du bras, ou névralgie cervico-brachiale, réfère à une douleur qui se propage du cou vers les membres supérieures du corps.

Bien qu’il existe plusieurs causes possibles, la douleur survient le plus souvent lorsque le disque qui sépare deux vertèbres de votre cou subit une lésion. On ressent alors une douleur qui part du cou, en passant par le haut du dos, l’omoplate, la clavicule, l’épaule, jusqu’à se prolonger le long du bras.

Le degré d’intensité de la douleur varie en fonction de la personne malade. Elle peut provoquer des paresthésies au membre supérieur (comme des fourmis dans la main).

Dans le pire des cas, la sciatique du bras peut mener jusqu’à la paralysie des membres supérieurs, et une sensation de décharge électrique. Lorsque la douleur persiste, elle peut sérieusement affecter la qualité de vie de la personne souffrante.

Causes : Qu’est-ce qui provoque la sciatique du bras ?

La sciatique du bras est une des causes les plus fréquentes de consultation en rhumatologie. Elle se place après la lombalgie et la sciatique. Cette maladie touche un bon nombre de personnes, surtout les femmes. Elle concerne non seulement les personnes âgées, mais aussi les personnes jeunes.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette condition. Elle peut être due à une arthrose cervicale, ou dans le cas le plus fréquent, à une hernie cervicale.

L’arthrose cervicale

Aussi appelée cervicarthrose, l’arthrose cervicale se manifeste assez tôt. Elle est assez courante chez les personnes atteignant la quarantaine et les personnes âgées.

Pour tout savoir sur l’arthrose cervicale et sa prise en charge, consultez l’article suivant.

Nos vertèbres cervicales doivent supporter les pressions causées par le poids et la mobilité de notre tête. Elles subissent dans certains cas d’importants traumatismes tels que les entorses cervicales.

Parfois, le diamètre du foramen (le trou par lequel les nerfs passent) se trouve alors réduit. Ceci survient en présence d’usure du cartilage, de dégénérescence discale, d’uncodiscarthrose, ou encore de canal lombaire étroit.

 

À ce stade, on retrouve souvent des déformations des rebords des vertèbres (de type becs de perroquet) et une détérioration des disques qui irritent les nerfs et provoquent les symptômes.

La hernie cervicale

La hernie cervicale se manifeste surtout chez les personnes jeunes (moins de 40 ans). Au début, il se peut que la maladie provoque des douleurs tolérables (ou même aucune douleur). Si les disques cervicaux affectés par la hernie discale irritent les nerfs correspondants, et son accompagnés d’inflammation, on observe alors les symptômes types de névralgie cervico-brachialgie.

Les racines nerveuses s’irritent en présence de postures statiques prolongées, de mouvement des membres supérieurs, ou pendant le soulèvement de charges.

À ce moment, la douleur s’intensifie et devient parfois constante. En effet, le malade peut souffrir d’une inflammation de la racine cervicale.

Outre les causes mentionnées ci-haut, il existe d’autres conditions potentiellement responsables de douleurs cervicales irradiant dans le membre supérieur.

La tumeur, l’hérédité, une fracture au niveau cervical, ou une malformation peuvent également être à l’origine de la cervicarthrose. Par ailleurs, la sciatique du bras peut être reliée à la grossesse, une contracture musculaire, ou encore une scoliose.

Pour tout savoir sur la hernie cervicale et sa prise en charge, consultez l’article suivant.

Autres

Parmi les autres causes de sciatique du bras (la plupart étant rares), on compte :

Les symptômes de la sciatique du bras

Cette maladie entraîne des douleurs lancinantes dans les membres supérieurs du corps. Les territoires douloureux s’étendent de la nuque vers le bras en passant par la clavicule et les épaules.

En bref, elles suivent le trajet du nerf réduit. Chaque nerf qui émerge de la colonne cervicale prodigue la sensation à une zone particulière du corps. C’est ce qu’on appelle un dermatome. En fonction du nerf irrité, le malade va sentir des douleurs suivant un schème spécifique.

Il est même possible que ces douleurs remontent vers la tête ou la mâchoire, et cause des céphalées. Elles s’amplifient au fur à mesure où le malade effectue des mouvements (de la tête ou des bras). En effet, les douleurs sont à la fois mécaniques et inflammatoires.

D’autres symptômes peuvent également se manifester comme une sensation de raideur au niveau de la nuque, des migraines intenses, des troubles musculaires, des troubles de la sensibilité, des vertiges, ainsi qu’une forte sensation de fatigue.

Le malade peut également ressentir des fourmillements, des engourdissements, voire même des décharges électriques et une faiblesse dans le membre supérieur atteint. Encore une fois, ceci est dû à la racine nerveuse atteinte qui prodigue la sensation et la force de certains muscles du bras.

Toutefois, il faut comprendre que la cervico-brachiale n’entraîne pas toujours des douleurs. Certaines personnes malades peuvent être atteintes d’arthrose ou de hernie cervicale, sans pour autant ressentir le moindre symptôme.

Pourquoi donc ? Une des raisons est la formidable capacité d’adaptation du corps humain. Si les changements arthrosiques se sont fait progressivement, et ne sont pas liés à un processus inflammatoire, il est possible de ne ressentir aucune douleur.

Le diagnostic

Le professionnel de santé (tel un médecin de famille, rhumatologue, orthopépiste, etc.) est capable de diagnostiquer une sciatique du bras. Lors de la consultation, il doit effectuer un examen clinique de la maladie. Pour cela, il doit définir le degré d’intensité, la variation ainsi que le trajet de la douleur chez son patient.

Par la suite, il examine et palpe le long de la colonne vertébrale. Il étudie également la mobilité du cou et analyse les membres supérieurs du malade. Grâce à l’examen physique, le professionnel traitant arrive généralement à confirmer ou non la présence de cette pathologie.

Une fois l’examen physique terminé, le médecin peut alors recourir à des examens d’imagerie s’il le juge nécessaire. Par exemple, les radiographies standards sont utiles pour révéler la présence d’une arthrose, des ostéophytes ou d’excroissances au niveau des os.

Des examens par IRM (imagerie par résonance magnétique) du rachis cervical sont aussi envisageables. Ils permettent au médecin de déterminer la source de la compression du nerf, ainsi que les effets sur la moelle épinière.

Le scanner du rachis cervical est aussi utile pour révéler la présence d’une hernie discale ou d’une arthrose. En fonction des résultats, le médecin pourra par exemple déterminer si le patient est un bon candidate à une opération chirurgicale (dans les cas sévères).

Tel que mentionné précédemment, il peut exister une arthrose ou hernie cervicale visible à l’IRM, mais qui n’occasionne pas forcément de douleur significative. C’est pour cette raison qu’il est toujours important de corréler les trouvailles à l’imagerie médicale avec un examen clinique complet.

Traitement : Comment guérir d’une sciatique du bras ?

Voici une liste des traitements (non exhaustive) pour soulager la sciatique du bras :

Les médicaments antalgiques et anti-inflammatoires

Ces médicaments sont prescrits par le médecin. Ce sont généralement d’excellents remèdes pour soulager les douleurs, bien que plusieurs patients soient réticents à consommer des médicaments. Les myorelaxants (décontractants musculaires) sont aussi efficaces pour détendre les muscles tendus de votre cou.

Pour tout savoir sur le rôle des médicaments dans le mal de dos, consultez l’article suivant.

La chaleur et la glace

De manière généralement, on recommande la glace lorsque la douleur est aigue et récente. À l’inverse, la chaleur aiderait à détendre les muscles tendus et induire un environnement de détente.

Pour tout savoir sur la chaleur et la glace dans le traitement du mal de dos (et lequel choisir), consultez l’article suivant.

Le port d’un collier cervical

Également appelé minerve, il s’agit d’un dispositif qui consiste à tenir les vertèbres cervicales immobiles. Bien qu’il puisse réduire les symptômes temporairement, il limite la mobilité du cou et empêche l’activation optimale des muscles cervicaux. Pour cette raison, il est préférable de limiter son utilisation au maximum.

La rééducation en kinésithérapie (physiothérapie)

On y recourt notamment pour améliorer la mobilité cervicale et tonifier les muscles se trouvant autour des vertèbres cervicales. Cette pratique permet également de réduire l’intensité des douleurs causées par les troubles musculaires. La rééducation permet également le retour au sport (incluant la musculation) de façon efficace et sûre.

Les traitements alternatifs

Bien qu’ils ne soient pas supportés par des évidences scientifiques solides, plusieurs traitements alternatifs sont utilisés pour soulager les symptômes et traiter la sciatique du bras. Parmi les modalités utilisées, on compte :

Les produits naturels

Utilisés en homéopathie et en naturopathie, les produits naturels comprennent des produits non pharmacologiques tels que les huiles essentielles, onguents naturels, compléments alimentaires, etc.

Pour tout savoir sur les produits naturels (et lesquels utiliser), consultez l’article suivant.

Les infiltrations rachidiennes de cortisone

Dans cette pratique, on injecte de la cortisone au niveau vertébral atteint pour réduire le processus inflammatoire responsable des symptômes. Elle est utilisée lorsque les médicaments et la rééducation ne procure pas de soulagement significatif.

Pour tout savoir sur les infiltrations dans le traitement du mal de dos, consultez l’article suivant.

Le traitement chirurgical

On y recourt assez rarement considérant les risques chirurgicaux. En effet, il faut une atteinte sérieuse des structures nerveuses (comme la moelle épinière), ainsi qu’une douleur persistante et incapacitante n’ayant pas répondu au traitement conservateur avant d’envisager toute approche plus invasive.

Dans cette pratique, le chirurgien peut être amené à stabiliser les vertèbres cervicales atteintes et supprimer la compression du nerf. 

Parmi les opérations possibles, on compte :

Note : La durée de ces traitements varie selon la sévérité de la condition, la durée des symptômes et l’état général du patient. Le professionnel de santé est la personne ressource pour vous prescrire les soins adaptés à votre état.

Pronostic : Combien de temps dure une sciatique du bras ?

Lorsqu’on est diagnostiqué d’une névralgie cervico-brachiale, il est normal de se demander combien de temps vont durer les symptômes et l’incapacité. Évidemment, cette réponse va varier en fonction de plusieurs facteurs, et en fonction de chaque condition. Parmi les éléments les plus importants à garder en tête, on compte :

La sévérité de la condition

Attention, il ne faut pas penser que l’intensité des symptômes est toujours proportionnelle à la gravité des lésions cervicales telles que démontrées par une imagerie médicale.

En d’autres termes, ça ne veut pas dire que votre disque est gravement atteint, ou encore que le niveau de dégénérescence de vos cervicales est élevé, si vous ressentez plus de douleur pendant une période donnée.

Par contre, on estime que plus le niveau d’inflammation est élevé, plus la condition est sévère et prendra plus de temps à guérir. Ceci est particulièrement vrai si des structures connexes sont égalements touchées (nerfs spinaux, moelle épinière, etc.)

La durée des symptômes

C’est un fait. Une douleur chronique est généralement plus complexe à traiter qu’une douleur aigue (pour une multitudes de raisons qui dépassent le cadre de cet article).

Par contre, retenez ceci : Une douleur qui persiste dans le temps est « cristallisée » au niveau du système nerveux. C’est comme si le cerveau s’était acclimaté à la douleur, et continuer d’envoyer des messages douloureux par automatisme et par appréhension d’un danger (réel ou potentiel).

C’est pour cette raison qu’on estime qu’une sciatique du bras qui dure depuis plus de 3-6 mois est plus difficile à traiter, et demandera une approche de traitement adaptée.

Les irradiations de douleur

De manière générale, une douleur qui est davantage localisée dans la région cervicale constitue un meilleur pronostic (i.e. c’est normalement plus facile à traiter, et ça guérit plus vite).

Quant aux douleurs qui irradient dans le membre supérieur, on dit généralement que plus celles-ci descendent dans le bras (par exemple jusqu’aux doigts contrairement à des irradiations jusqu’à l’épaule seulement), moins le pronostic est favorable.

Soulignons que la méthode Mckenzie, une technique de traitement régulièrement utilisée en kinésithérapie (physiothérapie), cherche justement à identifier des directions de mouvement permettant de réduire les irradiations de douleur, et favoriser la guérison des névralgies et autres.

Les facteurs psychosociaux

Lorsqu’on a une sciatique du bras, on pense souvent que la cause se rapporte uniquement à nos vertèbres, nerfs, articulations,  ou disques intervertébraux. Mais il ne faut pas oublier que la douleur est un signal provenant du cerveau.

Toutes les douleurs sont multifactorielles, et comporte une importante composante émotive. La séparation des facteurs physiques et psychologiques pour expliquer les problèmes de santé (surtout les cervicalgies et lombalgies) est une erreur que plusieurs clients -et même certains thérapeutes- font.

Comme le stress fréquemment responsable de troubles physiques (par exemple en augmentant les tensions musculaires au niveau cervical), on peut dire que la composante psychologique influencera le pronostic de guérion. Il en est de même pour nos relations sociales, professionnelles et familiales.

Le niveau d’activité physique

Les bienfaits de l’exercice physique ne sont plus à démontrer. D’ailleurs, de nombreuses études établissent des liens entre la sédentarité, le mal de dos et la hernie discale¹. Comme dit antérieurement, certaines postures prolongées peuvent être un préambule aux troubles musculo-squelettiques.

Dans cette optique, il est facile de concevoir qu’un individu sédentaire prendra plus de temps à guérir. Au contraire, voici la bonne nouvelle du jour: un individu généralement actif verra ses douleurs disparaître plus rapidement !

Bonne guérison !

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